3-Le bonheur du Corps mystique
(suite)

3-4-Le bonheur du Corps mystique

3-4-1-Tous les hommes sont différents

Nous avons vu, à plusieurs reprises, que les enfants de Dieu sont tous différents, infiniment divers, et tous irremplaçables dans l’immense construction du Corps mystique. Tous les hommes sont différents, toutes les civilisations sont différentes, les façons de penser sont différentes, les diversités sont infinies dans le monde des hommes et des âmes, et pourtant tous sont destinés à construire le Corps du Christ, chacun à la place que Dieu lui destine depuis toute éternité, là où il sera vraiment utile et heureux. Ainsi, pour construire son Corps mystique, Jésus-Christ a besoin de tous les hommes qu’Il aime et qu’Il place, un à un, là où ils seront, non seulement nécessaires, mais indispensables.

3-4-2-Les prêtres

Chaque homme est indispensable, mais chaque homme est une entité propre, une individualité particulière, une pierre totalement différente de toutes les  autres. On peut se demander: comment l’ensemble pourra-t-il tenir? Quel ciment assurera le liant solide, résistant, puissant, indestructible? Qui maintiendra l’ensemble en place? Nous savons déjà que ce ciment c’est l’amour et son cadeau extraordinaire: l’Eucharistie, expression du Cœur amoureux de Jésus. Et si le ciment du Corps c’est l’Eucharistie, nous pensons inévitablement  aux prêtres que Jésus institua pour nous donner l’Eucharistie. Oh! Les prêtres de Jésus, comme ils devraient être heureux!

Heureux le prêtre, cet autre Christ! Heureux le prêtre, ciment du Corps mystique, qui rend Jésus présent au milieu de nous! Heureux le prêtre qui sait nous parler de Dieu et nous Le faire aimer! Heureux tous les prêtres, voix de Jésus pour ses apôtres et pour tous ses disciples!

Le prêtre doit être un homme heureux. Comment en effet croire au bonheur en Dieu, à la vie éternelle, éternellement heureuse, à la vérité des Béatitudes de Jésus, si le prêtre, le porte-voix de Jésus, n’est pas, ou ne paraît pas heureux. Tous les saints ont été des gens heureux, même au milieu des tribulations, car ils avaient Dieu en eux. Quand le Christ appelle, c’est toujours pour conduire au bonheur. Le prêtre, cet autre Christ, qui sera lui aussi, au moment de la consécration du pain et du vin, la victime comme le disait Padre Pio, qui sera crucifié avec Jésus, le prêtre, cet autre Christ est cependant un homme heureux, homme de la paix et du bonheur. Cela, on devrait le crier. Mais cela ne sera que si nous, les fidèles, nous savons aimer nos prêtres, les aider, les soutenir. Et surtout, si nous ne les laissons pas seuls. Dans un de ses derniers messages à Medjugorie, Marie dit: “Priez pour vos prêtres. Ne les critiquez pas, mais priez pour eux et aidez-les.” Comme elle est sage notre Mère du ciel!

3-4-3-Le peuple des élus

Tous les membres du peuple de Dieu, le peuple des élus, des sauvés, les milliards d’hommes et de femmes qui ont été rachetés par Jésus, constituent l’immense construction du Corps de Jésus. Chaque sauvé a sa place dans le Grand édifice vivant, chaque âme a son visage et son regard d’amour et de reconnaissance pour Dieu qui l’a sauvée en envoyant son Fils, son Unique, lequel devait reconstruire, par sa Croix et par son Sacré-Cœur, le Pont vivant assurant l’unité de tous les mondes créés, qu’ils soient matériels ou spirituels.

Les milliards de visages et de regards, tous pleins d’amour, sont tournés vers l’Amour... Et l’ensemble constitue l’immense fresque de l’amour qui baigne dans l’Amour. Tout est Amour en Dieu qui est Amour, et sa création tout entière, plongée dans son Amour, imprégnée de son amour, vit d’amour pour l’Amour qui la comble d’amour.

Étonnant!  Les béatitudes, celles du Ciel et celles de la terre sont les mêmes, et ceux qui, sur terre, les vivent tous les jours, sont déjà dans le Corps du Christ, sont déjà dans son Ciel, car ils sont dans l’Amour et dans le Cœur de Dieu. “Bienheureux les cœurs humbles, ils seront près de Dieu et ils vivront en Dieu.”

3-4-4-Dans le Cœur de l’amour

Contemplons le Corps mystique de Jésus-Christ,... sa grande Croix glorieuse dans laquelle s’insère son Sacré-Cœur accueillant tous les hommes ses frères. Contemplons le Corps de Jésus, et “voyons” les milliards de regards d’amour tournés vers son Cœur Sacré qui est le Cœur du Père. Et leur Esprit d’Amour, l’Amour qui unit le Père et le Fils, l’Esprit d’Amour circule dans tout le Corps mystique pour lui donner la Vie, pour lui donner l’Amour.

Tout est paix et harmonie dans ce Corps animé par l’Esprit et nourrit du Sang de Jésus. Tout est béatitude, tout est grâce, tout se tourne vers Lui, vers son Cœur plein d’Amour, d’un Amour qui rayonne pour toucher tous les cœurs de ceux qui sont dans son Grand Corps. Jésus est l’Icône Sainte aux milliards de visages, aux milliards de regards illuminés de son Amour... Ceux-là sont les élus de Jésus, ils ont blanchi leur robe dans le Sang de l’Agneau, ce sont les élus, mais il y a les autres.

Prière

Oui, Jésus, il y a les autres, tous les autres, ces autres que Tu fis, que Tu continues de créer, pour les aimer et pour qu’ils T’aiment. Ils marchent vers ton Corps, parfois péniblement, souvent douloureusement. Certains se perdent, hélas, en voulant regarder ailleurs que vers ton Corps, ailleurs que vers ton Cœur, ton Cœur qui illumine et dont Tu fais jaillir les milliards d’étincelles d’Amour de ton Eucharistie, ton Cœur Eucharistique. Jésus, nous Te prions pour tous ces autres que Tu aimes.

3-5-Place de l’homme dans l’univers

3-5-1-Connaissance, vertige ou agonie: les insuffisances de notre science

Au “commencement...” Dieu dit: “Vous pourrez manger du fruit de tous les arbres du Jardin, mais vous ne toucherez pas à l’Arbre de la connaissance... sinon vous mourrez.” L’Homme mangea le fruit de l’Arbre de la connaissance, et il dut connaître la mort. Mais il y a pire, car la connaissance que la science nous découvre de plus en plus, de plus en plus rapidement, et de plus en plus parfaitement, (ou imparfaitement???) nous place devant des mystères toujours  plus profonds, toujours plus vertigineux, toujours plus mortels.

Plus nous nous croyons savants, plus nous émettons d’hypothèses, plus nous sommes remplis d’un espoir qui se transforme vite en véritable agonie. Car il s’agit bien, ici, d’une agonie; en effet, nous touchons souvent des domaines qui sont tellement hors de notre portée, que ce que nous croyons savoir se révèle bien vite, soit partiellement, soit totalement erroné. Il faut alors définir de nouvelles hypothèses, lesquelles se révéleront, bientôt, elles aussi insuffisantes. Mais, en attendant, que d’angoisses, d’espoirs déçus! Sans compter le jaillissement de nouveaux problèmes toujours plus difficiles à résoudre...

Face aux nouveaux problèmes soulevés, nos savants proposent, soit de nouvelles hypothèses, soit des réponses vagues ou incomplètes qui nous ouvrent sur des “régions” inabordables, dont le seul énoncé dévoile des abîmes tels qu’ils ne peuvent susciter que de nouveaux vertiges, toujours plus vertigineux pour les hommes que nous sommes, incapables de les affronter.

Prenons deux exemples. Quand on regarde un faisceau de lumière pénétrant dans une pièce obscure, on voit des millions de fines poussières semblant s’agiter dans tous les sens, d’une manière désordonnée, bien quelles soient soumises aux lois strictes de la physique. Il en est de même des innombrables flocons d’une tempête de neige que le vent bouscule avec violence.

Ces deux images nous permettent de décrire le spectacle du cosmos que nous commençons seulement à découvrir et qui ressemble tellement à une tempête de neige. Ce que nous en connaissons est effrayant. En effet, les  galaxies sont appelées à disparaître. De plus, on détecte des “forces” étranges qui semblent être présentes dans le vide, le vide absolu!!! Ces phénomènes imprévus, que l’on vient de mettre en évidence, sont tellement stupéfiants que lorsque des savants en parlent, ils sont forcés de dire que l’on “aborde maintenant des domaines quasiment mystiques.” C’est vrai: peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup de science rapproche de Dieu...

3-5-2-Nouveaux vertiges: matière et énergie noires

Les savants pensent aussi, mais avec beaucoup de précautions, que ces “forces” présentes dans le vide gouverneraient l’expansion infinie des galaxies, et puis, on ne sait plus... On commence à perdre pied complètement dans ces découvertes d’un univers infini qui nous échappe infiniment. Et nous, que sommes-nous là-dedans? Où sommes-nous? Que pouvons-nous faire?

Certains savants essayent d’expliquer comment l’Homme pourra survivre quand le soleil sera mort, donc aussi, la terre. On “pense” à des stations pouvant contenir jusqu’à dix mille personnes, dans un décor reconstituant les paysages terrestres... Utopie, ou quoi? Espoir insensé, ou vraies possibilités ouvertes aux hommes, ceux qui vivront dans trois ou quatre mille ans, voire davantage... De toutes façons, en ce qui nous concerne, nous du XXIème siècle...

Mais il y a pire encore. Des savants astronomes auraient découvert récemment que l’expansion de l’univers s’accélère de plus en plus. Pour aller où? Et pourquoi cette expansion “incontrôlée” qui contrecarrerait les forces gravitationnelles garantes de l’équilibre de l’univers? Il y aurait, une matière noire et une énergie noire, invisibles. On ignore encore tout d’elles. Pourtant, elles existent!!!

3-5-3-Pour nous rapprocher de Dieu

Il ne nous reste qu’à nous tourner vers Jésus lorsqu’Il attendait Judas à Gethsémani. La nature divine de Jésus, Dieu, Fils de Dieu et Parole du Père,  connaissait ces choses, c’est sûr, mais elles ne Le troublaient pas puisqu’Il les connaissait à fond comme leur Créateur. Mais à Gethsémani? Ô Seigneur! Gethsémani, quelle angoisse! La nature divine de Jésus s’éloigne: Dieu le Père ne peut pas supporter le péché, et Jésus s’était fait péché pour sauver tous les hommes. Et puis, c’est l’Homme-Jésus qui doit être le Rédempteur... Donc, à Gethsémani, c’est la nature humaine de Jésus qui domine en Lui. Et Il est seul pour affronter Satan qui Lui montre, en détails, notre humanité pécheresse laquelle veut se faire Dieu toute seule? La souffrance de Jésus-Rédempteur, à ce moment-là est inouïe.

Quel vertige, quelle angoisse! Comment Jésus-Christ a-t-Il pu porter un tel fardeau? À ce moment-là, que voyait-Il de l’univers, sa Création? Est-ce qu’alors Il pensait à son Corps mystique et à ses demeures, celles qui sont si nombreuses dans la maison du Père? Comment Jésus resituait-Il sa place d’homme, de la taille d’un homme, véritablement homme quoique Fils de l’Homme, dans l’immensité de l’univers destiné à disparaître...

Car il semble bien que l’univers soit destiné à disparaître, à moins qu’une force infinie, inconnue, supérieure à tout ce que l’on peut imaginer, réussisse à  stopper l’expansion de  l’univers qui, alors, commencerait à se rétracter, mais pour devenir quoi, et aller où? Terrifiant... plus les hommes découvrent l’immensité et les merveilles des mondes et des univers, plus leur situation devient inconfortable. Sauront-ils se rapprocher enfin de Dieu? 

Les hommes sauront-ils?... Mais en attendant, comme tous ceux qui essaient de penser et d’aimer Dieu, nous nous sentons de plus en plus infimes, néants, au sens propre. Encore une fois reviennent, implacables, les questions terribles: que sommes-nous? Qui sommes-nous? Et que valent nos pensées? Et pourquoi est-ce que nous pensons? Mais, est-ce que nous pensons vraiment? Par moments, nous avons peur... et comme pour Jésus, notre vertige devient agonie, et nous comprenons le drame de notre péché. Nous avons voulu toucher des choses qui n’étaient pas pour nous, pas à notre taille. Le Seigneur nous avait avertis. Nous ne L’avons pas cru. Et maintenant?

Vertige, agonie, et pourtant merveilles... Seigneur, nous ne savons pas appréhender les mondes cosmiques. Les univers sont Ta Création, Toi seul peut les connaître, et même les connaître très bien puisque c’est Toi qui, les ayant faits, les conserves dans leur magnificence. Et nous, Jésus, nous nous sentons infiniment dépassés, pris dans une spirale vertigineuse. Et pourtant quand nous revenons “sur terre”, à notre taille, nous nous émerveillons... Nous nous émerveillons, et c’est alors que nous touchons le bonheur. Et chaque homme ressent le besoin de prier et de dire à son Seigneur:

Prière

Mon Seigneur, je m’émerveille de tout dans ta Création... Je m’émerveille des univers que Tu crées sans cesse; je m’émerveille de la terre où Tu as placés les hommes: elle est si belle! Elle est si belle, notre terre, et tellement adaptée à nos besoins! Tout est prévu pour la vie, et la vie des hommes. Mais que sont ces hommes? Et qui sont-ils? Alors, en contemplant cette œuvre unique qu’est l’Homme, je m’émerveille de moi. Oui, mon Seigneur, je m’émerveille de la merveille que je suis.

Mon Seigneur, je m’émerveille de la merveille que je suis... Car c’est merveilleux un homme, et tout est merveilleux dans l’homme. Et plus je contemple la merveille des merveilles, l’Homme que Tu fis à ton image, ô mon Dieu! plus je Te contemple à travers l’Homme, plus je devine la grandeur de l’Homme au sein de sa petitesse et de son néant. Plus je contemple la sollicitude de Dieu pour l’Homme, et son Amour aussi, plus je m’étonne, et je me tais, dans une adoration profonde, une adoration totale, l’adoration de la créature pour son Père.

Tout cela est incompréhensible, inouï, et pourtant cela est: Dieu aime chacun d’entre nous. Et dans cette contemplation étonnante d’une créature minuscule qui adore son créateur, dans cette contemplation étonnante de l’Amour-Créateur qui veut être aimé par l’amour-créature, nous nous sentons étrangement unis à notre Seigneur. Nous ne comprenons rien, tout se situe comme au-dessus de nous tout en étant cependant en nous. Nous sommes unis à notre Seigneur, notre cœur ne désire que son Cœur, nous ne cherchons que sa volonté, nous ne voulons que répondre à ses desseins d’amour. Nous le voulons vraiment, tout en sachant que, tout-à-l’heure peut-être, notre fragilité nous fera agir, ou réagir, comme nous ne le voudrions pas.

3-5-4-La Jérusalem nouvelle

D’étranges pensées peuvent parfois naître en nous quand nous imaginons les mondes cosmiques que la télévision nous montre de temps en temps. Des hypothèses nouvelles, tellement nouvelles qu’elles ne sont encore qu’à peine formulées: expansion de l’univers à des vitesses de plus en plus accélérées, univers plat... matière noire, énergie noire... peuvent, soit nous terrifier, soit évoquer comme une vision du Corps mystique du Christ. Imaginons la Jérusalem Nouvelle: elle n’a pas besoin de soleil pour être éclairée, car Dieu est son Soleil, Dieu est sa Lumière.

La Jérusalem Nouvelle n’a pas besoin de temple, car elle est tout entière le Temple de Dieu. Alors, “contemplant” la Jérusalem Nouvelle que nous imaginons, vient en nous cette pensée: “Et si la Jérusalem Nouvelle tout entière, enfermant tous les univers, tous les mondes angéliques, toutes les âmes et les corps des hommes ressuscités, c’était... c’était le Corps Mystique du Christ que les vivants de la terre sont encore en train de construire. Seigneur, avons-nous rêvé?

Dieu a “entendu le cri de son peuple”, et Dieu a envoyé son Fils. Et nous avons vu le Fils qui s’est fait l’un de nous, qui a vécu avec nous, comme nous, et qui a voulu prendre sur Lui nos misères, nos faiblesses, et tout le poids et les conséquences de notre péché. Nous avons vu le Fils, et certains de ceux qui vivaient à son époque ont pu Le voir, et même Lui parler, L’entendre, manger avec Lui, et “sentir” l’intensité de son Amour pour nous.

3-6-Adorer le Corps du Christ

3-6-1-L’unicité et l’unité de Dieu

Intérieurement contemplons Dieu et imaginons le Père, un Père infiniment grand mais qui dans un Amour infini ouvre “ses bras” pour accueillir toute sa Création. Cette Création, c’est un grand Corps, le Corps du Fils, qui tient, Lui aussi, ses “bras” ouverts, accueillant à la fois la Création cosmique et toutes les créatures vivantes, spirituelles, sensibles, douées d’une capacité d’aimance, et, pour certaines, intelligentes. Car Dieu a fait également des créatures assez intelligentes pour que chacune d’entre elles soit capable de saisir en elle-même, l’immense réalité de la Création, Corps du Fils.

L’Esprit du Père baigne le Fils. Le Père et le Fils sont tellement unis qu’Ils ne font qu’UN; l’Esprit de Dieu baignant le Corps du Fils baigne donc toute la Création. Et les petites créatures, angéliques ou humaines, sensibles, intelligentes, baignent dans l’Esprit qui imbibe tout. Merveille! Le Corps du Père ne fait qu’UN avec le Corps du Fils, et toute la Création qui constitue ce Corps du Fils, devient Corps du Christ plongé dans l’Esprit du Père et du Fils, et imbibé par Lui, l’Esprit-Saint.

3-6-2-Grandeur et douleur du Corps du Fils

Dans le Corps du Christ, Corps du Fils, les petites créatures angéliques ou humaines constituent comme les pierres qui composent ce Corps. Et dans le Corps, les petites créatures humaines sont “à l’image du Père”. Et Dieu demande à ses anges d’adorer le Corps du Christ qui est le Corps de son Fils. Mais Dieu ne montre pas le Corps du Fils dans sa totalité mystique, celle qui renferme à la fois Dieu-Trinité et toute la Création: ce Corps est beaucoup trop grand, trop immense, pour des petites créatures, même angéliques, qui sont, ou seront, elles aussi, des parties constituantes de ce Corps. Alors, Dieu le Père montre son Fils, fait Homme, incarné, devenu vrai homme, cette créature étonnante qui réussit la synthèse de l’amour, de l’esprit, et de la matière. Dieu le Père montre à ses anges son Fils incarné, devenu Homme, le Christ, pour partager la vie des  hommes, et leur demande de L’adorer.

Adorer le Christ, c’est adorer Dieu Lui-même, c’est adorer l’Amour. Mais il y eut des anges qui refusèrent l’Amour: le Christ-Homme leur paraissait trop infime pour eux qui se croyaient grands... Il y eut le péché, il y eut la misère et toutes les détresses. Et les pécheurs crucifièrent leur Sauveur qui continue à les aimer. Car tout est changé, quoique rien ne soit changé... Dieu le Père a toujours ses bras ouverts pour accueillir sa Création. Le Fils est toujours Un avec le Père, et ses bras sont toujours grands ouverts pour accueilllir les hommes... Mais son Corps est devenu une croix portant un crucifié, la Croix sur laquelle nous avons cloué le Corps du Christ. Et tout ce qui touche la Croix du Christ nous touche. Tout ce qui touche le Cœur du Fils me touche... La douleur du Cœur de Jésus est la douleur du Cœur des hommes.

3-6-3-La communion des saints

Dans le Corps mystique de Jésus, -l’ensemble de la Création rassemblée en Dieu et baignée de son Esprit”- il y a les anges, les saints, les hommes qui attendent leur purification, mais qui sont bien là; et il y a aussi les vivants de la terre. Eux, ils peinent, mais ils sont bien là aussi, dans le Corps du Christ. Dans un corps vivant bien construit, bien équilibré, tout ce qui touche un membre touche l’ensemble du corps. Si on fait mal à un organe, le corps tout entier s’en ressent; si au contraire on fait du bien à une partie, même minime du corps, tout l’ensemble est heureux. Tout le monde sait cela. Dans le Corps mystique de Jésus, c’est pareil, grâce à la communion des saints. Quand je fais du mal à quelqu’un, tout le Corps a mal. Quand je blesse un membre, tout le Corps frémit. Et si j’égratigne le Cœur, l’ensemble du Corps est malade.

Depuis toujours Dieu pense chacun de nous; depuis toujours Dieu nous prédestine à remplir une mission dans le Corps de son Fils qui rassemblera toute la Création. Le jour choisi par Lui, Dieu nous mit sur la terre et nous combla de ses grâces, et commença à nous former. Le Seigneur prépara tous les événements qui devaient jalonner chacune de nos vies, événements qui devaient nous purifier, qui devaient faire en sorte que peu à peu, nous entrions dans son humilité: le travail était énorme et il est loin d’être achevé... Mais courage! Pour que nous puissions accomplir cette tâche, Dieu nous donna aussi des talents.

3-7-La liberté, les talents et la mission des hommes

3-7-1-Les talents des hommes

La liberté, qu’est-ce, au juste? Qu’est-ce que la liberté prônée dans notre monde qui ne cesse de se rendre esclave de tous ses instincts les plus vils et les plus destructeurs, au nom de cette même liberté, mais mal comprise? 

Quand on réfléchit un peu, on découvre les richesses inouïes de la création. On découvre les variétés inconcevables des talents que Dieu distribue aux hommes à leur naissance, à tous les hommes. Il y a les artistes, qui savent peindre, dessiner, sculpter, modeler, construire... Il y a les musiciens qui composent les musiques divines. Il y a les savants de toutes catégories. Il y a la multitude de ceux qui savent utiliser leurs mains et leur intelligence pour faire quelque chose de beau ou d’utile. Et il y a ceux qui aiment.

Il y a ceux qui aiment, les humbles au cœur pur et pauvre qui savent utiliser leurs talents pour aimer, recevoir et donner de l’amour, partager l’Amour de Jésus-Christ, vivre pour Lui en vivant pour leurs frères.

Quelles merveilles les talents innombrables que Dieu distribue aux hommes de la terre, pour qu’ils deviennent comme des collaborateurs de sa divinité, pour qu’ils “complètent”, en quelque sorte, la création! Quelles merveilles tous ces dons qui viennent de Dieu!

3-7-2-Dieu veut que les hommes fassent fructifier leurs talents

Notre Seigneur veut que les hommes fassent fructifier les talents qu’Il leur distribue. Il bénit ceux qui Lui rendent dix talents, les dix talents qu’ils ont gagnés grâce aux talents qu’Il leur avait confiés, un jour... Jésus n’aime pas les timorés, ceux qui ont peur de Dieu, Il n’aime pas ceux qui sont paresseux. Jésus veut que nous fassions fructifier nos talents, car faire fructifier les talents que nous avons reçus de Dieu, c’est être heureux; et c’est cela aussi la sainteté, car les saints sont toujours des gens heureux.

Puis, quand l’âme sainte a rempli sa mission, le Seigneur ne la jette pas. Au contraire, Il la prend pour Lui et lui dit: “Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur.” Le Seigneur la fait entrer dans son Amour et dans son cœur, Il la fait entrer dans la vie, Sa Vie. Il la fait entrer dans son Corps, son Corps mystique, là où elle pourra chanter éternellement sa joie, à cause de l’Amour, de la tendresse et des grandeurs de Dieu. Car bienheureux sont ceux qui chantent!

Bienheureux ceux qui chantent!

Bienheureux ceux qui chantent et ceux qui font chanter,
ils réjouissent le cœur de Dieu!

Bienheureux ceux qui chantent la joie,
ceux qui chantent l’Amour, l’Amour et la tendresse,
ceux qui chantent la paix,
ceux qui chantent la vie,
car ils réjouissent le cœur de notre Dieu.

Bienheureux ceux qui chantent et magnifient ainsi
les œuvres du Seigneur car ils glorifient Dieu.

Bienheureux ceux dont la voix est pure:
leurs notes cristallines réjouissent leurs frères,
émerveillent les anges, étonnent la nature...

Bienheureux ceux qui chantent, et qui prient en chantant.

Bienheureux ceux qui pleurent sur des notes d’amour,
Bienheureux ceux qui chantent sur les blessures humaines,
sur les blessures de l’âme
et sur les plaies du corps.

Bienheureux ceux qui chantent en berçant un enfant,
Bienheureux ceux qui chantent en consolant leurs frères dans la peine.
Bienheureux ceux qui chantent en soignant des malades,
Bienheureux ceux qui chantent en veillant un mourant.

Bienheureux tous ceux là, car ils aiment leur Dieu.

Bienheureux ceux qui aiment leur Dieu sur des notes d’amour
sur des notes de joie, des notes d’allégresse,
sur des accords célestes, sur des accords de paix,
ces accords de l’Amour,
ces accords harmonieux qui éclairent le cœur,
ces accords pleins de joie, ces accords de la vie
la vie du Paradis.

Prière

Ô mon Dieu! Vous Jésus que j’adore et que j’aime,
Vous toute ma vie, Vous mon unique Amour,
Laissez-moi Vous chanter!

Laissez-moi, ô Jésus, laissez-moi Vous aimer
Vous aimer en chantant!
Mais sur des notes justes, des musiques célestes,
de douces mélodies,
des musiques sereines pleines d’adoration.

Que mon chant, ô Jésus, soit ma contemplation
Et mon émerveillement!

Que mon chant, ô Jésus, me mène jusqu’à Vous,
jusqu’à Vous, mon unique Amour,
ma joie et ma félicité!

Laissez-moi, ô Jésus, Vous offrir ma musique,
toutes mes mélodies.
Laissez-moi Vous offrir les paroles,
qui disent vos merveilles en un chant de triomphe,
en un chant bienheureux!

Laissez-moi, ô Jésus, jouer vos mélodies et vos airs glorieux,
vos mélodies célestes
que fredonnent les anges, que clament les archanges,
que répètent les Trônes et tous les Séraphins.

°-°-°-°

Bienheureux ceux qui chantent et qui entendent Dieu!
Bienheureux ceux qui, chantant de tout leur cœur
et de toutes leurs voix,
construisent avec amour,
le Corps mystique de Jésus-Christ.

Bienheureux ceux qui se réjouissent en chantant
mais qui doivent aussi réjouir leur frères par leurs chants
et par les mélodies qui remplissent leurs cœurs
pour emplir tous les cœurs d’un air de Paradis
et de la paix divine.

Bienheureux ceux qui aiment
et qui chantent
l’Amour!

Bienheureux ceux qui chantent,
qui chantent les notes justes,
dans des rythmes exacts.
Bienheureux les accords réussis,
et tous ceux qui les chantent!

Et bienheureux encore les choristes,
qui mettent toute leur attention
à chanter comme il faut les louanges divines!

Bienheureux les chanteurs attentifs
qui captent le regard de leur chef,
le regard de Jésus qu’ils s’efforcent de voir
et de comprendre ses consignes .

Bienheureux les talents qui s’appliquent
à obéir au Maître,
au Maître qu’est Jésus,
et à sa Loi d’amour.

Bienheureux les cœurs humbles et doux,
bienheureux les chanteurs humbles et doux
qui fondent toutes leurs voix en un seul unisson
oubliant qui ils sont pour le succès de tous.

Bienheureux les choristes remplis d’humilité
qui savent, dans le choeur,
oublier qui ils sont pour ne penser qu’à l’œuvre.
Qui savent renoncer à leur volonté propre
pour accepter et faire la volonté d’un autre,
afin de réussir l’hymne
de la gloire de Dieu...

Bienheureux les choristes qui savent regarder la figure du chef
et lire dans son regard ce qu’il veut leur faire faire.
Car suivant son regard, comprenant ses mimiques,
ils resteront unis au choeur,
et chanteront en perfection la louange divine,
la gloire due à Dieu...

Bienheureux les choristes qui savent regarder et suivre
le regard de leur chef,
le regard expressif qui les fait chanter Dieu.

Et peut-être qu’un jour en chantant son Amour,
ils rencontreront Jésus, le Bien-aimé.
Jour béni entre tous, ils rencontreront Dieu...

Ils Vous verront, Seigneur, et Vous contempleront.
En Vous chantant Seigneur, ils prieront pour leurs frères.

Bienheureux les choristes qui mettent tout leur cœur
à chanter de leur mieux les louanges de Dieu,
car ils prient Dieu pour nous.

Bienheureux ceux qui chantent la gloire de leur Seigneur
Bienheureux ceux qui louent le Seigneur;
Oui ils sont bienheureux,
oui ils sont très heureux,
tous ceux qui sont unis à Dieu, à son amour,
et à sa volonté...

Ils rendent Dieu heureux!

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