4-Le Bien-aimé

4-1-Quelques rappels

          4-1-1-Depuis  toute éternité, Dieu nous pense et nous aime

Pour chacun d’entre nous le Seigneur fit des merveilles, tant de merveilles! Mais pourquoi tant de patience? Pourquoi une si longue pédagogie pour nous façonner comme Il voulait que nous devenions? Pourquoi tant d’amour, tant de sollicitude? Pourquoi? Oui pourquoi? De toute éternité le Seigneur, le Dieu-Amour a pensé chacun de nous, l’a aimé, façonné, modelé, préparé, éduqué... de toute éternité. De toute éternité Il crée et Il crée chaque personne différente des autres: c’est ainsi. Il n’y a pas de pourquoi, car il n’y a pas de réponse, il n’y a que l’Amour.

C’est l’Amour qui nous fait, c’est l’Amour qui nous aime, c’est l’Amour qui aime chacun d’entre nous et qui nous veut comme Il veut. C’est comme ça!...

C’est comme ça et c’est merveilleux! Etre une création de l’Amour, un objet vivant de l’Amour, un amour pour aimer l’Amour, pour vouloir avec l’Amour. Une petite chose intelligente pour comprendre l’Amour, pour aimer l’Amour... Un tout petit qui ne peut rien par Lui-même, car Il n’est que dans et par l’Amour qui le crée et qui l’aime... Un tout petit, un tout petit point perdu dans l’immensité de la création, mais un tout petit point d’amour pour aimer l’Amour là où Il se trouve, là où Il vit, là où il faut aimer avec l’Amour qui aime. Un petit d’homme, un tout petit de cette création merveilleuse qu’est l’humanité qui fait les délices de Dieu. Un tout petit qui contribue au bonheur de Dieu. Un tout petit qui???... Oui, hélas! un tout petit, un tout petit homme, (ou une toute petite femme), qui fut pécheur, qui est toujours pécheur, qui fut cause de la mort du Fils unique, mais aussi de sa Résurrection, une toute petite chose... Mais comment une si petite chose peut-elle contribuer au bonheur de Dieu, de Dieu le bien-aimé?    

Prière de contemplation

Père très saint, quand je me perds dans la Trinité Sainte, je Te découvre. Je Te découvre, Père, si étroitement uni au Fils qu’Il est vraiment Toi tout en étant Lui-même, et je Te contemple Père, parlant au Fils ton langage d’Amour pour que, Verbe avec Toi, Il crée par sa Parole, ta Parole, la Création dont Tu T’émerveillas car tout était très bon...

Trinité sainte, Tu es insaisissable, et jamais je ne T’aurais connue si Tu n’avais pas donné le Fils à ta créature favorite: les hommes que nous sommes. Trinité sainte, de toute éternité Tu contemplais ta création... De toute éternité le Fils était “Jésus”, de toute éternité Jésus voulait construire l’Œuvre parfaite de la Création, son Corps mystique. De toute éternité le Fils aimait les hommes et désirait son Corps mystique, ce miracle étonnant de l’Amour de son Cœur, cette merveille où tout serait amour.”

Merveilleuse Création où tout est bon en sortant des mains de Dieu. Toutes les créatures sans exception y sont incluses. Dieu aime toute sa Création et veut être aimé d’elle. Il demande aussi l’adoration, c’est-à-dire la reconnaissance et la contemplation active de ses merveilles, de sa bonté, de son Amour.

Quand Dieu créa le monde, tout était très bon et Dieu-Père voulut rassembler dans son Cœur, par son Verbe avec qui Il est UN, toute la création dans un ensemble merveilleux d’harmonie, un Corps éternellement uni au Père par son Fils, son Verbe, miroir de son Amour. Ce Corps merveilleux serait le Corps mystique du Fils, le Corps glorieux du Sacré-Cœur ouvrant largement ses bras accueillants pour recevoir sur son Cœur la création amoureuse de Dieu, c’est-à-dire tous les hommes.

          4-1-2-Le péché des anges et des hommes

Oui, nous sommes pécheurs: nous avons crucifié le Fils Bien-Aimé du Père... Soudain nous remercions le Père, nous crions notre reconnaissance vers le Créateur d’être Amour, et de n’être qu’Amour; car nous frémissons en pensant: “Seigneur, que serions-nous devenus si Vous n’étiez Amour?” Mais non, Vous êtes vraiment Amour et Vous créez par Amour, pour partager votre Amour. Vous créez les anges, Vous créez le Cosmos, et enfin Vous créez les hommes, union extraordinaire de l’Amour et du Cosmos, du matériel et du spirituel, votre Chef-d’œuvre destiné à accueillir votre Fils, votre Unique, le Verbe Incarné en Jésus que toute la création devra adorer, même les anges. Jésus, c’est la synthèse inouie de Dieu-Amour et de la créature humaine, matérielle et spirituelle. Nous nous perdons en émerveillement et en adoration.

Mais Satan se révolte. Lui, l’être spirituel parfait, l’être de lumière, adorer un homme, même l’Homme-Dieu!... Non! Il est bien au-dessus de ça! L’homme, il va le détruire, alors on verra bien s’il n’est pas lui, Lucifer, le seul être parfait que les autres créatures devront adorer. Satan s’attaque à l’Homme pour le détruire, mais, ce faisant, il s’attaque à l’Amour, à Dieu. Satan met toutes ses forces et son intelligence dans la balance: lui ou Dieu... Et c’est le péché de l’homme, sa chute mais bientôt son salut grâce à la venue du Christ sur la terre, à Gethsémani et à la Croix. Dieu laisse faire momentanément pour mieux faire éclater sa puissance. Mais pour nous, c’est difficile à comprendre; seule la foi nous aide, la foi vécue avec Jésus, à Gethsémani, Gethsémani, l’immense Victoire du Christ.

          4-1-3-Gethsémani

Gethsémani!... Jésus seul, mais Jésus-Amour, Jésus doux et humble de cœur venu sauver ce que Satan, monument d’orgueil, voulait détruire. Jésus est seul face à Satan, qui veut tuer l’Amour en détruisant l’Homme. Combat gigantesque, titanesque, effrayant. Mais le Père veille et présente au Fils obéissant et humble, la Coupe de Consolation, la merveilleuse Coupe de l’amour des hommes sauvés, la Coupe des petits agneaux, des petites victimes, des pécheurs repentants, la Coupe des saints illuminés d’Amour, la Coupe de ceux qui sont vainqueurs avec l’Agneau de Dieu la grande Victime.

Le Père présente au Fils douloureux la Coupe de sa Victoire prochaine, car déjà Satan est vaincu. C’est vrai, il ne faut pas avoir peur de Satan. Satan n’est rien, rien d’autre qu’une créature comme toutes les autres créatures. Quand il attaque les hommes, il ne s’attaque qu’à des créatures, nous, et nous pouvons tomber. Mais quand il s’attaque à Jésus-Christ, Satan ne peut être que vaincu, car Jésus n’est pas une créature, Il est Dieu, de toute éternité, le Verbe de Dieu, la Parole Créatrice.

Le Bien-aimé à Gethsémani

En esprit nous allons nous mettre tout près de Jésus, à Gethsémani. Avec Lui nous pleurerons et nous tremblerons au spectacle effroyable des âmes qui ne veulent pas de son Amour, qui refusent son Amour. Quelle souffrance pour Jésus que cette souffrance d’amour qu’Il veut nous partager si nous le voulons bien, si nous L’aimons assez, mais que presque toujours nous refusons... Ce soir, nous sommes là, à ses pieds, pour sa consolation, au soir de l’Agonie, pour gémir avec Lui, pour souffrir avec Lui la Passion de son Cœur, la soif dont Il meurt, qui est soif d’Amour, car Il a toujours soif des âmes qui rejettent l’Amour.

Malheureux hommes que nous sommes.

Nous contemplons Jésus, Jésus-Homme, à Gethsémani, nous Le contemplons dire non au Père, puis accepter la Sainte Volonté de Dieu qui est aussi la sienne. Nous contemplons Jésus, nous Le voyons trembler avec sa réalité humaine et nous L’aimons, et nous Lui rendons grâces car c’est encore et toujours pour nous, pour nous donner du courage quand nous tremblons dans l’obscurité de nos détresses, que sa Passion se continue dans son Corps et dans son Cœur. Jésus a voulu connaître, dans sa chair, nos détresses mortelles, pour pouvoir un jour pardonner les nôtres: “Père, pardonne-leur, ils ne savent pas... ils ne savent pas ce qu’ils font.”

Malheureux hommes que nous sommes d’avoir écouté l’ennemi!

Malheureux hommes que nous sommes que le Père avait cependant appelés au bonheur en Lui. Pourtant, la très Sainte Trinité que nous ne pouvons comprendre, qui nous dépasse infiniment et encore davantage, nous cherchons  à L’aimer. Nous voudrions chanter des hymnes de louange, des mélodies d’amour, des cantiques de gloire, mais nous restons avec notre pauvreté, avec notre ignorance, avec notre faiblesse et notre impuissance à aimer Dieu, que pourtant nous voudrions aimer...

Vous nous avez fait entrer, Seigneur, dans un monde béni où règnent la Miséricorde et l’Amour, votre Amour. Nous sommes entrés dans ce monde béni, dans ce monde d’amour, le monde de l’Amour, le monde où Dieu nous veut, ce monde que nous ne pouvons saisir, que nous ne pouvons comprendre, qui nous échappe toujours, et qui est là, pourtant, en chacun de nous et tout autour de nous.

Prière

Jésus, nous sommes là, près de Toi, nous pleurons avec Toi, nous gémissons avec Toi, mais nous sommes impuissants à soulager l’Amour, car nous sommes trop petits. Nous sommes là près de Toi pour pleurer nos péchés, car nos péchés aussi, comme ceux de tous les hommes, sont Passion pour ton Cœur, Agonie pour l’Amour, mais Agonie qui ne tue pas, Agonie qui crée l’Espérance et l’Amour. Agonie du Brasier ardent de l’Amour qui ne se consume pas. Jésus, nous sommes là, près de Toi, à tes pieds, brûlés de ton Amour. Ton Amour est si fort qu’il en est douloureux car nous avons soif avec Toi de ta soif des âmes. Et nous pleurons, Jésus, nous pleurons de ton immense peine, sans rien faire, sans pouvoir rien faire d’autre.

          4-1-4-Le Pont mystique

Jésus est le Lien mystique, le Pont qui relie Dieu-Amour et sa Création. Merveille! Jésus construit son Corps mystique, son Église, Jésus est éternellement vainqueur, Satan n’est rien, Satan est vaincu, le plan de Dieu sera réalisé et la Création tout entière s’inclinera devant le Fils de Dieu, Dieu et Homme. Et cela éternellement.

Mais en attendant, dans l’éternel présent de Dieu, notre temps est toujours présent. Gethsémani continue. Il faut continuer à consoler Jésus le bien-aimé, à lui donner tout l’amour dont nous sommes capables, à lui présenter encore la Coupe de Consolation, la Coupe de notre Amour, l’amour de tous ceux qu’Il a sauvés par son Sacrifice accepté à Gethsémani.

Dieu est notre vie. Il est notre joie, Il est l’amour que nous cherchons tellement. Et Il est surtout Dieu de Miséricorde. C’est pourquoi, à Dieu plein d’amour et de miséricorde, nous allons “associer” l’épouse du Cantique des cantiques:

Cantique d’amour d’une âme au Bien-Aimé

Je suis noire mais je suis belle, car Tu m’as brûlé le cœur, Tu m’as brûlée tout entière et je suis flamme comme Toi, Jésus. Tu m’as brûlée Seigneur dans ton brasier ardent et je ne peux plus vivre sans Toi.

Que te chanterai-je mon Bien aimé? Que tu fis pour moi des merveilles. Que mon âme Te bénit. Que je veux chanter ta gloire dès que je m’éveille. Que je me languis loin de Toi. Que je meurs de ne pas mourir. Chanterai-je ta fidélité ou ta bonté, ou ta tendresse, ou ta Miséricorde, ou ta longue patience. Chanterai-je ton Amour de toujours, “Que mon Bien-aimé est à moi et que je suis à  Lui?” (Cant 2, 16)

Où es-Tu mon bien-aimé? “Toute la nuit j’ai cherché Celui que mon cœur aime, que mon âme chérit; je l’ai cherché sans le trouver. Avez-vous vu Celui que mon cœur aime?”  (Cant 3, 2) Jésus, je T’ai cherché pendant si longtemps...

Mon Bien-aimé, garde-moi près de Toi, dans ton jardin secret, celui où vit ta Mère, la Vierge toute pure, Source close, Fontaine scellée...  Nous y  boirons ton vin. Nous mangerons ton pain. Et quand il le faudra, nous partirons ensemble, sur le chemin terrible, celui de ta douleur. 

          4-1-5-Dieu-Amour, Dieu merveilleux

Nous ne pouvons être qu’émerveillés par l’océan d’Amour qui se déverse en pluies d’Amour pour vivifier chacune des gouttes d’Amour que nous sommes, pour transformer en Dieu chacune de ces gouttes d’Amour et leur permettre de construire le Corps du Christ, et enfin pour retourner, la tâche accomplie, dans l’océan d’Amour d’où tout vient.

Il est écrit dans la Bible: ”J’ai dit: Vous êtes des dieux.” Par ailleurs, Jean de la Croix affirme que chaque âme qui s’est libérée d’elle-même, qui a été purifiée par Dieu dans les nuits obscures pour s’unir à Dieu, est comme divinisée, elle devient Dieu par participation. Merveille!

Dieu, le Père de toutes choses, Dieu, l’Amour Infini, façonne chaque âme, chaque créature humaine avec une attention toute particulière: chacune aura sa tâche propre à effectuer, chacune aura une mission spéciale sur la Terre, chacune aura sa vocation spécifique, chacune aura sa partition à chanter ou son œuvre à réaliser. Toutes devront participer à l’œuvre de la Création pour construire le Corps du Christ. Certaines seront plus proches du Seigneur pour être associées plus étroitement à l’œuvre de la Rédemption, car malheureusement le péché a troublé l’ordre et la beauté de la Création. Mais toutes, sans exception, sont nées de l’Amour, et si, pendant le temps de l’Épreuve, elles ont su dire “Oui!” à Dieu, c’est-à-dire à l’Amour, venant de l’Amour, elles retourneront à l’Amour. L’âme née de Dieu et transformée en Dieu par la grâce de l’Esprit Saint est naturellement divinisée en Dieu, par participation évidemment.

Mon Dieu! Que Vous êtes merveilleux! Que votre bonté pour nous est extraordinaire, tellement qu’elle nous laisse sans voix. Vous nous aimez donc à ce point? Nous avons donc tellement d’importance pour Vous? Est-ce pour cela que le manque d’Amour Vous rend si triste? Quel mystère que la tristesse de Dieu à cause de ceux qui ne l’aiment pas et se font du mal à eux-mêmes! Comment rendre à Dieu l’Amour dont Il nous aime?

Prière

Seigneur! aidez-nous à Vous donner autant d’amour que Vous le désirez, à Vous rendre l’Amour que vous nous avez confié en nous créant, en nous aimant, en nous choisissant pour Vous. Comment répondre à tout cet Amour dont Vous nous inondez? Nous sommes tellement impuissants pour Vous aimer vraiment comme Vous voulez que nous Vous aimions. Vous nous avez pourtant montré l’exemple, ô Jésus, mais nous ne savons pas Vous imiter: nous sommes trop sensuels, trop paresseux, trop égoïstes, trop orgueilleux, trop tout ce que vous savez...

Conduisez-nous, Seigneur, sur votre chemin, le chemin de l’Amour, le chemin vers l’Amour. Ouvrez nos cœurs pour Vous, pour qu’ils puissent recevoir tout l’Amour que Vous voulez nous donner, l’Amour que nous essaierons de Vous rendre, en le donnant d’abord à nos frères.

Seigneur notre Dieu, nous Vous adorons; nous Vous aimons Père, nous Vous aimons Jésus, Verbe incarné, nous Vous aimons Esprit-Saint, Esprit de Jésus-Christ. Faites-nous la grâce de Vous aimer toujours plus, selon votre volonté, et pour le salut des hommes que vous aimez.

4-2-Mieux connaître Dieu

          4-2-1-La tendresse de Dieu

Comment exprimer la tendresse de Dieu? Prenons l’exemple d’un vieux couple. Notre cœur fond de tendresse devant cet homme et cette femme, qui marchent la main dans la main pour se soutenir mutuellement. Jeunes, ils ont connu un grand amour, un amour passionné, celui qui donne la vie. Puis cet amour s’est élargi à chacun des enfants et à toute la famille, aux conjoints des enfants, aux petits enfants et maintenant aux arrière petits enfants. Depuis si longtemps qu’ils vivent ensemble ils n’ont même plus besoin de parler pour se comprendre: un simple regard suffit à dire un besoin, une affection, une tendresse. Car leur amour est devenu une immense tendresse qui les enveloppe, les attache l’un à l’autre de telle sorte qu’ils ne font plus qu’un. Ils pensent la même chose, ils aiment les même personnes, ils connaissent les même joies et ont les mêmes désirs. Ils ont les mêmes expressions, les mêmes intonations de voix. Et même physiquement ils se ressemblent. Mieux, on dirait qu’ils ont créé entre eux une extraordinaire complicité.

Dieu veut aimer ainsi chacun d’entre nous. Il veut nous envelopper de sa tendresse infinie. Malheureusement nous disons souvent non. Non à la tendresse de Dieu. À l’onction de l’Amour, nous préférons des bagatelles... Chaque fois que nous commettons un péché, nous refusons la tendresse de Dieu, nous refusons l’Amour. Et nous blessons le cœur de Dieu... C’est inoui! Mais cela nous ne le savons pas toujours, ou n’y  pensons pas...

Mais voici qu’aujourd’hui nous allons pouvoir parler de la tendresse de Dieu, de son Amour, de sa bonté, de sa prévenance pour chacun d’entre nous, de sa sollicitude, de sa Miséricorde qui ouvre les bras pour que nous nous y réfugiions en nous laissant caresser, caresser de son regard d’Amour qui nous transperce et nous tire des larmes de repentir, de son Amour qui vit et nous fait chaud au cœur, de son cœur qui bat d’Amour pour chacun de nous...

La tendresse du Père

Oh! La tendresse de Dieu! La tendresse du Père qui, de toute éternité, pense chacun d’entre nous, nous crée, nous façonne, nous aime, nous reprend, nous éduque, nous enseigne, nous pardonne, nous rachète, et va jusqu’à nous donner son Fils, son Unique. À nous, à chacun de nous... À nous, petits grains de sable perdus dans l’univers, sans consistance, sans aucun pouvoir. À nous, petites âmes incapables de rien quand elles demeurent livrées à elles-mêmes, et entièrement dépendantes de Dieu qui doit les penser sans cesse pour qu’elles continuent à exister.

Petits grains de sable, chacun à sa place au milieu de milliards d’autres petits grains, sans valeur marchande et pourtant tellement importants pour Dieu car destinés à être un élément bien défini dans la construction du Corps Mystique du Christ: grains de sable... petites pierres... quelques notes d’amour dans la partition éternelle de l’Amour, de la Gloire de Dieu.

La tendresse du Fils

La tendresse du Fils! La tendresse de Jésus qui nous aime et qui désire que nous L’aimions. La tendresse du Bien-Aimé, de Celui qui devrait être toute notre vie, tout notre amour, toute notre joie, tout notre bonheur. La tendresse de Dieu qui nous émerveille, nous réjouit, nous comble de ses grâces, dilate notre cœur, nous apprend la bonté, l’indulgence, le pardon, le véritable amour, et qui fait fondre notre cœur. La tendresse de Jésus est un refuge sûr, en qui nous pouvons nous confier, en qui nous pouvons nous abandonner comme un enfant dans les bras d’une mère.

La tendresse du Saint-Esprit

La tendresse de l’Esprit, l’Esprit du Père et du Fils, l’Esprit du Bien-Aimé en qui nous devrions nous perdre, l’Esprit de Jésus... L’Esprit d’Amour, l’Esprit de vie, l’Esprit de l’Époux... La tendresse de Dieu nous donne confiance, nous apaise, nous construit, nous fortifie, nous apprend l’Amour, nous apprend le don, nous apprend l’offrande.

Oh! tendresse de Dieu, prenez-nous avec vous et gardez-nous toujours.

          4-2-2-La Miséricorde de Dieu

Les repères du temps

Tous les hommes sont mortels. Tout à l’heure le Seigneur peut venir nous chercher pour nous emmener avec Lui, chez Lui. Et nous n’aurons rien à dire... C’est la vie... Alors nous quitterons le temps pour entrer dans l’Éternité. Car notre espace et notre dimension véritables ne sont pas le temps mais l’Éternité, l’éternel présent de Dieu, et c’est là que la théorie de la relativité peut nous aider. Le temps, notre temps terrestre n’existe que par rapport à un repère bien défini: pour nous, ce repère c’est le soleil. Si nous changeons de repère, nous  changeons de temps. Et si nous choisissons un repère qui se déplace exactement dans la même direction et à la même vitesse que nous, par rapport à ce repère nous sommes immobiles, même si par rapport à un autre repère astral nous sommes lancés à des vitesses astronomiques. On comprend bien qu’en fonction des repères choisis, les temps et les vitesses varient, car n’existant que relativement à quelque chose, leur contingence est évidente.

Dieu est au-dessus de tout ça. Depuis toute éternité Il contemple la mécanique merveilleuse qu’Il a fabriquée mais dans laquelle Il n’entre pas car Il est le Repère Absolu. Pour Lui il n’y a ni aujourd’hui, ni hier, ni demain. Il n’y a ni temps, ni espace, ni dimensions. Il est, et Il est immuable. C’est dans son immutabilité que nous nous mouvons. Nous sommes des pièces importantes des rouages de sa mécanique, des pièces capables de penser et capables d’Amour. Mais des pièces seulement, et de surcroît, capables de pécher... Alors, quand le péché dérègle la mécanique, Dieu plein de miséricorde veut la réparer: Il envoie son Fils pour L’incarner dans le temps, dans notre temps et nous faire entrer dans son Éternité.

Pour entrer dans l’éternité

C’est alors qu’Il nous montre sa Miséricorde, qu’Il nous dévoile l’immensité, l’infinité de son Amour, et qu’Il embrase d’Amour chaque petite pièce malencontreusement sortie de son engrenage, qu’il la répare, la polit, la caresse, lui pardonne ses erreurs et la remet en place après l’avoir embrassée et lui avoir instamment recommandé: “Maintenant va, et ne pèche plus.” La petite pièce ne peut alors que s’enflammer d’amour dans l’océan d’Amour. C’est l’âme pardonnée, toujours douloureuse dans son repentir, et pourtant si heureuse dans  son nouveau “oui” à la vie avec  Dieu qui lui demande son amour.

4-3-L’Amour

          4-3-1-Aimer, c’est un commandement

Aimer Dieu, c’est un commandement!

Pourtant l’Amour, ça ne se commande pas. L’Amour, ça naît comme malgré soi, ça jaillit, puis ça se constate. Quand nous aimons vraiment Dieu, il ne nous semble pas que ce soit  vraiment un commandement: nous L’aimons, c’est tout; c’est comme ça. Parce que c’est Dieu le Seigneur, parce que c’est nous, nous qui ne sommes rien, rien que des tout petits si petits, de tout petits êtres vivants que Dieu a aimés parce qu’Il est l’Amour et qu’Il veut être aimé. Nous  aimons Jésus, et au fond de nos cœurs, dans la fontaine de joie, il y a la fontaine d’Amour. Mais peut-être est-ce la fontaine d’amour elle-même qui est aussi fontaine de joie?

Au fond de chacun de nos cœurs il y a la fontaine d’Amour, cette fontaine que Dieu fait jaillir Lui-même, car vraiment, dans tout ceci nous n’y sommes pour rien. C’est par Dieu que nous vivons, et c’est par Lui que nous aimons. Savons-nous partager nos fontaines d’Amour, nos fontaines de joie? Savons-nous aimer vraiment?

          4-3-2-Aimer, qu’est-ce que cela veut dire?

Aimer, qu’est-ce que cela veut dire?  Quand j’aime quelqu’un, qu’est-ce que je fais, qu’est-ce que je ressens? Et surtout, quand je dis: ”Mon Dieu, je Vous aime!” qu’est-ce que cela signifie?

En français, nous ne disposons que d’un seul mot pour exprimer l’amour: on aime le saucisson, on aime sa mère et on aime son petit chien; on aime tel  paysage ou tel tableau. On aime aussi son confort, et c’est pour se l’assurer, ce confort, qu’on aime l’argent... Alors, aimer des êtres vivants, des êtres sensibles et intelligents, aimer des hommes dotés d’un âme immortelle, chef-d’œuvre de Dieu qu’est-ce que cela veut dire?

Aimer nos semblables

Aimer une personne, c’est d’abord se plaire en sa compagnie, c’est désirer rester avec elle. Aimer quelqu’un, c’est le découvrir, un jour, comme un être “aimé”. Et l’on désire plaire à cette personne et même la satisfaire; en un mot, on lui veut du bien. Et plus on aime quelqu’un, plus on a le désir de se rapprocher de cette personne, pour ne plus faire qu’un avec elle. En effet, l’amour s’épanouit dans la réciprocité, l’échange, la communication. Et l’amour devient fécond. L’amour véritable et partagé, en effet doit être toujours fécond, orienté vers la joie de celui que l’on dit aimer, sinon ce n’est qu’un égoïsme déguisé: j’aime l’autre pour ce qu’il me donne ou m’apporte, exactement comme j’aime tel gâteau que j’aime pour moi-même et pour ma satisfaction propre.

Aimer Dieu

Quand on aime Dieu, on éprouve curieusement des sentiments semblables aux sentiments qui unissent deux êtres qui s’aiment. Quand on lit la vie des saints, on constate généralement que Dieu exige l’exclusivité de l’amour, et dans ce cas, les sentiments qui lient Dieu et l’âme, utilisent, pour s’exprimer, le langage des amants. L’être aimé de Dieu est d’abord irrésistiblement attiré, comme par une force invincible. Puis il désire la présence du Dieu adoré et aimé auprès duquel il se sent en sécurité, en confiance, en paix... purifié et meilleur. Il cherche ensuite à entrer dans sa volonté, dans ses désirs. Et puis, il veut l’union pour ne plus faire qu’un avec Lui, pour s’écouler en Lui, pour se plonger en Lui et disparaître en Lui pour Lui laisser toute la place.

L’amour que l’on voue à Dieu, le Dieu Amour, transforme bientôt le cœur de l’homme et le fait insensiblement pénétrer dans le cœur de Dieu, au cœur de la Trinité.

Regardons l’icône de la Sainte Trinité. Les trois personnes au visage identique s’aiment, d’un Amour Infini qui est leur Être même. Le Père génère éternellement le Fils qui reçoit et donne éternellement l’Amour au Père. De l’éternel Amour mutuel du Père et du Fils, de cette Relation divine, jaillit l’Esprit, l’Esprit d’Amour, l’Esprit du Père et du Fils... Ces échanges éternels au sein du Dieu Amour, ces échanges ineffables, don d’Amour des trois divines Personnes, complaisance éternelle, totale et infinie des trois Personnes entre elles, créent, car Dieu est Don, Dieu est Création.

Dieu aime sa Création, mais, en retour, Dieu veut l’amour de ses créatures dotées d’une âme intelligente et libre. Dieu demande l’amour librement consenti de sa créature humaine, car cet échange d’Amour de Celui qui est, avec celui qui n’est pas, c’est la vie de la créature, c’est la vie de l’homme...

          4-3-3-Quel Amour?

L’Amour que l’on a pour Dieu, qu’est-ce que c’est? 

Dieu, nous ne Le voyons pas, nous ne L’entendons pas, et nous ne Le sentons pas. Nos sens charnels sont aveugles, sourds et ne captent aucun parfum lorsqu’il s’agit de Dieu. Tout ce que nous pouvons dire, et encore avec beaucoup de prudence, c’est que l’Amour de Dieu nous emplit: il nous emplit le cœur qui souvent déborde, il nous emplit parfois le corps d’une étrange façon, rendant notre être entièrement tendu vers Celui que nous aimons, avec une force presque douloureuse. L’amour pour  Dieu, qu’est-ce c’est?

Contemplons Dieu

Pour comprendre un peu ce qu’est cet amour qui nous unit à Dieu, il faut commencer par contempler le Seigneur, en esprit, et éventuellement devant le Saint-Sacrement. Contemplons notre Seigneur présent tout au fond de nous. Contemplons Dieu-Amour, l’Etre Éternel qui aime le Fils qu’Il engendre de toute éternité, ce Fils, son Unique, son égal, Celui avec qui Il ne fait qu’UN. Cet Amour du Père et du Fils est incroyablement intense, d’une intensité que nous ne pouvons même pas imaginer. L’Amour éternel du Père et du Fils qui se regardent, se contemplent, se comprennent, ne font qu’Un, l’Amour éternel du Père et du Fils, c’est l’Esprit du Père et du Fils, c’est l’Esprit Saint...

Contemplons le Père et regardons (pas avec les yeux, bien sûr) le Créateur. Sa Parole (le Fils) crée le monde, avec quel Amour, quelle complaisance, quelle précision, qu’elle affection, car Dieu n’est pas un artisan quelconque, mais un Artisan appliqué, qui n’agit qu’avec perfection. Le Père crée les anges, le Père crée les hommes, à son image. Et Dieu aime les hommes, Il les remplit de son Amour, pour qu’à leur tour ils puissent L’aimer.

Quand nous disons: “J’aime Dieu.” qu’est-ce que nous entendons par là?

Quand nous aimons Dieu, nous aimons un Père, un Père plein d’Amour et de sollicitude, un Père attentif, un Père qui “sourit” quand nous répondons à son Amour. Nous aimons un Créateur-Père, prêt à nous donner non seulement ce dont nous avons besoin, mais parfois même le superflu que nous désirons. Nous aimons un Père qui nous comble, qui nous comble tellement que quand nous sommes avec Lui, quand nous faisons sa volonté, quand nous répondons à son Amour, nous ne désirons plus rien d’autre.

Quand nous aimons Dieu, nous aimons aussi un Frère, le Fils du Père, Celui qui s’est fait si proche de nous en prenant notre nature humaine. Nous aimons un Frère aussi aimant et généreux que le Père, un Frère qui est venu nous racheter et nous remettre dans l’amitié du Père après que nous ayions péché. Nous aimons un Frère qui incarne l’Amour du Père et sa Miséricorde pour nous redonner l’Amour que nous avions perdu. Quand nous aimons Dieu nous aimons aussi un Ami, le plus grand, le plus sûr de tous les amis. Un Ami qui nous comprend et parfois nous excuse. Un Ami avec qui nous pouvons parler, avec qui nous pouvons chanter, avec qui nous pouvons sourire aussi.

Quand nous aimons Dieu, nous aimons aussi, et forcément, nos frères de la terre et du Ciel, tous nos frères humains rachetés par le Fils, tous nos frères humains rassemblés dans le grand Corps mystique du Christ. Quand nous aimons Dieu, nous sommes dans le Cœur du Père, dans le Cœur de Jésus qui nous aima à en mourir, pour aimer avec Lui la Création de Dieu, pour répondre à son Amour et L’aimer comme Il le veut, pour nous perdre dans son Cœur.

Car Dieu est notre bonheur, Il est notre vie, Il est notre joie. Il est tout ce que nous sommes car Il est notre Créateur, et Il est notre Père. Il est tout ce que nous désirons et nous ne désirons que Lui, et Lui seul, car Il nous aime. Et nous L’aimons...

4-4-L’amour de Dieu pour nous

Si nous aimons Dieu, c’est que Dieu nous a aimés le premier. Qu’est donc pour nous l’Amour de Dieu? L’amour de Dieu pour nous?

          4-4-1-Qu’est donc l’amour de Dieu pour nous?

L’Amour de Dieu pour nous, c’est d’abord comme un petit ruisseau d’eau claire qui serpente dans la campagne et l’irrigue pour y porter la vie. Mais c’est aussi une rivière abondante qui grossit et qui devient fleuve, un fleuve dans lequel tout le monde peut puiser sans jamais le tarir. C’est parfois un torrent tumultueux qui inonde tout sur son passage, un courant impétueux dont la force est irrésistible, un courant gigantesque qui se perd dans l’Océan après avoir apporté aux contrées environnantes tous les bienfaits de sa puissance, de sa douceur, de sa chaleur et de sa vie.

L’Amour de Dieu c’est une mer pleine d’imprévus, parfois calme et paisible, parfois agitée ou orageuse, mais toujours féconde. C’est l’Océan infini où nous aimons nous perdre pour y trouver l’Amour, pour y trouver la paix, pour y trouver la vie.

L’Amour de Dieu, c’est parfois une tornade qui arrache tous les autres sentiments, car l’Amour de Dieu est jaloux, c’est un cyclône bienfaisant qui veut toute la place. L’Amour de Dieu est toujours en mouvement tout en étant immuable, l’Amour de Dieu est toujours nouveau dans son ancienneté, toujours ancien dans sa nouveauté. L’Amour de Dieu est infini. Dieu nous a fait entrer dans son Amour, et son Amour nous brûle.

Car l’Amour de Dieu est aussi un feu qui couve longtemps sans se manifester et qui un jour éclate, jaillit, explose, embrase. C’est un feu qui grandit et dont les étincelles atteignent tous les hommes, toutes les créatures. C’est un feu qui envahit tout. Le feu de Dieu ne s’éteint jamais et ne détruit pas ceux qu’il consume. Il brûle et purifie, il échauffe, il éclaire, il enflamme les cœurs et prend toute la place. L’Amour de Dieu nous brûle tout entiers mais il nous vivifie.

L’Amour de Dieu est un trésor inépuisable: plus on puise, plus il est abondant. Nous ne savons pas toujours pourquoi nous aimons Dieu. Dieu, c’est d’abord le Père, un Père plein de tendresse et de sollicitude. Un Père dont la bonté, dont la Providence pourvoit à tous nos besoins et à nos superflus. C’est le Père qui sans cesse recherche son enfant, le relève quand il est tombé, et pardonne ses fautes. C’est aussi une Mère attentive qui nous caresse, nous embrasse et nous protège, qui guérit nos bobos ou qui panse nos plaies. Qui nous apprend à aimer, à marcher, à vivre comme Dieu veut. Qui comprendra jamais l’amour de Dieu?

          4-4-2-L’Agneau Mystique

Quand nous contemplons longuement l’icône de Roublev sur la Sainte Trinité, nos yeux peuvent parfois se porter en son centre, sur l’Agneau Immolé que regardent les trois personnes de la Trinité. L’Agneau Immolé et Vivant, l’Agneau Mystique est au cœur de la Trinité. L’Agneau Immolé et Vivant est le Cœur de Dieu...

C’est une réalité difficile à exprimer. L’Agneau de Dieu, l’Agneau Mystique, c’est le Corps du Christ, c’est donc le Corps du Verbe, la seconde Personne de la Trinité, le Fils qui s’est incarné, qui a pris une humanité terrestre pour sauver l’humanité pécheresse et la ramener dans le cœur de Dieu qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

L’Agneau Immolé, c’est la Grande Victime qui a été offerte pour racheter les péchés du monde, c’est Jésus mort sur la Croix et ressuscité. C’est Jésus qui s’offre au Père, c’est Jésus qui livre son Corps et verse son Sang. C’est Jésus qui nous donne sa chair à manger et son sang à boire. C’est Jésus qui nous donne l’Eucharistie. L’Agneau Immolé, Jésus qui se donne, est au cœur de Dieu, dans le cœur de Dieu.

L’Agneau Immolé, éternellement vivant au cœur de Dieu, symbole du Mystère Pascal, l’Agneau pascal qui livre son Corps et verse son Sang, c’est donc le Cœur Eucharistique. Le Cœur de Jésus, le Cœur Eucharistique de Jésus, l’Amour de Jésus qui se donne aux hommes par Amour, sera éternellement dans le Cœur de Dieu, au Cœur de la Trinité. Le Cœur Eucharistique, c’est le Cœur de la Trinité! 

4-4-3-Au Cœur de la Trinité

L’Agneau Immolé au Cœur de la Trinité, le Corps du Verbe incarné, c’est le Corps du Christ Immolé sur la Croix, c’est aussi le Corps mystique du Christ, ce Corps dont le Christ est la tête et les hommes les membres. Ce Corps dont chaque homme est une pierre, un élément infime, minuscule, mais un élément indispensable, éternellement voulu par le Créateur, ce Corps dont chaque homme est une pierre vivante dont Dieu veut avoir besoin pour réaliser son éternel dessein d’Amour. Et ce Corps, c’est nous!!!...

Le Corps mystique du Verbe Incarné dont chaque pierre, aimée personnellement, est appelée à aimer Dieu d’un amour de préférence, ce Corps Mystique du Christ qui assure le lien entre Dieu et la création, c’est nous... Le Cœur de l’Agneau, le Cœur de Jésus, c’est le Cœur de Dieu au Cœur de la Trinité, c’est donc le Cœur de la Trinité.

Poursuivons notre raisonnement. Puisque nous sommes les membres du Corps Mystique, nous recevons la vie du Cœur de Jésus Lui-même, c’est son Sang qui circule en nous. Nous sommes en Jésus et avec Jésus, dans le Cœur de Dieu. Nous sommes donc avec Lui au Cœur de la Trinité, dans le Cœur de la Trinité. Nous sommes dans le Cœur de Dieu, dans le Cœur de la Trinité? Participant de la Divinité, de l’Amour? Divinisés dans et par l’Amour?   

Grandeur incroyable et inexprimable de l’Amour! Si notre raisonnement n’est pas erroné, si notre intuition est vérité, alors, dans une adoration éperdue du Dieu Infini, du Dieu que nous disons aimer, nous devons dire: “Qu’est-ce que l’homme, que Tu Te souviennes de lui? Qu’est-ce que l’homme pour que Tu l’aimes tant?

          4-4-4-Nous sommes rentrés au bercail

Nous savons maintenant, d’une façon certaine, que nous sommes vraiment rentrés au bercail, c’est-à-dire dans le Cœur de Jésus. Nous sommes dans le Cœur de Jésus quoique nos corps soient toujours dans le monde. Être dans le Cœur de Jésus, c’est contempler son Cœur offert, son Cœur qui souffre et qui nous sauve, son Cœur qui porte nos péchés et le poids des péchés du monde. C’est compatir à la souffrance du monde avec le Cœur du Rédempteur, avec le Cœur douloureux de Jésus, méprisé, outragé, maltraité, incompris, méconnu. C’est apprendre de Lui, Jésus, au Cœur doux et humble, que ceux qu’Il porte dans son Cœur ne sont plus du monde mais vivent comme Lui et avec Lui, offerts et offrants.

Être dans le Cœur de Jésus, c’est marcher avec Lui, sur son Chemin, forcément celui de la Croix, souvent oubliés, méprisés, humiliés, comme Lui. C’est marcher inlassablement avec Lui, malgré les peines ou la fatigue, sans repliement mais dans l’Amour, ouverts et disponibles sans cesse, à Dieu d’abord et avant tout, au prochain ensuite, quand Dieu le demande. Être dans le Cœur de Jésus, c’est être capables de sentir et de comprendre les souffrances de l’Amour, les détresses, les peines et les soucis de l’Amour. C’est être comme des tout petits, réfugiés au fond du Cœur de l’Aimé, cachés et blottis pour être protégés, accrochés à son Cœur pour ne plus pouvoir en être séparés et être seulement capables de dire: ”Tiens-moi fort, je T’aime.” Et être immensément heureux...

          4-4-5-Le Brasier ardent

Oui, Jésus nous aime, Il nous veut près de Lui, tout près de Lui, dans son Cœur. Sans rien dire, Il nous met dans son Cœur en disant: “Reste là, près de Moi, dans mon Cœur. Brûle avec Moi dans mon Brasier ardent. Avec Moi, comme Moi, Tu aimeras ton Dieu, Tu aimeras tes frères.

Brûle avec Moi dans mon Brasier ardent, deviens flamme d’amour, deviens brasier d’amour pour aimer ceux que J’aime, tous les enfants de Dieu que j’ai faits pour M’aimer. Brûle avec Moi dans mon Brasier ardent, deviens brasier ardent pour éclairer mes enfants de la Terre.

Brûle avec Moi dans mon Cœur, dans mon Brasier ardent, brûle d’amour pour Moi, sois ma consolation, petit homme que le Père a placé ici, dans la coupe de consolation, pour consoler mon Cœur.

Éblouis par tant d’amour, que de fois nous disons à Dieu que nous L’aimons, que notre cœur veut rencontrer le sien, que notre cœur a soif de Lui le Dieu vivant. Notre cœur a soif, notre âme Le désire, nous aspirons à Lui, nous voudrions Le voir, nous voudrions L’entendre... Et, de la nuit de nos cœurs, monte une nouvelle prière, des mots nouveaux viennent à nos lèvres:

Prière

Seigneur, mon  âme Te cherche; quand je m’éveille, je pense à Toi car Tu es là, près de moi, même si je ne Te vois pas. Le jour, mon esprit se tourne sans cesse vers Toi, mes yeux cherchent ton regard pour Te redire: “Je T’aime!” Une douce musique monte de mon cœur pour chanter tes louanges, glorifier tes grandeurs, dire tes miséricordes, admirer ta bonté, et exalter ton Amour.

Ô mon Dieu! votre Amour, comme je L’aime. Que j’aime sa douceur et son humilité. Que j’aime ton Amour ô Dieu d’Amour, Dieu de paix, Dieu Père, Dieu Esprit.

Jésus, nos cœurs brûlent d’amour pour Toi. Notre pauvre petit amour de créatures étonnamment petites dans l’immensité de ta création, notre pauvre petit amour brûle au feu de ton Brasier ardent. Dans ton Brasier ardent notre amour naît, notre cœur s’emplit de Toi, il déborde de Toi, il T’aime et veut Te faire aimer. Mais comment faire pour que l’on T’aime? Comment crier au monde l’Amour qui vient de Toi, l’Amour dont Tu nous aimes, l’Amour qui nous fait vivre car ton Amour est Espérance.

Jésus, notre cœur est plein de Toi, notre cœur auprès de Toi brûle de ton feu dans ton Brasier ardent. Notre cœur est plein de Toi, Jésus, il déborde d’amour, mais qui peut recevoir l’amour dont Tu l‘inondes, l’Amour qui est Toi? Oui, qui peut recevoir l’Amour que Tu nous donnes, l’Amour venu de Toi?

          4-4-6-Dieu seul est Amour, aujourd’hui et au ciel où Il nous attend

Dieu seul est l’Amour, et aucun être humain ne sera jamais l’Amour. Dieu est Amour et Il nous partage son Amour, Il nous fait vivre de son Amour. Dieu nous aime, Il nous a aimés le premier et demande notre amour en retour.  

Dieu nous a aimés bien avant de nous créer. De toute éternité Dieu nous a pensés pour que nous L’aimions. Nous vivons de son Amour, nous vivons en son Amour, nous vivons pour son Amour. Nous ne vivons que parce que l’amour de Dieu nous crée sans cesse, nous envahit de toutes ses richesses. Nous sommes envahis, imprégnés de l’Amour de Dieu. L’Amour est notre substance, notre raison d’être, sans Amour nous ne pouvons pas vivre.

Et voici que de nos cœurs monte un chant sans parole, une musique sans note, une mélodie radieuse qui nous ravit, qui nous entraîne vers notre Seigneur. Une mélodie d’Amour et de reconnaissance, une mélodie de bonheur, une mélodie qui illumine nos vies. Car l’Amour de Dieu est tout pour nous et sans cesse nous Le chantons, même si c’est sans parole exprimée.

Chacun de nous est appelé à chanter les grandeurs de l’amour de Dieu, et à répéter dans son cœur, même si c’est en silence: “Je chante pour mon Dieu, je chante son Amour. Sa louange est sans cesse à ma bouche. L’Amour de Dieu, je Le contemple, je L’admire, je m’abandonne à Lui. J’ouvre mon cœur pour qu’Il me baigne, pour qu’Il m’inonde, pour que ma coupe déborde.”

Nous ne sommes pas l’Amour; nous aimons avec l’amour que l’Amour nous a donné. Nous ne sommes pas l’Amour, mais nous aimons l’Amour. Nous ne sommes pas l’Amour, mais nous rendons grâce pour cet Amour que nous recevons constamment, qui nous construit et nous fait vivre. Nous ne sommes pas l’Amour, nous aimons tout simplement avec l’Amour que nous avons reçu.

Et nous chantons l’Amour. Nous chantons ses bienfaits, nous chantons ses grandeurs, nous chantons ses merveilles. Nous chantons l’Amour, nous chantons pour la vie, nous chantons pour le Seigneur... Tant que nous serons sur la  terre nous chanterons l’Amour de notre Dieu, l’Amour de Jésus-Christ. Quand nous serons au ciel, nous chanterons encore, nous chanterons l’Amour, nous bénirons l’Amour, nous Le glorifierons. Nous chanterons l’Amour du Créateur, nous chanterons pour ses bienfaits. Toujours nous Le louerons par des hymnes d’amour. Car notre partition, aujourd’hui comme au Ciel, c’est l’Amour! Car mourir c’est “entrer dans la vie”, c’est entrer dans l’Amour. 

          4-4-7-Vivre dans l’amour

Dès lors nous vivons dans l’amour, et la mort n’est plus la mort mais l’entrée dans le jardin merveilleux de la vie éternelle. “Mourir... c’est entrer dans la vie,” disait la Petite Thérèse de l’Enfant Jésus. Mourir, c’est aussi entrer dans l’Amour, c’est entrer dans le jardin où le Bien-Aimé nous attend, c’est entrer dans son Royaume, c’est se précipiter en Lui et Lui dire un “Je Vous aime” éternel et sans faille. Mourir, c’est entrer dans le jardin merveilleux où se trouve notre demeure éternelle, c’est entrer dans la vie merveilleuse où le repos n’existe pas, car l’action en Dieu, dans l’Amour, dans la Volonté amoureuse et merveilleuse de Dieu, est joie, paix et repos merveilleux mais actif.

Une grand’mère décédée en 1966, Marie SEVRAY, dans son livre appelé “Les divins Appels”, faisait parler Dieu appelant les âmes: “Je suis avide que les âmes viennent pleinement à mon appel et se laissent bien faire par Moi... Une fois dans le divin engrenage de mon Amour, de mes prodigalités, qui sait, si l’âme est bien fidèle, à quels excès divins je pourrais Me porter, en la voyant absolument livrée à moi, à mon action, à mes vouloirs?... Oh! qu’elles Me laissent faire, les âmes, qu’elles me laissent faire à mon gré!... Quelle est ma volonté, sinon faire de chaque âme, de chaque élu, une harpe Me chantant, Me louant, M’adorant dans chacune de mes perfections?...”

Puis Jésus implore: “Je veux des saints! J’ai soif des saints!.. Il m’en faut!... Que les âmes me désirent... par pitié, qu’elles Me désirent!...”

4-5-L’union à Dieu

          4-5-1-L’union à Dieu. Les abeilles

Il est parfois nécessaire de concrétiser la contemplation trop abstraite de la Sainte de la Trinité beaucoup trop immense, trop infinie pour nous.  Regardons une ruche. L’apiculteur a soigneusement sélectionné une espèce d’abeilles “intelligentes”, résistantes, sociables. Il a ensuite retenu un couple parfait qu’il a mis à l’abri dans un nid douillet, une ruche protectrice qu’Il a pris soin de construire lui-même, pour que ses “enfants” se développent au mieux.

L’apiculteur les connaît bien ses abeilles, et il les aime. A chaque instant Il contemple leur développement et agit pour que la société réponde au mieux aux besoins de l’ensemble. A côté de la jeune femelle tout juste fécondée, il a placé quelques oeufs auxquels il a fait subir un traitement spécial pour que les larves qui en naîtront soient de bonnes nourrices. D’autres deviendront les parfaites femmes de ménage. D’autres iront faire les provisions pour que chacun puisse manger à sa faim. D’autres “cuisineront” le miel tandis que d’autres s’occuperont des enfants. Petit à petit la société s’agrandira, s’organisera jusqu’au moment où il faudra prévoir de nouvelles alvéoles. Dans la ruche, sous l’œil attentif de l’apiculteur, le “dieu” des abeilles, des éléments bâtisseurs naîtront. Pour réaliser une telle merveille, la “Nature” aura dû préparer avec amour chaque individu-abeille et le pourvoir des talents indispensables.

Nous pouvons, toutes proportions gardées, imaginer que l’apiculteur des hommes, c’est Dieu. Dieu connaît chaque abeille par son nom, et regarde chaque petit être avec amour. Vraiment, Il se complaît avec ses amis qui Le passionnent, et Il trouve ses délices en leur compagnie. Dieu  est fier de son œuvre merveilleuse que sont les hommes. C’est une réussite. Et Dieu en parle à ses anges: “Avez-vous vu comment ils se sont même mis à cultiver des fleurs pour faire joli autour de leurs maisons? Avez-vous vu quelles astuces ils déploient pour s’aider dans tous leurs travaux, pour mieux se déplacer, pour mieux cultiver la terre? Oui, bien sûr, c’est Moi, dit Dieu, qui leur ai donné leur intelligence et leurs talents, c’est Moi qui ai tout préparé, mais vraiment ils se débrouillent bien, et tout ça, c’est vraiment très bon!

Dieu aime tous ses petits hommes, et Il voudrait bien que les hommes L’aiment , Lui, personnellement. Mais Dieu est trop grand pour eux et même un peu effrayant. Sa présence enveloppante et pénétrante Le rend invisible, ou terrifiant s’Il essaie de se montrer, comme cela est raconté dans la Bible. Alors Il envoie son Fils qui va se faire homme, pour aller trouver les hommes et leur dire que son Père les aime, que le Père les aime tous.

La parabole des abeilles nous éclaire. Le cosmos ne nous fait plus peur. L’Amour nous envahit, nous surprend, nous stupéfie: nous contemplons, étonnés, l’Indicible qui nous aime. L’homme qui élève des abeilles, c’est Dieu qui crée les hommes...

Dieu crée l’homme à son image et ressemblance. Dieu crée avec amour la société des hommes. A chaque homme Il donne des talents, à chacun Il donne un nom et Il donne son Amour. Dieu regarde ses enfants et les regarde agir et construire à leur tour... Et Dieu Lui-même est étonné de ce qu’ils font. Dieu admire son œuvre et se plaît en sa compagnie.  Dieu fait ses délices à rester avec les hommes. Et Dieu voudrait bien que l’homme réponde à son amour et se plaise en sa compagnie... Oui, mais voilà, Dieu est trop grand pour l’homme!

Dieu est trop grand pour l’homme trop petit... Dieu enveloppe de son amour l’homme qu’Il tient dans sa main et l’homme ne peut Le voir. Il est tellement imprégné de Dieu qu’il ne peut Le sentir, qu’il est trop dépassé par une telle puissance et un tel Amour: alors il se contente des choses terrestres, qui sont d’ailleurs si belles, sortant de la main de Dieu.

Mais Dieu veut l’amour de l’homme. Dieu qui connaît chaque homme par son nom veut que l’homme Le connaisse et L’aime aussi. Alors, Dieu envoie son Fils, son unique, son Fils qu’Il aime et qu’Il admire, pour se faire Homme proche des hommes, à leur échelle, à leur portée. En voyant le Fils, en aimant le Fils, les hommes verront Dieu, les hommes aimeront Dieu.

          4-5-2-L’union à Dieu. La fleur de la Trinité

Nous connaissons déjà cette image trinitaire. C’est comme une fleur immense constituée de deux pétales s’épanouissant à partir d’une unique Tige, deux pétales étroitement emboités l’un dans l’autre. Mais ces deux pétales, dont l’un, le Fils, est engendré par l’autre, le Père, n’en font plus qu’un tant leur embrassement est puissant et étroit. De leur embrassement, de leur Amour, cet Amour qui est leur ÊTRE même, jaillit une fontaine abondante: l’Esprit. L’Esprit jaillit du Père et du Fils et retombe à l’infini en gerbes créatrices. Alors naissent les univers, naît la vie, naissent les âmes qui spiritualisent les vies humaines...

Ce jaillissement d’Amour, ce tourbillon d’Amour appelle tous les êtres créés à Le rejoindre, à participer à ce jaillissement, à cette puissance d’Amour. Mais pour cela, pour remonter le flot et atteindre le cœur de la Fleur, le cœur de Dieu et entrer dans la Vie, il faut dire “oui”. Il faut librement accepter de dire “oui” à l’Amour, à la volonté aimante de l’Amour, il faut humblement entrer dans le  Tourbillon de l’Amour, donc entrer dans le cycle éternel de l’Amour. Sinon on reste en bas, en dehors, et on ne peut pas rester dans le tourbillon ni se laisser saisir par la courbe ascendante: on piétine et on s’enlise dans le péché et dans la mort.

La Fleur trinitaire contemple les pauvres âmes enlisées, et l’Amour ne peut accepter leur détresse. Alors, ô merveille! voici que du pied de la Fleur, du cœur profond de sa tige, s’élève une Croix, une Croix qui grandit, qui monte, qui entre dans le jaillissement de l’Esprit, qui entre dans le Tourbillon de l’Amour et se fond dans l’Amour. Et voici que cette Croix se met à aspirer les âmes retardataires, les âmes enlisées, les âmes perdues.

Voici que l’Amour se fait Miséricorde, et le Fils se penche vers ceux qui ont péché, les appelle, leur tend la main. Le Fils offert au Père sur sa Croix miséricordieuse offre aussi son cœur aux hommes pour, qu’avec Lui, ils puissent entrer, réconciliés et purifiés, dans l’Amour insondable et merveilleux de la Haute et Sainte Trinité.

Dieu est unique, bien qu’Il soit en trois Personnes, puisqu’Il est Amour. Trois Personnes étant en relations constantes et éternelles. Donc, si l’on considère le Cœur de Jésus qui nous est naturellement si accessible, on découvre forcément le Cœur du Père puisque les Deux ne font qu’Un. Le Père engendre le Fils et les Deux s’étreignent d’une étreinte d’Amour infinie et d’une telle intensité que de cette étreinte jaillit l’Esprit.

Et l’Esprit s’épanouit, en Dieu d’abord, puis dans ce qu’Il crée, enfermant tout en Lui-même, puisqu’Il est l’Amour dont s’aiment le Père et le Fils, puisqu’Il est l’Amour et qu’Il inonde la création de cet Amour, création qui est elle-même extériorisation et manifestation de cet Amour.

“Perdons-nous” dans la Trinité de Dieu. Le Père, le Fils, l’Esprit, ne sont qu’Un. Leur Amour c’est l’Amour qu’Ils nous donnent. Leur Amour, c’est l’Amour de Jésus, l’Amour Rédempteur, l’Amour qui pardonne. Leur  Amour, c’est l’Amour  miséricordieux, l’Amour qui apaise et guérit, l’Amour-Tendresse, l’Amour qui aime sans compter, l’Amour qui nous poursuit, l’Amour que nous aimons car Il nous aime, car Il nous a toujours aimés, car Il nous a aimés le premier...

          4-5-3-L’union à Dieu. Les poupées russes

Nous avons découvert à quel point Dieu est Amour et combien Il nous aime.  Nous avons découvert l’immensité, l’infinité de son Cœur, de son Amour, de sa puissance, de sa bonté. Nous sommes émerveillés et rassurés tout à la fois. Mais qu’est-ce qu’être uni à Dieu? Des images peuvent nous aider à mieux comprendre l’union à Dieu, des images qui, comme des poupées russes, s’emboîtent les unes dans les autres...

Imaginons d’abord une grande forme extérieure, immense, sans contour, infinie, lumineuse, merveilleuse, jetant des rayons partout, à l’infini, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Dans cet intérieur, s’emboîtant les unes dans les autres, voici la Création, toute la Création, dont la création que nous connaissons et celles que nous ne connaissons pas et qui ne nous intéressent pas ici: ne peut-on imaginer en effet, que Dieu infini ait pu créer des mondes dont nous ignorons tout... Nous nous contenterons de ce que nous connaissons.

Voici les univers que Dieu nous a révélés et au milieu desquels Il nous a placés: les univers des purs esprits notamment des anges, puis les univers matériels et leurs millions de galaxies, puis notre galaxie, puis nos constellations et notre système solaire... et puis notre terre, et notre humanité dans laquelle la deuxième Personne de la Trinité (la première et la plus grande des poupées russes, celle qui englobe toutes les créations) a pris chair humaine pour constituer son Corps mystique: le Corps mystique du Christ. Nous les hommes, nous sommes les membres, ou les éléments, ou les pierres vivantes constitutives de ce Corps mystique.

Jésus, le Verbe de Dieu, le Fils unique de Dieu, du Dieu Amour, Jésus nous révèle son cœur, Jésus nous révèle son Amour et nous dit: “Voyez comme Je vous aime. Aimez-Moi... Voulez-vous M’aimer?...” C’est en effet notre liberté de L’aimer. Et si nous aimons Jésus, alors, insensiblement, Il nous fera entrer dans son Cœur avec les millions d’autres cœurs de ses élus, ceux qui L’aiment. C’est le Sang de son Cœur qui circulera dans nos cœurs et leur donnera vie. Nous ne vivrons plus, c’est Jésus qui vivra en nous, c’est le Cœur de Jésus qui vivra en nos cœurs. Les cœurs de tous les élus réunis, c’est le Cœur de Jésus...

Merveille incroyable! Notre volonté est devenue la Volonté de Jésus, la volonté de Dieu. Nos cœurs s’ouvrent tout grand à son Amour, pour qu’Il les remplisse, les inonde, les fasse siens. Nos cœurs, notre cœur, c’est son Cœur; notre vie, c’est sa Vie; notre volonté, c’est sa volonté. Ce n’est plus nous qui vivons, Jésus vit en nous. Quand nous aimons notre prochain, c’est Jésus qui l’aime. Quand nous faisons le bien, c’est Jésus qui le fait. Alors? Quand nous agissons pour faire le bien, qui agit?

L’union à Dieu, c’est une réponse d’amour, une réponse qui ne vient pas de nous, car Dieu seul est le Maître de l’union divine, Dieu seul peut nous introduire dans le secret de son Cœur.

pour toute suggestion ou demande d'informations