Maria Theresia Scherer
Religieuse, Fondatrice, Bienheureuse
1825-1888

16

JUIN

Catherine Scherer naît en 1825 dans une famille de paysans aisés, à Meggen dans le canton de Lucerne (Suisse). Elle rencontre de bonne heure des épreuves : son père meurt et une famille parente l'accueille, elle préfère renoncer aux études qu'elle aime, plutôt que de tolérer un professeur indélicat. En 1845 elle entre chez les Sœurs enseignantes de la Sainte Croix de Menzigen et reçoit le nom de Marie-Thérèse. Cette Congrégation a été fondée l'année précédente par le Père Théodose Florentini o.f.m.. Ce capucin au grand cœur s'émeut de l'état lamentable des hôpitaux où sont soignés les pauvres. C'est ainsi qu'en 1855, il crée à Ingenbohl, une branche soignante de son Institut, les Sœurs de la charité, dont la supérieure est la Mère Marie-Thérèse. Mais la Mère Bernarda, supérieure des Sœurs enseignantes de Menzingen récuse l'autorité du Père, ne voulant pas que les deux branches fassent partie de la même Congrégation. L'année suivante c'est donc la scission entre les “Sœurs enseignantes” et les “Sœurs de la charité pour les écoles et les soins aux pauvres et aux malades”, ces dernières voulant rester attachées au Père Florentini.

Le nouvel Institut est confié à Mère Marie-Thérèse. Mais la Mère Bernarda exige aussi la séparation des fonctions, les Sœurs d'Ingenbohl ne devant plus s'occuper d'enseignement, mais seulement des malades et des pauvres. La Mère Marie-Thérèse doit donc renoncer à l'éducation des enfants, son œuvre de prédilection des premières années. En 1857 elle est nommée supérieure générale des “Sœurs de Charité de la Sainte Croix”. Le Père Florentini, toujours dévoré de zèle, est touché par la promiscuité des jeunes filles à l'usine et le chômage.

En 1860 une fabrique de draps employant plusieurs centaines d'ouvrières ayant fermé à Oberlentensdorf en Bohême, il décide de la rouvrir avec l'aide des Sœurs. Avec bon sens, la Mère Marie-Thérèse juge que ce travail ne leur convient pas et que l'entreprise n'est pas viable. Néanmoins elle finit par accepter et c'est une catastrophe financière. Cinq ans plus tard le Père Florentini meurt et pendant plusieurs années l'Institut devra éponger les dettes au prix de grandes privations. Toutefois la Mère ne cesse de vénérer la mémoire du défunt et elle réussit à faire approuver les Constitutions qu'il avait établies avec elle. Jusqu'au bout, malgré ses responsabilités, ses épreuves morales et finalement ses souffrances physiques, elle parcourt la Suisse et l'étranger pour fonder ou visiter ses Maisons.

Son âme franciscaine reste gaie, pauvre et simple. Elle met volontiers la main à la pâte (les pauvres se rappelleront longtemps ses bonnes soupes).

Elle meurt le 16 juin 1888 à Ingenbohl.

Béatifiée le 29 octobre 1995, à Rome, par Jean Paul II.

 

pour toute suggestion ou demande d'informations