Madeleine, fille de notables et ferventes chrétiens,
naquit
en 1610 dans un village
très proche de la ville de Nagasaki,
au Japon.
Les anciens manuscrits disent,
qu’elle
était une belle jeune femme,
gracieuse et
délicate.
Ses
parents qui appartenaient à la noblesse étaient de fervents
chrétiens, ainsi que le reste de la famille. Elle était encore
très jeune quand ses parents et ses frères furent condamnés à
mort à cause de leur foi en Jésus-Christ.
Ils subirent les tortures les plus horribles, car les
persécuteurs d’alors étaient d’une cruauté inouïe.
Malgré la
disparition de sa famille, elle continua d’être éduquée dans la
voie chrétienne. En 1624 elle connut deux augustiniens
récollets, Francisco de Jésus et Vicente de Santo Antonio.
Attirée par la profonde spiritualité des deux missionnaires, qui
devint ses accompagnateurs spirituels, Madeleine finit par se
consacrer à Dieu et devint tertiaire augustinienne récollette.
Dès lors, ses habits de noblesse furent remplacés par l’habit
religieux et ses seules occupations devinrent la prière, la
lecture de la Bible et l’apostolat.
C’étaient des temps
très difficiles. La persécution haineuse contre les chrétiens
grandissait de jour en jour en fureur et en cruauté. Les Pères
Francisco et Vicente furent aussi martyrisés. Madeleine,
toutefois, ne fut point intimidée. Elle continua ferme,
inspirant courage aux chrétiens, enseignant le catéchisme aux
enfants et faisant l’aumône auprès des commerçants portugais,
pour venir en aide aux malades et aux pauvres.
En 1629, elle
chercha refuge dans les montagnes de Nagasaki, partageant les
souffrances et les angoisses de cette communauté naissante. Elle
les encourageait pour qu’ils restent fermes dans leur foi, et
remettait dans chemin de l’Évangile ceux qui avaient renié
Jésus-Christ sous la torture. Elle apportait réconfort aux
malades et baptisait les enfants.
Devant le grand
abandon de la foi par les chrétiens, terrorisés par les tortures
auxquelles ils étaient soumis, s’ils ne faisaient n’abjuraient
pas, et désirant s’unir à Jésus à jamais, Madeleine décida
d’affronter les persécuteurs. Vêtue de son habit, au mois de
septembre 1634, elle se présenta devant les juges. Elle n’avait
en sa possession que la Bible, afin de prêcher la parole de
Jésus et méditer dans la prison. Les magistrats, étonnés par sa
beauté et sa jeunesse et renseignés sur son rang familial, lui
firent des promesses d’une vie confortable, allant même jusqu’à
lui proposer un mariage avantageux. Madeleine ne céda pas, même
sachant les tortures auxquelles elle s’exposait par son refus.
Dans les premiers
jours d’octobre 1634, elle fut torturée. On la suspendit par les
pieds, la tête plongée dans une fosse. Chaque fois qu’elle
sortait de ce supplice pour entendre une nouvelle fois la
demande d’abjuration, elle restait toujours ferme dans sa
réponse négative et, avec audace, prononçait les noms de Jésus
et Marie ou chantait des cantiques ou des psaumes. Une fois
encore elle était plongée dans les mêmes immondices.
Cela dura treize
jours et demi ! Quand les eaux inondèrent complètement la fosse,
Madeleine périt noyée. Son corps fut brûlé et les cendres jetées
à la mer, pour éviter que les chrétiens puissent les garder
comme des reliques.
Madeleine,
“l’étoile de Nagasaki” fut canonisée par le Pape Jean-Paul II en
1987.
En 1989 elle fut
proclamée patronne de la Fraternité Séculière des Augustiniennes
Récollettes.
Alphonse Rocha
d’après plusieurs sources. |