Lucifer et ses démons,
le péché et l'enfer

DANS LE CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE

24-3
Les péchés des hommes
 

24-3-1-Retour sur le péché originel et ses conséquences

Le paragraphe 279, préparant l'explication du Credo, précise: "Nous parlerons d’abord du Créateur, ensuite de sa création, enfin de la chute du péché dont Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est venu nous relever." Le paragraphe 37 indique que bien des obstacles empêchent notre raison d’user efficacement et avec fruit de son pouvoir naturel pour acquérir les vérités divines. Par contre l'esprit humain souffre "des mauvais désirs nés du péché originel. De là vient qu’en de telles matières les hommes se persuadent facilement de la fausseté ou du moins de l’incertitude des choses dont ils ne voudraient pas qu’elles soient vraies." Heureusement, "la doctrine sur le péché originel –liée à celle de la Rédemption par le Christ– donne un regard de discernement lucide sur la situation de l’homme et de son agir dans le monde. Par le péché des premiers parents, le diable a acquis une certaine domination sur l’homme, bien que ce dernier demeure libre. Le péché originel entraîne 'la servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l’empire de la mort, c’est-à-dire du diable. Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la politique, de l’action sociale et des mœurs."  (407)

Le paragraphe 408 insiste sur "les conséquences du péché originel et de tous les péchés personnels des hommes qui confèrent au monde dans son ensemble une condition pécheresse, laquelle peut être désignée par l’expression de Saint Jean: 'le péché du monde'. Par cette expression on signifie aussi l’influence négative qu’exercent sur les personnes les situations communautaires et les structures sociales qui sont le fruit des péchés des hommes."

"Le péché est un drame" (309), mais heureusement Dieu ne nous a pas abandonnés, et conformément à la promesse faite par Dieu, avant le Baptême de Jésus, Jean-Baptiste "proclamait un baptême de repentir pour la rémission des péchés. Une foule de pécheurs... venait se faire baptiser par lui. (535) Quant à Jésus, il se laissa compter parmi les pécheurs; il est déjà 'l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde'... Il vient déjà 'accomplir toute justice' c’est-à-dire qu’il se soumet tout entier à la volonté de son Père: il accepte par amour le baptême de mort pour la rémission de nos péchés..." (536)

Jésus est "vainqueur du diable," (539) mais à quel prix!

24-3-2-Le prix payé par Jésus

Dans son paragraphe 598, le catéchisme n'hésite pas à affirmer que ce sont "les pécheurs qui furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu’endura le divin Rédempteur. Tenant compte du fait que nos péchés atteignent le Christ Lui-même, l’Église n’hésite pas à imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésus... Nous devons regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la croix, à coup sûr ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés et le couvrent de confusion... Et les démons, ce ne sont pas eux qui L’ont crucifié; c’est toi qui avec eux l’as crucifié et le crucifies encore, en te délectant dans les vices et les péchés."

Le catéchisme se réfère aussi aux Écritures qui "avaient annoncé par avance un mystère de rédemption universelle, c’est-à-dire de rachat qui libère les hommes de l’esclavage du péché.  Saint Paul professe (1 Co 15, 3) que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures..." (601)

24-3-3-La définition du péché

Mais au juste, qu'est-ce que le péché? Le catéchisme nous répond:

"Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme 'une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle'." (1849) Il y a plus: "Le péché est une offense de Dieu: 'Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait'" dit le psaume 51, dans son paragraphe 6. "Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir 'comme des dieux', connaissant et déterminant le bien et le mal. Le péché est ainsi l'amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui accomplit le salut." (1850)

En effet le péché, meurtrier, sera vaincu par la Passion de Jésus: "C’est précisément dans la Passion où la miséricorde du Christ va le vaincre, que le péché manifeste le mieux sa violence et sa multiplicité: incrédulité, haine meurtrière, rejet et moqueries de la part des chefs et du peuple, lâcheté de Pilate et cruauté des soldats, trahison de Judas si dure à Jésus, reniement de Pierre et abandon des disciples. Cependant, à l’heure même des ténèbres et du Prince de ce monde, le sacrifice du Christ devient secrètement la source de laquelle jaillira intarissablement le pardon de nos péchés." (1851)

24-3-4-La diversité des péchés

Le catéchisme nous apprend que "la variété des péchés est grande. L’Écriture en fournit plusieurs listes. L’épître aux Galates oppose les œuvres de la chair au fruit de l’Esprit: 'On sait bien tout ce que produit la chair: fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables; et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes-là n’hériteront pas du Royaume de Dieu'." (1852)

"On peut distinguer les péchés selon leur objet, comme pour tout acte humain, ou selon les vertus auxquelles ils s’opposent, par excès ou par défaut, ou selon les commandements qu’ils contrarient. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent Dieu, le prochain ou soi-même; on peut les diviser en péchés spirituels et charnels, ou encore en péchés en pensée, en parole, par action ou par omission. La racine du péché est dans le cœur de l’homme, dans sa libre volonté, selon l’enseignement du Seigneur: 'Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur." (Mt 15, 19) Dans le cœur réside aussi la charité, principe des œuvres bonnes et pures, que blesse le péché."  (1853) La répétition des péchés, même véniels, engendre les vices parmi lesquels on distingue les péchés capitaux." (1876)

    

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