
L’agneau avait une
signification particulière chez les juifs et tenait une grande place
dans l’histoire du
peuple juif. Son rôle était essentiel et protecteur:
c’est le sang de l’agneau badigeonnant le linteau des portes qui avait
protégé les Hébreux de la dernière plaie d’Égypte. C’est la viande de
cet agneau qui avait dû être mangée rôtie, avec des herbes amères, juste
avant la sortie d’Égypte de tout le peuple hébreu. Pour célébrer cet
événement important, chaque famille juive devait sacrifier, pour le
repas pascal annuel, un agneau d’un an. L’agneau était devenu le symbole
du salut, et les juifs attendaient le Messie: l’Agneau de Dieu.
Le véritable Agneau de
Dieu, c’est Jésus. Jean le Baptiste aura l’insigne privilège de Le
présenter au monde. Quand le temps fut venu où Jésus, après son Baptême
dans le Jourdain, allait se manifester publiquement aux hommes, Jean (le
Baptiste) regarda Jésus qui marchait et il dit: “Voici l’Agneau de
Dieu.” Deux disciples de Jean le Baptiste (André et Jean)
entendirent ces paroles et ils suivirent Jésus. (Jean 1, 36)
Jean, l’Évangéliste qui a
vécu l’événement raconte: “Le lendemain, Jean Baptiste voit
Jésus qui vient vers lui et il dit: ‘Voici l’Agneau de Dieu qui enlève
le péché du monde. C’est de lui que j’ai dit: Après moi vient un homme
qui est passé devant moi, parce qu’avant moi il était.’” (Jean 1,
29) Le véritable Agneau de Dieu, c’est Jésus qui sera immolé pour
racheter le monde de ses péchés.
Jésus est le véritable
Agneau de Dieu qui est venu sauver tous les hommes. Comme l’agneau
pascal, Jésus, le véritable Agneau de Dieu, quand son Heure fut venue,
a été immolé et crucifié, ainsi que l’avaient annoncé les prophètes.
Plus tard l’Apocalypse consacrera ce terme, et appellera tout le Peuple
de Dieu, le peuple vêtu de blanc de la Jérusalem Nouvelle, le Peuple de
tous ceux qui auront lavé leur robe dans le Sang de ”l’Agneau immolé”
à célébrer les noces de l’Agneau.
À chaque Eucharistie,
c’est-à-dire des milliers de fois chaque jour, les prêtres disent, avant
de donner la communion: “Voici l’Agneau de Dieu, voici Celui qui
enlève le péché du monde.”
Un jour, Jésus avait dit à
ses apôtres: “Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur” (Mat
6,21) Jésus avait souvent parlé de ce trésor, mais sans préciser sa
véritable nature. Maintenant, quelques heures avant sa Passion, et juste
quelques instants avant de se donner Lui-même en nourriture à ses
apôtres et à tous ceux qui croiront en Lui, Jésus va présenter encore
une fois le suprême Commandement de Dieu: “Tu aimeras le Seigneur ton
Dieu... et ton prochain comme toi-même.”
Ce commandement, c’est le
trésor de Jésus qui doit devenir le trésor des apôtres et leur force.
Mais Jésus va encore plus loin dans l’amour et ces paroles, prononcées
juste avant qu’Il n’institue l’Eucharistie sont déjà comme son
Testament: “Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns
les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous, vous aussi, les uns les
autres...“ (Jean 13, 30)
L’Amour fera l’unité des
disciples quand Jésus ne sera plus avec eux. L’Amour fera l’unité des
disciples entre eux et avec Dieu. Jésus prie intensément, presque
dramatiquement, pour que cette unité soit toujours sauvegardée dans son
Église: “Que tous soient un. Comme toi, Père, Tu es en moi et moi en
Moi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que Tu M’as
envoyé. Et Moi, la gloire que Tu M’as donnée, Je la leur ai donnée, pour
qu’ils soient un comme nous sommes un: Moi en eux et eux en Moi, afin
que leur unité soit parfaite et que le monde connaisse que Tu m’as
envoyé et que Tu les as aimés comme Tu M’as aimé.” (Jean 17, 21-23)
Les évangélistes Matthieu
et Marc racontent la scène en des termes presque identiques. Ainsi, de
Saint Matthieu:
“Pendant qu’ils
mangeaient, Jésus prit du pain, il dit la bénédiction, il le rompit et
le donna aux disciples en disant: ‘Prenez, mangez ceci est mon corps.’
Puis il prit une coupe, rendit grâce et la leur donna en disant:
‘Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, versé pour
la multitude en rémission des péchés. Or je vous le dis, je ne boirai
plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où, avec vous, je le boirai
nouveau dans le royaume de mon Père.’” (Mat 26, 17-29)
Ou de Saint Marc:
“Pendant qu’ils
mangeaient, il prit du pain, il dit la bénédiction, le rompit, le leur
donna et dit: ‘Prenez: ceci est mon corps.’ Puis il prit une coupe,
rendit grâce, la leur donna et ils en burent tous; et il leur dit: ‘Ceci
est mon sang, le sang de l’Alliance, qui sera versé pour la multitude.
En vérité, je vous le dis, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne
jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans la Royaume de Dieu.’”
(Marc 14, 22-25)
Saint Luc est plus précis:
il note l’amour de Jésus pour ses disciples et sa hâte de leur donner le
meilleur de lui-même:
“Quand l’heure fut
venue, Jésus se mit à table avec ses apôtres. Il leur dit: ‘Combien j’ai
désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir! Car je vous dis
que jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans
le Règne de Dieu.’ Et, recevant une coupe pleine de vin, il rendit grâce
et dit: ‘Prenez et partagez-le entre vous, car je vous le dis, je ne
boirai plus désormais du fruit de la vigne jusqu’à ce que le Règne de
Dieu soit venu.’”
Puis, prenant du pain,
il rendit grâce, il le rompit et le leur donna en disant: ‘Ceci est mon
Corps qui est livré pour vous. Faites cela en mémoire de moi.’ Il fit de
même pour la coupe après le dîner, en disant: ‘Cette coupe est la
nouvelle Alliance en mon sang qui est répandu pour vous.’” (Luc 22,
15-20)


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