24-6
La tentation
Nous avons vu
comment l'homme créé par Dieu a été trompé par le Malin et
chassé du Paradis. Blessée à vie par le péché, l'humanité a
continué à refuser la Loi que Dieu lui avait donnée dans sa
Miséricorde. Mais l'homme est toujours tenté par le démon,
et tout au long des siècles, il continue à pécher. Cette
histoire de l'humanité est résumée dans le catéchisme qui
rappelle: "Séduit par le Malin, dès le début de
l’histoire, l’homme a abusé de sa liberté. Il a succombé
à la tentation et commis le mal. Il conserve le
désir du bien, mais sa nature porte la blessure du péché
originel. Il est devenu enclin au mal et sujet à
l’erreur...

La vie des
hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une
lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal,
entre la lumière et les ténèbres." (1707)
Mais grâce à la
vertu de force, les hommes peuvent résister aux tentations:
"La force est la vertu morale qui assure dans les
difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du
bien. Elle affermit la résolution de résister aux
tentations et de surmonter les obstacles dans la vie
morale..." (1808)
La prière que
Jésus donna à ses apôtres se termine par une demande
insistante: "Ne nous laisse pas succomber à la
tentation, mais délivre-nous du mal." Car c'est le
Mal qui fait miroiter les tentations auxquelles nous sommes
soumis et que Dieu permet afin de nous faire grandir dans
son Amour. Car "le Mal n’est pas une abstraction,
mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais,
l’ange qui s’oppose à Dieu. Le 'diable' (dia-bolos)
est celui qui se jette en travers du dessein de Dieu et de
son œuvre de salut accomplie dans le Christ." (2851)
"Homicide dès l’origine, menteur et père du mensonge, le
Satan, le séducteur du monde entier, c’est par
lui que le péché et la mort sont entrés dans le monde
et c’est par sa défaite définitive que la création toute
entière sera 'libérée du péché et de la mort'.
Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas,
mais l’Engendré de Dieu le garde et le Mauvais n’a
pas prise sur lui. Nous savons que nous sommes de Dieu et
que le monde entier gît au pouvoir du Mauvais."
Mais,
heureusement, le Seigneur qui a enlevé notre péché
et pardonné nos fautes est à même de nous protéger et
de nous garder contre les ruses du Diable qui nous
combat, afin que l’ennemi, qui a l’habitude
d’engendrer la faute, ne nous surprenne pas. Qui se
confie en Dieu ne redoute pas le Démon..." (2852)
Traduire des
langues anciennes est souvent très délicat. La dernière
traduction du Notre Père en français peut porter à
confusion: aussi le catéchisme prend-il la peine d'expliquer
la version retenue et de donner la véritable signification
du mot grec. Nous "demandons à notre Père de ne pas nous
soumettre à la tentation."
Le catéchisme
dit : "Traduire en un seul mot le terme grec est
difficile. Il signifie: 'ne nous permets pas d’entrer
dans... ne nous laisse pas succomber à la tentation'. Or
Dieu n’éprouve pas le mal, Il n'éprouve non plus personne,
il veut au contraire nous en libérer. Nous lui demandons de
ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au
péché. Nous sommes engagés dans le combat entre la chair
et l’Esprit. Cette demande implore l’Esprit de discernement
et de force." (2846)
L’Esprit-Saint nous fait discerner entre l’épreuve,
nécessaire à la croissance de l’homme intérieur en vue d’une
vertu éprouvée et la tentation, qui conduit au péché
et à la mort. Nous devons aussi discerner entre être tenté
et consentir à la tentation. Enfin, le discernement
démasque le mensonge de la tentation: apparemment,
son objet est bon, séduisant à voir, désirable, alors qu'en
réalité, son fruit est la mort." (2847)
La tentation
nous apprend à nous connaître et à découvrir notre misère...
"Dieu est fidèle et il ne permet pas que nous soyons
tentés au-delà de nos forces." (2848)
"Or un tel
combat et une telle victoire ne sont possibles que dans la
prière. C’est par sa prière que Jésus est vainqueur du
Tentateur, dès le début et dans l’ultime combat de son
agonie. C’est à son combat et à son agonie que le Christ
nous unit dans cette demande à notre Père. La vigilance du
cœur est rappelée avec insistance en communion à la sienne.
De plus, Jésus demande au Père de nous garder en son Nom.
Cette demande prend tout son sens dramatique par rapport à
la tentation finale de notre combat sur terre; elle
demande la persévérance finale: 'Je viens comme un voleur:
heureux celui qui veille'!" (2849)
Parlant du
sacrement des malades, le catéchisme affirme: "La grâce
première de ce sacrement est une grâce de réconfort, de paix
et de courage pour vaincre les difficultés propres à l’état
de maladie grave ou à la fragilité de la vieillesse. Cette
grâce est un don du Saint-Esprit qui renouvelle la confiance
et la foi en Dieu et fortifie contre les tentations
du malin, tentation de découragement et d’angoisse de
la mort Cette assistance du Seigneur par la force de son
Esprit veut conduire le malade à la guérison de l’âme, mais
aussi à celle du corps, si telle est la volonté de Dieu. En
outre, s’il a commis des péchés, ils lui seront
remis." (1520)
Dieu, plein de
miséricorde, a eu pitié de l'homme englué dans ses péchés,
donc dans son malheur. Aussi, après avoir donné sa Loi,
a-t-Il envoyé son Fils, Jésus-Christ, pour, entre autres
choses, nous servir de modèle. Ne connaissant pas la vraie
nature de Jésus, le Tentateur s'approcha de Jésus: ce
faisant, il tentait Dieu. Nous savons comment Jésus réagit
vis à vis de ce tentateur.
Le catéchisme
nous dit: "L’action de tenter Dieu consiste en une
mise à l’épreuve, en parole ou en acte, de sa bonté et de sa
toute-puissance. C’est ainsi que Satan voulait
obtenir de Jésus qu’il se jette du Temple et force Dieu, par
ce geste, à agir. Jésus lui oppose la parole de Dieu: 'Tu ne
tenteras pas le Seigneur, ton Dieu'. Le défi que contient
pareille tentation de Dieu blesse le respect et la
confiance que nous devons à notre Créateur et Seigneur. Il
inclut toujours un doute concernant son amour, sa providence
et sa puissance." (2119)
"Les
Évangiles parlent d’un temps de solitude de Jésus au désert
immédiatement après son baptême par Jean: 'Poussé par
l’Esprit' au désert, Jésus y demeure quarante jours sans
manger; il vit avec les bêtes sauvages et les anges le
servent. À la fin de ce temps, Satan le tente par
trois fois cherchant à mettre en cause son attitude filiale
envers Dieu. Jésus repousse ces attaques qui récapitulent
les tentations d’Adam au Paradis et d’Israël au
désert, et le diable s’éloigne de lui 'pour revenir
au temps marqué'." (538)
"Les
Évangélistes indiquent le sens salvifique de cet événement
mystérieux. Jésus est le nouvel Adam, resté fidèle là où le
premier a succombé à la tentation. Jésus accomplit
parfaitement la vocation d’Israël: contrairement à ceux qui
provoquèrent jadis Dieu pendant quarante ans au désert, le
Christ se révèle comme le Serviteur de Dieu totalement
obéissant à la volonté divine. En cela, Jésus est vainqueur
du diable...
La victoire
de Jésus sur le tentateur au désert anticipe la
victoire de la passion, obéissance suprême de son amour
filial du Père." (539) "La tentation de Jésus
manifeste la manière qu’a le Fils de Dieu d’être Messie, à
l’opposé de celle que lui propose Satan et que les
hommes désirent lui attribuer. C’est pourquoi le Christ a
vaincu le Tentateur pour nous: 'car nous n’avons pas
un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui
qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à
l’exception du péché'..." (540) |