Sidoine Apollinaire
Évêque, Saint
430-488

21

Août

Sidoine Apollinaire (Caius Sollius Apollinaris Sidonius dit). - Descendant d'une des plus nobles familles de la Gaule, né à Lyon ou à Clermon-Ferrand en 430; son grand-père et son père étaient chrétiens; il fut lui aussi, élevé dans la religion chrétienne et reçut des grammairiens et rhéteurs gaulois une brillante éducation fondée sur la connaissance approfondie de l'Antiquité païenne. Habitué aux exercices de l'école (panégyriques, déclamations, controverses philosophiques, lieux communs, poèmes) il était, dès l'adolescence, formé à ces travaux dont le principal mérite est la difficulté vaincue, et dont le souvenir obsédant le gênera, alors qu'il s'essaiera à des œuvres personnelles. Ces diverses productions, dont l'inspiration est nettement païenne, et où le christianisme n'est que pour la forme, font à Sidoine Apollinaire une célébrité dès sa jeunesse. Après ces premières œuvres, où il avait, dit-il, débuté tout jeune (A parvo, Ep. V, 21), il épouse, vers 452, Papianilla (Ep. V, 16), dont il a un fils, Apollinaris, et une fille, Roscia (Ep. V, 16). Papianilla était fille d'Avitus qui se fit, à la fin de 455, proclamer empereur à Toulouse et à Arles.

Sidoine composa, en 456, à la gloire de son beau-père un panégyrique en vers qui nous est resté (Panegyricus Avito Auguto socero dictus, carmen VII). La même année, Avitus fut renversé par Ricimer et Majorien, contre lesquels Sidoine Apollinaire lutta deux ans avec la noblesse gauloise. Il finit par se soumettre, en 458, et s'empressa, pour rentrer en grâce auprès des vainqueurs, de faire le panégyrique de Majorien (Carmen V. Panegyricus Julio Valerio Maioriano Augusto dictus), comme il avait fait celui d'Avitus. En 461, Majorien fut renversé et le roi des Wisigoths, Théodoric II, devint le maître des Gaules, jusqu'à l'année 466, où il fut assassiné. En 467, Anthémius est nommé empereur d'Occident par l'empereur d'Orient Léon. Sidoine compose, toujours en vers, le panégyrique du nouvel empereur, à Rome, à l'occasion de son deuxième consulat, en 468 (Carmen II, Panegyricus quem Romae Sidonius dixit Anthemio Augusto bis consuli). La préfecture de Rome fut pour lui la récompense de ce poème officiel.

Quatre ans plus tard, en 472, il est élu évêque de la ville des Arvernes, aujourd'hui Clermont-Ferrand. Ce n'est pas qu'il ait la science théologique ou l'esprit ecclésiastique; mais l'épiscopat, à Clermont, avait une grande influence politique et pouvait séduire un ambitieux. En effet, le successeur de Théodoric II, le roi Euric, menaçait l'Auvergne, et, comme évêque de Clermont, Sidoine Apollinaire pouvait se mettre à la tête du parti national contre les Goths. C'est ce qu'il fit avec le chef militaire Ecdicius dont le secours lui permit de tenir tête à l'ennemi pendant deux ans. Clermont dut enfin se rendre (474) et son évêque, prisonnier du roi Euric, fut longtemps interné au château de Livia, près de Carcassonne. Leo, chancelier d'Euric, et lettré lui aussi, obtint la grâce de l'évêque de Clermont, qui dut venir à la cour du roi à Bordeaux, où il attendit deux mois une audience (Ep. VIII, 9). Il lui fallut même faire une sorte de panégyrique indirect du Wisigoth. Toutes ces platitudes lui permirent de reprendre possession de son siège épiscopal. Il mourut évêque le 21 ou 23 août 487 (Ehert), ou 488 (Teuffel), et fut canonisé.

Source : http://www.cosmovisions.com/Sidoine.htm#e4AxVKFIib53lQqh.99

 

 

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