3 - La création et la Loi
(suite)

3-6-Le commandement fondamental

Réfléchissons encore un peu. Dieu avait donné à l’Homme un Commandement fondamental et unique que Jésus reprendra: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.” Dieu ne retira jamais cette Loi d’amour qu’Il avait donnée à l’Homme, même après son péché. Mais l’Homme pécheur, meurtri, avait perdu beaucoup de sa clairvoyance. Son intelligence n’arrivait que difficilement à rejoindre le vrai et unique Dieu. Son cœur, pas complètement endurci, continuait à L’aimer, mais imparfaitement, et souvent dans la douleur.

Oui, l’homme était malheureux car il ne pouvait pas manifester l’amour qu’il avait pour Dieu. Il y avait comme un manque en lui, et il ne savait pas comment faire pour prouver à Dieu son amour...

3-6-1-La Loi, tendresse de Dieu, tendresse du Père

Dieu est Amour et Dieu aime. Dieu est éternel, et pourtant Il crée les temps. Tout est en Lui, achevé dans son Cœur et sa pensée éternelle. Pourtant la Création continue.

La Création est dans la pensée et le Cœur de Dieu depuis toute éternité, et elle sera dans le Cœur de Dieu éternellement. La Création est achevée depuis que Dieu l’a pensée, depuis toute éternité, et pourtant, pour nous qui sommes dans le temps, elle paraît ne pas cesser de se construire, de se parfaire, de s’achever...

Dieu est Amour et cet Amour engendre le Fils, de toute éternité. Et de l’Amour du Père et du Fils jaillit l’Esprit, tendresse du Père, tendresse de Dieu. Et le Père, de toute éternité, construit ce qui sera, pour nous, mais ce qui est déjà, pour Dieu, le Corps du Fils qui rassemble (rassemblera pour nous qui sommes dans un temps) toute la Création. Et chacun de nous a (aura) sa place dans le Corps mystique du Fils, le Christ.

Dieu est Amour et Dieu est “tendre pour qui le craint.” La tendresse de Dieu est liée à la crainte que l’on a pour Dieu, que l’on doit avoir envers Dieu. Mais qu’est-ce que la crainte de Dieu? Qu’est-ce que cette crainte aux multiples facettes qui s’est manifestée, au cours des siècles, sous des aspects différents en fonction des besoins des hommes.

3-6-2-La crainte de Dieu

Dieu est Créateur, Dieu est le Tout-Puissant. Sans Lui rien n’existe, rien ne se fait. Dieu aime ses créatures, et parce qu’Il les aime, Il leur a donné des Lois, c’est-à-dire, en réalité, des modes d’emploi pour la vie:

 si vous voulez fonctionner normalement, vous devez obéir aux lois de la mécanique afin de ne pas troubler la course des mondes, et de respecter les énormes forces qui vous meuvent, dit Dieu à toute la matière.

 si vous voulez vivre libres et heureux, si vous voulez utiliser correctement le monde que j’ai mis à votre disposition, vous devez respecter le mode d’emploi que je vous ai confié, dit Dieu en s’adressant aux hommes.

On a vu plus haut que toute œuvre qui vit, qui fonctionne, ne peut le faire qu’en respectant les règles, c’est-à-dire le mode d’emploi. Si le mode d’emploi est violé, tout se dérègle, et c’est le drame. Il faut donc obéir aux règles de bon fonctionnement, et craindre de ne pas les mettre en œuvre. Cela, c’est la première facette de la crainte de Dieu; elle est essentielle et vitale. Celui qui viole la Loi, c’est-à-dire celui qui pèche, qui refuse de rester en relation avec Dieu, celui-là dérègle ce qui lui est vital, nécessaire; inévitablement, il s’exclut plus ou moins du bon équilibre de la Création, et pénètre dans le malheur, car il se sépare de la communion qui associe toutes les œuvre de Dieu.

Voici que la notion de péché devient plus claire. Si l’homme ne craint pas Dieu, s’il ne respecte pas les lois fondamentales de la Création, les merveilleuses lois du Créateur, il devient très malheureux. L’homme, créé libre, doit librement respecter les lois de Dieu pour être heureux.

Et voici qu’une autre facette de la crainte de Dieu se découvre. Dieu est le Tout-Puissant, et Il est Amour: c’est sa nature, c’est l’expression de son Être. Dieu crée par Amour, pour constituer le Corps de son Fils, son Verbe, et Dieu demande l’Amour de ses créatures en retour de son Amour.

 Respecte mes Lois, dit Dieu à sa créature, car je T’aime. Aime-Moi car je T’aime, car Tu ne peux être heureux que dans mon Amour. Craindre Dieu, c’est L’aimer, c’est répondre à son Amour. Et aimer Dieu, c’est l’intérêt de la créature qui ne peut être pleinement heureuse que si elle répond à l’amour qu’est Dieu. C’est la deuxième facette de la crainte de Dieu: j’aime Dieu et je crains de Lui déplaire, car je veux être heureux.

Mais il y a beaucoup plus. Dieu nous crée gratuitement. Dieu nous aime gratuitement. Pourquoi, imitant son Amour, ne L’aimerions-nous pas gratuitement? Alors, si nous aimons Dieu gratuitement, seulement pour Lui-même, pour répondre à sa tendresse d’Amour, alors, nous allons craindre de ne pas L’aimer assez, nous allons craindre, en blessant ses lois, de blesser son Amour, de blesser l’Amour. La troisième face de la crainte de Dieu, c’est la crainte de “faire du mal” à Dieu.

Comment peut-on faire mal à Dieu qui est impassible? Est-ce possible? Comment faire du mal à Celui qui peut tout, qui peut nous engendrer ou nous effacer? Comment peut-on faire du mal à Dieu qui ne peut pas souffrir?

L’amour ne peut être que douleur, nous a fait comprendre Jésus sur la Croix. L’amour qui n’est pas aimé ne peut être que douleur. Et quand nous n’aimons pas l’Amour, nous faisons souffrir l’Amour, nous faisons souffrir Dieu. Cela c’est le plus mystérieux des mystères sur lesquels nous puissions méditer...

Ô Seigneur! Nous savons que Tu nous aimes, et nous voulons T’aimer. Mais nous sommes plongés dans un monde malheureux parce qu’il n’aime plus, parce qu’il a chassé l’amour. Et nous sommes fragiles. Et nous pouvons tomber.

C’est pourquoi, connaissant notre misère nous avons la crainte de Dieu: nous avons peur de faire mal au Cœur de Dieu. Nous avons peur de blesser l’Amour, de blesser la tendresse du Seigneur, si tendre pour celui qui Le craint.

3-7-La miséricorde

Une fois par an, le Mercredi des Cendres, le monde chrétien se couvre de cendres, symboles d’une heureuse pénitence, d’une conversion des âmes que la vie, la routine, le laisser-aller, le découragement et nos péchés ont rendues apparemment stériles et désolées. Mercredi des cendres... Un feu inconnu serait donc venu brûler toutes nos misères spirituelles, et des cendres qu’il laisse, une vie nouvelle, une vie de sainteté pourrait-elle jaillir?

Quel est donc ce feu qui nous recouvre de cendres? Est-ce le feu d’un remords qui nous dévoile l’horreur des péchés du monde? Est-ce un feu destructeur qui vient nous détruire tant notre inutilité est flagrante? Est-ce le feu de Satan qui nous conduit en Enfer au milieu de ses hurlements de haine? Est-ce le feu du désespoir né des plaisirs impurs et frelatés? Est-ce le feu de l’argent maudit qui dévoile brusquement sa vanité? Oh! Mon Dieu!

Mercredi des Cendres! Il n’y a pas de haine dans la liturgie du jour, seulement une réalité: “Souviens-toi, homme, que tu es poussière...”  Mercredi des Cendres! Nous demandons à Dieu un cœur nouveau, un esprit nouveau. Que le Seigneur ait pitié de nous! Qu’Il nous montre sa grande Miséricorde, et nous serons sauvés! Oui, contre Dieu nous avons péché... Notre faute est toujours devant nous, elle ne peut s’effacer, sauf si le Seigneur vient créer en nous un cœur nouveau et pur...

Est-ce donc le feu de l’amour du Seigneur qui est venu nous montrer que nos vies devaient rapidement être rénovées, rajeunies, car la mort commençait à s’installer? Est-ce le feu de l’amour du Seigneur qui est venu brûler toutes nos misères et nous délivrer de nos parasites? Est-ce le feu de l’amour du Seigneur qui a laissé ces cendres, engrais porteurs de vie, d’une vie nouvelle?

Jésus, le Fils de Dieu, le Verbe incarné, est venu, dans  sa Miséricorde, brûler toutes nos laideurs, et nous purifier au feu de son amour et nous donner les moyens de revenir à Lui, à Dieu...

Le feu de Jésus a tout brûlé et maintenant le spectacle de nos âmes pécheresses est désolant. Allons-nous donc tous mourir? Et l’Ennemi va-t-il se réjouir et triompher! Seigneur, ne laisse pas l’Ennemi triompher. Vois, nous ne sommes pas tout à fait stériles: il y a encore, tout au fond de nos cœurs des petites graines d’amour. Seigneur, Tu as brûlé, au feu de ton amour et de ta Miséricorde, l’épaisse carapace qui les empêchait de germer. Mais maintenant...

Maintenant, Jésus, ton feu a brûlé tout le mauvais qui demeurait en nous. Ton feu d’amour a laissé des cendres, terreau béni de tes grâces, et dans ces cendres, nos âmes vont pouvoir germer, se nourrir et croître, et marcher, enfin, vers une vie nouvelle. Jésus, dans les cendres que ton feu d’amour a laissées, nos âmes vont pouvoir se nourrir. Ce sont des cendres de repentir, de pénitence; ce sont des cendres fécondes, riches de la vie nouvelle de notre conversion, de notre persévérance. Ce sont des cendres de vie. Les cendres de nos réparations contiennent nos jeûnes, nourriture de vie que Dieu propose à tous ses enfants. Ces cendres vont nous donner les forces de suivre Jésus sur son Chemin, son chemin d’espérance, même si c’est un chemin de Croix. Ces cendres sont des cendres de vie pour nous conduire à Pâque, à la Résurrection, à la Vie éternelle...

Seigneur Jésus, regarde les champs qui s’étendent devant Toi: aujourd’hui, ils sont tous recouverts de cendres. Mais ce ne sont pas des cendres de mort. Regarde, Jésus, regarde bien: vois-Tu déjà un petit frémissement, vois-Tu les germes qui sont en train d’apparaître. Bientôt ils seront forts, bientôt ils seront vie et amour. Bientôt, Jésus, ces germes que Tu nourris deviendront ton Corps mystique, deviendront Toi...

Seigneur, regarde comme les cendres d’aujourd’hui commencent à fleurir. Regarde, Seigneur, les cœurs de tes enfants, baignés de la rosée de ton amour, s’ouvrent à ton amour... et à ta miséricorde. (Voir Annexe 4 - Prière)

Annexe 1

Retour sur la prédestination

Nous n’entendons toujours pas la voix de Dieu; mais quand notre cœur s’ouvre, nous découvrons enfin à quel point Dieu est Père:

 Oui, Seigneur, Trinité sainte et infinie, vous êtes Père et pas seulement Créateur. Vous êtes Père car Vous êtes Amour. Vous êtes un Père plein de bonté et de sollicitude, un Père attentionné qui voit tout, comprend tout, et à qui rien n’échappe. Vous avez fait le monde, Vous avez fait les anges, Vous avez fait les hommes... Oui Vous avez tout fait, mais pas d’un seul coup, surtout pas à la louche. Oui, Vous avez tout fait, et c’est là la merveille, Vous avez tout fait un par un.

 Vous avez tout créé ô Père, mais une chose à la fois. Et quand le temps fut venu, le Temps éternel de votre Éternité, Vous avez créé l’Homme, et chaque homme un par un. Chaque homme était pour Vous, et chaque homme est pour Vous un enfant bien-aimé, un enfant précieux. Chaque homme nouveau qui vient sur terre, est pour Vous, Père, un être merveilleux créé à votre image. Un être unique qui a sa place bien prévue dans le grand Corps du Christ, le Verbe, votre Fils, votre Unique dans la Trinité Sainte.

Chaque homme est un être unique que Vous avez pensé pour une mission précise, un être façonné avec amour par Vous, un être aimé de Vous, destiné au bonheur, au bonheur infini de votre immensité, au bonheur éternel de votre Éternité. Un être prédestiné au bonheur de son Dieu, préparé avec soin pour le rôle qui sera le sien.

Dieu ne travaille pas sur les masses. Dieu ne ramasse pas les âmes à la pelle, à la louche, Il les aime trop pour cela. Comme Dieu a créé les âmes une à la fois, Il “pêche” les âmes pécheresses une à la fois, avec amour, pour les ramener vers Lui, vers l’Amour, vers le bonheur. Il le fait avec beaucoup de force, mais d’une force pleine de douceur. Dieu est tout puissant et Jésus, son Fils bien-aimé qui ne fait qu’UN avec le Père, est tout-puissant, Lui aussi[1]

Père,  Vous nous avez fait pour Vous, tout spécialement pour Vous, avec une perfection amoureuse et parfaite. Vous n’avez rien laissé au hasard dans nos êtres. Vous savez tout de nous, Vous avez tout prévu. Vous avez tout voulu. Mais Vous nous vouliez libres, libres de Vous aimer, libres pour le bonheur, libres pour votre Amour.

Vous savez tout de nous. Tout! Et chaque homme peut dire, quand il s’adresse à Dieu: “Que je me lève, que je me couche, Tu le sais. Tu sais quand je vais bien, Tu sais quand je vais mal. Devant ton regard je suis transparence. Pour ton Amour, je suis l’enfant prédestiné que Tu as conçu pour ta gloire et pour mon bonheur...”

C’est vrai, Père! Aucun homme n’est seul. Dans le monde pécheur dans lequel nous sommes, cela par notre faute, non, aucun homme n’est seul car Tu es là, toujours. Tu es là, Père, avec chacun de nous, et Tu nous dis: “Je T’aime, ne crains rien!” 

Père, nous ne savons pas à quel point Tu nous aimes. Nous ne savons pas combien Tu es un Père, un Père plein d’amour et de sollicitude, un Père plein de bonté, un Père présent, un Père proche du cœur de ses enfants. Père, Tu es le Père qui nous a donné Jésus, ton Fils, ton Unique, le Verbe incréé de l’Amour éternel. Père, garde-nous dans le Cœur de ton Fils, dans le Cœur de Jésus. Père, laisse-nous dans le Cœur de Jésus. Tu nous as faits pour Toi, Tu nous as faits pour Lui. Tu l’as voulu ainsi. Père nous  T’adorons. Et nous T’aimons.

La vie est quelque chose de merveilleux; chaque jour nous pouvons découvrir le bonheur d’être vivants, mais vivants avec Dieu. Alors nous sommes pleins d’espérance pour l’avenir quel qu’il soit, car il sera bonheur et joie si Dieu est avec nous, et nous savons que Dieu sera avec nous si nous restons avec Lui et dans sa volonté. Mon Dieu! quel bonheur!

Annexe 2

La désobéissance et la réparation

Depuis que les hommes existent ils ont crié vers Dieu, ils ont cherché Dieu, ils désiraient Dieu... On trouve cela partout dans la Sainte Écriture. Alors, pourquoi les hommes n’ont-ils pas fait la volonté de leur Seigneur? Pourquoi se sont-ils rebellés constamment? Pourquoi s’élèvent-ils toujours contre sa loi d’amour et de bonheur? 

Pourtant nous savons bien que Dieu nous a faits, chacun de nous, spécialement pour Lui. Dieu fait chaque personne individuellement et la destine à une vocation bien spéciale, sur cette terre et au ciel. Dieu nous prédestine tous, mais pour le bonheur, le bonheur qui sera le nôtre quand notre préparation sera terminée. Dieu nous prédestine à la vie en Lui, Il prépare notre demeure, c’est-à-dire la place qui sera la nôtre dans son Corps mystique, la place où nous pourrons chanter le mieux possible la note juste dans l’immense concert des bienheureux... 

Vivre en Dieu, selon sa Loi, c’est le bonheur, le seul bonheur pour nous, car c’est le bonheur que le Créateur nous destine et pour lequel Il nous prépare. Et même durant cette vie, quand on est en Lui, et qu’on suit sa Loi, on est heureux. Alors, on peut se demander: pourquoi si peu de gens vivent-ils dans son Amour et dans sa Loi? Ce n’est pourtant pas difficile, enfin généralement...

Prenons un exemple très concret. Beaucoup de très jeunes enfants sont désobéissants et ils ont la fâcheuse tentation de vouloir mettre les doigts dans les prises de courant électrique. Les mamans ont beau leur recommander de ne pas y toucher, un jour ou l’autre, ils le font. Pauvres petits bonhommes! Non seulement ils touchent les prises, mais parfois ils vont jusqu’à entrer leurs petits doigts dans les trous. Et cela peut faire très très mal!

Cet exemple exprime bien ce qu’est la Loi de Dieu.  Dieu notre Père, quand Il eut achevé de nous façonner, voulut nous mettre à l’épreuve pour que nous Lui fassions confiance, et que nous Lui prouvions, librement, notre amour. Il nous plaça sur la terre, dans un univers dangereux, mais il nous donna les moyens faciles pour éviter une catastrophe. Il nous dit:

 Tu vois, je mets tout à ta disposition. Tu peux tout utiliser pour ton bien. Tu peux manger de tout, mais fais bien attention: là-bas; il y a un arbre très utile pour toute la Création, mais très dangereux pour toi. Le mieux c’est que tu évites de l’approcher, et si malencontreusement tu arrives un peu trop près, sauve-toi vite; et surtout, surtout, ne le touche pas...

Hélas! Comme un petit gamin de trois ans qui mit ses petits doigts dans les trous d’une prises de courant, l’homme s’approcha de l’arbre. Il le toucha... il en mangea même le fruit. Cela lui fit très mal, cela nous fait toujours très mal, car les séquelles de cette imprudence se transmettent de génération en génération. La Loi de Dieu n’était pas arbitraire, la Loi de Dieu était faite seulement pour notre bonheur. Ce n’était qu’une simple mise en garde: attention! danger, cette chose n’est pas pour toi! Dieu, comme un Père attentif, ne nous imposait pas des contraintes insupportables, Il nous mettait simplement en garde. Pourquoi ne faisons-nous pas confiance à la parole de Dieu?

Seigneur, pourquoi avons-nous maquillé ta Loi jusqu’à en faire un instrument de torture intolérable, alors qu’elle n’est que la manifestation de ton Amour?

La réparation

Le péché, c’est comme une blessure faite au Corps mystique du Christ. La Communion des saints fait que lorsqu’on blesse une partie du Corps, tout l’ensemble souffre: il faut donc réparer. Or aucune réparation ne se fait sans mal.  Alors, quand la blessure faite au Corps ou au Cœur est trop grave, trop profonde, Jésus appelle un réparateur, Il demande une réparation.

Oui, mais quelle réparation peut-on faire à l’amour blessé? Et par quel réparateur? Nous savons par expérience qu’un membre blessé souffre trop pour se réparer lui-même, il faut qu’on l’aide.  L’amour blessé ne peut se réparer que si des “spécialistes” de l’amour viennent l’aider. Les spécialistes, ce sont les saints qui acceptent de prendre place dans le Corps du Christ, là où se trouvent les blessures, et de recevoir les remèdes qui répareront le Corps tout entier. Ce ne sont pas des masochistes qui désirent des souffrances, ce sont des êtres d’amour qui acceptent de subir les douleurs occasionnées par les réparations délicates que les organismes blessés ne pourraient pas supporter eux-mêmes. 

Les saints sont les réparateurs du Corps mystique du Christ; ils sont aussi nos modèles, car nous sommes tous appelés à réparer, à soigner et panser les blessure occasionnées par les manquements à la Loi d’amour de Dieu. Oui, mais par quel chemin?

Annexe 3

Les commandements, sauvegarde du bonheur

Pour bien comprendre à quel point la Loi de Dieu est une Loi d’amour et une Loi de bonheur, peut-être convient-il de prendre quelques comparaisons concrètes choisies dans notre vie de tous les jours.

      — Quand on marche sur une falaise abrupte, il est fortement recommandé de ne pas longer le bord de trop près: sinon, on peut faire un faux pas, et c’est la chute assurée. Et la chute, si la falaise est haute, ce sont des blessures graves et même la mort.

      — Quand un ingénieur livre une machine qu’il a conçue et fabriquée avec amour et passion, il donne, en même temps, un mode d’emploi et des conseils d’utilisation et d’entretien. Si le mode d’emploi n’est pas observé, la machine ne marche pas. Si les conseils d’utilisation et d’entretien ne sont pas suivis, la machine tombe rapidement en panne; elle peut même être gravement détériorée. Par contre, si l’utilisateur suit les conseils avec attention, s’il entretient sa machine régulièrement, en un mot, s’il se conforme à la loi à laquelle la machine est soumise, alors tout va bien, et l’ouvrier qui l’utilise peut réussir les travaux dont il a la charge, même les plus complexes, en rapport, bien sûr, avec les capacités de la machine.

      — Les plantes que nous semons, nous les semons dans les terrains qui leur apporteront la nourriture dont elles ont besoin. Si nous les plantons sur des sols non adaptés, elles végéteront, puis rapidement, elles dépériront. L’agriculteur connaît bien ces règles de la nature, et, sans effort, il s’y soumet, car il sait que, non seulement la vie des plantes en dépend, mais la sienne aussi.

Ainsi, que l’on considère les œuvres humaines ou la mise en valeur de la nature, la réussite d’une activité exige l’observation des règles attachées à la sécurité, au bon fonctionnement de ce que l’on utilise, ou à la fécondité de la nature. Les machines qui sont soumises à des règles, ou les plantes qui doivent suivre les lois de la nature, les lois de la vie, ne sont pas malheureuses: au contraire, c’est le bonheur qui s’épanouit, le bonheur et la vie...

Un jour éternel de son éternel présent, Dieu pensa sa création. Il la fit, et lui donna des lois, les lois de son Amour, les règles indispensables à son bon fonctionnement. Puis, Dieu fit l’Homme. C’était une création un peu spéciale, très délicate, très complexe; c’était une créature vivante que le Seigneur aima tout de suite, d’un amour de préférence. Et la compagnie de l’Homme faisait les délices de Dieu.  Car l’Homme, c’était la créature que Dieu voulait libre pour être capable d’aimer, pour être à son image. Et pour que l’Homme puisse conserver la liberté qui lui permettait d’aimer,  Dieu lui donna le mode d’emploi de l’amour, Dieu lui donna sa Loi.

Oui, Dieu fit l’Homme libre et capable d’aimer. Mais l’Homme, qui rassemblait en lui-même la création matérielle et les œuvres spirituelles de Dieu, l’Homme, être très complexe, qui était conçu pour être libre, devait observer à la fois les bonnes règles auxquelles la matière était soumise, et la Loi d’Amour attachée aux êtres spirituels. Dieu mit l’Homme sur la terre, et pour qu’il puisse vivre libre, Il lui donna des règles de bon fonctionnement et de bonheur: sa Loi. Et Dieu dit à l’Homme:

 Vit, sois heureux, et aime-Moi! Tu pourras faire tout ce que tu voudras sur la terre, et même au-delà, dans un espace proche, mais sois prudent, ne marche pas trop au bord de la falaise, ce serait très dangereux et tu pourrais tomber. Suis bien toutes les règles de fonctionnement de ta machine humaine, observe toutes mes Lois qui sont vie. Tu seras libre, pleinement libre et pleinement heureux. 

Mais alors, pourquoi les hommes n’ont-ils pas observé le mode d’emploi que Dieu, dans son Amour lui avait confié? Pourquoi le mal, pourquoi les guerres, pourquoi tant d’hommes passent-ils à côté du bonheur? Réponse, c’est à cause du péché, c’est à cause de l’Ennemi qui nous veut du mal. C’est parce que l’homme a oublié la Loi d’amour depuis que Caïn tua son frère, c’est parce que l’Ennemi a semé la zizanie et la haine. 

Annexe 4

Prière

Jamais les hommes que nous sommes ne pourront comprendre les pensées de Dieu. Il nous faut seulement les contempler...

Pendant quelques instants, nous allons imaginer que nous sommes noyés dans une goutte, une microgoutte de la rosée divine, rosée d’amour, rosée de vie... Alors, mais alors seulement, chacun de nous pourra vraiment vivre avec le Christ, et oser Le prier, oser Lui demander de nous unir à Lui:

 Jésus, dans ta rosée de vie, laisse-nous Te voir pour que nous puissions Te regarder: car ta rosée de vie, c’est Toi, Toi tout entier comme Tu es tout entier dans chaque hostie de ton Eucharistie. Dans ta rosée de vie, Jésus, laisse-nous Te regarder, laisse-nous comprendre ton regard... Que ton regard pénètre jusqu’au plus profond de notre être pour qu’il vive de Toi, qu’il vive de ton amour.

 Dans ta rosée de vie, Jésus, laisse-nous Te boire, T’aimer, Te voir aussi, un peu... et répondre à tes volontés... Jésus, pour ton amour il n’y a ni cœur de femme, ni cœur d’homme, il y a le cœur de l’Homme que Tu créas homme et femme. Homme et femme Tu fis l’Homme que Tu aimes. Et ton amour remplit les cœurs des hommes et des femmes, et les mots pour dire cet amour: l’amour de Dieu, l’amour que Tu nous donnes qui emplit tous les cœurs humains sont toujours les mêmes: ô Jésus, Bien-Aimé! Bien-Aimé Jésus... nous T’aimons.

 Bien-aimé Jésus!... Merci de nous donner ton Cœur pour aimer le Père dans la tendresse et dans la joie de ton Esprit... Ainsi nous rappelons toute la Trinité, et dans sa tendresse, qui fait de nous des frères et des sœurs, nous découvrons l’Église. Merveilles!

 Bien-Aimé Jésus, dans ton Cœur nous trouvons le Cœur du Père, nous trouvons son Amour, nous trouvons sa tendresse, nous trouvons sa sollicitude. Dans ton Cœur, Jésus, UN avec le Cœur du Père, nous découvrons l’Amour, cette chose inexplicable avec nos mots humains, cette “chose” qui emplit le monde, qui submerge la terre, qui déborde des cœurs car c’est l’Amour de Dieu, sa Puissance amoureuse qui nous crée et nous donne son Amour... Ô bien-Aimé, Jésus, rends-nous saints pour accueillir comme Tu le veux la tendresse et la joie de ton Esprit. Jésus, fais-nous découvrir la tendresse et la joie de la Trinité sainte. Fais-nous pénétrer au profond de l’Amour incréé qui aime les cœurs créés. Nous Te cherchons, Jésus. Hélas! nous ne pouvons pas Te voir, ni T’entendre... pourtant notre cœur est plein de Toi. Et dans ton Cœur, ô bien-aimé Jésus, il y a le Cœur de la Trinité sainte. Et nous sommes dans ton Cœur...


[1] À ce point de notre réflexion, une question surgit: “Pourquoi si peu d’âmes reviennent-elles à Dieu, pourquoi tant d’âmes sont-elles si malheureuses, refusant Dieu et ne comprenant pas que Dieu les aime et les appelle au bonheur?
 

   

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