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Les grandes épreuves d'Olive
5-1-Le premier exil de Sœur Olive
Nous venons de voir que
Mgr Dubois avait été favorable au projet de construction d'un
sanctuaire destiné à glorifier le Christ-Roi. Malheureusement,
immédiatement après sa mort en 1929, son évêque auxiliaire, Mgr
Crépin, reçut de Rome un document exigeant le départ immédiat de
Paris, de Sœur Marie du Christ-Roi, Sœur Olive. Aucun recours
n'était possible, car le document venait de Rome, de la
Sacrée-Congrégation. On sut plus tard que ce document était un faux,
et qu'il avait été envoyé à l'insu du pape.
Pendant cinq ans, Olive
alla d'un monastère à un autre : Mas Grenier, Versailles, Jouarre,
Tourcoing, Arras, Lourdes et enfin Conflans où le cardinal Verdier,
le 11 novembre 1934, alla la chercher et la ramena rue de
Tournefort. Olive restera dans son couvent jusqu'en 1941.
Curieusement, elle ne pourra jamais y prononcer ses vœux perpétuels.
5-2-Le grand exil
5-2-1-Olive doit quitter la rue Tournefort
Le cardinal Verdier
meurt à la fin de l'année 1940. Son successeur, le cardinal Suhard
et le chanoine Brot, le supérieur des communautés religieuses,
viennent en 1941, rue Tournefort, pour une visite canonique ; ils
ressortent le faux document de la Sacrée-Congrégation et prononcent
l'exil définitif de Sœur Olive. La Mère prieure fait appel au
Vatican, et demande que Sœur Olive soit reçue par le pape Pie XII.
Commence alors une incroyable campagne de calomnies qui divise les
sœurs et déstabilise le monastère.
Sœur Olive quitte le
monastère pour se rendre à Rome, accompagnée de Sœur Marie du
Sacré-Cœur et de sœur Marie-Cécile. Mais c'est la guerre, et elle ne
peuvent se rendre en Italie. La campagne de calomnies qui sévit
contre sœur Olive partout en France leur ferme tous les monastères,
et elles doivent se réfugier, pendant la durée des hostilités, dans
plusieurs maisons amies.
En juillet 1946 et mai
1947, Sœur Olive est reçue très amicalement en Irlande, à Dublin,
par le Premier Ministre et l'Archevêque de Dublin. Olive a écrit
qu'elle avait une mission particulière à remplir en Irlande, mais
elle n'en dit pas plus. Enfin, le 14 novembre 1953, Olive est reçue
par le pape Pie XII. C'est entre ses mains qu'elle prononça ses vœux
définitifs, et le pape la bénit : “Soyez fidèle et fervente
religieuse pour la consolation du Cœur du Christ”.
5-2-2-Retour à Plogoff et mort d'Olive
Pie XII donna des
ordres formels pour que Sœur Marie du Christ-Roi (Sœur Olive) pût
réintégrer son monastère. Elle en fut toujours empêchée... De 1954 à
1958, toujours accompagnée de ses sœurs, Marie-Cécile et Marie du
Sacré-Cœur, elle vécut en Provence. Puis, en 1958, toutes les trois
durent s'installer à Plogoff, dans un petit appartement.
Deux membres de la
famille d'Olive aidèrent les trois religieuses qui vécurent dans un
grand dénuement. À ces personnes, Olive révéla que “la France
aurait beaucoup à souffrir par sa négligence, et parce qu'elle
n'était plus fidèle à Dieu. Parce qu'elle s'était détournée de Dieu
par son infidélité, la France, qui est la Fille aînée de l'Église,
devrait être purifiée et revenir à son Roi, au Christ-Roi”.
Olive mourut le 2 mai
1968. Un membre de sa famille constata trois jours plus tard, lors
de la mise en bière, que son corps était souple et tiède... Des
guérisons miraculeuses ont été signalées. En 1971, les deux
compagnes d'Olive trouvèrent refuge dans une maison de la famille
d'Olive.
5-3-Triste fin d'une belle histoire et
message d'espérance
Miné par de nombreuses
divisions internes, le monastère de la rue Tournefort mourait
lentement. Les dernières religieuses furent dispersées et les biens
immobiliers furent vendus à des promoteurs. Le 2 février 1977 le
sanctuaire du Christ-Roi était rasé et à sa place s'élève maintenant
un ensemble résidentiel : Les immeubles du Panthéon.
On pense que Sœur Olive
savait que le sanctuaire du Christ-Roi serait détruit car, en 1946
elle en annonçait la reconstruction en écrivant : “Alors vos
cœurs et vos mains s'ouvriront à nouveau pour continuer votre
générosité à rebâtir le palais du Roi des rois, édifice voulu par
Lui, digne de Lui et de tous ceux qui viendront de tous les pays se
prosterner devant la divine majesté”. |