Les grands docteurs et autres théologiens
Plusieurs théologiens et auteurs mystiques du XIIIe siècle jouèrent
un rôle
important
dans le
développement de la théologie du Cœur de Jésus. On peut citer :
Bonaventure, dit le docteur séraphique, Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Ubertin
de Casale et Catherine de Sienne.
Saint
Bonaventure
[20] (1221-1274)
qui a lu Saint Bernard, reprend les thèses patristiques en les approfondissant.
Pour lui, désormais, “par la blessure visible de la chair, nous voyons la
blessure invisible de l’amour.” C’est le Cœur blessé du Seigneur qui
retient son attention ; son amour humain “déborde le temps et l’espace pour
se manifester dans l’éternité.” Cet amour humain de Jésus se manifesta d’une
manière intense à la fin de sa vie, lors de l’institution de l’Eucharistie et
sur la Croix : “Il est mort de sa blessure, le Cœur de Jésus, mon très doux
Seigneur; une blessure d’amour a ravi le Cœur de Jésus mon époux... Oh ! comme
il est bon et réjouissant d’habiter dans ce Cœur !... Son Cœur est à moi, je le
dis avec audace. Oui, il est bien à moi: voici que je n’ai qu’un seul cœur avec
Jésus.” Bonaventure voit aussi l’Église sortir du flanc percé du Sauveur:
“... S’écoulant de la fontaine,
c’est-à-dire du fond du Cœur de Jésus, ce sang allait donner aux sacrements de
l’Église le pouvoir de conférer la vie de la grâce et devenir le breuvage de la
fontaine d’Eau vive jaillissant jusqu’à la vie éternelle pour ceux qui vivaient
dans le Christ.”
Dans l’Aiguillon d’Amour, Jacques de Milan, contemporain de Bonaventure,
médite sur le Christ en Croix : “... O âme créée à l’image de Dieu, peux-tu
encore te contenir ? Voici que ton très doux époux, blessé pour toi et
maintenant rendu glorieux, désire t’embrasser et t’accorder ses plus tendres
baisers, et tu négliges de te hâter vers Lui ? C’est à cause de son immense
Amour qu’Il s’est ouvert le côté, afin de te donner son Cœur.”
Ubertin de Casale
[21], né en 1259,
franciscain, très influencé par la mystique franciscaine Angèle de Foligno, fut
le docteur médiéval du Cœur de Jésus. Pour lui, le Cœur de Jésus, source de
toute grâce et de tout mérite, est un abîme d’amour, de douleur et de force. Le
Sacrifice que le Christ fait de Lui-même, tant sur la Croix que sur les autels,
est le signe du sacrifice invisible et ineffable qu’Il fait continuellement de
Lui-même dans le temple immense de son Cœur. Toute la vie du Christ a été une
messe solennelle dans laquelle Jésus était à la fois le temple, l’autel, le
prêtre, l’hostie, et le Dieu acceptant le Sacrifice. Ubertin nous met vraiment
en présence d’une théologie du Cœur eucharistique.
Albert le Grand
[22] (1206-1280),
maître de Thomas d’Aquin, s’approche de la Plaie du côté en contemplant
l’Eucharistie. Pour lui, le Cœur de Jésus a d’abord été blessé par l’amour avant
de l’être par la lance. Albert fait comprendre enfin que le Christ, s’il est la
tête de l’Église, en est aussi le cœur.
Saint Thomas d’Aquin
[23] (1225-1274),
disciple de Saint Albert le Grand, n’a pas laissé une théologie relative au
mystère du Cœur de Jésus, mais la théologie du Sacré Cœur est largement
dépendante de lui et le “Docteur eucharistique” a grandement inspiré
l’encyclique Haurietis Aquas. Thomas d’Aquin prépare le culte au Cœur de
Jésus en soulignant la portée de la plaie du côté. Grâce à ses travaux,
notamment sur l’amitié, Saint Thomas d’Aquin a posé les bases sur lesquelles
l’Église, au cours des siècles, s’appuiera pour construire l’édifice doctrinal
de la dévotion au Cœur de Jésus.
Un poète théologien, le bienheureux Jacopone de Todi
[24], (mort en
1306) auteur du Stabat Mater, chante : “Regarde cette plaie profonde
faite à son côté droit, vois le sang qui paie pour toutes tes fautes. Pense
qu’il fut blessé par une lance cruelle, et pour chaque fidèle, le trait traversa
son Cœur.”
Plus tard, en 1312, le Concile Œcuménique de Vienne
[25] apportera
des précisions importantes dans l’histoire doctrinale du culte envers le Cœur
de Jésus.
L’allemand Ludolphe le Chartreux
[26] (1295-1378)
écrit : “Le Cœur du Christ a été blessé
pour nous d’une blessure d’amour afin que, revenant amoureusement à Lui, nous
puissions, par la porte de son côté, arriver à son Cœur, et là, unir notre amour
total à son amour divin, en sorte que nous ne fassions plus avec Lui qu’un même
amour... hâtons-nous de pénétrer dans le Cœur du Christ.”
Sainte Catherine de Sienne
[27] (1347-1380),
dans ses Dialogues, rapporte
comment le Cœur du Père révèle le Cœur du Fils.
Puis, en contemplant le Cœur ouvert de Jésus, elle entend la réponse de Jésus à
sa question: “Pourquoi cette blessure après la mort ?”
“Mon désir du genre humain, dit Jésus, était infini, alors que les
souffrances que j’endurais étaient finies. Avec ce qui était fini, Je ne pouvais
vous montrer l’infini de mon Amour. Je voulus donc, en vous montrant mon côté
ouvert, que vous voyiez le secret du Cœur, afin que vous voyiez que Je vous
aimais beaucoup plus que Je ne pouvais vous le montrer avec ma souffrance
finie.” On comprend dès lors, l’infinitude de l’Amour de Jésus pour tous
les hommes. “La blessure du cœur proclame le triomphe de l’amour par-delà la
mort. L’amour ne donne de fruits que dans le sacrifice total; et, comme le
Christ, le chrétien ne peut donner la vie qu’en sacrifiant sa vie. Leçon absurde
ou impossible, sauf pour ceux à qui le Verbe fait chair donne à boire l’eau et
le sang, la foi qui rafraîchit et l’amour qui enivre, dans le Baptême et
l’Eucharistie.”
On pourrait citer encore au XIVe siècle
[28], le dominicain
Henri Suso qui fait dire au Seigneur : “Enferme-toi dans la plaie de mon côté
près de mon Cœur blessé d’amour... L’âme qui veut me goûter intérieurement... Je
veux l’étreindre et elle s’inclinera sur mon Cœur.” Ou, au XVe
siècle, la bienheureuse Baptiste Varani, clarisse d’Urbino
[29], qui raconte :
“Je fus admise enfin dans la chambre très sainte, embaumée de myrrhe, du Cœur
de Jésus, seule et véritable mer d’amertume où ne saurait entrer aucune
intelligence, tant angélique qu’humaine... Celui donc qui veut goûter la Passion
du Christ ne doit pas se contenter de passer sa langue sur le bord extérieur du
vase, c’est-à-dire les plaies et le sang qui adhèrent à ce vase sacré de
l’humilité de Jésus-Christ... Qu’il entre dans le vase lui-même, c’est-à-dire
dans le Cœur du Christ béni. Là il sera rassasié au-delà de ses désirs.”
Et Saint Bernardin de Sienne (mort en 1446) nous invite à marcher vers
l’indicible Amour du Cœur de Jésus : “Allons donc à ce Cœur, Cœur profond,
Cœur secret, Cœur dont la pensée englobe tout, Cœur qui sait tout, Cœur qui aime
ou plutôt qui brûle d’amour ? Comprenons que cette porte fut ouverte par
l’ardeur de l’Amour, et, conformant notre cœur au sien, entrons dans ce secret
caché jusqu’alors et dévoilé dans sa mort par l’ouverture du côté.”
Plus tard, la castillane, Marine de Escobar (1554-1633) stigmatisée, fondatrice
des brigittines espagnoles, reçut d’importantes révélations sur le Sacré-Cœur :
“Notre Seigneur m’ouvrit sa poitrine sacrée et me montra son très Saint Cœur,
tout enflammé d’amour pour ses créatures.”
Enfin, l’Oratoire de France, fondé en 1611 par le cardinal de Bérulle, se fit le
propagateur de la dévotion au Sacré-Cœur, préparant en quelque sorte, le terrain
à Saint Jean Eudes. Bérulle a écrit : “Le Fils de Dieu, par les douleurs et
les plaies de son Cœur, nous a préparé une retraite en celui-ci dans nos peines
et nos tentations.” et aussi, dans une lettre à des carmélites: “Vous
êtes tirées de son côté en la Croix, vous cherchez l’entrée dans la plaie de son
Cœur, en l’ouverture de son côté que la lance a ouvert et que l’amour tient
ouvert.”
La théologie du Cœur de Jésus selon Saint Jean
Eudes
[30]
Saint
Jean Eudes (1601-1680), qui fut pendant vingt ans prêtre de l’Oratoire,
puis missionnaire paroissial, théologien mystique, confesseur et écrivain, peut
être considéré comme le père et le docteur du culte rendu au Cœur de Jésus. Il
fonda deux congrégations destinées à honorer les Cœurs de Jésus et de Marie, et
cela, trente ans avant les révélations de Sainte Marguerite-Marie.
Imprégné des écrits de Saint Jean et de Saint Paul, héritier spirituel des
grands maîtres médiévaux: Bernard, Mechtilde, Gertrude et Bonaventure, Saint
Jean Eudes consacra toute sa vie à l’élaboration de sa doctrine sur le Cœur de
Jésus, dont la rédaction, qu’il ne réalisa que peu de temps avant sa mort, est
comme le couronnement de toute son œuvre. Il convient de noter ici que
l’encyclique “Haurietis Aquas” s’inspire beaucoup de la pensée de Saint
Jean Eudes.
Eudes s’attarde longuement sur la signification du mot “cœur” dans la Bible et
relève trois sens au mot “cœur”: le cœur corporel, le cœur spirituel et le
cœur divin.
-”Le Cœur corporel de Jésus est le très Saint Cœur de son
Corps déifié, fournaise d’Amour divin, hypostatiquement uni à la personne du
Verbe Incarné. Ce Cœur corporel du Christ est le symbole de son Amour.
“Le Cœur spirituel de Jésus est la volonté de son âme sainte,
faculté purement spirituelle dont le propre est d’aimer ce qui est aimable et de
haïr ce qui est haïssable.” La contemplation du Cœur spirituel du Christ
révèle le mystère de l’Église, Cœur du Christ total. Le Cœur spirituel unifie
les cœurs dans un mutuel amour, à l’image de l’Amour du Christ pour nous.
“Le Cœur divin de Jésus désigne à la fois l’amour personnel du
Fils unique pour le Père, et l’amour essentiel que, en commun avec le Père et
l’Esprit, ce Fils porte au genre humain.”
[31] Pour Saint
Jean Eudes, le culte au Cœur de Jésus est incompréhensible en dehors du mystère
de la Trinité.
Saint Jean Eudes met également l’accent sur quelques points importants :
– la sublimité du culte rendu au Cœur de Jésus conduit à l’humilité: “Dieu
nous commande de L’aimer. Oh ! quelle grâce !”
– le commandement divin laisse transparaître la Miséricorde de Dieu.
– Jésus le premier a réparé pour nos péchés. Eudes appelle aussi “réparation”
les devoirs que nous sommes obligés de rendre au Cœur de Jésus. “Il faut
demander pardon à ce très bon Cœur de toutes les douleurs... qu’Il a souffertes
pour nos péchés; et, en réparation, Lui offrir tous les contentements et toutes
les joies qui Lui sont données par le Père... par sa très Sainte Mère, et par
tous les cœurs qui L’aiment...”
La meilleure conclusion sera peut-être la prière de Saint Jean Eudes :
“O mon sauveur, je me donne à Vous pour m’unir à l’Amour éternel, immense et
infini que vous portez à votre Père. O Père adorable, je vous offre tout cet
amour éternel, immense et infini de votre Fils Jésus comme un amour qui est à
moi.”
La mission de Sainte Marguerite-Marie Alacoque
[32] (1647-1690)
Les jésuites français ne restèrent pas étrangers à la doctrine concernant le
Cœur de Jésus: le père Paul Lejeune,
dans ses lettres spirituelles, incite ses
correspondants à se conformer au Cœur de Jésus, et “à s’offrir à Dieu dans le
Cœur de Jésus.” De son côté, le père Pierre Marie, dans son ouvrage paru en
1642 “La science du Crucifix”, revient sans cesse au Cœur de Jésus,
source de tout amour. Aussi le terrain était-il déjà bien préparé au jésuite
Claude de la Colombière, pour comprendre la visitandine Marguerite-Marie quand
il sera amené à la rencontrer.
De 1673 à juin 1675, le Christ Eucharistique communiqua à la religieuse
visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque, ses volontés sur le
culte qu’Il souhaitait voir organiser par son Église à l’égard de son Cœur. Il
s’agit d’une révélation privée en faveur d’une plus grande fidélité de
l’ensemble de l’Église à la Révélation publique. Ces révélations sont orientées
vers le salut éternel des hommes par la foi en la doctrine du Christ.
– La première révélation insiste sur l’amour passionné de Jésus pour les hommes
qu’Il veut arracher à leur perte : “Celui qui garde mes commandements,
celui-là M’aime; Je l’aimerai et Me manifesterai à lui.”
– La deuxième grande apparition révélatrice de 1674 expose “les merveilles
inexplicables du pur Amour de Jésus pour les hommes dont Il ne reçoit que
froideurs et rebuts...” C’est au cours de cette apparition que Jésus demanda
la communion des premiers vendredis du mois, et l’heure sainte, dans la nuit du
jeudi au vendredi, participation à son agonie rédemptrice.
– C’est au cours de la troisième grande apparition, en juin 1675, que Jésus
demanda l’établissement, le premier vendredi après l’octave du Saint-Sacrement,
d’une fête destinée à honorer son Sacré-Cœur. Cela signifiait que le Christ
voulait que l’Église célébrât, chaque année, le sacrifice eucharistique en
l’honneur de l’amour divin et humain, infini et fini. Le Cœur qui sera adoré et
aimé est le Cœur percé d’où coulent le Sang et l’Eau, c’est-à-dire les
sacrements de l’Église. L’amour révélé est l’Amour Rédempteur.
La révélation de Paray-le-Monial n’apporte rien de nouveau sur le plan
doctrinal : elle lie ensemble le mystère du Cœur du Christ et la consécration
réparatrice qui lui est due, dans un contexte de vie sacramentelle.[33]
Le triomphe du Cœur de Jésus au XVIIIe
siècle
[34]
Paradoxalement le siècle des encyclopédistes, dit Siècle des Lumière, fut aussi
celui du triomphe du Cœur de Jésus. De nombreux saints et théologiens ont
contribué à promouvoir le culte du Cœur de Jésus.
Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), apôtre de Marie, a chanté le Cœur
de Jésus, tout au long de ses missions populaires, dans des strophes riches de
théologie. Le Cœur de Jésus est Adorateur du Père, le Médiateur de la Nouvelle
Alliance, l’objet de notre consécration réparatrice. La relation entre les Cœurs
de Jésus et de Marie, dans le contexte eucharistique est également abordée.
Certains cantiques en effet, notamment le cantique 131, sont nettement orientés
vers le culte au Cœur Eucharistique: Louis-Marie Grignion de Montfort nous
invite à reconnaître le Sacré- Cœur dans le Saint Sacrement. Les populations
évangélisées par Grignion de Montfort mémorisèrent sans effort, grâce à des
cantiques simples, la catéchèse sur le mystère du Cœur de Jésus. Sans le savoir
Grignion de Montfort préparait les populations de l’Ouest de la France et les
générations suivantes, à affronter la tourmente révolutionnaire.
En 1758, en Italie, le Père Alphonse de Liguori publia sa neuvaine au Cœur de
Jésus. On peut remarquer comment cette neuvaine insiste sur l’Amour divin et
éternel de Jésus pour nous, sur le commandement de l’Amour divin, et sur le sens
de la médiation du Christ. Le but d’Alphonse de Liguori, par cette neuvaine,
était d’aider les personnes de toutes les classes sociales à rendre amour pour
amour au Cœur du Rédempteur.
Malgré l’opposition janséniste, le culte au Cœur de Jésus se répandait et sa
pensée se précisait dans l’Église. En 1726 fut publié le livre du père J. de
Galiffet (1663-1749) sur “L’excellence de la dévotion au Cœur adorable de
Jésus-Christ.” Cet ouvrage mettait au premier plan les révélations privées
accordées à Sainte Marguerite-Marie et soulignait, opportunément, face à
l’opposition janséniste, le caractère spirituel du culte d’adoration au Cœur
corporel. En 1765, un mémoire important fut présenté à Rome à la demande des
évêques polonais. Ce mémoire disait, entre autres, que le Cœur de Jésus
constitue avec son âme et sa personne divine, une seule réalité. Tous les
honneurs rendus au Cœur de Jésus concernent la personne du Christ. On rejoint
ici la pensée de Saint Jean Eudes. Le décret de 1765, institua la fête du Sacré
Cœur de Jésus, fête qui veut célébrer, en même temps que la Transfixion
extérieure du Côté et du Cœur de Jésus, l’invisible volonté du Christ de
souffrir avec amour l’invisible Transfixion causée par la lance persistante de
tous nos péchés.
Le bienheureux Nicolas-Marie Verron, jésuite mort martyr en septembre 1792, voit
surtout, dans le culte rendu au Cœur de Jésus, l’aspect réparation qui n’attend
aucun avantage terrestre et même implique la disposition à souffrir, avec le
Cœur de Jésus, les désavantages de ce monde. La réparation au/et avec le Cœur du
Christ souffrant constitue une très efficace préparation au martyre.
Le culte rendu au cœur de Jésus à partir du
XIXe siècle
[35]
Tout ce qui suit a été extrait, ou résume certaines données, de l’ouvrage de
Bertrand de Margerie “Histoire doctrinale du culte envers le Cœur de Jésus”
(tome 2 : l’Amour devenu lumière), publié par les Éditions Saint Paul
Grâce à deux courants spirituels puissants: “L’Apostolat de la Prière” et
“L’Apostolat de la Souffrance”, le XIXe siècle vit le triomphe du
Cœur de Jésus, au sein de toute l’Église latine.
Henri Ramière (1821-1884), Jean Lyonnard
(1819-1887) et Thérèse de Lisieux
[36]
Tourmenté par le souci du salut éternel de tous les hommes, Henri Ramière, fondateur de “L’apostolat de la Prière”, comprit très vite que “c’est seulement
par et dans la prière, unie à l’adoration sacrificielle du Cœur de Jésus, que
chaque personne humaine peut... aimer tous ses prochains y compris ceux qui
paraissent les plus lointains.” Pour lui, l’Église corédemptrice est symbolisée
par l’offrande quotidienne au Cœur de Jésus. “La dévotion au Sacré-Cœur bien
comprise, c’est la religion envisagée sous son aspect le plus lumineux et le
plus consolant.”
Jean Lyonnard, contemplatif de la Passion de Jésus, transposa son expérience
mystique et la doctrine de H. Ramière dans un mouvement spirituel encouragé par
le pape Pie IX, “L’Apostolat de la souffrance”. Sensible à la perpétuité de
l’Agonie du Cœur de Jésus, il fonda l’Archiconfrérie du Cœur Agonisant de Jésus
dont le but est de soutenir les agonisants et les préparer à paraître devant
leur Dieu.
Thérèse de Lisieux
[37] (1873-1897)
“ne voit pas le Sacré-Cœur comme tout le monde”
Depuis Sainte Marguerite-Marie, des âmes pieuses s’offraient en victimes à la
Justice divine pour préserver les coupables des châtiments qu’ils avaient
mérités. Thérèse, elle, pense que si Dieu est justice, Il est aussi, et surtout,
Amour miséricordieux. Sa doctrine est toute renfermée dans son Acte d’offrande à
l’Amour miséricordieux: “Je veux travailler pour votre seul Amour, dans l’unique
but de Vous faire plaisir, de consoler votre Cœur sacré et de sauver des âmes
qui Vous aimeront éternellement.” Répondant à l’offrande de Thérèse, le Cœur de
Jésus s’empare de son cœur et par l’Esprit d’Amour, le Cœur de Jésus est
devenu, en, et par Thérèse, le Cœur de l’Église.
1889 – La consécration du genre humain au Cœur
de Jésus par Léon XIII
[38] Encyclique
Annum Sacrum
En 1875, le père Ramière et 525 évêques demandaient à Pie IX la consécration du
monde au Cœur de Jésus. Une formule commune de consécration fut proposée aux
évêques à qui fut laissé le soin de la faire publier s’ils le désiraient. Mais
ce n’était pas encore la consécration du monde au Cœur du Sauveur, consécration
qui posait de délicats problèmes d’ordre juridictionnel à cause de la liberté
des non-baptisés.
Par
l’intermédiaire de Sœur Marie du Divin Cœur, supérieure du
Monastère du Bon
Pasteur à Porto au Portugal, le Seigneur fit savoir au pape qu’Il demandait la
consécration du monde entier et pas seulement de l’Église catholique. Deux
lettres furent envoyées à Léon XIII, qui, après avoir fait faire des recherches
théologiques, notamment dans la Somme de Théologie de Saint Thomas d’Aquin,
publia le 25 mai 1899, soit cinq mois seulement après la seconde lettre de Sœur
Marie du Divin Cœur, l’encyclique Annun Sacrum.
Dans cette encyclique, Léon XIII justifiait devant l’Église et le monde, la
consécration, par lui, des non-baptisés au Cœur de Jésus, car, “le pouvoir du
Christ atteint aussi tous ceux qui vivent en dehors de la foi chrétienne: c’est
une vérité incontestable que tout le genre humain est sous la puissance de
Jésus-Christ.” Nous sommes, en effet, tous mystiquement contenus dans le Christ
crucifié. Et le pape, en invitant les hommes à se consacrer au Cœur de l’Agneau
de Dieu “les invite à devenir une seule victime avec le Christ, pour la gloire
du Père, dans l’Esprit.” De plus, cette consécration du genre humain englobe
toutes les générations, passées, présentes, et à venir, car elles font toutes
partie de l’unique genre humain dont le Christ est le Chef, le Prêtre, “le
Médiateur unique, livré en rançon pour tous.”
Les approches spirituelles dans les autres
confessions
[39]
Le Père de Margerie cite quelques spirituels de religions chrétiennes ou non
chrétiennes, qui se sont exprimés sur ce thème. Ainsi sont cités: l’hindou
Abhishiktananda, Luther, qui, lorsqu’il était encore moine augustin, exhorta les
fidèles dans de célèbres sermons, à la contemplation du Cœur de Jésus, Johannes
Arndt, fondateur du piétisme allemand, J.K. Dannhauer, professeur de théologie
luthérienne à Strasbourg à partir de 1633. Le prédicateur S. F. Lorenz et
d’autres, ont invoqué “le Cœur miséricordieux de Jésus” ou se sont exprimés sur
ce Cœur de Jésus en des termes que les catholiques ne pourraient renier.
Il en est de même du théologien puritain anglais Thomas Goodwin, peut-être pour
consoler les calvinistes qui ne croient plus en “la si consolante Présence du
Christ dans l’Eucharistie.” Le père de Margerie indique que ce que dit Goodwin
nous aide à mieux comprendre l’Amour Eucharistique du Cœur de Jésus pour
l’humanité pécheresse. Il convient cependant de constater que les orientations
dont on vient de parler n’ont en rien influencé la prière collective du monde
protestant.
Des réflexions analogues s’imposent à propos des relations entre l’Orient
chrétien et le Cœur de Jésus. La Russie tsariste interdisait toute propagation
du Culte au Cœur de Jésus en dehors du catholicisme latin, et l’ensemble des
textes liturgiques, à quelques exceptions près, ne font aucune mention du Cœur
de Jésus. Mais de nombreux textes, notamment l’office acathiste, exaltent la
volonté salvifique du Christ crucifié “percé au flanc par une lance” ou encore
“le très doux Jésus”.
On peut citer , parmi ceux qui ont contemplé le Cœur du Christ, l’évêque Dimitri
de Rostov, mort en 1709, l’archimandrite Macaire Gloukharev (1792-1847) ou le
starets Macaire d’Optino, mort en 1860.
La Réparation envers le Cœur du Rédempteur
[40]
– L’encyclique
Miserentissimus Rédemptor (1928)
Les anticipations
[41]
Le thème consacré à la réparation que les hommes doivent à Dieu apparaît
déjà,
sous-jacent au mystère de la Rédemption, dès l’origine du Christianisme. Les
Pères de l’Église, en Orient comme en Occident, ont connu la pénitence
chrétienne, et les épreuves de cette pénitence, “sacrifice pour le péché.”
L’amour éprouvé pour Dieu incline le pénitent à expier ses péchés dans les
larmes. On connaît l’histoire de Saint François d’Assise à qui le Christ
demande : “Répare ma maison qui tombe en ruines.” François comprendra plus
tard que c’est l’Église du Christ qu’il doit réparer par l’Évangile de la
pauvreté.
Le Concile de Trente considère “que le Christ réparateur de l’homme invite ses
frères en humanité à s’intégrer dans son acte réparateur par les sacrements de
Baptême, de Pénitence et d’Eucharistie.” Saint Jean Eudes et Sainte
Marguerite-Marie ont également insisté sur cet aspect: réparation à offrir au
Cœur de Jésus. Mais c’est l’encyclique Miserentissimus Redemptor qui
approfondira la réflexion théologique sur la réparation.
1928 - L’encyclique
Miserentissimus Redemptor
[42]
Le 8 mai 1928, le pape Pie XI publiait l’encyclique Miserentissimus
Rédemptor consacrée à la Réparation due par tous au Sacré-Cœur de Jésus.
Car la réparation est une exigence intime de la consécration. C’est un amour
volontairement souffrant et compatissant qui unit à la Passion du Christ. “Chez
l’être mortel, l’amour adorateur pour le Dieu offensé, méprisé, rejeté, haï,
devient un amour souffrant, expiateur, réparateur... Il n’est pas possible de se
donner totalement au Cœur transpercé du Sauveur sans ressentir en Lui et avec
Lui l’offense du péché...” Pie XII dira plus tard: “L’amour et la réparation
sont les deux principales obligations de la religion catholique.” Pour s’en
convaincre, il suffit de contempler dans le Cœur de l’Agneau... le modèle et le
principe de la consécration réparatrice.
“Se consacrer, c’est se sacrifier, c’est-à-dire se rendre sacré en se mettant à
part pour le salut du monde. C’est s’offrir en victime pour le péché du monde...
En réparant nos fautes nous n’ajoutons rien à la réparation infinie et
surabondante que le Christ offre à son Père, mais nous y participons.”
[43]
L’encyclique de Pie XI souligne la portée de la réparation qu’elle préconise. La
réparation envers le Cœur de Jésus, Verbe incarné, doit être vue comme un don de
l’Esprit, promouvant en nous la contrition d’amour de l’acte de charité parfaite
qui s’approprie l’amour de l’Esprit pour Jésus et l’Amour de Jésus pour son
Père. En d’autres termes, le mystère de nos réparations est un mystère
trinitaire qui inclut, suivant Miserentissimus Redemptor, l’offrande en
victime dans le Cœur du Christ à la Trinité bienheureuse et indivisible.
La réparation consolatrice
[44]
Pour consommer l’œuvre de la Rédemption, Jésus s’offrit en victime à la volonté
du Père. Cependant, pendant son agonie, sa tristesse fut telle qu’un ange
consolateur vint Le réconforter et Jésus accepta ce réconfort avec gratitude et
humilité, comme un don du Père. Il Lui avait paru, en effet, nécessaire d’être
fortifié en vue de notre réconfort, tout comme Il avait été triste à cause de
nous et par nous. L’encyclique de Pie XI reprend l’idée de saint Thomas d’Aquin:
“La volonté du Christ d’être consolé est volonté consolatrice. C’est pour nous
consoler et pour nous aider à nous consoler en Lui qu’Il veut être consolé par
nous. C’est pour nous fortifier qu’Il a voulu se fortifier à travers un ange.”
Pie XI dira: “nous pouvons, et même nous devons consoler ce Cœur sacré
incessamment blessé par les péchés des ingrats...”
L’encyclique fait également mention de la Vierge Marie et de la consolation
qu’elle apporta au Seigneur en se tenant au pied de la Croix. Cette consolation
se poursuit tout au long des siècles. “Au cours de toute l’histoire de l’Église,
Marie n’a cessé, et ne cesse de consoler le Christ et son corps social et
mystique.” Car le Christ, impassible en Lui-même dans la gloire de sa
Résurrection, continue de souffrir, en son Église, de tous les Saints qui le
persécutent.
Favoriser le culte privé et public du Cœur transpercé du Rédempteur, en allant
au-delà du climat de tristesse qui y était inévitablement attaché, pour
retrouver la joie du Mystère Pascal, tel est le but de l’encyclique de Pie XII.
De plus, l’encyclique “Haurietis Aquas in Gaudio”
[46] a un aspect
trinitaire exceptionnel : “La divine charité tire sa première origine de
l’Esprit-Saint qui est, au sein de l’auguste Trinité, l’Amour personnel du Père
et du Fils.” Autrement dit : “La relation entre le chrétien et le
Cœur de
Jésus est un amour divinisé, versé dans le cœur du croyant par l’Esprit-Saint.
Elle participe ainsi à l’Amour de la personne du Fils à l’égard de la Personne
du Père, Amour qui est l’Esprit même.”
Et plus loin: “ L’esprit Paraclet est l’Amour réciproque du Père et du Fils,
envoyé par l’un et l’autre... Cette charité est un don à la fois du Cœur de
Jésus et de son Esprit; et cet Esprit est lui-même celui du Père et du Fils ; de
lui, l’Église a pris naissance pour se répandre merveilleusement dans tout
l’univers.”
Le culte
[47] du Cœur de
Jésus veut rendre un religieux hommage, par l’amour et dans l’amour, à l’Amour
qui est Dieu, au Dieu-Amour: “Le culte du Sacré-Cœur de Jésus consiste à honorer
l’Amour de Dieu pour nous, et a ce Dieu pour objet, afin de L’adorer, de Lui
rendre grâce, de L’imiter, et il tend à amener à son absolue perfection l’amour
qui nous unit à Dieu et aux autres hommes en nous faisant mieux pratiquer, de
jour en jour, le commandement nouveau et propre du Christ: aimez-vous les uns
les autres comme Je vous ai aimés”.
De nombreux théologiens, avant Pie XII, étaient arrivés à des conclusions qui,
réunies, aboutissaient aux données contenues dans l’encyclique de Pie XII. Mais,
on peut dire que ce sont les révélations privées montrant l’urgence de la
révélation publique, qui ont stimulé les réflexions et l’encyclique de Pie XII.
Pour Pie XII, le culte envers le Cœur de Jésus a pour fin de “nous faire
observer, chaque jour plus intensément, le commandement nouveau de l’amour
mutuel” donné par le Christ, en imitant ainsi son amour sacrificiel pour nous.
Par son humanité, Jésus nous encourage à aimer les autres comme nous-mêmes; par
sa Transfixion, il nous stimule à les aimer comme Lui-même les a aimés, jusqu’à
la mort.
L’encyclique de Pie XII a ouvert des perspectives inattendues relativement à
chacun des trois amours de Jésus pour les hommes et pour son Père qui
constituent l’objet du culte de l’Église envers le Cœur de Jésus: l’amour
sensible, l’amour spirituel et l’amour divin.
– L’amour spirituel de Jésus n’attire que peu de commentaires: par
le Cœur de son Fils, Dieu manifeste aux élus sa présence aimante dans toutes les
réalités spirituelles et sensibles. Mais Jésus n’oublie pas, dans son amour, les
hommes qui sont venus avant Lui sur la terre et dont certains furent ses
ancêtres charnels. Il aime également, d’un même amour universel, les hommes du
temps présent et les hommes des siècles à venir.
L’amour divin,
“profondeur mystique éternelle et infinie” de l’amour
du Verbe incarné pour ses frères et sœurs en humanité est le principal motif du
culte à l’égard de son Cœur. En effet, la dévotion au Sacré-Cœur unit les
aspects intellectuel et affectif de la Révélation: “Le Père engendre son Fils
comme Verbe spirant l’Amour.”
[49] Ce culte nous
fait pénétrer dans les profondeurs trinitaires de l’Unique Amour qu’est notre
Créateur.
– Plus étonnante est l’insistance de l’encyclique sur l’amour
sensible du Christ pour notre humanité pécheresse. L’amour sensible de Jésus
pour nous n’est ni purement corporel, ni purement spirituel, mais l’un et
l’autre. L’amour sensible de Jésus naît, meurt et ressuscite : c’est un amour
qui fait partie intégrante du Mystère Pascal: “...Il rendit l’esprit. Alors son
Cœur s’arrêta et cessa de battre, et son amour sensible fut suspendu jusqu’au
jour où, triomphant de la mort, le Christ ressuscita du tombeau... Depuis, son
Cœur très saint n’a jamais cessé de battre...”
[50] L’amour
sensible de Jésus est lié à son Cœur, avec les passions qui sont les siennes, à
la charité de son amour spirituel créé, particulièrement à la Vierge Marie. En
d’autres termes, en Jésus, “l’amour sensible de son Cœur humain poursuivait
inséparablement le plaisir et la joie de son humanité sainte comme ceux du genre
humain.”
En conclusion, disons que Pie XII ne renie rien à l’encyclique
Miserentissimus Redemptor, mais il a voulu arracher le culte au Cœur de
Jésus à un climat trop exclusivement douloureux, et montrer, pour le glorifier,
le côté glorieux du Cœur du Christ ressuscité. Car ce culte au Cœur de Jésus
inclut la transfiguration par la charité des passions humaines et des plaisirs
qu’entraîne l’agir vertueux. Et rien n’éteindra jamais le mutuel amour sensible
“entre le Cœur du Prédestinateur prédestiné et les cœurs de tous les
prédestinés.”
[51]
Le Cœur de Jésus est, pour nos âmes blessées par l’athéisme moderne, un facteur
de Guérison. L’homme est une unité: s’il refuse d’accorder à Dieu l’hommage de
sa sensibilité et de son imagination, il met en péril sa croissance dans la foi
l’espérance et la charité. Le culte du Cœur de Jésus favorise l’intégration de
la personnalité humaine. L’image du Cœur de Jésus aide l’esprit à croire en lui,
résumant l’objet de sa foi. Bien plus: la contemplation du Cœur du Christ Prêtre
nous aide à nous unir à Lui par la communion eucharistique.
En résumé :
Le culte du Cœur de Jésus implique la foi en la Résurrection de son Corps
crucifié, la reconnaissance de notre péché qui est une offense personnelle
envers sa divinité, la Réparation envers l’Humanité de sa Personne divine et la
reconnaissance de son Sacrifice sur la Croix perpétué par la Messe. Toutes ces
conditions constituent le Mystère Pascal. En recevant le Christ Eucharistique,
nous recevons Celui qui, en la conscience humaine de son Cœur, nous a toujours
connus et aimés, de la Crèche à la Croix, en passant par son Agonie au Jardin
des Oliviers.
Communier, c’est recevoir et adorer le Cœur de Jésus, seul vrai Adorateur. Le
Cœur Eucharistique de Jésus se manifeste ainsi comme le thérapeute sacramentel
de l’humanité rendue spirituellement malade par son péché. Mais, si le Cœur de
Jésus guérit l’humanité blessée, Il reconstruit et transfigure l’homme qu’Il
purifie, illumine et unifie dans l’union d’amour avec Lui, donc avec Dieu.
Jean-Paul II et le Mystère du Cœur du Christ
[52]
Le pape Jean-Paul II a, lui aussi, marqué de son empreinte le développement du
culte au Cœur de Jésus. Pour Jean-Paul II, “la théologie spirituelle du Cœur de
Jésus est le fondement d’une action temporelle en vue d’édifier une civilisation
de l’amour, irradiant la charité qui jaillit du Cœur de Jésus, mais distincte
d’elle, comme un soubassement et un fruit terrestres.” Jean-Paul II contemple le
Cœur agonisant de Jésus : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?”
Mais Jean-Paul II souligne aussi que “si Jésus éprouve le sentiment d’être
abandonné par le Père, Il sait qu’Il ne l’est pas totalement,... car Il a
la nette vision de Dieu et la certitude de l’union avec le Père... Jésus savait
que dans cette phase extrême de son immolation, qui touchait aux fibres les plus
intimes de son Cœur, Il complétait l’œuvre de réparation qui était le but de
son sacrifice pour la réparation des péchés.” Le Christ crucifié, digne pour
Lui-même de la plus grande miséricorde, demande pour nous la miséricorde du
Père. Ainsi, le culte rendu au Cœur du Fils est aussi un culte rendu à la
Miséricorde divine, sans, bien sûr, faire abstraction de la justice.
Pour le pape actuel, “le Cœur du Christ régnera quand sera établie la
civilisation de l’Amour.” Prière, pénitence, accomplissement du devoir d’état
doivent être vécus dans l’horizon de l’établissement d’une civilisation de
l’Amour pour constituer la complète réparation sociale que désire le Cœur de
Jésus.
[35] Bertrand
de Margerie, Histoire doctrinale du culte au Coeur de Jésus”,
Éditions Saint-Paul - Tome 2.
[52] “Histoire
doctrinale du culte envers le Cœur de Jésus” (tome 2) pages 201 et
suivantes - Éditions Saint Paul.
|