Lucifer et ses démons,
le péché et l'enfer

DANS LE CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE

24-4
La gravité du péché: péché mortel et véniel
 

Le catéchisme de l'Église Catholique traite longuement de la gravité du péché. Il précise: "Il convient d’apprécier les péchés selon leur gravité. Déjà perceptible dans l’Écriture, la distinction entre péché mortel et péché véniel s’est imposée dans la tradition de l’Église. L’expérience des hommes la corrobore. (1854) Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude, en Lui préférant un bien inférieur. Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse."  (1855)

"Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation. Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc... ou contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ... En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc., de tels péchés sont véniels." (1856)

24-4-1-Les péchés mortels

"Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises: Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré. (1857) La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche: 'Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère.' La gravité des péchés est plus ou moins grande: un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte: la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger." (1858)

"Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché."  (1859)

"L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave." (1860)

Le catéchisme poursuit: "Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu." (1861)

Deux exemples de péchés graves

Le mensonge

"Le mensonge consiste à dire le faux avec l’intention de tromper. Le Seigneur dénonce dans le mensonge une œuvre diabolique: 'Vous avez pour père le diable... il n’y a pas de vérité en lui: quand il dit ses mensonges, il les tire de son propre fonds, parce qu’il est menteur et père du mensonge'."  (2482)

L'envie

"Le dixième commandement exige de bannir l’envie du cœur humain. Lorsque le prophète Nathan voulut stimuler le repentir du roi David, il lui conta l’histoire du pauvre qui ne possédait qu’une brebis, traitée comme sa propre fille, et du riche qui, malgré la multitude de ses troupeaux, enviait le premier et finit par lui voler sa brebis. L’envie peut conduire aux pires méfaits. C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde."  (2538)

24-4-2-Les péchés véniels

"On commet un péché véniel quand on n’observe pas dans une matière légère la mesure prescrite par la loi morale, ou bien quand on désobéit à la loi morale en matière grave, mais sans pleine connaissance ou sans entier consentement. (1862)

Le péché véniel affaiblit la charité; il traduit une affection désordonnée pour des biens créés; il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des vertus et la pratique du bien moral; il mérite des peines temporelles. Le péché véniel délibéré et resté sans repentance nous dispose peu à peu à commettre le péché mortel. Cependant le péché véniel ne rompt pas l’Alliance avec Dieu. Il est humainement réparable avec la grâce de Dieu. Il ne prive pas de la grâce sanctifiante ou déifiante et de la charité, ni par suite, de la béatitude éternelle. L’homme ne peut, tant qu’il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers."

Saint Augustin écrivait:

"Ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins: si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes. Nombre d’objets légers font une grande masse; nombre de gouttes emplissent un fleuve; nombre de grains font un monceau. Quelle est alors notre espérance? Avant tout, la confession ...'"  (1863)

Certes, le péché véniel n'est pas toujours grave, mais attention: "Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis. Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint. Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle." (1864)

24-4-3-La prolifération du péché. Les vices

Voici une mise en garde importante: "Le péché crée un entraînement au péché; il engendre le vice par la répétition des mêmes actes. Il en résulte des inclinations perverses qui obscurcissent la conscience et corrompent l’appréciation concrète du bien et du mal. Ainsi le péché tend-il à se reproduire et à se renforcer, mais il ne peut détruire le sens moral jusqu’en sa racine." (1865)

"Les vices peuvent être rangés d’après les vertus qu’ils contrarient, ou encore rattachés aux péchés capitaux que l’expérience chrétienne a distingués à la suite de Saint Jean Cassien et de Saint Grégoire le Grand. Ils sont appelés capitaux parce qu’ils sont générateurs d’autres péchés, d’autres vices. Ce sont l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, l’impureté, la gourmandise, la paresse ou acédie." (1866)

"La tradition catéchétique rappelle aussi qu’il existe des 'péchés qui crient vers le ciel'. Crient vers le ciel: le sang d’Abel, le péché des Sodomites[1], la clameur du peuple opprimé en Égypte, la plainte de l’étranger, de la veuve et de l’orphelin, l’injustice envers le salarié." (1867)

Et voici quelques rappels :

"Le péché est un acte personnel. De plus, nous avons une responsabilité dans les péchés commis par d’autres, quand nous y coopérons: en y participant directement et volontairement; en les commandant, les conseillant, les louant ou les approuvant; en ne les révélant pas ou en ne les empêchant pas, quand on y est tenu; en protégeant ceux qui font le mal. (1868) Ainsi le péché rend les hommes complices les uns des autres, fait régner entre eux la concupiscence, la violence et l’injustice. Les péchés provoquent des situations sociales et des institutions contraires à la Bonté divine. Les 'structures de péché' sont l’expression et l’effet des péchés personnels. Elles induisent leurs victimes à commettre le mal à leur tour. Dans un sens analogique elles constituent un 'péché social'."  (1869)

Ou encore: "Le péché est une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle. Il est une offense à Dieu. Il se dresse contre Dieu dans une désobéissance contraire à l’obéissance du Christ. (1871) Le péché est un acte contraire à la raison. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine.(1872) La racine de tous les péchés est dans le cœur de l’homme. Leurs espèces et leur gravité se mesurent principalement selon leur objet. (1873) Choisir délibérément, c’est-à-dire en le sachant et en le voulant, une chose gravement contraire à la loi divine et à la fin dernière de l’homme, c’est commettre un péché mortel. Celui-ci détruit en nous la charité sans laquelle la béatitude éternelle est impossible. Sans repentir, il entraîne la mort éternelle. (1874) Par contre, le péché véniel constitue un désordre moral réparable par la charité qu’il laisse subsister en nous. (1875) La répétition des péchés, même véniels, engendre les vices parmi lesquels on distingue les péchés capitaux." (1876)


[1] Ou homosexualité

    

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