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Lettre aux Hébreux
De nombreux exégètes estiment que la Lettre aux Hébreux n'a
pas été écrite par Paul vivant, mais par quelques proches
qui estimaient que Paul, martyr, avait encore des
enseignements importants à transmettre. C'est pour cela que
nous avons placé notre étude sur la lettre aux Hébreux
immédiatement après les épîtres de saint Paul, car c'est
vraiment sa spiritualité qu'elle contient.
C'est Jésus, le
Fils de Dieu qui est assis à la droite du Père. Il nous a
purifiés de tous nos péchés, et cela nous ne
devons
jamais l'oublier. "Il a brisé par sa mort la puissance de
celui qui a l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable,
et délivré ceux que la crainte de la mort retenait toute
leur vie assujettis à la servitude... Pour cela il a dû
être fait semblable en tout à ses frères, afin d'être un
Pontife miséricordieux et qui s'acquittât fidèlement de ce
qu'il faut auprès de Dieu, pour expier les péchés du
peuple; car, c'est parce qu'il a souffert, et a été lui-même
éprouvé, qu'il peut secourir ceux qui sont éprouvés."
(Héb. 2, 14 à 18)
D'où
l'avertissement: "Aujourd'hui, si vous entendez sa voix,
n'endurcissez pas vos cœurs, comme il arriva au lieu nommé
la Contradiction, au jour de la tentation au
désert... Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante
ans? N'est-ce pas contre ceux qui avaient péché, et
dont les cadavres jonchèrent le désert? (Héb. 3, 7, 8,
et 17)
En conséquence,
"puisque nous avons en Jésus, le Fils de Dieu, un grand
prêtre excellent qui a pénétré les cieux, demeurons fermes
dans la profession de notre foi. Car nous n'avons pas un
grand prêtre impuissant à compatir à nos infirmités; pour
nous ressembler, il les a toutes éprouvées hormis
le péché..." (Hébreux 4, 14 à 16) "En effet, tout
grand prêtre, pris d'entre les hommes, est établi pour les
hommes en ce qui regarde le culte de Dieu, afin d'offrir des
oblations et des sacrifices pour les péchés. Et c'est
à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir pour lui-même,
comme pour le peuple, des sacrifices pour les péchés."
(Héb. 5, 1 à 3)
Le Christ est
le grand-prêtre par excellence car "c'est en passant par
un tabernacle plus excellent et plus parfait, qui n'est pas
construit de main d'homme... et ce n'est pas avec le sang
des boucs et des taureaux mais son propre sang, qu'il est
entré une fois pour toutes dans le saint des Saints, après
avoir acquis une rédemption éternelle... Par ailleurs,
le Christ "s'est montré une seule fois, dans les derniers
âges, pour abolir le péché par son sacrifice. Et
comme il est arrêté que les hommes meurent une seule fois,
après quoi vient le jugement, ainsi le Christ, après
s'être offert une seule fois pour ôter les péchés de
la multitude, apparaîtra une seconde fois, sans péché, pour
donner le salut à ceux qui l'attendent." (Héb. 9, 11 et
12, 25 à 28)
Autrefois, il
fallait constamment renouveler les sacrifices, sinon
"ceux qui rendent ce culte, une foi purifiés, n'auraient
plus eu aucune conscience de leurs péchés. Par ces
sacrifices, on rappelait chaque année le souvenir des
péchés, parce qu'il est impossible que le sang des
taureaux et des boucs enlève les péchés. C'est
pourquoi le Christ dit, en entrant dans le monde: 'Vous
n'avez voulu ni sacrifice, ni oblation, mais vous m'avez
formé un corps; vous n'avez agréé ni holocaustes, ni
sacrifices pour le péché, alors j'ai dit: Me voici
(car il est question de moi dans le rouleau du livre), je
viens ô Dieu, pour faire votre volonté.' Après avoir
commencé par dire: Vous n'avez voulu et vous n'avez agréé ni
oblations, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché,
voici l'alliance que je ferai avec eux après ces jours-là,
le Seigneur ajoute: 'Je mettrai mes lois dans leurs cœurs,
et je les écrirai dans leur esprit, et je ne me souviendrai
plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités.'
Car là où les péchés sont remis, il n'est plus
question d'oblation pour le péché... Si nous
péchons volontairement après avoir reçu la connaissance
de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les
péchés; il n'y a plus qu'à attendre un jugement
terrible et le feu jaloux qui dévorera les rebelles."
(Héb. 10, 2 à 8, 16 à 18, 26 et 27)
Après s'être
longuement étendu, au chapitre 11, sur les bienfaits de la
foi, l'auteur de la Lettre aux Hébreux, contemplant Jésus
mort sur la croix, constate, au chapitre 12, verset 4:
"Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre
lutte contre le péché." Et c'est pourquoi il
insiste: "Dirigez vos pas dans la voie droite, afin que
ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffermisse.
Recherchez la paix avec tous, et la sainteté sans laquelle
personne ne verra le Seigneur... Veillez à ce que personne
ne manque à la grâce de Dieu; à ce qu'aucune racine
d'amertume, venant à pousser des rejetons, ne cause du
trouble, et que la masse n'en soit infectée..."
D'où le
conseil: "Prenez garde de résister à celui qui parle...
pour échapper au châtiment..." (Héb. 12, 13 à 15
et 25)
Le chapitre 13
de l'Épître aux Hébreux est comme un résumé des exigences
auxquelles doivent se soumettre tous les fidèles: l'amour
fraternel, le respect du mariage car "Dieu condamnera
les impudiques et les adultères". Il faut aussi faire
confiance en la Providence en évitant l'avarice et soutenir
ceux qui annoncent Jésus-Christ. L'auteur de la Lettre aux
Hébreux revient brièvement sur les problèmes qui ont
bousculé l'Église naissante, et notamment les doctrines
étrangères et hérétiques. Et pour conclure, il ajoute:
"Obéissez à ceux qui vous conduisent, et ayez pour eux de la
déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en
rendre compte..." Et surtout: "Priez pour nous; car
nous sommes assurés d'avoir une bonne conscience, voulant en
toutes choses nous bien conduire. C'est avec instance que je
vous conjure de le faire, afin que je vous sois plus tôt
rendu. Que le Dieu de la paix, le grand Pasteur des brebis,
notre Seigneur Jésus, vous rende capables de toute bonne
œuvre pour l'accomplissement de sa volonté..."
(Héb. 13, 17 à 21) |