S. Marc,
né à Rome, entra dans le clergé de cette ville, y servit Dieu
avec beaucoup de ferveur, et s'y distingua surtout par son zèle et
par sa charité. La persécution avait cessé en Occident, au
commencement de l'année
305 ; mais elle s'y ralluma peu de temps
après, sous Maxence. S. Marc, supérieur aux dangers qui menaçaient
l'Eglise, veillait avec le plus grand soin au salut des fidèles; il
employa les intervalles de liberté que laissaient les Païens, pour
fortifier les disciples de Jésus-Christ. Il savait que le démon
n'accorde jamais de trêve, et qu'en général ses pièges sont
principalement à craindre dans les temps de calme. On le donna pour
successeur au saint pape Sylvestre, sous le pontificat duquel il
avait rendu de grands services à l'Eglise; et la cérémonie de son
installation se fit le 18 janvier 336. Il n'occupa la chaire de S.
Pierre que huit mois et vingt jours, étant mort le sept octobre
suivant. Selon le Pontifical publié car Anastase, il bâtit deux
églises, l'une sur la voie d'Ardée, l'autre dans l'enceinte de la
ville, près du Capitole. On l'enterra sur la voie d'Ardée, dans le
cimetière de Balbine, ainsi appelé d'une sainte martyre dont les
reliques y reposaient. Ce cimetière, dit anciennement de
Prétextai, sans doute à cause de quelque personnage illustre de
ce nom, était peu éloigné de celui de Calixte, situé sur la voie
Appienne. S. Marc l'avait embelli, par respect pour les martyrs qui
y étaient enterrés ; et il ne savait pas qu'il porterait un jour son
nom. Le pape Damase, dans son épitaphe, loue son désintéressement
extraordinaire, son parfait mépris pour toutes les choses de la
terre, son amour singulier pour la prière, qui attirait des
bénédictions abondantes sur le peuple.
Le nom de S. Marc
se trouve dans le calendrier de Libère, qui i ut dressé peu de temps
après sa mort, ainsi que dans tous les Martyrologes de l'église
d'Occident. Il y avait à Rome une église de son nom dès le cinquième
siècle; le pape Grégoire VII y fit transférer ses reliques. On lit
dans les Pontificaux, qu'elle fut réparée par Adrien I, Grégoire IV,
et Paul II. Ce dernier pape bâtit auprès un palais, où ses
successeurs jusqu'à Sixte V firent
leur résidence, préférant cette habitation à celle du Mont-Quirinal
ou de Monte-Cavallo.
Ce fut par la
pratique constante de la vigilance, de la mortification et de la
prière, que les saints triomphèrent de leurs ennemis spirituels.
Jamais ils ne quittaient les armes. Mais de tous ses ennemis, il n'y
en a point qu'un Chrétien doive plus redouter que lui-même, parce
qu'il se porte partout, et qu'il ne peut se fuir. Qu'il ne cesse
donc jamais de s'écrier : Qui me préservera du malheur de tomber ?
Ce ne sera pas ma propre force ; mes efforts seront inutiles, ô mon
Dieu ! si vous ne daignez être ma lumière et mon soutien. Quoique
l'Eglise fût en paix dans le temps où elle était gouvernée par S.
Marc, il n'en fut pas moins attentif à veiller sur lui-même, afin de
se prémunir contre la séduction de l'ennemi, qui n'est jamais plus à
craindre que quand il paraît cesser de nous attaquer.
SOURCE : Alban
Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction :
Jean-François Godescard. |