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Peu de temps avant que n’éclate la Première Guerre mondiale, la famille Peerdeman déménagea à Amsterdam. Ida n’avait que huit ans et sa maman mourait, à l’âge de 35 ans, des suites d’un accouchement, ainsi que l’enfant qu’elle venait de mettre au monde. L’épreuve frappa durement toute la famille. Dorénavant ce fut l’aînée, Gesina, qui tint la place de la maman, car le papa, marchand de tissus, devait, pour ses affaires, voyager beaucoup et sillonner de long en large la Hollande. Gesina, qui n'avait que seize ans, dut renoncer à son désir de devenir infirmière... On a raconté que la jeune Ida manifestait une certaine indépendance; cependant elle s’entendait bien avec son frère Piet qui la comprenait, lui parlait et la consolait quand elle était triste. La famille Peerdeman n’était pas particulièrement pieuse: tout le monde assistait à la messe du dimanche et on priait avant les repas; la pratique religieuse n'allait guère plus loin. En fin de semaine, la petite Ida allait se confesser dans l’église des Dominicains, auprès du Père Frehe qui deviendra son directeur spirituel. 1-1-Une curieuse rencontreLes années passèrent, paisibles, jusqu’à l’après-midi du 13 octobre 1917, un samedi du mois du Rosaire, qui fut aussi le jour du miracle du soleil de Fatima. Ida a douze ans. Après s’être confessée, Ida retourne à la maison. Elle est alors témoin d’un fait merveilleux. Au bout de la rue, elle voit une lumière extraordinaire et, dans cette lumière, apparaît une dame qui lui fait penser à une femme juive. La jeune Ida pensa qu’il s’agissait peut-être de la Vierge Marie, laquelle tenait les bras légèrement écartés. Elle avait un regard clair, empreint de douceur. Elle ne disait rien, mais se contentait de rester debout dans l’éclat de la lumière. Ida n’avait jamais rien vu d’aussi beau. La dame lui fit bientôt signe de rentrer, et Ida rentra chez elle aussi vite qu'elle le put. 1-2-Les réactions de l'entourageCe jour-là, son père étant à la maison, Ida lui raconta aussitôt tout ce qu'elle venait d'admirer. La réaction fut immédiate: son père lui demanda de se taire et même de tout oublier. Il lui dit même: — Pour l’amour de Dieu, n’en parle à personne; on te prendrait pour folle et on se moquerait de toi. Il ne nous manquerait plus que ça! Ida n’en parla à personne. Pourtant, la même expérience se renouvela les deux samedis suivants. La belle dame apparut de nouveau dans un soleil, souriante et silencieuse comme la première fois. Ces apparitions eurent lieu dans le courant du mois d’octobre 1917, le mois où la Vierge Marie apparaissait pour la dernière fois aux petits bergers de Fatima, ce qu'Ida, évidemment, ignorait totalement. Le Père Frehe, confident d’Ida et homme de confiance de la famille Peerdeman, fut mis au courant de ces évènements extraordinaires. Lui aussi recommanda à la fillette de garder pour elle toutes ces choses et même de ne plus y penser.
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