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Les péchés des hommes
Le paragraphe
279, préparant l'explication du Credo, précise: "Nous
parlerons d’abord du Créateur, ensuite de sa création, enfin
de la chute du péché dont Jésus-Christ, le Fils de
Dieu, est venu nous relever." Le paragraphe
37
indique que bien des obstacles empêchent notre raison d’user
efficacement et avec fruit de son pouvoir naturel pour
acquérir les vérités divines. Par contre l'esprit humain
souffre "des mauvais désirs nés du péché originel.
De là vient qu’en de telles matières les hommes se
persuadent facilement de la fausseté ou du moins de
l’incertitude des choses dont ils ne voudraient pas qu’elles
soient vraies." Heureusement, "la doctrine sur le
péché originel –liée à celle de la Rédemption par le
Christ– donne un regard de discernement lucide sur la
situation de l’homme et de son agir dans le monde. Par le
péché des premiers parents, le diable a acquis
une certaine domination sur l’homme, bien que ce dernier
demeure libre. Le péché originel entraîne 'la
servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l’empire de
la mort, c’est-à-dire du diable. Ignorer que l’homme
a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à
de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la
politique, de l’action sociale et des mœurs." (407)
Le paragraphe
408 insiste sur "les conséquences du péché originel
et de tous les péchés personnels des hommes qui
confèrent au monde dans son ensemble une condition
pécheresse, laquelle peut être désignée par l’expression
de Saint Jean: 'le péché du monde'. Par cette
expression on signifie aussi l’influence négative
qu’exercent sur les personnes les situations communautaires
et les structures sociales qui sont le fruit des péchés
des hommes."
"Le péché
est un drame" (309), mais heureusement Dieu ne nous a
pas abandonnés, et conformément à la promesse faite par
Dieu, avant le Baptême de Jésus, Jean-Baptiste
"proclamait un baptême de repentir pour la rémission des
péchés. Une foule de pécheurs... venait se faire
baptiser par lui. (535) Quant à Jésus, il se laissa
compter parmi les pécheurs; il est déjà 'l’Agneau de
Dieu qui ôte le péché du monde'... Il vient déjà
'accomplir toute justice' c’est-à-dire qu’il se soumet tout
entier à la volonté de son Père: il accepte par amour le
baptême de mort pour la rémission de nos péchés..."
(536)
Jésus est
"vainqueur du diable," (539) mais à quel prix!
Dans son
paragraphe 598, le catéchisme n'hésite pas à affirmer que ce
sont "les pécheurs qui furent les auteurs et comme
les instruments de toutes les peines qu’endura le divin
Rédempteur. Tenant compte du fait que nos péchés
atteignent le Christ Lui-même, l’Église n’hésite pas à
imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans
le supplice de Jésus... Nous devons regarder comme coupables
de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans
leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait
subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la croix,
à coup sûr ceux qui se plongent dans les désordres et dans
le mal crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il
est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés et le
couvrent de confusion... Et les démons, ce ne sont
pas eux qui L’ont crucifié; c’est toi qui avec eux l’as
crucifié et le crucifies encore, en te délectant dans les
vices et les péchés."
Le catéchisme
se réfère aussi aux Écritures qui "avaient annoncé par
avance un mystère de rédemption universelle, c’est-à-dire de
rachat qui libère les hommes de l’esclavage du péché.
Saint Paul professe (1 Co 15, 3) que le Christ
est mort pour nos péchés selon les Écritures..."
(601)
Mais au juste,
qu'est-ce que le péché? Le catéchisme nous répond:
"Le péché
est une faute contre la raison, la vérité, la conscience
droite; il est un manquement à l’amour véritable, envers
Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers
à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte
atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme 'une
parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle'."
(1849) Il y a plus: "Le péché est une offense de
Dieu: 'Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui
est mal à tes yeux, je l’ai fait'" dit le psaume 51,
dans son paragraphe 6. "Le péché se dresse
contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs.
Comme le péché premier, il est une désobéissance, une
révolte contre Dieu, par la volonté de devenir 'comme des
dieux', connaissant et déterminant le bien et le mal. Le
péché est ainsi l'amour de soi jusqu’au mépris de Dieu.
Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché
est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui
accomplit le salut." (1850)
En effet le
péché, meurtrier, sera vaincu par la Passion de Jésus:
"C’est précisément dans la Passion où la miséricorde du
Christ va le vaincre, que le péché manifeste le mieux
sa violence et sa multiplicité: incrédulité, haine
meurtrière, rejet et moqueries de la part des chefs et du
peuple, lâcheté de Pilate et cruauté des soldats, trahison
de Judas si dure à Jésus, reniement de Pierre et abandon des
disciples. Cependant, à l’heure même des ténèbres et du
Prince de ce monde, le sacrifice du Christ devient
secrètement la source de laquelle jaillira intarissablement
le pardon de nos péchés." (1851)
Le catéchisme
nous apprend que "la variété des péchés est
grande. L’Écriture en fournit plusieurs listes. L’épître aux
Galates oppose les œuvres de la chair au fruit de l’Esprit:
'On sait bien tout ce que produit la chair: fornication,
impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde,
jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions,
sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables;
et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui
commettent ces fautes-là n’hériteront pas du Royaume de
Dieu'." (1852)
"On peut
distinguer les péchés selon leur objet, comme pour
tout acte humain, ou selon les vertus auxquelles ils
s’opposent, par excès ou par défaut, ou selon les
commandements qu’ils contrarient. On peut les ranger aussi
selon qu’ils concernent Dieu, le prochain ou soi-même; on
peut les diviser en péchés spirituels et charnels, ou
encore en péchés en pensée, en parole, par action ou par
omission. La racine du péché est dans le cœur de
l’homme, dans sa libre volonté, selon l’enseignement du
Seigneur: 'Du cœur en effet procèdent mauvais desseins,
meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages,
diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur."
(Mt 15, 19) Dans le cœur réside aussi la charité,
principe des œuvres bonnes et pures, que blesse le péché."
(1853) La répétition des péchés, même véniels,
engendre les vices parmi lesquels on distingue les
péchés capitaux." (1876) |