IV
L’Eucharistie

IV-1-L’Agneau de Dieu

L’agneau avait une signification particulière chez les juifs et tenait une grande place dans l’histoire du peuple juif. Son rôle était essentiel et protecteur: c’est le sang de l’agneau badigeonnant le linteau des portes qui avait protégé les Hébreux de la dernière plaie d’Égypte. C’est la viande de cet agneau qui avait dû être mangée rôtie, avec des herbes amères, juste avant la sortie d’Égypte de tout le peuple hébreu. Pour célébrer cet événement important, chaque famille juive devait sacrifier, pour le repas pascal annuel, un agneau d’un an. L’agneau était devenu le symbole du salut, et les juifs attendaient le Messie: l’Agneau de Dieu.

Le véritable Agneau de Dieu, c’est Jésus. Jean le Baptiste aura l’insigne privilège de Le présenter au monde. Quand le temps fut venu où Jésus, après son Baptême dans le Jourdain, allait se manifester publiquement aux hommes, Jean (le Baptiste) regarda Jésus qui marchait et il dit: “Voici l’Agneau de Dieu.” Deux disciples de Jean le Baptiste (André et Jean) entendirent ces paroles et ils suivirent Jésus. (Jean 1, 36)

Jean, l’Évangéliste qui a vécu l’événement raconte: “Le lendemain, Jean Baptiste voit Jésus qui vient vers lui et il dit: ‘Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai dit: Après moi vient un homme qui est passé devant moi, parce qu’avant moi il était.’” (Jean 1, 29) Le véritable Agneau de Dieu, c’est Jésus qui sera immolé pour racheter le monde de ses péchés.

Jésus est le véritable Agneau de Dieu qui est venu sauver tous les hommes. Comme l’agneau pascal, Jésus, le véritable Agneau de Dieu,  quand son Heure fut venue, a été immolé et crucifié, ainsi que l’avaient annoncé les prophètes. Plus tard l’Apocalypse consacrera ce terme, et appellera tout le Peuple de Dieu, le peuple vêtu de blanc de la Jérusalem Nouvelle, le Peuple de tous ceux qui auront lavé leur robe dans le Sang de ”l’Agneau immolé” à célébrer les noces de l’Agneau. 

À chaque Eucharistie, c’est-à-dire des milliers de fois chaque jour, les prêtres disent, avant de donner la communion: “Voici l’Agneau de Dieu, voici Celui qui enlève le péché du monde.”

IV-2-L’amour

Un jour, Jésus avait dit à ses apôtres: “Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur” (Mat 6,21) Jésus avait souvent parlé de ce trésor, mais sans préciser sa véritable nature. Maintenant, quelques heures avant sa Passion, et juste quelques instants avant de se donner Lui-même en nourriture à ses apôtres et à tous ceux qui croiront en Lui, Jésus va présenter encore une fois le suprême Commandement de Dieu: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... et ton prochain comme toi-même.”

Ce commandement, c’est le trésor de Jésus qui doit devenir le trésor des apôtres et leur force. Mais Jésus va encore plus loin dans l’amour et ces paroles, prononcées juste avant qu’Il n’institue l’Eucharistie sont déjà comme son Testament: “Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous, vous aussi, les uns les autres...“ (Jean 13, 30)

L’Amour fera l’unité des disciples quand Jésus ne sera plus avec eux. L’Amour fera l’unité des disciples entre eux et avec Dieu. Jésus prie intensément, presque dramatiquement, pour que cette unité soit toujours sauvegardée dans son Église: “Que tous soient un. Comme toi, Père, Tu es en moi et moi en Moi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que Tu M’as envoyé. Et Moi, la gloire que Tu M’as donnée, Je la leur ai donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un: Moi en eux et eux en Moi, afin que leur unité soit parfaite et que le monde connaisse que Tu m’as envoyé et que Tu les as aimés comme Tu M’as aimé.” (Jean 17, 21-23)

IV-3-L’institution de l’Eucharistie

Les évangélistes Matthieu et Marc racontent la scène en des termes presque identiques. Ainsi, de Saint Matthieu:

“Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, il dit la bénédiction, il le rompit et le donna aux disciples en disant:  ‘Prenez, mangez ceci est mon corps.’ Puis il prit une coupe, rendit grâce et la leur donna en disant: ‘Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés. Or je vous le dis, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où, avec vous, je le boirai nouveau dans le royaume de mon Père.’” (Mat 26, 17-29)

Ou de Saint Marc:

“Pendant qu’ils mangeaient, il prit du pain, il dit la bénédiction, le rompit, le leur donna et dit: ‘Prenez: ceci est mon corps.’ Puis il prit une coupe, rendit grâce, la leur donna et ils en burent tous; et il leur dit: ‘Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, qui sera versé pour la multitude. En vérité, je vous le dis, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans la Royaume de Dieu.’” (Marc 14, 22-25)

Saint Luc est plus précis: il note l’amour de Jésus pour ses disciples et sa hâte de leur donner le meilleur de lui-même:

“Quand l’heure fut venue, Jésus se mit à table avec ses apôtres. Il leur dit: ‘Combien j’ai désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir! Car je vous dis que jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le Règne de Dieu.’ Et, recevant une coupe pleine de vin, il rendit grâce et dit: ‘Prenez et partagez-le entre vous, car je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne jusqu’à ce que le Règne de Dieu soit venu.’”

Puis, prenant du pain, il rendit grâce, il le rompit et le leur donna en disant: ‘Ceci est mon Corps qui est livré pour vous. Faites cela en mémoire de moi.’ Il fit de même pour la coupe après le dîner, en disant: ‘Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang qui est répandu pour vous.’” (Luc 22, 15-20) 

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