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4-6-Ranimer la foi 4-6-1-Quand l’amour est trop discret
Sur la terre
des hommes, Seigneur nous chantons ton Amour même quand la tristesse envahit nos
âmes, quand il fait parfois si mal dans notre cœur. Nous chantons l’Amour, votre
Amour Jésus même quand nous
Et c’est dans ces moments difficiles, quand l’Amour est trop discret, que nous comprenons l’épouse éplorée du Cantique des cantiques. En effet, quand l’amour va jusqu’au bout de sa logique amoureuse, il souffre toujours de l’absence. Et l’amour ne peut retrouver toute sa joie que lorsque l’aimée, l’épouse qu’Il aime, reviendra vers lui et l’aimera... Il y aura alors un étonnant échange d’amour entre Dieu et l’âme, entre l’Époux et l’épouse... L’Époux appelle d’abord l’épouse par des chants et des mélodies célestes irrésistibles. Il se livre ensuite à des jeux mystérieux pour éprouver l’amour de l’épouse souvent capricieuse et inconstante. Hélas! entre deux visites amoureuses et béatifiantes, l’Époux se cache... Alors, l’épouse dans la détresse, se met à la recherche de l’Époux que son cœur aime; elle appelle partout: – Avez-vous vu celui que mon cœur aime? Celui que mon cœur aime, c’est le plus beau des enfants des hommes, c’est l’amour de ma jeunesse. Je L’avais délaissé et depuis, Il se cache: est-Il parti retrouver ses amis? Si vous voyez celui que mon cœur aime, dites-Lui que je L’attends, que mon cœur meurt d’amour sans Lui. Dites-Lui que je L’aime, quand vous verrez celui que mon cœur aime. – Avez-vous vu celui que mon cœur aime? gémit l’épouse éplorée, languissante d’amour. Celui que mon cœur aime, c’est le Verbe incarné, c’est Dieu-Amour que j’avais méconnu. Moi, malgré son amour, je m’étais éloignée pour me distraire un peu, pour aller voir ailleurs, pour visiter le monde... Je n’avais pas compris qu’en agissant ainsi je blessais son amour. – Avez-vous vu Celui que mon cœur aime? se lamente l’épouse. Celui que mon cœur aime ne peut être bien loin, car Il m’aime. Avez-vous vu Celui que mon cœur aime, Celui dont le Cœur saigne? Avez-vous vu l’Amour qui pleure? En Le délaissant j’ai blessé son amour, j’ai blessé le Cœur de l’Amour. – Avez-vous vu Celui que mon cœur aime? Si vous voyez Celui que mon cœur aime, dîtes-Lui que je L’aime. Si vous voyez Celui que mon cœur aime, dîtes-Lui que je L’attends. Dites-Lui que son Cœur peut être consolé, car je L’aime toujours, et je L’aime d’amour. – Si vous voyez Celui que mon cœur aime, dîtes Lui que je L’aime, que je me meurs d’amour, pour Lui et pour Lui seul. Si vous voyez Celui que mon cœur aime dites-Lui qu’Il ne doit plus souffrir, car je L’aime toujours, et je L’aime d’amour. Si vous voyez Celui que mon cœur aime... L’Époux est revenu. L’amour s’est fait présent. L’Amour ne souffre plus quand on L’aime d’Amour. Jésus nous aime, Il nous a aimée le premier. Il nous a tellement aimés que pour nous prouver son amour que nous avions négligé, Il est mort sur une Croix. Jésus, nous T’aimons aussi, mais la création, ta création, est si belle que parfois nous nous attardons à la contempler. Parfois même nous voulons en jouir, et alors nous T’oublions... Pardonne-nous! Prière Contemplation devant le Saint-Sacrement Jésus, je suis près de Vous, devant votre Saint Sacrement exposé. Je sais que Vous êtes là Seigneur, dans cette hostie, dans ce peu de pain. Je sais que Vous êtes là pour attendre tous vos enfants que Vous aimez, pour les aider, les fortifier, les consoler. Je sais que Vous êtes là, avec votre Sacré-Cœur, votre Cœur si aimant, votre Cœur vivant, attentif, votre Cœur tendre prêt à nous accueillir. Je sais que Vous êtes là, et que Vous voulez nous parler. Oui, Vous voulez nous parler, nous dire votre Amour, nous expliquer ce que nous devons faire pour être heureux et pour rendre heureux autour de nous. Tout cela je le sais Jésus, mon cœur le sait, mais parfois mon intelligence défaille. Reconnaissez que généralement Vous ne parlez pas très fort... Il faut vraiment tendre l’oreille pour Vous entendre. Et nous n’entendons pas très bien dans le brouhaha qui agite nos âmes et nos cœurs. Non, nous n’entendons pas très bien... Pourquoi ne parlez-Vous pas plus fort, Seigneur? Ça Vous arrive parfois de parler un peu fort, mais c’est si rare... et Vous êtes le plus souvent si discret, trop discret à notre gré... 4-6-2-La foi est difficile Nous aimerions bien Vous voir Seigneur. Oh! juste un peu, une fois de temps en temps, pour ranimer notre foi. Car, vraiment, Vous Vous cachez trop Seigneur. Oui, Vous Vous cachez trop. Comment voulez-Vous que nous ne doutions pas parfois, nous qui nous disons croyants? Il ne s’agit pas ici des athées, mais seulement des croyants, des gens qui ont la foi, des gens qui Vous aiment Jésus, et qui savent que Vous êtes là. Reconnaissez que ce n’est pas tous les jours facile de croire en votre présence, votre présence réelle au tabernacle, mais votre présence tellement cachée. La foi est difficile: le cœur dit: “oui”. L’intelligence dit: “Est-ce possible?” Le cœur dit: “Je vous aime.” L’intelligence ajoute: “Mais montrez-Vous Jésus.” La foi dit:”Je crois”. L’intelligence dit: “Peut-être.” Vous êtes là Jésus, dans votre tabernacle et Vous nous attendez. Parfois nous venons vers Vous, attirés comme par un aimant. Une force supérieure à la nôtre nous attire et nous oblige à nous agenouiller, à Vous adorer et à dire: “Oui, Seigneur, je crois, mais augmentez ma foi.” Notre cœur vibre à l’unisson du Vôtre que nous savons tout proche, tout aimant, tout vivant, palpitant d’Amour pour nous, pour chacun d’entre nous. Mais souvent notre intelligence dit: “Seigneur, c’est si difficile... pour une fois, montrez-Vous, faites-nous signe. Jésus, Vous connaissez nos détresses, nos faiblesses, nos misères humaines. Comment voulez-Vous que vos enfants de passage puissent comprendre que Vous êtes là, que Vous les attendez, que Vous les aimez, que Vous êtes présent là, au tabernacle, eux qui ne savent même pas ce qu’ils font quand ils vont communier? Et Vous, Vous Vous cachez toujours, Vous Vous taisez aussi. Jésus faites quelque chose!” Notre intelligence est raisonnante; elle sait qu’on ne doit pas poser de questions à Dieu, mais elle en pose quand même, car, parfois, nous ne supportons plus que le monde oublie Dieu et méprise ou qu’il blesse son Fils, son Christ. Alors nous supplions: “Faites quelque chose, Seigneur! Montrez-Vous Jésus, s’il Vous plaît...“ Montrez-Vous Jésus, s’il Vous plaît, c’est si difficile de croire même quand on a la foi. C’est si difficile pour tous vos pauvres petits enfants qui ne Vous connaissent plus. 4-6-3-Qu’est Dieu pour nous? Dieu a fait tous les hommes différents, et chaque homme, reçoit Dieu en fonction de ce qu’il est. Essayons de rassembler quelques expressions exprimées dans de multiples endroits, et par de nombreuses personnes, pour dire ce que Dieu est pour elles. Pour certains, Dieu est un ami indulgent et patient, prêt à nous écouter, à comprendre nos problèmes, à nous accueillir, et même à courir après nous si nous nous sommes égarés. Pour d’autres, Dieu est le confident discret à qui nous pouvons confier tous nos petits secrets... Nous pouvons lui dire, tout doucement, en confidence, que c’est Lui, Dieu, que nous aimons plus que tout. Pour les religieux, Dieu est le Fiancé, le Bien-Aimé Céleste, mais surtout Il est l’Époux. C’est un Époux jaloux mais si plein d’Amour, de tendresse, de bonté. Dieu est le Tout de ces saints religieux, Il est leur amant, Il est leur Amour, l’extraordinaire Amour qui a brûlé leur cœur... D’autres diront que Jésus est toute leur vie, et leur béatitude. Il est leur bonheur mais leur souffrance aussi... Il est leur joie, leur ineffable joie; et Il est aussi leur peine, une peine si lourde quand ils voient que Jésus n’est pas aimé, pas compris, pas consolé... Enfin, pour la plupart des personnes interrogées, Dieu est la fontaine de joie. Comment peut-Il être aussi, et tout à la fois, leur fontaine de pleurs et pourtant de bonheur? 4-6-4-Contempler l’Amour, contempler le bonheur Contempler l’Amour! C’est contempler Dieu car Dieu est Amour. Et contempler Dieu, c’est contempler la Joie! C’est contempler, c’est toucher le Bonheur. Car Dieu est Joie, et Dieu est Bonheur! Nos pauvres paroles humaines retournent sans cesse vers l’Amour qui est l’Essence même de Dieu, l’Amour du Père et du Fils tellement intense, vivant, glorieux, joyeux, l’Amour du Père et du Fils tellement unis qu’Ils ne sont plus qu’UN, un seul Amour: l’Esprit généré de l’Amour, uni dans l’embrassement infini et éternel du Père et du Fils au sein de la Trinité que nous ne pouvons atteindre, que nous ne pouvons comprendre, que nous ne pouvons saisir et que nous ne pouvons dire, l’Amour qui jaillit de la Trinité dans un bonheur éternel et une joie indicible, mais toujours dans la foi. Prière Ô Dieu, ma Joie, ma contemplation, mon bonheur... Laisse-moi Te prier mon Dieu, Toi qui es l’Amour, Toi qui es Plénitude, Toi qui es l’Etre-Bonheur, l’Etre-Joie, l’Etre-Don car l’Amour. Ô mon Dieu, je contemple ton Bonheur, ta joie et ta félicité... Ton Éternité, ô mon Dieu est une éternité de délices et de félicité. Un bonheur tellement grand, un Amour si puissant qu’Il devient Créateur! Et la Création née de l’Amour, née du Bonheur, ne peut être que joie, plénitude, allégresse infinie! La Création est bonheur!... Dieu-Bonheur, Dieu-Amour nous a faits pour la joie, pour l’Amour. Nous sommes faits pour entrer dans la spirale infinie de l’Amour, de la Plénitude, du Don de l’Être aux petits êtres que sont les hommes destinés au Bonheur, à la joie, à l’Amour. Comment exprimer ce bonheur que Dieu nous donne? Comment dire la joie de nos cœurs contemplant sa joie, son Bonheur, son Amour et sa plénitude. Et ce bonheur de Dieu nous absorbe comme dans la spirale infinie de la Trinité, du Bonheur qu’est Dieu. Nous voudrions contempler Dieu, mais nous ne pouvons Le voir puisque nous sommes en Lui, destinés à vivre en Lui, pour partager son bonheur. Quand nous serons au ciel nous aurons sa lumière divine et nous Le connaîtrons. Mais en attendant, notre joie n’est pas complète: parfois même nous sommes tristes. Alors, pour nous rendre la joie, Dieu a eu cette trouvaille extraordinaire, tellement insensée que les anges rebelles n’ont pas voulu l’accepter, Dieu le Père a demandé à son Fils, son Unique, de prendre un corps d’homme, de devenir Jésus, pour qu’en voyant son visage nous voyions le visage de l’Amour: pour nous, par Amour, Dieu a rendu possible ce qui ne l’était pas. Prière Ô mon Dieu! je Vous adore. Je Vous adore et je Vous aime. Je Vous aime avec tout mon cœur, avec tout mon être. Je Vous aime mon Dieu avec l’Amour dont Vous m’avez comblé, que Vous m’avez donné, pour que j’aie quelque chose à Vous rendre: car l’amour suppose l’échange. Je Vous aime mon Dieu, mais je n’y suis pour rien car c’est Vous, Vous qui avez tout fait. Je Vous contemple mon Dieu, et je suis rendu muet, car je n’ai rien à dire devant un tel mystère, devant un tel Amour, plongé dans votre joie et dans votre bonheur. 4-7-L’ennui Remarque importante Tout d’abord il convient de noter que tout dans la vie de Jésus est enseignement pour nous, et quel enseignement! Jésus veut nous faire comprendre que rien dans notre vie n’a été laissé au hasard; que rien non plus dans nos vies est le fait du hasard, mais que tout a un but: nous conduire à Dieu, en réalisant la vocation qu’Il a voulue pour nous. 4-7-1-Comme un petit enfant Il arrive à tous les chrétiens fervents de se sentir parfois comme un tout petit enfant, un tout petit bébé dans les bras ou sur les genoux de sa maman.Ces chrétiens sont dans les bras de Dieu, et ils “regardent” Dieu. Ils “regardent” Dieu comme un petit bébé regarde sa mère: elle lui sourit, et il lui sourit. Il sent qu’elle l’aime et il lui fait comprendre qu’il l’aime aussi. Il l’aime, il ne sait pas encore très bien pourquoi. Il l’aime et il attend tout d’elle. Nous sommes dans les bras de Dieu, et nous aspirons à son Amour, nous aspirons son amour comme un nourrisson aspire le lait de sa mère. Nous sommes dans les bras de Dieu, et nous essayons de Lui parler. Notre cœur Lui dit notre confiance. Nous sommes dans les bras de Dieu, abandonnés à son Amour, dans ses bras, comme un petit enfant qui se laisse faire, qui laisse faire sa maman, qui se laisse soigner, qui se laisse habiller et préparer, en regimbant parfois un peu: dame, ces vêtements, c’est quand même gênant! 4-7-2-Quand Dieu se cache trop longtemps Mais, quand son petit enfant est prêt, souvent la maman doit aller vaquer à ses occupations, et le bébé reste seul. Il sait que sa maman l’aime, qu’elle n’est pas loin: elle est même tout à côté. Il sait qu’elle va revenir, d’ailleurs il l’entend aller et venir, mais il ne la voit pas. Dans sa mémoire il cherche son visage, son sourire, mais il ne les retrouve pas toujours. Alors il s’ennuie, il appelle ou il pleure. Nous sommes dans les bras de Dieu, et nous sommes bien... Mais nous ne Le voyons pas, nous ne L’entendons pas; nous ne pouvons pas Le toucher. Pourtant nous savons que Dieu est là et qu’Il nous protège... mais nous ne savons pas comment! Nous comprenons seulement que nous L’aimons et nous voudrions toujours rester ainsi avec Lui, dans ses bras, dans son amour... Mais nous ne pouvons aimer le Seigneur, qu’en Lui rendant l’Amour qu’Il nous donne. Quand Il remplit nos cœurs de son Amour, Jésus, fait qu’ils débordent d’Amour pour Lui. Comme des petits enfants blottis au creux des bras qui les protègent, nous nous faisons tout petits, perdus dans son Amour, comme pour ne pas Le perdre: car comment pourrions-nous vivre et aimer si nous étions séparés de Celui que nous aimons? Prière Seigneur! Nous disons que nous Vous aimons, mais les choses proches que nous voyons et que nous touchons, nos petites préoccupations se mettent à occuper notre esprit dès que Vous semblez Vous absenter, et nous Vous oublions. Nous allons même jusqu’à toucher aux choses défendues, et comme nous sommes maladroits, comme des petits enfants, nous salissons nos habits... et nous pleurons! Nous pleurons nos sottises, nous pleurons nos fautes, nous pleurons car nous nous ennuyons... Seigneur! Nous nous ennuyons de Vous. Et nous Vous appelons. Et parfois nous voudrions mourir... Mourir, non pas pour quitter la vie que Vous avez rendue si intéressante, mais pour aller vers la Vie que Vous êtes, pour aller vers Vous. Car pour aller vers Vous il faut d’abord mourir, mourir pour trouver la Vie... Oui! Seigneur, nous avons envie de Vous, envie de Vous rencontrer, envie de Vous voir et de Vous entendre, Dieu de la Vie, Dieu de vie! Car avec Vous il n’y a que la vie... 4-7-3-L’Époux et l’épouse Jean le Baptiste Jean le Baptiste disait à ses disciples: ”L’Époux, c’est celui à qui l’épouse appartient; quant à l’ami de l’Époux, il se tient là, il entend la voix de l’Époux, et il en est tout joyeux. C’est ma joie, et j’en suis comblé. Lui, il faut qu’Il grandisse; et moi, que je diminue.” L’ami de l’Époux est comblé de joie quand il entend sa voix. Toute l’amitié de Jean le Baptiste pour Jésus, l’Agneau de Dieu, est comblée, émerveillée quand il entend la voix de Jésus, et son cœur tressaille de bonheur. Il sait qu’avec l’Époux, son ami, ils vont faire tous les deux de grandes choses. Car une véritable amitié n’est jamais stérile, elle est faite pour construire une œuvre, et la construire ensemble. Et l’œuvre que le Baptiste doit réaliser avec l’Ami, c’est l’Œuvre de Dieu... Lui, le Baptiste, prêche un baptême de pénitence et prépare le terrain pour l’Ami qui est plus grand que lui, l’Ami qui baptisera dans l’Esprit. Jean le Baptiste sait qu’il devra diminuer, puis disparaître, mais cela, c’est sa joie, une joie qui le comble. La Vierge Marie
Nous savons que c’est Dieu qui fait parler Jean le Baptiste, et qui lui fait
dire que l’ami de l’Époux, lorsqu’il entend sa voix tressaille de bonheur: son
cœur est comblé de joie. Si l’ami de l’Époux éprouve une telle joie
Quelle joie, quel bonheur lorsque l’Épouse entend la voix de l’Époux! Le monde soudain se transforme et la création s’illumine. Alors, l’épouse se hâte de préparer sa maison, de tout nettoyer, de mettre des fleurs et de laisser pénétrer le soleil. Tout ce travail qui prépare la venue de l’Époux que sa voix a annoncée, c’est déjà presque comme une présence. Le cœur de l’épouse palpite et ne vibre plus que pour la rencontre avec l’Époux, le cœur de l’épouse n’est plus qu’offrande en vue de la communion avec le Cœur de l’Époux. Cette attente, malgré l’épreuve d’être une attente, est presque délicieuse... Mais voici que l’Époux arrive. L’Épouse ne sait plus exprimer l’inexprimable, la joie étonnante qui lui gonfle le cœur, le bonheur de l’amour que l’épouse ne peut plus contenir, le bonheur toujours inconnu car toujours nouveau qui transforme l’épouse et la fait rayonner. Voici que l’Époux arrive, et l’épouse va Le servir, non par contrainte, mais avec toute la liberté et la force d’un amour qui se donne. L’Époux et l’épouse, l’espace d’un instant, ne feront plus qu’un, mais très vite, comme mus par la puissance unifiante de leurs deux amours unis, ils vont regarder dans la direction que l’Époux indique: les frères à aimer, les frères à servir, le pauvre monde des pécheurs malheureux à sauver. L’Époux et l’épouse doivent aller... L’Époux prend la main de l’épouse qui, pleine de confiance, va avec l‘Époux. Et soudain l’épouse voit l’Époux seul, délaissé et abandonné dans le Jardin de Gethsémani. L’Époux est seul car ses amis dorment. L’Époux est seul pour vivre son agonie car les amis sont accablés de sommeil, et la Maman n’est pas là. Elle ne pouvait pas être là: elle avait sa propre agonie à vivre, en même temps que celle de son Fils. Elle avait à vivre sa propre agonie de Corédemptrice... et la vivre seule, elle aussi, comme son Fils et avec son Fils. L’Épouse ne retrouvera l’Époux que sur le chemin de Croix 4-7-4-Les nuits Les saints Par moments nos cœurs brûlent d’Amour. Mais souvent aussi nos cœurs sont froids et nous ne pouvons plus trouver le Seigneur. Et nous nous ennuyons de Lui. C’est alors que nous pensons aux saints, les saints que nous connaissons si mal. Les saints ont su être forts de la force divine, alors que nous, nous sommes si faibles. Les saints ont su être solides dans la foi, et nous sommes si fragiles avec nos doutes... Les saints ont été généreux, et nous le sommes si peu. Les saints ont tant aimé leur Seigneur, et ils ont su le Lui dire, tandis que nous, nous balbutions. Il se peut même que nous ne trouvions plus “Celui que notre cœur aime”, et nous perdons courage. Alors, parfois, pour nous réconforter, Jésus nous fait penser à ce que les saints ont vécu: eux aussi, tout comme nous, ont parfois chancelé; certains ont même grandement péché. Mais ils se sont convertis, ont accueilli le pardon de Dieu et ont reçu son Amour. Et avec leurs pauvres efforts de pécheurs repentis, et la grâce de Dieu, ils ont marché dans les voies divines. Avec leurs pauvres mots humiliés et pleins de timidité, ils ont chanté l’Amour, ils ont crié l’Amour... Et avec leurs mots humains ils ont dit l’Amour que Jésus-Christ leur avait donné; ils ont chanté l’Amour qu’ils avaient pour leur Seigneur. Avec des mots de tous les jours, nos pauvres mots d’hommes de la terre, ils ont tenté de louer l’Amour et ses bienfaits, et ils se sont efforcés, même dans la nuit, de dire combien ils aimaient Dieu qui les aimait tellement. En lisant les écrits des saints, même des saints des premiers siècles, du Moyen Âge ou plus proches de nous, nous reconnaissons nos mots jaillis du fond de nos cœurs, nos pauvres mots humains. Et nous n’avons plus de honte, plus honte de nos mots, honte de nos craintes, de nos détresses; nous n’avons plus honte d’exprimer l’amour que nous avons pour Dieu, car tous les saints qui étaient forts, qui étaient purs, tous ont dit la même chose, tous ont vaincu leurs pudeurs, ou leurs craintes, ou leurs peurs, pour crier leur amour. À nous de les imiter et de retrouver la joie. 4-8-La joie Prière “Ma joie, Jésus, c’est de T’aimer”, disait Thérèse de Lisieux. Ma joie, à moi, c’est aussi de T’aimer Jésus, c’est de T’adorer, de Te contempler, c’est de Te dire “je T’aime.” Ma joie, Jésus, c’est de Te chercher quand Tu Te caches, c’est surtout de Te retrouver... Ma Joie, Jésus, c’est de m’abandonner et de me perdre en Toi, de me réfugier dans ton Cœur, ton Cœur de Dieu qui nous aime tant, ton Cœur qui s’est ouvert pour nous donner ton Amour, ces fleuves d’eau vive qui nous vivifient, ces sources d’eau vive qui nous fécondent, ces fontaines de joie qui éclaboussent ta joie... Ma joie, Jésus, c’est de m’approcher de tes fontaines de joie pour y recueillir ta joie, pour happer tes éclaboussures de joie et les garder dans mon cœur pour, un jour, les donner à mes frères. Ma joie Jésus, c’est d’être près de Toi et de Te contempler. Ma joie Jésus, c’est de Te parler et de T’écouter, d’écouter les merveilles que Tu nous dis, ces merveilles d’Amour, ces merveilles de joie, ces merveilles de Toi! Ma joie Jésus, c’est de m’émerveiller, m’émerveiller de Toi. Ma joie, Jésus, c’est de T’écouter, même si je ne Te comprends pas toujours, et c’est de Te redire ce que Tu m’as confié. Et c’est de Te chanter, de louer tes merveilles, de crier ta bonté, et surtout de T’aimer! Ma joie Jésus, c’est de m’émerveiller, m’émerveiller de Toi, m’émerveiller en Toi. C’est de m’émerveiller devant les œuvres de tes mains, ces œuvres merveilleuses que Tu nous as confiées pour les faire fructifier et pour nous rendre heureux, mais heureux de Toi, mon Dieu. Ma joie Jésus, c’est de m’émerveiller devant la grâce d’un tout petit enfant, d’un enfant pur dont le regard révèle ta pureté. C’est de m’émerveiller devant la bonté de tes enfants les hommes, de ces hommes qui savent souvent être si bons, de la bonté de Dieu. Ma joie Jésus, c’est de m’émerveiller devant ta beauté, cette beauté qui nous ravit, mais c’est surtout de contempler ta bonté et ta douceur, ta tendresse et ta miséricorde... Oh! Jésus, ta bonté nous étonne, ta douceur nous séduit, ta Miséricorde nous confond, et ta tendresse nous fait fondre d’amour et de reconnaissance. Notre joie, ô Jésus, c’est de savoir que Tu nous as tant aimés, nous qui ne le méritions pas, nous qui sommes des pécheurs, nous qui parfois, avons peur de Toi, mais sans savoir pourquoi... Ma joie Jésus, c’est de T’aimer et de me perdre en Toi. Ma joie Jésus, c’est de Te dire oui! Oui, du plus profond de mon être, sans autre crainte que celle de Te faire de la peine, de ne pas répondre à l’Amour, ton Amour, de ne pas Te donner l’Amour que Tu mendies de nous. Ma joie Jésus, c’est de T’aimer tout en m’émerveillant de ton Amour, puis de me perdre en Toi, de m’unir à Toi, de devenir Toi tout en restant moi-même, la petite créature que ton Amour a façonnée pour l’aimer, pour construire le Corps mystique que Tu désirais de toute éternité. Ma joie Jésus, c’est de T’aimer, c’est de Te laisser faire en moi pour réaliser ta volonté qui n’est que ton désir infini de faire de nous des êtres heureux. Ma joie Jésus, c’est d’être heureux, oui, mais heureux de Toi. Ma joie Jésus, c’est de T’aimer, et de Te redonner l’Amour qui vient de Toi. Ma joie Jésus, c’est de T’aimer et de Te redonner ce qui est déjà Toi, l’Amour infini, l’Amour incréé que Tu es, l’Amour qui nous façonne, l’Amour qui nous donne la vie simplement en nous disant ta Parole qui est Création. Ma joie, Jésus, c’est Toi, Toi qui es toute la vie, toute la joie! Car Tu nous rends heureux, Jésus, d’un bonheur sans pareil, d’un bonheur sans partage et qui pourtant se donne et se partage, du bonheur qui es Toi, du bonheur que Tu as préparé pour nous de toute éternité, du bonheur auquel Tu nous as prédestinés, du bonheur qui es Toi... Car mon Dieu, Tu es Amour et bonheur! Tu nous as faits pour Toi et, d’avance, dans ton Cœur de Père, dans ton Amour de Créateur, Tu nous as tous prédestinés au bonheur, dans ton Amour. Ma joie, Jésus, c’est de Te dire je T’aime... Ma joie, Jésus, c’est d’être heureux, heureux en Toi, heureux de Toi, heureux de Ta Vie, heureux de Te connaître et de T’aimer. Prédestinés à être heureux, comme chacun de tous nos frères, de tous les hommes, prédestinés au Bonheur, notre joie, Jésus, c’est de savoir cela! Notre joie Jésus, c’est de T’aimer et d’aimer ton Bonheur! 4-8-1-Prédestinés à être heureux Oui! Nous sommes tous prédestinés à être heureux, dans le Corps mystique du Christ, à la place qui nous a été préparée de toute éternité; malheureusement le péché a tout faussé, tout bousculé, tout dérangé. Le péché, refus de Dieu, refus de l’Amour, a introduit la souffrance et les douleurs sous toutes leurs formes. La Création originelle, que Dieu contemplait et trouvait bonne, a été comme écartelée. Les hommes et les choses ne retrouveront leur place et leurs fonctions dans la Création que lorsque le péché aura été vaincu, que lorsque la Rédemption sera totalement accomplie. Que lorsque le Corps mystique sera enfin reconstruit dans sa totalité et dans sa pureté. Chaque âme peut, et doit se dire: “Je suis prédestinée à être heureuse, même dès ce monde, mais seulement quand, purifiée de toutes mes fautes, j’aurai enfin retrouvé l’harmonie qui naît de l’Amour et d’une volonté reconstruite dans la Volonté de Dieu.” 4-8-2-Les prêtres Quand on a compris cela, bien des choses s’éclairent, car la prédestination au bonheur éternel, implique, sur la terre, un certain nombre de contraintes, de gênes, et même de souffrances qui sont la condition sine qua non de la Rédemption et du salut. C’est maintenant que nous pouvons parler des prêtres, ces autres Christ. Le prêtre est un autre Christ, nous le savons, mais cela ne veut pas dire que le prêtre soit, tous les jours, à chaque instant de sa vie, un Christ crucifié. Car Jésus vécut trente trois ans, trente trois années pendant lesquelles Il mena longtemps la vie de tous les hommes, péché exclu, la vie avec ses joies, ses peines, ses soucis, ses labeurs, et aussi, ses satisfactions. Même pendant sa vie publique, Jésus fut souvent heureux: heureux de rencontrer le Père, heureux avec sa Mère, heureux avec les petits enfants, heureux avec ceux qui L’accompagnaient et qu’Il formait. Jésus était parfois si heureux qu’Il bénissait le Père: “Père, Je Te rends grâce de ce que Tu as révélé ces choses aux plus petits!” Et n’oublions jamais que Dieu “fait ses délices dans la compagnie des enfants des hommes...” Alors, quelle joie pour Dieu que ses prêtres! Quelle joie pour les prêtres de vivre comme leur seigneur! 4-8-3-Et ton Dieu se réjouira de toi... “Laisse-toi saisir par le Christ, laisse-toi aimer... Et ton Dieu se réjouira de toi, et ton cœur exultera de joie...” Comment Dieu peut-Il se réjouir de chacun d’entre nous? Nous pouvons exulter de joie en Dieu, notre cœur peut se gonfler de joie, de bonheur, à cause de Dieu, de la même façon qu’il peut pleurer d’une peine immense, à cause de Dieu. Mais comment cela peut-il se faire que Dieu, que Jésus, le Verbe incarné, se réjouisse de chacun d’entre nous? Cela peut se faire si nous nous laissons saisir par le Christ, si nous nous laissons aimer par Lui... Dieu nous aime, et quand nous L’aimons, quand nous nous laissons aimer, Dieu exulte de joie! Dieu exulte de joie car l’Amour, pour être heureux, a besoin de la réponse d’amour de l’être aimé. C’est incompréhensible, mais c’est comme ça. Cela nous dépasse infiniment, et pourtant Dieu se réjouit quand ses créatures se tournent vers Lui pour L’aimer, pour répondre à son Amour, pour L’adorer et Le contempler. Dieu se réjouit car son œuvre se construit, car le Corps du Fils se réalise selon la perfection qu’Il a prévue de toute éternité. Dieu se réjouit quand son œuvre se construit, quand le Corps du Fils Unique, dont nous sommes tous membres, va vers sa plénitude à cause de chacun d’entre nous, parce que Dieu a besoin de chacun d’entre nous, à la place qu’Il nous destine dans son œuvre. Parce que Dieu a besoin de nos voix dans le concert éternel de sa Magnificence, de sa Miséricorde, de sa Gloire. Dieu a besoin de chacun d’entre nous parce que c’est ainsi, c’est dans le désir infini de Dieu. De toute éternité Dieu a pensé chacun de nous, Dieu nous a aimés, Dieu nous a voulus, pour son bonheur de Créateur, son bonheur d’artisan divin; pour notre bonheur aussi, car le bonheur né de l’Amour, le bonheur de Dieu ne peut être bonheur que s’il se donne et que s’il se partage. 4-8-4-D’où le Cœur à cœur entre le Cœur de Dieu et le cœur de chaque homme en particulier Si nous avons bien compris ce qui précède, nous désirons un intime Cœur à cœur avec Notre Seigneur. Mais cela, le Seigneur seul peut le permettre quand nous le Lui demandons avec foi et amour. Prière Jésus, merveilleux Amour! Je voudrais vivre un amoureux cœur à cœur avec Toi: mon cœur tout près de ton cœur, mon cœur dans ton Cœur. Oui, mais voilà, ce n’est pas vraiment possible. Ce n’est pas possible, car Tu es beaucoup trop grand, beaucoup trop puissant, et surtout beaucoup trop loin... En effet, Toi, Jésus, Tu es trop immense, dépassant toutes nos mesures. Ton Sacré-Cœur nous montre tes bras largement ouverts pour accueillir dans ton Amour, toutes tes créatures, oui, mais Tu es si grand, au-delà de tout... Et nous, nous sommes si loin, et si petits, moins que des fourmis, des poussières perdues dans l’univers. Nous T’aimons, Jésus, Tu le sais, mais nous ne savons pas comment T’atteindre. Pourtant nous voudrions tellement être dans ton cœur, ô Jésus, T’écouter, T’admirer, chanter tes louanges, et Te redire indéfiniment: “Je T’aime”. Nous voudrions tant être près de Toi! Oui! mais ce n’est pas possible. Pourtant Tu nous as bien demandé de venir à Toi, nous tes petits enfants. Tu nous as demandé de nous aimer les uns les autres, comme Tu nous aimes. Alors, pourquoi es-Tu si loin, Jésus, si loin, si grand et si immense? Que pouvons-nous faire pour Te rejoindre? Pour être près de ton Cœur, dans ton Cœur? Jésus, aide-nous, nous nous languissons de Toi. Comme l’épouse du Cantique nous cherchons le Bien-Aimé, mais Il est si loin... Jésus, Tu es si loin, Tu es si grand, et nous sommes si petits. Pourtant nous T’aimons, et parfois notre cœur nous le dit, notre cœur brûle en nous. Alors, nous n’avons plus qu’un seul désir, être et demeurer avec Toi, en Toi, car nous nous ennuyons quand nous sommes loin de Toi... Jésus! parfois notre cœur brûle en nous, mais nous ne savons pas pourquoi, nous ne savons pas comment. Nous voudrions Te rejoindre mais nous ne le pouvons pas: nous sommes bien trop petits, et Tu es bien trop loin! Alors Jésus, que faire? Oui, que faire pour aller près de Toi? Pour rejoindre ton Cœur et nous blottir en lui? Un jour, Jésus, Tu as donné une image à Sainte Faustine, l’image où, de ton Cœur, jaillissent des millions de rayons lumineux, des rayons de ton Amour. Il y a des rayons qui atteignent la terre, des rayons qui touchent chacun des hommes que Tu aimes, qui touchent chacun de nous... Oui, Jésus, Tu envoies tes grâces avec une immense munificence. Chaque grâce est un peu comme une marche d’une échelle que Tu nous tends pour que nous puissions venir à Toi: il suffit de mettre le pied sur la marche et de se laisser aspirer. Il n’y a rien à faire d’autre car Tu sais bien que nous ne saurions pas faire: il y a beaucoup trop d’échelons à gravir sur cette échelle... Alors, Tu nous aspires dans un tourbillon d’Amour incroyable. Jésus, les toutes petites, minuscules étincelles d’Amour que nous sommes, étincelles de ton Amour, étincelles d’Amour qui ne peuvent pas s’éteindre car l’Amour est immortel, les toutes petites étincelles d’Amour se laissent emporter dans ton tourbillon d’Amour et rejoignent ton Cœur. Ô Jésus, quelle merveille! Nous somme vraiment dans ton Cœur, ton Cœur brûlant d’Amour, nous nous abandonnons à Toi en toute confiance, et nous pouvons dire un vrai “je T’aime”, et brûler avec Toi, dans ta joie. Contemplation
Nous sommes
venus au monde, nous ne savons pas comment, ni pourquoi. Tout en nous s’est fait
“tout seul”: nous n’avons rien eu à faire pour construire notre corps, notre
intelligence, pour apprendre à aimer.
Je n’ai rien eu à faire pour venir au monde et grandir, et constituer ma nature humaine. Je n’ai rien eu à faire, et aujourd’hui encore, je dépends de tout. Je suis entièrement contingent, soumis aux moindres événements du monde, aux moindres aléas de la nature que je ne maîtrise pas, pas plus que je ne maîtrisais ma croissance. J’existe parce que Dieu l’a voulu, mais je dépends entièrement de Lui; par moi-même je ne peux rien. Et je suis si petit, non seulement par rapport à Dieu, mais même par rapport à toute la création. Il est impossible de se resituer dans l’immensité de l’univers, à l’échelle de la création, sans être saisi d’un effroyable vertige. Nous sommes si petits, si dépendants, tellement impuissants, perdus dans un univers que nous connaissons pas mais qui nous domine. Nous sommes tellement “rien”... que cela en est vertigineux, que cela nous fait peur. Nous sommes infiniment petits, des riens dans l’univers, c’est vrai! Pourtant nous aimons, et surtout nous aimons Dieu que nous ne voyons pas, que nous n’entendons pas, que nous ne sentons pas, qui semble si loin de nous. Nous aimons notre Seigneur nous ne savons pas comment, nous ne savons pas pourquoi. Cependant nous L’aimons, car nous savons qu’Il nous aime, et cela, c’est la merveille. Quelle perfection, en effet, s’étale, non seulement en nous, mais aussi autour de nous, dans la nature! En esprit, promenons-nous dans un beau jardin, asseyons-nous sur une pelouse. Vous apercevons bientôt de toutes petites fleurs cachées dans l’herbe... Nous ne résistons pas à l’envie d’en cueillir une. C’est une toute petite fleur, une minuscule fleur, probablement une légumineuse quelconque. Contemplons cette petite fleur, d’un millimètre de diamètre, pas plus: elle est vraiment parfaite... Rien ne lui manque: ni les pétales, ni les sépales, ni le pistil, ni les étamines si fragiles. Il y a même de délicates peintures à l’intérieur et des broderies finement travaillées pour orner les pétales. Quel émerveillement! Seigneur! Quelles merveilles Vous avez faites, pour nous, gratuitement à notre service, comme ça, parce que cela plait à votre Amour. Pour nous rendre heureux, nous, qui sommes si petits, si impuissants, si démunis de tout! Pour nous! Jésus, Vous aviez tous les dons et Vous auriez pu devenir un Maître, un Roi, un conducteur d’hommes nanti de tous les pouvoirs. Vous auriez pu réussir votre vie, au sens humain du terme: mais Vous n’avez pas voulu. Vous étiez doux et humble de cœur, et Vous ne pouviez accomplir votre mission, et quelle mission! qu’en obéissant au Père. Vos dons, vos talents, Vous les avez fait fructifier mais dans l’obéissance et dans l’humilité. Car Vous êtes Amour, et l’Amour n’écrase pas celui qui est aimé. Contemplons Marie, la femme choisie, la femme conçue immaculée, la femme sans péché, la toute pure, la toute belle. Marie, la Mère de Jésus, la Mère de Celui qui put dire de Lui qu’Il était doux et humble de cœur, Marie ne pouvait être que la Servante du Seigneur. Contemplons Marie, Servante du Seigneur en qui Dieu a fait des merveilles. Marie avait tous les talents qu’une femme peut avoir, mais Marie ne les utilisa qu’au service de son Seigneur. Marie, la plus riche des femmes, la Femme annoncée pour écraser la tête du serpent, ne fut qu’une humble femme, soumise aux coutumes de son époque comme les femmes devaient l’être. Contemplons Marie dans sa maison, occupée à ses tâches quotidiennes, au service de Jésus et de Joseph. Contemplons Marie filant et tissant ou brodant les étoffes dont elle aurait besoin. Contemplons Marie souriant et chantant la gloire de Dieu, et priant le Père en adorant le Fils. Prière Marie, tu as su développer tous tes talents. Mais tu fus l’humble entre toutes les humbles. Tu connaissais les merveilles de Dieu, et tu t’en émerveillais. Marie, tu développas si bien tes talents que Dieu fit de toi la Mère de l’Église, la patronne de tant de nations, la Mère de tous les hommes. Dieu fit de toi aussi, la Reine de l’univers et la Reine des anges... Jésus, Marie, nous Vous contemplons. Nous contemplons aussi les saints que Vous avez préparés et formés. Tous, ils avaient des talents qu’ils ont su développer et enrichir. Mais, à votre exemple ô Jésus et Marie, ils n’ont eu qu’une ambition: mettre leurs talents au service de Dieu, dans l’humilité et dans l’obéissance, dans l’humilité qui conduit à l’union à Dieu, à l’union avec l’Amour. Dans la joie de l’Amour qui comble tous les désirs. 4-9-Pâque, mystère d’amour et de bonheur 4-9-1-En suivant le Bien-Aimé Nous avons suivi Jésus, sur son chemin, tout au long de sa vie d’homme. Nous avons suivi, Jésus, pendant qu’Il était heureux à Nazareth, nous L’avons suivi sur ses chemins de prière qui Le menaient au Père. Nous L’avons suivi sur la longue route qui était le Chemin de son union avec la volonté du Père, la volonté de la Trinité sainte. Et en suivant Jésus sur son chemin de vie, sur son chemin d’amour, nous avons appris le cantique de vie, le cantique d’amour: Prière Jésus, nous T’aimons, nous T’aimons plus que tout, car Tu es notre vie, Tu es notre bonheur, Tu es Celui que nous aimons, Celui avec qui et pour qui nous vivons. Jésus, nous T’aimons parce que Tu as mis ton Amour dans nos cœurs, et Tu nous as dis: “Je T’aime, en retour aimez-Moi.” Oui, Jésus, nous T’aimons parce que Tu nous aimes, Tu nous as créés seulement pour T’aimer, et nos cœurs débordent d’amour pour Toi et pour tous tes enfants que Tu créas aussi pour qu’ils puissent T’aimer. Jésus! Tu nous as créés seulement pour l’Amour, et nous T’aimons. Seigneur, nous T’aimons! Tu nous as créés seulement pour l’Amour. Tous les hommes ont été créés pour être aimés de Dieu, et pour L’aimer de tout leur cœur. Accueillir l’Amour de Dieu et y répondre par l’amour, c’est tout le bonheur de l’homme. Mais nous sommes pécheurs, nous avons osé refuser l’Amour que Dieu nous proposait, notre seule raison d’être; nous avons osé dire non; nous avons accepté le mal que pourtant nous croyons refuser, ce mal dont nous ne voulons pas et que que nous faisons quand même... 4-9-2-Notre monde terrestre Chaque jour apporte son nouveau lot de haine, son nouveau lot de morts à cause de la haine. Pourtant Dieu n’est qu’Amour... Les hommes ne comprendront-ils jamais que Jésus est mort pour eux, par amour? C’est pourquoi nous prions: “Jésus, reviens vite, pour ta gloire, pour l’Amour qui est Dieu, et pour nous aussi, tes enfants qui T’aimons et qui n’en peuvent plus de vivre dans ce monde où le mal triomphe, ou semble triompher. Seigneur, envoie ton Esprit-Saint, ne laisse pas ton œuvre se détruire, l’œuvre admirable du Père et du Fils, Toi Jésus: Dieu fait Homme pour sauver tous les hommes que Tu aimes tellement que Tu as livré pour eux ta propre humanité. 4-9-3-Jeudi-Saint. Jésus sait Jeudi-Saint! Mystère du Cœur de Jésus qui va jusqu’au bout de l’amour. Jésus sait qu’Il va mourir. Jésus sait qu’Il sera bientôt abandonné de tous. Jésus sait que son Agonie quotidienne va atteindre tout-à-l’heure un paroxysme exceptionnel, infini car à la taille de Dieu, et que, Verbe de Dieu, Il suppliera pourtant le Père d’éloigner le Calice. Jésus sait aussi que, malgré toutes ses misères dues au péché qui l’enserre et lui ôte sa liberté, Jésus sait que l’homme est un pauvre petit qui a été trompé, un pauvre petit malheureux mais capable d’amour, et même souvent de beaucoup d’amour. Jésus sait que les hommes sont des pauvres trop souvent malmenés par les puissances mauvaises qu’ils ne détectent pas toujours. Jésus sait que ses amis L’aiment vraiment malgré leur immense fragilité. Jésus sait qu’Il ne peut laisser seuls ses apôtres désemparés. Alors Jésus rend grâce, car dans quelques instants Il donnera son Corps, Il donnera son Sang... Mais son Corps livré et son Sang répandu resteront présents aux hommes dans le Pain et le Vin sacrés, la nourriture de Vie envoyée à tous les hommes, de toutes races, de toutes nations, dans toutes les parties de la terre, étincelles d’amour multipliées partout et pour les siècles des siècles. Et Jésus sait cela, et Jésus est heureux, et Jésus rend grâces au Père. 4-9-3-Jeudi-Saint. Jésus sait C’est la Pâque nouvelle de la Nouvelle Alliance. Jésus est au milieu des siens et son Cœur, déjà, saigne d’Amour car le Grand Sacrifice est commencé. Jésus sait que Judas le trahit, en ce moment même, car le cœur de Judas s’est donné à Satan. En ce moment même Jésus sait que, dans quelques instants, tous ses apôtres L’abandonneront. Et Pierre Le reniera! Mais Jésus sait aussi qu’ils reviendront de leurs péchés, qu’ils se convertiront, qu’un jour ils accepteront, tous, le martyre par amour. Jésus sait qu’ils seront définitivement fidèles, car ils pourront sans cesse puiser des forces en mangeant le Pain de Vie, en buvant le Vin d’Amour, le Pain qu’Il va donner maintenant, le Vin qu’Il va distribuer. Jésus est heureux et son action de grâces, qui remplit l’univers, monte vers le Père en un hymne plein d’amour. Le Cœur de Jésus est action de grâces: “Prenez, et mangez-en tous car ceci est mon Corps qui va être livré pour vous, pour vous donner ma vie. Prenez et buvez-en tous, car ceci est mon Sang qui va être répandu pour vous, le sang de l’Alliance Nouvelle et éternelle, le Sang de la Rédemption, le Sang du Sacrifice unique et éternel, le Sang de l’Amour Eucharistique, le Sang du Cœur Eucharistique.” Jésus, dans deux ou trois heures, pas plus, va commencer son Chemin vers la Croix. Son humanité tremble en pensant à ce qui L’attend... Mais pour l’instant, au Cénacle, son Cœur est action de grâces, car Il sait que le Père agrée le Sacrifice qui glorifie le Fils. Le Cœur de Jésus n’est que bonheur car Il sait qu’Il sera toujours avec les enfants des hommes, s’ils le veulent, et qu’ainsi ils ne seront jamais seuls, ils ne seront jamais abandonnés aux pièges de l’Ennemi, même les plus redoutables. Jésus sait que l’Espérance renaît et son Cœur Sacré, son Cœur Eucharistique, est inondé d’amour et de joie. N’oublions jamais le péché qui a tout désorganisé, qui a caché aux hommes toute la réalité divine. Sur la terre, pendant la durée de l’épreuve, la vérité de Dieu et de l’Homme est voilée, impénétrable, hors de notre portée. Parfois, en faveur d’êtres “privilégiés” qui auront ensuite une mission difficile à assumer, Dieu lève un coin du voile, mais très peu, juste ce qu’il faut pour les aider à vivre et à espérer. Pris de pitié pour les pauvres hommes dévoyés à cause du péché, et surtout à cause du péché de Satan qui, lui, savait, Dieu envoya son Fils. Et par le Fils, Dieu nous a dit qu’Il était l’Amour incarné, mystère de vie et d’espérance, Mystère ineffable de la Pâque Nouvelle... Chaque homme vivant peut se dire: “Je ne sers à rien sur la terre. Sans dégât, sans péril, sans gêne, le monde aurait pu se passer de moi; il ne se serait même pas aperçu de mon inexistence.” Mais si Dieu nous a tous façonnés avec tant d’amour, tant de bonté, tant d’application, ce n’est pas pour rien... En esprit nous pouvons essayer de “voir” Dieu nous regardant. Il nous contemple, comme s’Il n’osait pas encore nous lâcher dans la nature. Nous nous sentons un peu gênés, mais nous avons confiance et nous nous sentons en sécurité entre les mains de notre Seigneur et Père. Cela, c’est notre espérance, et cette espérance nous la devons à la Rédemption, Œuvre de Jésus, le Fils de Dieu. Joie infinie de la Pâque Nouvelle! 4-10-Le Cœur de Jésus 4-10-1-Le miracle de l’Amour On a dit et écrit beaucoup de choses sur le Cœur de Jésus, sur son Sacré-Cœur, sur son Cœur Eucharistique, sur son Cœur miséricordieux... Chaque époque nous révèle une nouvelle facette du Cœur de Dieu, et cela durera indéfiniment, car le Cœur de Dieu est inépuisable. De nos jours, il semble que l’on découvre surtout l’amour vivant du véritable Amour. Nous découvrons la tendresse de Dieu, et chacun de nos cœurs, blotti dans le sien, vivant et vibrant avec le sien, s’ouvre aux extraordinaires richesses de son Cœur brûlant pour nous. Car Dieu-Trinité nous aime, Dieu nous aime et Il nous as créés pour L’aimer Lui, L’aimer, Dieu, et aimer tous nos frères. Dieu nous aime et ses délices sont de vivre avec les enfants des hommes, les hommes qui essaient de L’aimer comme Il veut que nous L’aimions. Le bonheur de Dieu c’est d’être aimé par des créatures libres et conscientes, faites pour aimer librement l’Amour qui les crée à chaque instant. Le bonheur de Dieu c’est que ses créatures soient heureuses, et elles ne peuvent être heureuses que dans l’Amour que Dieu leur donne. Le Cœur de Dieu, c’est un miracle d’Amour éternel et infini. Le Cœur de Dieu, c’est aussi le Cœur de Jésus qui, pour mieux nous faire comprendre l’amour dont Dieu nous aime, nous révéla le mystère de son Cœur, de son Sacré Cœur, en nous donnant l’Eucharistie. Cœur Eucharistique de Jésus, quelle merveille! Le Sacré-Cœur Eucharistique de Jésus, nous L’adorons et nous L’aimons, ou du moins, nous essayons. Est-ce parce que notre amour est souvent trop tiède que Jésus quête notre amour et nous supplie de L’aimer? Jésus est infiniment bienheureux au Ciel, au sein de la divine Trinité. Alors pourquoi, par l’intermédiaire de quelques âmes très saintes, nous fait-Il comprendre qu’Il a besoin de notre amour? Certainement parce que, aimer Dieu comme Il le désire, c’est notre bonheur... 4-10-2-Le Sacré-Cœur Le Cœur de Jésus nous supplie de l’aimer car il aime nos cœurs. Le Sacré-Cœur de Jésus s’est révélé à Marguerite-Marie pour nous dire: “Voici ce Cœur qui a tant aimé le monde, et qui ne reçoit en échange qu’indiffénce et outrages.” Le Cœur de Jésus nous aime et Il nous supplie pour que nous L’aimions. Il désire aussi que nous Le priions car Il est le Foyer brûlant de l’Amour qui nous donne ses grâces. Mais comment cela peut-il se faire? Comment, Jésus, Verbe de Dieu, comment peut-Il nous aimer ainsi? Le Sacré-Cœur, Verbe du Père et Cœur et Corps mystique du Christ soudé au Cœur du Père par leur Esprit d’Amour rassemble toute la Création, lève les bras vers le Père pour Le louer et rendre grâce. Pour nous, la construction de la création est encore en cours, mais pour Dieu, elle est déjà achevée et dans l’éternité, car il suffit que Dieu pense pour que sa pensée crée. Nos siècles, nos millénaires en marche, les millions d’années-lumière de l’univers ne sont pour le Seigneur que l’instant fugitif et pourtant éternel de son éternel présent. Et nous sommes dans le Sacré-Cœur de Jésus. 4-10-3-Le Sacré-Cœur de Jésus et la Croix Contemplons de nouveau le Sacré-Cœur de Jésus. Ses bras levés en croix glorifient le Père et Lui rendent grâce. Mais il y a derrière Jésus, derrière son Corps mystique et glorieux, il y a une autre Croix sur laquelle peu à peu ses mains sont clouées. La Trinité de Dieu a demandé à ses anges, ses plus splendides créatures, esprits comme Lui, d’adorer le Corps mystique du Fils, c’est-à-dire le Verbe, spirituel mais incarné. Les anges voient le Corps mystique du Christ, le Verbe fait Homme et unissant tous les hommes, mais ils ne voient pas cette splendeur dans toute sa réalité: Dieu la leur cache en partie car Il veut que ces purs esprits L’aiment librement, et que librement ils répondent au dessein de sa volonté divine. Hélas! nous savons que Lucifer, le plus beau et le plus intelligent des esprits célestes a dit non! Et nous savons que ce refus fut la cause de la désobéissance, puis du malheur des hommes, car Lucifer avait décidé, dans sa haine, de tuer les hommes, pour démolir le Corps du Verbe de Dieu. C’est pourquoi la crucifixion du Sacré-Cœur qui nous a tant aimés se poursuivra jusqu’à la fin de notre monde. Mystère stupéfiant, incroyable!... Et cause de la “souffrance” de Dieu! 4-10-4-Pourquoi le Cœur de Dieu peut-il souffrir? Dieu est Amour. Tous les hommes recherchent l’amour. Et le bonheur de Dieu, c’est de nous donner l’amour. Le bonheur de l’homme, c’est de recevoir l’amour, l’amour qui vient de Dieu. Même l’amour humain, qu’il soit filial, parental, conjugal, amical, vient de Dieu. L’homme créé par l’Amour ne peut être heureux que s‘il aime. Alors, pourquoi l’amour est-il douleur? Padre Pio se posait souvent cette question, et un jour Jésus lui répondit: “L’Amour ne peut être que douleur!” Nous touchons là le cœur et aussi l’énigme de la “souffrance” de Dieu. Comment Dieu qui est Amour, totalement Amour, substantiellement Amour, peut-Il aussi souffrir? Mystère de l’Amour, mystère du bonheur et de la joie de Dieu: Dieu-Amour est bonheur, Dieu-Amour est joie, et pourtant on parle de la souffrance de Dieu! C’est en contemplant Jésus tout au long de sa vie, jusqu’à sa grande Agonie, son Chemin de Croix, et sa mort sur la Croix que nous pourrons entrevoir un peu ce mystère inouï. C’est parce qu’Il est Amour, et que l’Amour est relation et partage, que Dieu le Père génère éternellement le Fils; de cette union ineffable et éternelle du Père et du Fils procède l’Esprit. Ces trois qui ne sont qu’Un sont Amour, mystérieux Amour, bonheur intense, joie sans partage, émerveillement pour l’homme qui ne peut comprendre une telle unité, Amour-Trine d’où jaillit l’Amour qui demande l’amour. Le Seigneur voulut partager son bonheur et sa joie en créant l’univers, et en en tirant sa merveille: l’Homme, qu’Il créa homme et femme. Dieu créa l’Homme homme et femme pour qu’il pût aimer; puis l’Homme, ayant expérimenté l’amour humain, se retourna vers son Seigneur-Créateur et Père, et L’aima, comme Dieu l’aimait, comme Dieu voulait qu’il L’aimât. Car l’amour exige la réciprocité, et pour qu’il y ait amour, même entre le Créateur et sa créature, il faut nécessairement la réponse d’amour de l’aimé à l’Être qui aime. S’il n’y a pas réciprocité, il n’y a pas amour, et celui qui a, le premier offert l’Amour, se trouve en quelque sorte blessé, peiné, ou bafoué, ou lésé, ou scandalisé, ou révolté, ou décidé à tout abandonner. Dieu-Amour créa l’Homme par amour, et logiquement, lui demanda d’aimer et de L’aimer. Et l’Homme aima Dieu... Tout cela, c’est assez abstrait, mais aisément compréhensible. Il était absolument normal que l’Homme aimât Dieu qui l’aimait d’un amour de Père envers son fils. Dieu pouvait déverser à flots l’Amour qui est Lui, et Dieu était heureux. Tout aurait pu continuer éternellement ainsi s’il n’y avait pas eu l’Autre. L’Autre qui refusa l’Amour, attitude effrayante qu’on ne peut pas comprendre. Par contre, on en saisit très bien les conséquences: Lucifer qui refusa l’Amour en fut très malheureux, mais son orgueil de créature stupide l’empêcha de faire marche arrière. Il décida donc de détruire l’Homme, la créature favorite de Dieu. Comme ce n’était pas possible, il s’ingénierait à la rendre au moins aussi malheureuse que lui. Le pauvre Homme bêta et trop curieux, suivit les conseils mortels de l’Ennemi, et fut chassé du Paradis terrestre... Dieu, l’Infiniment juste, ne pouvait pas accepter que des créatures Le bafouent: Il devait donc prendre des sanctions... Mais, en contemplant son pauvre Homme malheureux, les entrailles de l’Amour furent remuées jusqu’au plus profond, et le Cœur de Dieu-Trinité, Dieu-Père et Dieu-Amour fut très malheureux. Décision fut prise au sein de la Trinité bienheureuse: l’Homme serait sauvé du désastre et retrouverait l’amour. Le Verbe, la Parole de Dieu, visiterait le terre pour que l’Homme réapprenne l’amour et l’Amour de l’Amour. Ceci n’est qu’un anthropomorphisme, mais il permet de comprendre pourquoi et comment Dieu qui est le bonheur et la joie suprêmes peut aussi, parce qu’Il est Amour, souffrir et être malheureux quand les hommes qu’Il aiment ne répondent pas à son Amour et à sa tendresse. Et Dieu se fit Miséricorde. Et un jour, le Rédempteur réapprit à l’Homme l’amour et le Bonheur, et l’Homme aima son Seigneur. Et le Cœur de Dieu bondit de joie quand, grâce au sacrifice de son Christ, les hommes revinrent à Lui. Mais pécheur sur la terre, le bonheur de l’homme ne pouvait s’épanouir qu’au milieu des tribulations. Heureuses tribulations qui découvrent aux hommes le vrai bonheur! 4-11-Joie dans la tribulation Saint Paul surabondait de joie dans les tribulations parce qu’il aimait Dieu qu’il avait longuement expérienté au désert. Oserons-nous imaginer la prière qui s’élevait du cœur de Paul. Prière de saint Paul
Mon Dieu, je
Vous aime,
Je Vous aime, ô
mon Dieu, je Vous aime d’amour, et c’est plus fort que moi,
Je Vous aime,
mon Dieu qui êtes toute ma vie,
Je Vous aime,
mon Père,
Je Vous aime,
mon Père, Créateur merveilleux et aimant. Je Vous aime, Père aimant, car depuis toute éternité, votre Amour me porte dans son Coeur. J’aime Vous imaginer, ô Père, me pensant, de toute éternité, et puis me façonnant, et puis me modelant. Et Vous sculptiez ici, Vous ciseliez par là. Vous travailliez mon corps, Vous prépariez mon âme et Vous la caressiez avec tant de tendresse et avec tant d’Amour. Tant d’Amour pour qu’un jour elle aussi, elle puisse Vous aimer, Vous, Amour. Vous insériez des qualités, Vous me donniez des forces, mais aussi des faiblesses. Oui Père, vous laissiez en moi des faiblesses car Vous saviez qu’un jour du temps, un jour de votre temps, j’aurais besoin de ces faiblesses pour polir mon amour, l’amour que je Vous dois en toute humilité, l’amour que Vous demanderiez pour me combler d’Amour, l’Amour qui est la vie, l’Amour qui est mon bonheur et ma paix au milieu de mes tribulations. Ô mon Dieu, mon Père tant aimé, Créateur éternel, mon cœur est plein de Vous. Comment ne Vous aimerais-je pas? Vous m’avez fait pour aimer. Vous savez tout de moi, ô Père bien-aimé, mais laissez-moi Vous dire des secrets, les secrets de mon cœur. Laissez-moi, Père aimé Vous redire le secret que Vous connaissez bien. Oui, je suis amoureux, mon Dieu, amoureux du Verbe, votre Fils bien-aimé, votre Unique. Oui, je suis amoureux et ne puis m’en défendre. Oui, je suis amoureux du Verbe, votre Fils, mais c’est bien votre faute. Vous êtes Trinité, mon Dieu, et Trinité d’Amour. Votre Esprit est Amour, et il est notre Souffle, et il est notre Vie.
Vous êtes
Trinité, mon Dieu, et Trinité d’Amour!
Votre Esprit a
soufflé sur mon cœur et lui a dit d’aimer,
Vous preniez un
grand risque, ô mon Dieu, en agissant ainsi. Oui, depuis la route de Damas, j’ai appris à aimer votre Fils Jésus-Christ que je persécutais, et je L’aime toujours. J’ai compris, lorsque j’étais à terre, qu’Il était votre Fils, donc Fils de Dieu, mais aussi Fils de l’Homme annoncé par le prophète Daniel, Fils de Dieu, Créateur, et Fils de Dieu, Sauveur.
Sauveur pour
sauver l’homme, L’homme fait pour aimer, que Jésus a sauvé.
Oui, maintenant
j’aime Jésus,
Ô mon Dieu
Trinité,
Père, laissez-moi
aimer Jésus, votre Fils, votre Unique.
Vous m’avez
tant aimé, ô Père, dans votre éternité,
Ô mon Dieu, je
ne sais pas Vous dire l’amour qui est en moi.
Prenez-moi pour
Vous seul, prenez-moi pour votre gloire, Oui je Vous aimerai, mon Dieu, au milieu des tribulations; j’exulterai de joie, car humble serviteur d’un Maître crucifié, je comprends que mes maux sont ses maux grâce auxquels j’ai été racheté. Je comprends que mes maux sont le don de sa Croix, le chemin de l’amour qui conduit au bonheur. |
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