RAYMOND DE CAPOUE
Dominicain, Bienheureux
ca. 1330-1399

5

OCTOBRE

Raymond, né à Capoue, de la noble famille Des Vignes, vers l’an du Seigneur 1330 ; se distingua, dès son enfance, par la candeur de ses mœurs, ses goûts religieux et sa tendre piété envers la Mère de Dieu. Attiré, dit-on, dans la Famille des Prêcheurs, par un appel merveilleux de notre bienheureux Père Dominique, il s’y instruisit si bien des règles de la vie divine dans les âmes qu’il put bientôt en donner en divers lieux un enseignement fort loué. Envoyé comme directeur aux saintes vierges de Montepulciano, il s’y montra, malgré sa jeunesse, maître parfait de sainteté. Rappelé à Borne, il fut élu pour Supérieur par les Sœurs qui habitaient près de Sainte-Marie-sur-Minerve. Peu de temps après, il se démit de cette charge, dans l’intention de se consacrer exclusivement à la direction des hommes.

A ce moment la bienheureuse Catherine, vierge de Sienne, jouissait déjà d’une renommée de sainteté extraordinaire. Avertie par la Reine du ciel, ainsi qu’elle nous l’atteste elle-même dans ses écrits, elle choisit Raymond comme arbitre de sa conscience et conseiller de ses actions. C’est avec son secours, qu’elle mena si souvent à bonne fin tant de négociations des plus ardues, acceptées pour l’avantage de l’Eglise et de la société. C’est avec ce même appui qu’elle rappela tant de pécheurs à une vie fructueuse pour le ciel et sut montrer à un grand nombre d’âmes la voie de la perfection.

Après la mort de Catherine, et conformément à ses prédictions, Raymond fut élu Maître de l’Ordre des Prêcheurs. Sans la moindre hésitation il s’appliqua de suite à ramener à son état premier la discipline religieuse bien affaiblie par suite des calamités de ce temps (La peste noire, les guerres continuelles, le grand schisme d’Occident.). Dans la plupart des provinces confiées à son gouvernement (L’Ordre eut à ce moment deux Maîtres généraux, et se trouva, comme l’Église, partagé en deux obédiences.), il établit un ou deux couvents qui observaient de point en point les institutions des Prêcheurs. Ces Maisons devaient donner aux autres monastères des maîtres de vie régulière et faire enfin refleurir dans l’Ordre entier l’observance primitive. A une si grande œuvre, il mit tous ses efforts, ne se laissant abattre par aucune fatigue, ne s’effrayant ni des menaces, ni des calomnies. Il favorisa avec zèle tous les amis des lois religieuses, les protégea contre les vexations de leur persécuteurs et, soit par ses lettres, soit par ses visites, les fortifia dans leur sainte résolution.. Il plaida si bien la cause des statuts de son Ordre que désormais personne n’essaiera cette même défense sans en puiser les principaux arguments dans les commentaires de Raymond. Il a laissé à la postérité un récit des actes très saints de la bienheureuse Agnès de Montepulciano, et il a écrit sur l’admirable vie de la bienheureuse Catherine de Sienne un livre partout célèbre.

Mais Raymond n’a pas donné comme limites à l’action de sa charité les cloîtres où vivait sa famille religieuse; il l’a étendue à toute l’Église. C’est ainsi que le pape Grégoire XI et ses successeurs Urbain VI et Boniface IX n’ont pas eu d’auxiliaire plus fidèle. Bien cruelles étaient en ce temps-là les discordes qui s’étaient allumées autour du siège de Pierre. Pour les apaiser, l’homme de Dieu ne s’épargna nulle fatigue e t méprisa tout péril. On pouvait le voir souvent alors exilé loin des charmes de sa cellule, occupé à des légations fort difficiles pour le service du Pontife légitime. Bien que faible de santé, il entreprenait de longs et pénibles voyages et s’exposait à la mort sur terre et sur mer, supportant courageusement toute peine; refusant très humblement tous les honneurs qui lui étaient offerts. Atteint enfin d’un mal mortel, à Nuremberg, où il défendait les droits de l’Église Romaine et travaillait à la restauration de son Ordre, il s’endormit très paisiblement dans le Seigneur, en l’an du salut 1399, le 5 octobre. Son corps, enseveli avec grand honneur dans l’église de son Ordre, fut ensuite transféré à Naples, à Saint-Dominique-le-Majeur.

Le culte rendu au bienheureux Raymond après sa mort ne fut, depuis, jamais interrompu, et ne fit que grandir et s’étendre. Le Souverain Pontife Léon XIII, après consultation de la Congrégation des Rites sacrés, a ratifié ce culte, alors que s’achevait le Ve siècle après la mort du saint religieux, et a accordé en outre, à l’Ordre des Prêcheurs et aux diocèses de Capoue et de Sienne, la permission de célébrer la messe et l’office du bienheureux.

 

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