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Quelques rencontres particulières

3-1-La rencontre avec Nicodème (tome 4 – Chapitre 5) 

Nicodème est certain que Dieu est avec Jésus, mais il ne sait pas qu'Il est Dieu Lui-même. C'est un timide qui vient à Jésus durant la nuit. Jésus le connaît et l'avertit qu'il doit naître de nouveau pour entrer dans le royaume de Dieu. Nicodème ne comprend pas et demande: "Comment cela peut-il se faire?" Jésus explique alors longuement et révèle sa vraie nature  "de Fils de l'homme qui est au ciel." Et Marie-Aimée écoute les précisions de Jésus: "afin que nul ne croie que le Verbe de Dieu, en s'incarnant, a quitté le sein de son Père, ou bien qu'en devenant homme il a cessé d'être Dieu, mais que le ciel s'est abaissé sur la terre et que la divinité s'est conjointe à l'humanité en son adorable personne... car Dieu a tellement aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique... afin que celui qui croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle..." 

Étonnant! À un pharisien de bonne volonté mais plein de respect humain, Jésus révèle sa vraie nature. Nicodème aurat-il compris qui était Jésus? Marie-Aimée pense que sa foi se fortifiera peu à peu. Par contre, il semble que, par moments, rapportant la rencontre entre Jésus et Nicodème, elle s'adresse directement  à ceux qui, à son époque, mettaient en doute la divinité de Jésus. Elle précise, citant les paroles mêmes de Jésus: "Qui croit au Fils de Dieu n'est pas jugé, mais qui ne croit point est déjà jugé, car il ne croit pas au Fils unique de Dieu... Crime énorme et tout à fait inexcusable, le Fils unique de Dieu étant la vérité même!" 

Cette page de l'Évangile est sublime, car tout le mystère de la sainte Trinité y est révélé. Nicodème ne comprit pas toutes les paroles de Jésus, mais "il se déclarera pour Lui au moment où presque tous seront contre Lui... Quel encouragement pour les âmes timides qui marchent à petites journées dans les voies de la sainteté!"  

3-2-Un témoignage de Jean-Baptiste, sur Jésus (tome 4 – Ch. 6) 

Après sa rencontre avec Nicodème, Jésus commence à parcourir la Judée. Déjà tout le monde va vers Jésus et les disciples de Jean-Baptiste s'émeuvent. Mais Jean Baptiste est heureux et insiste sur ce qu'il a déjà dit plusieurs fois: "Lui, il n'est pas le Christ; lui, Jean, a seulement été envoyé devant Lui pour lui préparer la voie." Lui, il n'est que l'ami de l'Époux, et il est plein de joie. Mais la haine des pharisiens s'accroît, à cause de la bonté et de la puissance de Jésus; alors Jésus quitta la Judée pour aller en Galilée, afin d'apaiser les esprits. Maintenant "Jésus va croître, et Jean va diminuer... Car Jésus est plus grand que lui..." Et Jean n'est venu que pour lui préparer les voies. 

Marie-Aimée peut donner son petit conseil aux âmes qui cherchent Dieu. En cas de conflit, "ces âmes imitent leur divin modèle et se retirent en un autre pays, c'est-à-dire qu'elles dirigent leur zèle sur un autre objet que leur indique l'esprit d'amour."  

3-3-La Samaritaine (tome 4 – Chapitre 7) 

Jésus passe par la ville de Sichar et s'assoit sur la fontaine de Jacob. Il est fatigué, mais surtout Il attend la venue de quelqu'un. Une femme, une pécheresse, arrive, et Jésus lui demande à boire. Nous connaissons la suite: la femme s'étonne et entame une conversation. Jésus lui dit: "Si vous saviez le don de Dieu, et qui est celui qui vous demande à boire, c'est vous qui lui auriez demandé, et il vous aurait donné de l'eau vive." Voilà, nous y  sommes. La femme devient attentive et Jésus peut lui parler "de la fontaine d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle." La Samaritaine ne comprend pas mais pense que Jésus est un prophète,  puisqu'Il lui a dit "tout ce qu'elle a fait." 

Curieusement, c'est à cette pécheresse que Jésus révèle qu'Il est le Messie, le Christ, l'Envoyé de Dieu. Les disciples reviennent, voient la femme, et s'étonnent: Jésus parle avec une femme!!! La Samaritaine se retire. Mais "elle a bu à la source de la grâce, elle est enivrée de reconnaissance et d'amour pour le Christ," et déjà elle se comporte en apôtre: "Venez voir celui qui est peut-être le Messie." 

Jésus profite de l'absence de la femme pour dévoiler à ses disciples qui lui proposent la nourriture qu'ils viennent d'acheter, que "sa nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui l'a envoyé et d'accomplir son œuvre." Jésus poursuit un enseignement tout nouveau pour ses apôtres; conduits par la femme, les samaritains arrivent. Ils virent Jésus, ils parlèrent avec lui, et en grand nombre, ils crurent en Lui. 

Marie-Aimée poursuit sa méditation; elle écrit: "La conversion de la Samaritaine est la première conversion éclatante que fit le Christ... c'est une femme qu'il convertit la première, parce que c'est elle qui, la première, a péché... Le Christ prouve qu'Il n'est point une personne différente de la personne adorable du Fils de Dieu, mais bien le Verbe de Dieu, venu en ce monde, agissant de la même manière que son Père, procédant avec le même ordre, la même sagesse, la même bonté..." Marie-Aimée peut dire aux âmes consacrées: "notre œuvre unique... c'est le zèle des âmes, l'amour des âmes, le désir de les gagner à Dieu... ce sont là nos affaires..." 

3-4-Jésus et sa famille (tome 4 – Chapitre 26) 

Après une journée épuisante, Jésus avait passé la nuit en prière. Nos petits esprits humains ont du mal à comprendre et Marie-Aimée s'exclame: "Un Dieu en prière, le Verbe adorant son Père, l'état de l'âme très sainte de Jésus en oraison... on ne peut y penser sans se perdre en admiration..." Maintenant Jésus redescend de la montagne pour retrouver la foule qui l'attend. Il guérit les malades, soulage les douleurs, chasse les démons, instruit et guérit de nombreuses âmes. C'est le soir: "il s'en va à une maison pour y prendre un peu de nourriture." Marie-Aimée admire la simplicité de Jésus "qui attirait et gagnait les cœurs. Jésus vit sans cesse pour Dieu... Oh! qu'heureuses sont les âmes qui s'appliquent à ce regard incessant de Jésus vers Dieu son Père, qui comprennent son 'fiat' à toutes les volontés de Dieu, à tous les bons plaisirs de son divin Père!" 

Mais les parents de Jésus sont là, pour se saisir de lui, car ils disaient:

— Il a perdu l'esprit.

Ces personnes qui pensent ainsi sont-elles jalouses de Jésus? Ou bien s'inquiètent-elles du fait qu'il n'a pas pu prendre son repas, ce jour-là? Certes, il ne s'agit pas de Marie, sa Mère, mais de quelques-uns de ses cousins (ses frères)  qui ne comprenaient pas ses actions. Ils vinrent pour se saisir de Lui; mais qu'auraient-ils fait de sa personne? Interdits par la dignité et la puissance de Jésus, peut-être crurent-ils en Lui. Mais, se demande Marie-Aimée, "pourquoi le nuage épais de l'ignorance de l'homme et de sa malice, cache-t-il la suprême sagesse de Jésus?... Il appelle bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien! Ils disent que vous, la sagesse incréée, vous avez perdu l'esprit! Injure adressée dans un délire infernal, à l'âme du Rédempteur, à l'âme la plus noble qui puisse exister sur la terre..." Marie-Aimée pense-t-elle à ceux qui refusent la divinité de Jésus? 

3-5-Jésus et Madeleine chez Simon le Pharisien (tome 4 – ch. 29) 

Jésus avait accepté l'invitation d'un pharisien. Une pécheresse publique arrive: elle veut réparer publiquement les scandales qu'elle a causés. Quel effet cela dut-il produire sur l'esprit des convives qui la reconnaissent? Elle va droit vers Jésus, se prosterne à ses pieds et pleure. Tous la regardent, sauf Jésus, tous se taisent tandis que Jésus la laisse agir. Il chasse du cœur de la femme sept démons, et la purifie de tous ses péchés et en fait un modèle de pureté, "une sainte entre les saintes". Le pharisien pense en lui-même que si Jésus était prophète, il saurait qui est cette femme. Jésus s'adresse alors à ce pharisien et lui propose la parabole des deux créanciers. La réponse de Simon à la question de Jésus étant correcte, ce dernier indique alors que, en entrant chez lui personne ne lui a lavé les pieds, et personne ne lui a donné de baiser, tandis que cette femme lave ses pieds de ses larmes, les couvre de baisers et les arrose de parfum. Dès lors, "beaucoup de péchés lui sont remis parce qu'elle a beaucoup aimé". 

Marie-Aimée de Jésus fait alors une longue digression sur la componction, tandis que Jésus prononce une curieuse béatitude: "Bienheureux ceux qui pleurent: ils seront consolés." Et, s'adressant à la femme, Il ajoute: "Vos péchés vous sont remis. Allez en paix". Jésus, Fils de Dieu a le pouvoir de remettre les péchés. Cela, Madeleine l'avait compris, car sa foi était grande. Selon Marie-Aimée, Madeleine "attendra avec Marie l'Esprit Consolateur. Son souffle divin la conduira dans un affreux désert, et, pendant trente ans, Madeleine attendra son Bien-Aimé dans les pleurs, dans les veilles, dans les jeûnes et dans l'amour." Et Marie-Aimée, après s'être adressée aux âmes consacrées, précise, à la fin du chapitre: "L'amour fait des merveilles avec des riens; un seul soupir d'une âme qui aime ardemment, obtient davantage que toutes les macérations de l'âme dont l'amour est faible."