WOLFGANG DE RATISBONNE
Religieux, Évêque, Saint
934-994

31

OCTOBRE

Wolfgang était issu d'une famille noble, les comtes de Psullingen. Il naquit vers 934, en Bavière, au château de Weltembourg. Son père était comte de Psullingen. Sa mère, Gertrude de Véringan aurait eu une vision lui prédisant que l'enfant qu'elle enfanterait serait "une étoile d'une splendeur admirable". Quand il eut sept ans, Wolfgang fut confié à un ecclésiastique, puis envoyé au très réputé monastère de Reichenau pour y achever ses études. Là, il se noua d'amitié avec Henri de Babenberg le frère de l'évêque de Wurtzbourg où il se rendit plus tard pour suivre les cours de maître Étienne, un savant dans les sciences littéraires.

Les compétences de Wolfgang étaient telles que son maître devint jaloux de lui et le calomnia de telle façon que Wolfgang voulut quitter le monde et se faire moine. Mais Henri de Babenberg, devenu archevêque de Trèves en 956 l'en dissuada et le nomma professeur à l'école épiscopale de Trèves; il le fit également travailler à la réforme de son diocèse malgré les calomnies. À Trèves, Wolfgang rencontra les grands réformateurs de l'époque. Après la mort de l'archevêque Henri, en 964, Wolfgang se fit bénédictin, dans l'abbaye saint-Meinrad d'Einsieden en Suisse, et fut ordonné prêtre par saint Ulrich, ou Udalric, évêque d'Augsbourg, en 968.

Dès lors, désirant toujours mieux remplir ses devoirs apostoliques, Wolfgang demanda à son abbé la permission d'aller annoncer l'Évangile, là où l'idolâtrie régnait encore. Il partit donc avec plusieurs compagnons et parcourut la Bohême et les Pannonies (l'actuelle Hongrie) et convertit 5000 Hongrois. L'empereur Otton II, émerveillé, le proposa comme évêque de Ratisbonne. Et il fut élu unanimement. Wolfgang, malgré ses réticences, dut se soumettre aux ordres de son abbé, à Nöel 972.

Devenu évêque de Ratisbonne, Wolfgang travailla de plus en plus, non seulement à sa propre perfection, mais aussi au salut des âmes qui lui étaient confiées. Et son œuvre fut considérable. Il entreprit d'abord la réforme de son clergé et de nombreuses communautés religieuses, notamment les chanoinesses de son diocèse, qui, fortes de leurs privilèges, avaient oublié leurs obligations religieuses, en particulier, la pauvreté. Outre ses prédications, il fonda un monastère de religieuses qui devait servir d'exemple aux couvents à réformer. Il travailla beaucoup à la réforme du monastère de Saint-Emmeran, abbaye fondée par ses prédécesseurs à Ratisbonne, et il lui envoya le futur saint Romuald, de l'abbaye de saint Maxime de Trêves.

Mgr Wolfgang devint le tuteur du futur empereur saint Henri II, auquel il enseigna les principes indispensables pour gouverner chrétiennement son peuple. N'oublions pas que Mgr Wolfgang parcourait constamment les villes et les villages de son diocèse, afin de les évangéliser correctement. Inspiré par le Saint-Esprit, il parlait avec une si grande conviction, que souvent ses auditeurs pleuraient après ses prêches, et beaucoup se convertissaient. Puissant en paroles, il l'était aussi dans les bonnes œuvres, et à sa table, il y avait toujours quelques malheureux affamés. Pendant une grande famine qui sévit sur une partie de l'Allemagne, il réussit à faire une provision de blé qu'il distribua à ceux qui en avaient besoin.

La vie d'évêque de Mgr Wolfgang avait toujours été une vie de saint religieux, très aimé de ses diocésains. Est-ce parce qu'il avait conservé son habit religieux et les exigences de la vie bénédictine? Pourtant, un jour, vers la fin de sa vie, Mgr Wolfgang disparut de son diocèse… On ignore à peu près tout de son départ de Ratisbonne. Il se serait retiré dans un endroit isolé, dans les Alpes, en Autriche,  dans la région du Salzkammergut. Là, il se serait construit un petit ermitage. Ses diocésains, désolés, le cherchèrent pendant cinq ans. Enfin, des chasseurs le découvrirent et Wolfgang retourna dans son diocèse, à Ratisbonne.

L'empereur, ayant appris le retour de Wolfgang à Ratisbonne, lui demanda de le conseiller dans ce qui concernait les affaires de la religion et la discipline ecclésiastique; il lui demanda également de l'aider pour améliorer le gouvernement de ses États. Mais Wolfgang supportait mal les honneurs qui lui étaient attribués, et bientôt il quitta la cour et retourna s'occuper de plus près du salut de son peuple et du soulagement des misères. Les affaires de son diocèse l'obligèrent à se rendre en Basse-Autriche; mais en chemin,  se dirigeant vers Pupping,  il tomba malade. Il se fit porter dans l'église de Saint-Othmar, et, après avoir reçu les derniers sacrements, il décéda. C'était le dernier jour d'octobre 994. En France régnait alors le roi Hugues Capet.

Le corps de Wolfgang fut placé dans un caveau, au monastère de Saint-Emmeran, où il demeura jusqu'en 1644. Compte tenu des nombreux miracles qui eurent lieu auprès de son tombeau, il fut canonisé par le pape Léon IX le 7 octobre 1052. Très rapidement après sa mort, de nombreuses églises et des villes le choisirent comme saint patron. Il est fêté le 31 octobre.

Parlons maintenant des miracles de saint Wolfgang. Durant sa vie, outre ses dons de prophète et d'évangélisateur, Wolfgang fit beaucoup de miracles: il guérissait les malades en leur imposant les mains, il chassait les démons; il ressuscita même des morts. Après sa mort, c'est sur son tombeau que les miracles se multiplièrent.

Saint Wolfgang est le patron des charpentiers et des personnes paralysées.

Paulette Leblanc

 

 

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