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La mission d'Olive
4-1-Quelques rappels
Nous nous souvenons que
le Jeudi-Saint 1920, (Olive avait 14 ans) la Vierge Marie apparut à
Olive et lui donna l'adresse du Monastère dans lequel elle devrait
entrer plus tard. La veille de la Fête-Dieu, la nuit, Marie lui
avait fait visiter une partie de ce monastère des Bénédictines du
Saint-Sacrement de la rue Tournefort, à Paris, et lui avait fait
quelques révélations la concernant :
– Ce sera là sa place
et sa demeure,
– Elle sera réparatrice
des outrages faits à Jésus dans sa divine Présence dans l'Hostie,
– Elle fera aimer la
Royauté du Christ et Le fera régner.
Les années passèrent,
et en août 1926 Olive entra au monastère. Le 15 août, elle reçut un
message de Marie : les supérieures ne devaient rien vendre de
leur monastère.
Quelques semaines plus tard Olive fit savoir à ses supérieures que
Jésus avait des desseins sur ce monastère, qu'il paierait ses
dettes, et qu'il voulait qu'on élève, dans son enceinte, un trône
sous le symbole d'un temple consacré avec son vocable : CHRIST-ROI,
PRINCE DE LA PAIX, MAÎTRE DES NATIONS.
4-2-La mission de Sœur Olive
Demander la
construction d'un sanctuaire, c'est relativement facile... mais
comment la réaliser? Et surtout, où trouver l'argent nécessaire ?
Alors, avec la permission de ses supérieures, toutes les semaines,
entre 1927 et 1929, et toujours accompagnée de l'Enfant-Jésus, Olive
s'en allait quêter dans les grandes églises et basiliques
parisiennes où elle proposait des petites images du Sacré-Cœur.
C'est pendant cette
période, en mai 1927, que se situe l'étrange épisode de la marche
d'Olive, sur les eaux, en compagnie de Jésus. Puis les messages se
multiplient :
– 10 mai 1927 : le
Seigneur indique la place de la future chapelle,
– juin 1927 : Jésus
indique à Olive les intentions pour lesquelles elle doit prier :
pour la paix en France, pour de la nourriture pour ses sœurs
religieuses, pour obtenir l'amour et la foi, pour que le Cœur de
Jésus soit aimé, connu, adoré et respecté, pour que sa royauté soit
honorée, pour que les nations lui obéissent, pour que les âmes
consacrées Lui soient fidèles,... Et bientôt Jésus précise “qu'Il
a besoin d'une chapelle, et qu'il faut qu'elle soit faite quand il
dira le moment... une belle chapelle pour honorer son divin Cœur. Ce
sera la chapelle du Christ-Roi, Prince de la Paix et Maître de
toutes les nations. Il sera le roi de France et de tous les pays de
l'univers…”
– Le 17 juin de la même
année 1927, Jésus revient à la charge : Il veut qu'on fasse
connaître son Cœur à toutes les nations. Il veut que dans Paris, la
capitale de la France, la fille aînée de l'ÉGLISE, soit élevée la
première chapelle au Christ-Roi...
– Enfin, le 27 juin
1927, il insiste : “Mon Œuvre, c'est que mon Cœur soit connu par
toute la terre. Mon Œuvre, c'est que la chapelle soit bâtie sans
tarder. Je te donne deux années entières pour bâtir mon Trône
royal... Et, au moment où l'image de mon Cœur sera faite, je veux
qu'on grave ces paroles en dessous :
Adorons le Cœur de
Jésus, Christ-Roi,
Prince de la Paix,
Maître des nations.
Mon Cœur sera alors
reconnu comme Roi et Prince.”
– 7 juillet 1927 :
pendant la messe Olive eut une grande vision du Christ-Roi. Sur un
ruban tenu par des anges, des phrases s'inscrivaient dont celle-ci
pendant que des groupes ennemis se combattaient : “Venez à Moi,
je mettrai la paix entre vous.” Mais Jésus fut détrôné...
Pourtant, après l'apparition d'un nouveau texte : “Je suis le
seul Roi, vous n'aurez pas d'autre Roi, vous M'êtes soumis”,
tous les soldats suivirent le Christ-Roi... Et Jésus dit à sa
confidente : “Je suis Roi de France et de toutes les autres
nations. Je veux que cette chère France se consacre à mon divin
Cœur”.
Jésus dicta alors la
prière au Christ-Roi :
Ô Jésus, l'unique
Roi de l'univers,
Nous nous prosternons à vos pieds
Pour Vous adorer et pour Vous prendre
pour notre Roi et notre Guide.
Oui Seigneur,
A Vous toutes les nations sont soumises.
Vous êtes seul le
vrai Roi,
Vous êtes seul la vraie Paix,
Vous êtes seul la Lumière.
Nous n'adorons que
Vous seul!
Vous êtes notre soutien,
Vous êtes notre richesse,
Vous êtes notre maître,
Ô grand Dieu du Ciel et de la terre.
Nous croyons très
fermement que Vous êtes réellement Présent
Dans la Sainte eucharistie.
Vous êtes là,
vivant, aimant.
Vous voulez nous
nourrir du Pain de Vie.
Oui, venez et
nourrissez vos enfants.
Vos regards sont
fixés sur les âmes,
Vous veillez sur toutes les nations.
Votre Cœur est pour
nous un asile de repos.
Nous nous consacrons
donc à votre Cœur de Roi et de Prince.
À Vous seul
Seigneur, toute gloire, honneur, amour soient rendus,
Jusqu'à la consommation des siècles et dans toute l'éternité.
Ainsi-soit-il!"
– Le 30 août 1928, le
ton change. Le Cœur de Jésus est peiné et souffre de voir le
désordre dans l'Église, dans les familles, dans les âmes, parmi les
nations. “Mon enfant, prie pour ta belle patrie”. Jésus
cherche des âmes croyantes, aimantes capables de Le comprendre... Il
veut sauver les âmes. Il est le Dieu Sauveur, “mais Il laisse les
âmes dans une large liberté...” Jésus supplie Olive : “Mon
enfant, prie pour les âmes infidèles, prie pour les âmes consacrées
à mon service, prie pour mon Œuvre... Je veux régner Je serai le
Dieu vainqueur. Toutes les nations Me seront soumises”.
4-3- L'épisode de l'Action Française
4-3-1-Jésus cite l'Action Française
Il est exceptionnel que
Jésus, lorsqu'iI s'adresse à ses saints, se préoccupe de politique.
Pourtant, curieusement, le 6 février 1927, Jésus demande à Sœur
Olive de “prier pour la conversion de ceux qui se trouvent encore
dans l'Action Française”. Peu de temps auparavant, Jésus avait
dit à Olive, qui ignorait ce qu'était l'Action Française : “Ce
sont ceux qui veulent des rois. Mais c'est Moi qui suis le seul
Roi”.
Oui, Jésus est le seul
Roi, et Il veut le faire comprendre à tous ceux qui cherchent un roi
humain.
En mars 1929, Jésus
déclare à Olive : “Je viens de nouveau vers toi pour te dire de
consoler mon Cœur, de réparer pour les âmes qui m'offensent”.
Rien que de très normal, et cette réflexion de Jésus rejoint les
innombrables demandes qu'Il a faites, au cours des siècles de
chrétienté, de consoler son Cœur. Mais voici que Jésus demande
aussi : “Prie pour le chef
qui conduit les âmes d'Action Française. Oui, prie pour lui, et mon
Cœur se laissera toucher”.
Qu'est-ce que cela
signifie, et qu'est-ce que l'Action française ?
4-3-2-Historique de l'Action Française
Il ne faut pas
confondre des désirs, légitimes, de quelques personnes, de retrouver
un roi pour la France, avec la volonté affirmée de Jésus-Christ,
seul Roi du monde, de demander la glorification de sa Royauté, qui
n'est pas de ce monde. La simultanéité, en France, de deux
mouvements, pouvant introduire des erreurs et des contresens, il a
paru utile de rappeler très rapidement ce que fut l'Action
Française.
C'est le 20 juin 1899
que l'Action Française avait été créée. En 1900, Charles Maurras
rejoignit ce mouvement et commença à interroger les intellectuels de
son temps sur l'opportunité d'une restauration de la monarchie.
Petit à petit, il convertira à la monarchie tous les membres de
l'Action française (A.F.). Des personnalités célèbres les
rejoignirent. Le 21 mars 1908, le quotidien “L'Action Française”
était créé.
De 1908 à 1914 le
militantisme d'A.F. se fit plus radical avec la création des
Camelots du Roi, chargés, entre autres, de vendre le journal d'A.F.
Georges Bernanos fut l'un de ces Camelots du Roi. Pendant la guerre
de 1914-1918, le mouvement perdit la plupart de ses cadres et de ses
militants sur les champs de bataille (4000 morts dans ses rangs).
5 septembre 1926 : Le
pape Pie XI condamne l'Action Française qui possède, à ses yeux, une
trop grande influence sur la jeunesse catholique. Des considérations
d'ordre diplomatique expliquent, peut-être, également cet acte. Mais
en 1939, Pie XII leva la condamnation pesant sur l'A.F. (Source :
www.anthinea.fr.fm)
4-4-La construction du sanctuaire
4-4-1-la construction
Après une succession
d'évènements étranges, les supérieures d'Olive furent convaincues
que Jésus désirait vraiment ce sanctuaire, et, avec l'autorisation
de Rome et le soutien de Mgr Dubois, archevêque de Paris, elles se
mirent en quête des fonds nécessaires. Elles lancèrent une
souscription, et trente trois nations se manifestèrent, l'Irlande
très particulièrement. En 1935 la somme nécessaire ayant été
amassée, les travaux pouvaient commencer. Le cardinal Verdier vint
bénir la première pierre. Dans son homélie, il n'hésitait pas à dire
que “la paix du monde, le bonheur des foyers, le salut de tous
étaient attachés à la royauté du Christ sur nos âmes”. Les
travaux se déroulèrent sans incident.
Le 29 juin 1939, le
cardinal Verdier revint bénir le chantier, très avancé, ainsi que
les trois cloches. Le sanctuaire fut achevé en 1940 et inauguré le
dimanche 27 octobre 1940, jour de la fête du Christ-Roi. Ce jour-là
la première messe y fut célébrée.
4-4-2-Paris protégé par le sanctuaire
Le sanctuaire du
Christ-Roi est achevé et inauguré. Malheureusement, le monde est en
guerre, et Paris est occupé. Nous savons qu'en 1944, peu avant la
libération, les Allemands préparaient la destruction de Paris :
Hitler en avait donné l'ordre. Sans l'intervention de l'ambassadeur
de Suède auprès du général allemand, gouverneur de Paris, la
destruction de Paris, dûment programmée et préparée, aurait été
totale. Mais Paris fut incroyablement protégé, et on peut croire que
le sanctuaire du Christ-Roi joua un rôle essentiel dans la
protection de Paris. En effet, Olive, écrivant plus tard au pape Pie
XII, déclara : “Le sanctuaire du Christ-Roi, édifice élevé sur la
Montagne Sainte-Genevi!ve, dans l'enclos de notre monastère, a
protégé Paris durant la dernière guerre”. D'ailleurs, un jour,
Jésus avait révélé à Sœur Olive : “si le sanctuaire du Christ-Roi
était détruit, alors Paris serait détruit”.
Les années passèrent...
Ce n'est que le 16 juin 1956 que le cardinal Feltin consacrera la
sanctuaire sur le triple vocable : Christ-Roi, Prince de la paix,
Maître des nations.
4-5-L'encyclique Summi Pontificatus
de Pie XII (20 octobre 1939)
Dès son accession au
trône de Saint Pierre, Pie XII fit siennes les décisions de son
prédécesseur et déclara, dans son encyclique Summi Pontificatus,
le 20 octobre 1939 : »Cette consécration universelle au
Christ-Roi apparaît toujours davantage au regard de Notre esprit
dans sa signification sacrée, dans son symbolisme riche
d'exhortation, dans son but de purification et d'élévation, de
raffermissement et de défense des âmes, et en même temps dans sa
prévoyante sagesse, visant à guérir et à ennoblir toute société
humaine et à en promouvoir le véritable bien. »
D'où son exhortation :
« Vénérables Frères,
peut-il y avoir un devoir plus grand et plus urgent que d'annoncer
les insondables richesses du Christ (Ep. III, 8) aux hommes de notre
temps ? Et peut-il y avoir chose plus noble que de déployer les
Étendards du Roi ― Vexilla Regis ― devant ceux qui ont suivi et
suivent des emblèmes trompeurs, et de regagner au drapeau victorieux
de la Croix ceux qui l'ont abandonné ? Quel cœur ne devrait pas
brûler de prêter son aide, à la vue de tant de frères et de sœurs
qui, à la suite d'erreurs, de passions, d'excitations et de
préjugés, se sont éloignés de la foi au vrai Dieu et se sont
détachés du joyeux message sauveur de Jésus-Christ ?
En plaçant cette
première Encyclique de Notre pontificat sous le signe du Christ-Roi,
le cœur plein de confiance et d'espérance, Nous Nous sentons
entièrement sûr de l'acquiescement unanime et enthousiaste du
troupeau du Seigneur tout entier. Les expériences, les anxiétés et
les épreuves de l'heure présente réveillent, avivent et purifient le
sentiment de la communauté de la famille catholique à un degré
rarement expérimenté jusqu'ici. »
En octobre 1939 les
temps sont particulièrement difficiles et les idéologies :
communisme, fascisme, nazisme, sévissent dans une grande partie de
l'Europe. La deuxième guerre mondiale vient d'éclater. Pourquoi tous
ces malheurs ? Pie XII répond : « À l'entrée du chemin qui
conduit à l'indigence spirituelle et morale des temps présents se
trouvent les efforts néfastes d'un grand nombre d'hommes pour
détrôner le Christ, l'abandon de la loi de la vérité, qu'il annonça,
de la loi de l'amour, qui est le souffle vital de son règne. La
reconnaissance des droits royaux du Christ et le retour des
individus et de la société à la loi de sa vérité et de son amour
sont la seule voie de salut... Quand Dieu est renié, toute base de
moralité s'en trouve ébranlée du même coup, et l'on voit s'étouffer
ou du moins s'affaiblir singulièrement la voix de la nature, qui
enseigne même aux ignorants et aux tribus non encore arrivées à la
civilisation ce qui est bien et ce qui est mal, le licite et
l'illicite, et fait sentir à chacun la responsabilité de ses actions
devant un juge suprême.
Et pour donner à Nos
intentions une expression extérieure, Nous avons choisi la fête
prochaine du Christ-Roi pour élever à la dignité épiscopale, sur le
tombeau du prince des apôtres, douze représentants des peuples ou
groupes de peuples les plus divers.
Mais d'autre part,
détacher le droit des gens de l'ancre du droit divin pour le fonder
sur la volonté autonome des États, ce n'est pas autre chose que le
détrôner et lui enlever ses titres les plus nobles et les plus
valides, en le livrant au funeste dynamisme de l'intérêt privé et de
l'égoïsme collectif, uniquement tourné à la mise en valeur de ses
propres droits et à la méconnaissance de ceux des autres.
La rééducation de
l'humanité, si elle veut avoir quelque effet, doit être avant tout
spirituelle et religieuse : elle doit, par conséquent, partir du
Christ comme de son fondement indispensable, être réalisée par la
justice et couronnée par la charité...
Car seul le Christ
est la “pierre angulaire” (Ep., II, 20) sur laquelle l'homme et la
société peuvent trouver stabilité et salut. C'est sur cette pierre
angulaire que l’Église est fondée, et c'est pourquoi les puissances
adverses ne pourront jamais prévaloir contre elle : portæ inferi non
prævalebunt (Mt., XVI, 18), ni lui ôter sa vigueur, bien au
contraire, les luttes tant intérieures qu'extérieures contribuent à
accroître sa force et à augmenter les couronnes de ses glorieuses
victoires. »
On ne peut qu'admirer
l'actualité des propos de Pie XII désireux d'asseoir son pontificat
sur le Christ-Roi, continuant ainsi les efforts de Pie XI.
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