Olive Danzé
Sœur Marie du Christ-Roi
(27 mars 1906-2 mai 1968)

Annexe

La vie spirituelle de Sœur Olive

Les apparitions

Depuis son enfance jusqu'à son entrée chez les bénédictines du Saint-Sacrement de la rue Tournefort à Paris, la vie spirituelle d'Olive se confond avec la présence quasi quotidienne de Jésus à ses côtés. Puis, selon le Père Léna, son confesseur, peu de temps après son admission, elle reçut les stigmates, “et durant tout le Carême elle souffrit l'Agonie et la Passion de Jésus...” Notre Seigneur lui demanda aussi “qu'on fasse connaître combien son divin Cœur est bon et aimant pour tous ceux qui veulent avoir confiance, et L'invoquer, ce que les hommes ne comprennent pas assez et ne font pas”.

Sa maîtresse des novices, Mère Agnès de Jésus, rapporte qu'il semblait à Olive qu'une flamme sortait de son cœur et la consumait. “En effet, trois de ses chemises furent successivement brûlées à l'endroit du cœur. La troisième portait en même temps une tache de sang due au stigmate du coup de lance”. Parfois ce feu brûlait non seulement la chemise, mais également la robe. Pendant la nuit du 14 octobre 1926, Olive vit une grande lumière sortir du tabernacle, puis Jésus qui lui montrait son Sacré-Cœur. Jésus s'attrista de l'ingratitude des hommes qui méconnaissaient son amour puis il dit : “Supporte cette chaleur (celle qui brûlait dans son cœur) en ton petit cœur. Brûle, brûle pour mon Cœur qui a tant aimé les hommes et que les hommes aiment si peu”.

Le 13 août 1926 Olive recevait l'habit et prenait le nom de Sœur Marie du Christ-Roi. Sa mission envers le Christ-Roi allait commencer. Au début de l'année 1927, les apparitions furent nombreuses. Jésus montra ses plaies et demanda qu'on console son Cœur “qui déborde d'amour et cherche des cœurs pour recueillir cet amour”. Le Père Jacq[1] commente : “La mission d'Olive est celle de Jésus : être brisée, broyée, moulue, consumée, anéantie, pour que, en elle comme en Lui, tout soit consommé”.

On signale qu'au moins deux fois une Hostie lumineuse “flotta” pendant un temps relativement long au-dessus du lit d'Olive, après que furent constatées des profanations dans plusieurs tabernacles. La Sœur infirmière, Sœur Marie-Cécile vit également ces Hosties entourées de rayons lumineux. En mars 1927, Jésus fit paraître des gouttes de sang sur le crucifix d'Olive, pour signifier “le sang des Mexicains[2] versé en ce moment-même, car cela était pour Lui comme si on répandait son propre sang”. Et Notre-Seigneur dit “"qu'Il souffrait de voir ses ministres captifs (au Mexique), ne pouvant célébrer leur messe, ni le servir, et qu'il fallait prier par ses saintes plaies pour faire cesser leur captivité”.

En décembre 1941, Olive écrivit : “La mission de l'âme adoratrice est particulièrement marquée et choisie pour faire régner sur tous le Roi de l'Eucharistie... Les amantes du divin Roi sont les épouses de son Cœur ; elles doivent en vérité étendre, par leur vie de pureté et d'immolation, la divine Royauté du Christ”.

La protection de Marie

Le 22 août 1654, Mère Mechtilde, fondatrice des bénédictines du Saint-Sacrement, avait institué la Vierge Marie “seule Abbesse et Supérieure perpétuelle de l'Institut des Bénédictines du Saint-Sacrement”.

Nous nous souvenons que Marie avait payé le train lorsqu'Olive quitta son pays pour se rendre au monastère, à Paris. À plusieurs reprises elle se manifesta à Sœur Olive pour la consoler et la fortifier dans sa vocation : “Désormais ne cherche pas de consolation hors de mon Fils ni de moi”.

“Brûle, mon enfant, brûle toujours pour mon Fils. Il veut ton amour. Donne-lui ton amour. Supporte tout avec joie... Ô donne-lui ton amour, souffre encore quelques années et tout sera fini...”

Un jour qu'elle souffrait trop, Sœur Olive appela sa Maman du Ciel qui lui dit : “Mon enfant, je viens te consoler... Oui, tu seras une victime pour le Cœur de mon Fils. Oui, par ton amour, les âmes seront sauvées, les pécheurs convertis, le Cœur de mon Fils consolé et cette maison protégée...” Jésus confirme et énumère les vertus de Marie qu'Olive doit imiter : “L'obéissance, la patience, l'humilité, la charité, la simplicité”. En pratiquant ces vertus, Olive se conformera au modèle qu'est Marie, qui, bientôt lui confiera : “Ô ma petite fille, prie pour ceux qui ne veulent pas croire à mon Immaculée Conception, ce grand mystère de l'Incarnation.”

Sœur Olive exilée, passa les dix dernières années de sa vie à Plogoff, sa ville natale, avec deux de ses sœurs bénédictines. On croit savoir qu'Olive bénéficia de locutions à Plogoff, mais il semble que leur contenu soit ignoré.

Une toute petite âme d'enfant

Tous ceux qui ont connu Olive s'accordent pour reconnaître son innocence baptismale, car sa toute première mission, c'était de rappeler aux hommes la grandeur de la sainte enfance. Comme Thérèse de Lisieux, Olive est restée petite et a gardé toute sa vie son âme d'enfant. Le Père Jacq pense que Sœur Olive sera un jour proclamée une grande sainte. Mais pour l'instant, elle est toujours inconnue. La conspiration du silence est toujours presque totale. Pourquoi ? Est-ce parce que Jésus l'a choisie pour une très grande mission que seule une toute petite âme pouvait accomplir : révéler au monde son dessein de régner partout sous le triple vocable de Christ-Roi, Prince de la Paix, Maître des nations. Probablement, car seuls les tout petits peuvent faire d'aussi grandes choses.


[1] Le Père Jacq est le premier biographe de Sœur Olive. Il mourut avant d'avoir achevé son travail qui resta inédit, mais fut utilisé par le Père Bourcier pour son livre : la Messagère du Christ-Roi, paru en 1992, chez Résiac.

[2] Il s'agit du sang des Cristeros, les chrétiens persécutés par le gouvernement mexicain.

    

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