Maurille,
archevêque de
Rouen,
était né à Reims, et avait fait ses études à Liège. Sa vertu et ses
talents lui
méritèrent la place d'écolâtre dans l'église d'Halbersladt,
en Allemagne, d'où il était originaire. L'amour de la solitude le
porta à se retirer dans le monastère de Fécamp, en Normandie. Il en
sortit depuis avec la permission de son abbé, pour aller en Italie.
Le marquis Boniface l'obligea de prendre le gouvernement d'un
monastère à Florence.
Maurille,
voyant que ses religieux ne voulaient point se corriger de leurs
désordres, et qu'ils avaient même résolu de lui ôter la vie, il les
abandonna, et revint à Fécamp.
Manger,
archevêque de
Rouen,
ayant été déposé pour ses crimes,
Maurille
fut choisi pour le remplacer. Le premier soin
du nouveau pasteur fut de remédier aux abus qui s'étaient introduits
sous ses prédécesseurs.
Il tint un
concile à
Rouen,
où l'on fit des règlements pour obliger les
ecclésiastiques à vivre dans la pureté qui convient à leur état. Il
en assembla un autre à Caen en 1061, pour rétablir la discipline à
laquelle on avait porté de rudes atteintes. Il tint encore deux
autres conciles à l'occasion de la dédicace de la cathédrale de
Rouen qu'il fit achever, et de
l'église du
monastère de Jumiége. Ces deux églises furent dédiées sous
l'invocation de la Mère de Dieu, l'une en 1063, et l'autre en 1067.
Il mourut le 9 août
de la même année 1067, après avoir pratiqué toutes les vertus qui font
les saints évêques. Il fut enterré dans sa cathédrale. Les
calvinistes ont détruit son tombeau en 1572. |