Saint Tommaso da Cori naquit en 1655 à Cori, aujourd'hui
commune de la Province de Latina, dans le Latium, en
Italie. Remarquons que la ville de Latina n'a été fondée
que le 30 juin 1932 sous le nom de Littoria.
Orphelin
de mère puis de père à l'âge de 14 ans, Tommaso da Cori,
en plus de son travail de berger, s'occupa de ses deux
jeunes sœurs. Puis, quand ses sœurs furent mariées, il
voulut réaliser son secret dessein:
suivre l'inspiration qu'il
gardait dans son cœur depuis quelques années, appartenir
entièrement à Dieu dans la vie religieuse franciscaine.
Comme il avait connu les Frères Mineurs du
monastère Saint-François de son village natal, Cori,
près de Latina, au sud de Rome, Tommaso demanda à être
reçu dans l'Ordre des
Franciscains. Il fut d'abord envoyé à Orvieto, près de
Pérouse, en Ombrie, dans l'Italie centrale, pour
accomplir son année de noviciat. Puis, il fit ses études
de théologie, et devint prêtre en 1683. Ses supérieurs
ayant reconnu ses compétences, Tommaso fut nommé
directeur adjoint des novices dans le couvent des
Franciscains de la Sainte Trinité d'Orvieto.
Bientôt Tommaso entendit parler des "Retraites",
ou ermitages qui commençaient à fleurir dans l'Ordre; il
désira aller à Civitella, aujourd'hui Bellegra, près de
Subiaco, car le couvent projetait la création d'une
retraite. En 1684, Tommaso frappa à la porte de ce
couvent en disant: "Je suis frère Tommaso da Cori et
je viens ici pour devenir saint". Il fut
chaleureusement accueilli, et c'est là qu'il demeura
jusqu'à sa mort en 1729, avec cependant une interruption
de 6 ans pour aller fonder une autre Retraite au couvent
de Palombara, où il devint frère gardien. Pour ces deux
ermitages il écrivit une Règle qu'il suivit lui-même
rigoureusement; ainsi, malgré son humilité, Tommaso
devenait l'un des grands réformateurs de l'Ordre des
Frères Mineurs. De plus, la profondeur de son union à
Dieu lui permettait toujours de vivre dans une grande
sérénité.
Selon l'idéal franciscain, Frère Tommaso da Cori suivait
parfaitement l'Évangile, dans la pauvreté et le don de
soi à Dieu et au prochain. Tommaso qui était
particulièrement doué pour réconcilier des personnes en
désaccord fut vraiment l'apôtre de Subiaco. Jean-Paul II
dira de lui: “Toute sa vie apparaît ainsi comme un
signe de l'Évangile, un témoignage de l'amour du Père
céleste, révélé dans le Christ et agissant dans l'Esprit
Saint, pour le salut de l'homme.” Son union à Dieu
sera aussi la source de son apostolat infatigable au
service des populations du Latium, en particulier des
plus pauvres. Sa charité attirait aussi ses frères vers
l’idéal exigeant de la vocation franciscaine.
Frère Tommaso décéda le 11 janvier 1729. Il fut béatifié
en 1785 par le pape Pie VI, et canonisé par le pape
Jean-Paul II le 21 novembre 1999.
Voyons maintenant la spiritualité de Tommaso. Les
longues années passées à Saint-François de Bellegra
peuvent se résumer suivant trois points:Tout
d'abord, la prière:
Frère Tommaso da Cori était vraiment un homme devenu
prière.
Sa vie spirituelle était
fondée essentiellement sur l'Eucharistie, tout d'abord
dans la célébration eucharistique, puis dans l'adoration
nocturne qui durait, dans la retraite, jusqu'après
l'office divin célébré à minuit. Comme tous les
mystiques, c'est-à-dire comme tout homme de prière,
Frère Tommaso connut de longues périodes de sécheresse.
Mais cela ne l'empêchait pas de penser constamment au
bien spirituel de ses frères, et de mener une vie active
et apostolique. En effet,
l'apôtre de Subiaco, parcourait inlassablement le
territoire pour proclamer l'Évangile, administrer les
sacrements et, parfois, faire des miracles… signe de la
présence de Dieu.
Après la prière, il y a l'Évangélisation:
Frère Tommaso ne restait pas enfermé dans son ermitage,
oubliant la vocation apostolique des Franciscains.
Il traversait souvent la
région de Subiaco et ses villages pour administrer les
sacrements et prêcher l'Évangile. Il vivait sa vocation
franciscaine dans l'humilité, et les miracles se
multipliaient sur son passage. Sa prédication destinée
aux plus pauvres était claire et simple, mais toujours
convaincante et forte.
Enfin nous devons mentionner sa grande charité.
Frère Tommaso da Cori était toujours, pour tous ceux
qu'il rencontrait, que ce soit des pauvres ou ses frères
en religion, un père très doux.
Lorsque certains de ses frères
se révoltaient face à sa volonté de vivre pleinement
l'idéal franciscain, il savait répondre avec patience et
humilité, même s'il devait se retrouver seul à maîtriser
l'austérité qu'il prescrivait. Mais nous ne devons pas
oublier que toute vraie réforme doit d'abord passer par
soi-même, et cela Frère Tommaso l'avait parfaitement
compris.
Par
ailleurs, nous devons savoir que
la
correspondance de Frère Tommaso da Cori, qui fut
considérable, montre combien il était attentif aux
besoins de ceux qui venaient à lui, pour se convertir et
revenir à Dieu, ou pour solliciter ses conseils. Tommaso
était toujours disponible pour répondre à toutes les
nécessités des plus pauvres, spirituellement ou
matériellement. Il savait être attentif aux plus petites
attentes et aux besoins de ses frères et de ses nombreux
amis.
Tommaso da Cori s'endormit dans le Seigneur le 11
janvier 1729. Il avait 83 ans. Il est le saint patron de
Rome. Sa fête est le 11 janvier.
Paulette Leblanc |