
“Si Jésus n’est pas
ressuscité, dira Saint Paul aux Corinthiens, notre foi est vaine,
et nous sommes les plus
malheureux des hommes.”
Si Jésus n’est pas
ressuscité, l’Eucharistie ne veut plus rien dire, et nous sommes les
plus orphelins des hommes. Le lien entre la Résurrection de Jésus et
l’Eucharistie est absolument fondamental, et c’est Jésus lui-même qui a
mis ce lien en évidence.
L’Évangile ne relie
explicitement l’Eucharistie à la Résurrection que dans l’épisode des
disciples d’Emmaüs. Après la mort de Jésus, tous les disciples de Jésus
étaient dans le plus profond désarroi. Certains, comme les disciples
d’Emmaüs, qui avaient eu connaissance de la Résurrection de Jésus, mais
qui n’y croyaient guère, s’en retournaient chez eux, tout tristes. On
connaît la suite: un voyageur les rejoint qui leur explique les
Écritures et tout ce qui concernait Jésus de Nazareth. Leur cœur brûle
et ils voudraient prolonger ces instants bénis... Alors ils invitent le
voyageur à rester dîner avec eux. Ils se mettent à table et le voyageur
s’assoit avec eux: “Quand il fut à table avec eux, il prit le pain,
dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux
s’ouvrirent et ils le reconnurent... mais il disparut à leurs regards.”
(Luc 24, 30 et 31)
Plusieurs fois après sa
Résurrection Jésus se fit reconnaître à la fraction du pain. Durant la
primitive Église, c’est cette expression qui désignait l’Eucharistie.
Concluons: Jésus est
ressuscité. Jésus est vraiment ressuscité. Maintenant Il est toujours
vivant dans son Eucharistie, Il est toujours au milieu de nous comme il
l’avait promis la veille de son Ascension: “Voici que je suis au
milieu de vous jusqu’à la fin du monde.” (Mat 28, 20)
“Heureux serez-vous,
avait dit Jésus, quand on vous persécutera, quand on dira toute sorte
de mal de vous à cause de moi. Réjouissez-vous alors, tressaillez
d’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux.”
Jésus et ses disciples sont
assis, sur le Mont des Oliviers. Ils parlent de la fin du monde. Dans
peu de temps Jésus les aura déjà quittés, et aujourd’hui Il pense
incontestablement à sa résurrection. Les disciples viennent en effet de
Lui demander quand arrivera la fin du monde, comment Il se manifestera,
et quel “sera le signe de sa manifestation.” Jésus ne répond pas
directement mais Il met ses disciples en garde: “Beaucoup viendront
en mon nom en disant: ‘Je suis le Christ.’ Ils en égareront beaucoup: ne
les croyez pas.” (Matthieu 24,4 et 5)
Puis Jésus évoque la force
des puissances mauvaises déchaînées. Jésus ne cite pas expressément sa
présence eucharistique, pourtant Il semble l’évoquer obscurément:
“Quand vous verrez l’abomination installée dans le lieu saint -que le
lecteur comprenne- alors, fuyez.” C’est dans le ciel qu’apparaîtra
le signe du Fils de l’Homme: “Les tribus de la terre verront le Fils
de l’Homme venant sur les nuées du ciel, avec grande puissance et
gloire.”
Mais avant, les disciples
de Jésus, qui ne sont pas plus grands que leur Maître, auront dû
beaucoup souffrir: “Alors, on vous livrera à la souffrance, on vous
fera mourir, vous serez haïs de tous les peuples, à cause de mon nom.
Alors beaucoup succomberont... l’amour d’un grand nombre se refroidira.
Mais celui qui tiendra jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. (Mat 24,
9-13)
En évoquant ainsi les
persécutions que tous ses disciples devront subir, Jésus pense-t-Il
aussi à tous les martyrs de tous les temps, qui sauront affronter toutes
les railleries, et qui, parfois iront jusqu’à donner leur vie, pour
affirmer sa présence dans les espèces consacrées? Peut-être... Les
Évangiles ne nous le disent pas, mais on peut raisonnablement le
supposer. En effet, au moment d’instituer l’Eucharistie, Jésus dira:
“J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de
souffrir.” Désirer d’un grand désir, c’est forcément y penser
pendant longtemps et longtemps à l’avance.
Maintenant Jésus “quitte
le monde et va vers le Père” (Jean 16 28) “mais, encore un peu de
temps, et les disciples ne verront plus Jésus, et encore un peu de
temps, et ils le reverront.” Car Jésus sait... Les apôtres, eux, ne
comprennent pas les paroles de Jésus, mais quand, après sa mort et sa
résurrection ils auront reçu le Paraclet, l’Esprit-Saint Consolateur,
toutes choses leur seront enseignées. (Jean 15, 26)


|