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Lettres de Saint Paul à Tite et à Philémon
Tite, que saint
Paul considère comme son "véritable enfant" a dû
rester en Crète afin d'achever, selon les instructions
données par Paul, l'organisation destinée à établir des
Anciens dans chaque ville. Paul énumère les
qualités
que doivent avoir ces Anciens, les évêques: "Que le sujet
soit d'une réputation intacte, mari d'une seule femme, dont
les enfants soient fidèles, et ne passent point pour être
débauchés ou insoumis. Car il faut que l'évêque soit
irréprochable, en qualité d'administrateur de la maison de
Dieu... Qu'il soit hospitalier, zélé pour le bien,
circonspect, juste, saint, maître de ses passions, fermement
attaché à la doctrine qui lui a été enseignée, afin d'être
en état d'exhorter selon la saine doctrine et de réfuter
ceux qui la contredisent..." (Tite 1, 6 à 9)
Ensuite, Paul
met Tite en garde contre certains circoncis, "vains
discoureurs et séducteurs des âmes... Que les Crétois ne
prêtent pas l'oreille à des fables judaïques et aux
prescriptions de gens qui se détournent de la vérité. Tout
est pur pour ceux qui sont purs; mais pour ceux qui sont
souillés et incrédules rien n'est pur; au contraire,
leur esprit est souillé, ainsi que leur conscience.
Ils font profession de connaître Dieu et ils le renient
par leurs actes, abominables qu'ils sont, rebelles et
incapables de toute bonne œuvre." (Tite 1, 10 à 9)
Saint Tite, disciple de saint Paul |
D'où la
nécessité pour Tite "de tenir un langage conforme à la
saine doctrine..." (Tite 2, 1) "mettant dans son
enseignement de la pureté, de la gravité, une parole saine
et irréprochable, afin de confondre nos adversaires qui
n'auront aucun mal à dire de nous... Car elle s'est
manifestée la grâce de Dieu, source de salut pour tous les
hommes; elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et
aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle
présent avec tempérance, justice et piété en attendant
l'apparition glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur
Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de
nous racheter de toute iniquité... " (Tite 2, 7 et
8, 11 à 14)
Dans le
chapitre 3, Paul énumère les devoirs que Tite doit rappeler
aux fidèles, puis il indique que "Dieu notre Sauveur"
nous a sauvés selon sa miséricorde "par le
bain de la régénération et en nous renouvelant par le
Saint-Esprit, qu'il a répandu sur nous largement par
Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa
grâce, nous devenions héritiers de la vie éternelle selon
notre espérance..." (Tite 3, 5 à 7) "C'est ce qui est
bon et utile aux hommes..." Et Paul devient soudain
très sévère quand il parle de quelqu'un qui sème des
divisions parmi les fidèles: "Pour celui qui fomente des
divisions, après un premier et un second avertissement,
éloigne-le de toi, sachant qu'un tel homme est entièrement
perverti, et qu'il est un pécheur condamné de son
propre jugement..." (Tite 3, 11)
La
Lettre de Saint Paul à Philémon
est bien connue de tous nos
lecteurs. Il s'agit d'un esclave, Onésime, qui s'est enfui
de chez son maître, Philémon, un chrétien et ami de Paul.
Onésime a rendu des services à Paul et continuerait à lui en
rendre, mais la loi d'alors condamnait à mort les esclaves
en fuite. Paul garderait bien Onésime auprès de lui, mais il
veut d'abord l'assentiment de Philémon dont la charité
comble Paul de joie et de consolation. Et au nom de cette
charité de Philémon, Paul supplie: "Tel que je suis, moi,
Paul, vieux, et de plus actuellement prisonnier pour
Jésus-Christ, je te supplie donc pour mon fils, que j'ai
engendré dans les fers, pour Onésime, qui autrefois ne t'a
guère été utile, mais qui maintenant l'est vraiment, et à
toi et à moi. Je te le renvoie, lui, mon propre cœur..."
(Philémon, 9 à 12)
Et Paul ajoute:
"Peut-être aussi Onésime n'a-t-il été séparé de toi pour
un temps, qu'afin que tu le recouvres à jamais, non plus
comme un esclave, mais bien mieux qu'un esclave, comme un
frère bien-aimé, tout particulièrement aimé de moi, et
combien plus de toi... selon le Seigneur? (Philémon, 15
et 16)
Cette Lettre à
Philémon ne mentionne jamais ni le mal, ni le péché, ni
l'enfer, ni le démon. Mais c'est un merveilleux conseil de
charité et d'amour envers un esclave qui méritait la mort.
Les hommes, avant d'avoir été sauvés par le sacrifice de
Jésus étaient soumis à Satan et au péché. Maintenant, c'est
la miséricorde de Dieu qui domine et qui s'exprime
concrètement par la charité et l'Amour. |