Sidoine
Apollinaire (Caius Sollius Apollinaris Sidonius dit).
- Descendant d'une des plus nobles familles de la Gaule,
né à Lyon ou à Clermon-Ferrand en 430; son grand-père et
son père étaient chrétiens; il fut lui aussi, élevé dans
la religion chrétienne et reçut des grammairiens et
rhéteurs gaulois une brillante éducation fondée sur la
connaissance approfondie de l'Antiquité païenne. Habitué
aux exercices de l'école (panégyriques,
déclamations,
controverses philosophiques, lieux communs, poèmes) il
était, dès l'adolescence, formé à ces travaux dont le
principal mérite est la difficulté vaincue, et dont le
souvenir obsédant le gênera, alors qu'il s'essaiera à
des œuvres personnelles. Ces diverses productions, dont
l'inspiration est nettement païenne, et où le
christianisme n'est que pour la forme, font à Sidoine
Apollinaire une célébrité dès sa jeunesse. Après ces
premières œuvres, où il avait, dit-il, débuté tout jeune
(A parvo, Ep. V, 21), il épouse, vers 452,
Papianilla (Ep. V, 16), dont il a un fils,
Apollinaris, et une fille, Roscia (Ep. V, 16).
Papianilla était fille d'Avitus qui se fit, à la fin de
455, proclamer empereur à Toulouse et à Arles.
Sidoine
composa, en 456, à la gloire de son beau-père un
panégyrique en vers qui nous est resté (Panegyricus
Avito Auguto socero dictus, carmen VII). La même
année, Avitus fut renversé par Ricimer et Majorien,
contre lesquels Sidoine Apollinaire lutta deux ans avec
la noblesse gauloise. Il finit par se soumettre, en 458,
et s'empressa, pour rentrer en grâce auprès des
vainqueurs, de faire le panégyrique de Majorien (Carmen V. Panegyricus
Julio Valerio Maioriano Augusto dictus), comme il
avait fait celui d'Avitus. En 461, Majorien fut renversé
et le roi des Wisigoths,
Théodoric II, devint le maître des Gaules, jusqu'à
l'année 466, où il fut assassiné. En 467, Anthémius est
nommé empereur d'Occident par l'empereur d'Orient Léon.
Sidoine compose, toujours en vers, le panégyrique du
nouvel empereur, à Rome, à l'occasion de son
deuxième consulat, en 468 (Carmen II, Panegyricus
quem Romae Sidonius dixit Anthemio Augusto bis consuli).
La préfecture de Rome fut pour lui la récompense de ce
poème officiel.
Quatre ans
plus tard, en 472, il est élu évêque de la ville des
Arvernes, aujourd'hui Clermont-Ferrand. Ce n'est pas
qu'il ait la science théologique ou l'esprit
ecclésiastique; mais l'épiscopat, à Clermont, avait une
grande influence politique et pouvait séduire un
ambitieux. En effet, le successeur de
Théodoric II, le roi
Euric, menaçait l'Auvergne, et, comme évêque de
Clermont, Sidoine Apollinaire pouvait se mettre à la
tête du parti national contre les Goths. C'est ce qu'il
fit avec le chef militaire Ecdicius dont le secours lui
permit de tenir tête à l'ennemi pendant deux ans.
Clermont dut enfin se rendre (474) et son évêque,
prisonnier du roi Euric, fut longtemps interné au
château de Livia, près de Carcassonne. Leo, chancelier
d'Euric, et lettré lui aussi, obtint la grâce de
l'évêque de Clermont, qui dut venir à la cour du roi à
Bordeaux, où il attendit deux mois une audience (Ep.
VIII, 9). Il lui fallut même faire une sorte de
panégyrique indirect du Wisigoth. Toutes ces platitudes
lui permirent de reprendre possession de son siège
épiscopal. Il mourut évêque le 21 ou 23 août 487 (Ehert),
ou 488 (Teuffel), et fut canonisé.
Source :
http://www.cosmovisions.com/Sidoine.htm#e4AxVKFIib53lQqh.99 |