VINCENT-MARIE STRAMBI
religieux passioniste, évêque, saint
(1745-1824)

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JANVIER

Vincent-Marie Strambi naquit le 1er janvier 1745, à Civita-Vecchia, ville italienne de la région du Latium, et très proche de Rome. C'est un port maritime qui dessert, entre autres, la Sardaigne, la Sicile et la Corse.  Le père de Vincent-Marie était pharmacien. Fils unique, Vincent-Marie bénéficia de ses parents très pieux, d'une éducation très soignée à laquelle il répondit parfaitement, tant sur le plan humain qu'au niveau spirituel. Lorsqu'il eut terminé ses humanités, Vincent-Marie exprima le désir de devenir prêtre. Malgré la déception de son père qui aurait préféré le voir se marier, Vincent-Marie put aller à Rome pour y suivre ses études de théologie. Et il devint sous-diacre puis diacre.

Vincent-Marie avait 22 ans. Il allait pouvoir être ordonné. Mais avant son ordination il suivit une retraite spirituelle sous la direction du fondateur des Passionistes, saint Paul de la Croix. Et Vincent-Marie fut bouleversé par la sainteté qui se dégageait du prédicateur, à travers sa piété mystique et son austérité étonnante et pourtant si joyeuse. Aussi, poussé par un grand désir de perfection et dès qu'il fut ordonné prêtre, Vincent-Marie demanda-t-il humblement son admission dans la Congrégation de la Passion de Notre-Seigneur, les Passionistes. C'est ainsi qu'il eut le grand bonheur de connaître en profondeur Paul de la Croix, dont il deviendra d'abord un collaborateur précieux, avant d'en être le biographe.

Bientôt, impressionné par les compétences et les qualités de Vincent-Marie, l'évêque de Montefiascone le nomma recteur du séminaire de Bagnorea. Puis, un an plus tard, Vincent-Marie fut désigné pour prêcher le carême dans l'une des paroisses de la ville. N'oublions pas que, suivant sa vocation de Passioniste, Vincent-Marie Strambi devait prêcher un très grand nombre de missions, toujours très suivies par les fidèles.

Mais toutes les tâches pastorales que Vincent-Marie devait accomplir, ne suffisaient pas; en 1801, alors qu'il était chargé du rectorat du couvent des saints Jean et Paul, sa haute réputation de science et de vertu détermina le pape Pie VII à le nommer évêque de Macerata et de Tolentino. Mais à côté de ces lourdes tâches, le saint prédicateur poursuivait toujours son apostolat d'orateur sacré.

Cependant, n'oublions pas que cette époque était particulièrement critique sur le plan historique. La Révolution française se calmait, mais Bonaparte, bientôt Napoléon 1er, commençait la conquête de l'Europe. Par ailleurs, en Italie les apostasies se multipliaient. Grâce à la puissance de sa parole et au rayonnement de sa sainteté, saint Vincent-Marie sut arracher de nombreuses âmes à l'influence néfaste de l'esprit révolutionnaire et antireligieux qui régnait au sein de la société italienne. Ainsi, avant chaque sermon, Vincent-Marie priait le Christ en croix "car, disait-il, un prédicateur qui est pénétré de la science de la croix est en mesure de faire frémir l'enfer tout entier."

En 1808, Napoléon 1er, qui avait envahi les États pontificaux, imposa au clergé italien un serment de fidélité que le pape Pie VII réprouva. Fidèle à la volonté du Saint Père, Vincent-Marie Strambi refusa de prêter serment. Il fut alors déporté dans la Haute-Italie, pendant cinq ans. Son exil s'acheva en 1814, après la libération du pape Pie VII qui avait été retenu captif à Fontainebleau.

En 1823, Vincent-Marie Strambi, qui allait sur ses 80 ans, fut déchargé de ses fonctions épiscopales; toutefois, à la demande du pape Léon XII qui désirait l'avoir auprès de lui comme conseiller et confesseur, il vint habiter un appartement dans le Palais du Quirinal, tandis que Léon XII vivait au Vatican. Puis Vincent-Marie fut affecté à l'église des Saints Jean-et-Paul, église située sur le Mont Celius, à Rome. Ces saints martyrs du IVe siècle, l'un intendant et l'autre maître d'hôtel de Constance, la fille de l'empereur Constantin furent décapités sur ordre de l'empereur Julien l'Apostat.

Le souverain pontife, Léon XII qui lui demandait conseil tous les jours, tomba gravement malade à la fin de l'année 1823, pendant la période de Noël. Léon XII fit aussitôt appeler "son Père Vincent" afin de recevoir les derniers sacrements. Saint Vincent-Marie Strambi révéla alors au pape, en secret, qu'il ne mourrait pas de cette maladie mais qu'il vivrait encore cinq ans et quatre mois. Et voilà que, pourtant déjà en agonie, le Saint-Père recouvra subitement la santé: la prédiction de Saint Vincent-Marie était juste. Mais, conformément aussi à sa prédiction, quelques jours plus tard, le 1er janvier 1824, Saint Vincent-Marie Strambi expirait frappé d'apoplexie. Je vous rappelle qu'une apoplexie est un arrêt subit et plus ou moins complet de toutes les fonctions cérébrales provoquant la perte de la connaissance, la paralysie totale ou partielle, et souvent la mort.

Saint Vincent-Marie Strambi fut enterré dans l'église des Passionistes de Rome. Il fut béatifié par le pape Pie XI le 26 avril 1925. Pie XII le canonisa le 11 juin 1950.

Maintenant il nous faut ajouter que, même durant ses lourdes missions épiscopales, au milieu des difficultés religieuses de l'époque, Vincent-Marie Strambi observa toujours la règle de sa Congrégation, sans jamais rien omettre de la grande austérité, demandée par Paul de la Croix, le fondateur des Passionistes.

Paulette Leblanc

 

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