Till de Brageac
Moine, Saint
(+ ca. 700)

7

JANVIER

On ne connaît pas la date de naissance de Saint Till ou Tillon, ou Théau en français. On sait seulement qu'il était le jeune fils d'un des chefs saxons païens, écrasés par le roi Clotaire II. À peine sorti de l'enfance, Théau fut enlevé de la maison paternelle par des brigands qui l'amenèrent aux Pays-Bas, où il fut vendu comme esclave. Mais il eut la chance d'être acheté par Saint Éloi, "le Bon Saint Éloi…" de la chanson, avec plusieurs de ses camarades d'infortune. Ayant remarqué son intelligence, saint Éloi le baptisa et le confia aux moines de son monastère de Solignac, dans le Limousin, pour qu'ils l'éduquent et l'instruisent. Bientôt Théau fit des progrès étonnants dans toutes les connaissances enseignées, tout en se distinguant par ses vertus, sa douceur angélique, son affabilité et son humilité, ce qui lui attira l'affection et l'estime de tous les religieux.

Mais plus tard, Saint Eloi, qui était attaché à la cour du Roi Dagobert en qualité d’orfèvre, fit venir Théau à Paris, afin de lui faire apprendre le métier qu'il exerçait. Tout en travaillant, Théau avait toujours quelque livre de dévotion devant lui, afin d'occuper aussi son âme qui aspirait ardemment à la piété. En effet, il s'imposait les pénitences les plus rudes et passait des nuits entières en prière. Comme son plus grand désir était de posséder un cœur pur pour le Seigneur, il fit une confession générale de ses péchés. C'est alors que saint Éloi l'appela à la cour du roi Dagobert où lui-même travaillait comme orfèvre, afin de lui apprendre le métier.

Nous venons de voir que Théau se montra un excellent apprenti orfèvre, mais qu'il montrait une vive préférence pour les "choses" spirituelles et le service de Dieu. Aussi, quand Éloi fut devenu évêque de Noyon, ordonna-t –il prêtre son protégé; il l'envoya alors à Solignac, l'abbaye de saint Éloi, puis il lui demanda d'évangéliser les Saxons établis aux Pays-Bas et dans la région de Courtrai, ville belge flamande, située actuellement en France au Nord-Est de Lille, tout en s'occupant des moines de Solignac dans le Limousin. Puis, quand Éloi mourut, Théau se retira dans la solitude. Mais  sa sainteté lui ayant attiré de nombreux disciples, il construisit un monastère, à Brageac et porta le nom de Paul. Tout en travaillant, il se livrait à la contemplation et répétait souvent: "Celui qui ne veut pas travailler, ne doit pas manger."

Théau, moine, recommandait avant tout à ses moines d'avoir une foi inébranlable en Dieu et en son Fils unique, et de se livrer constamment à la prière. Théau faisait beaucoup de miracles, et,  même après sa mort plusieurs guérisons miraculeuses furent obtenues, grâce à son intercession. La tradition nous dit que peu de temps avant sa mort, Théau envoya un jeune garçon chez l'évêque de Limoges pour lui demander de venir lui donner les derniers sacrements. L'évêque, qui était alors très malade, guérit instantanément et se rendit auprès de Théau. Après avoir reçu le corps et le sang de notre Seigneur Jésus-Christ, Théau mourut doucement dans le Seigneur au milieu des larmes de ses religieux rassemblés autour de son lit. Ceci se passa le 7 janvier de l'an 700 ou 702. Théau avait environ 94 ans.

Saint Théau avait été un grand ascète, mais quelle était sa spiritualité? Un jour, les frères réunis lui demandèrent des instructions. Théau leur dit que pour connaître tous les commandements de Dieu, les saintes Ecritures suffisaient. Puis il ajouta: "Le mieux c'est que les frères, chacun à tour de rôle, se confortent mutuellement par des paroles d'encouragement». Un autre jour, saint Théau enseigna: "Quand tu entames une action, ne te laisse pas aller au relâchement, persévère, continue ton travail, et agis comme si tu n'en étais toujours qu'au début. C'est qu'en effet, courte est la vie humaine, comparée à l'Eternité."

Les habitants d'Iseghem, près de Courtrai, honoraient Théau comme leur apôtre. En Flandre, en Auvergne, dans le Limousin, plusieurs églises lui furent dédiées sous l'invocation de saint Théau ou saint Tillo. Ses miracles arrivaient quand on l'invoquait près de son tombeau là où se trouvait un tonneau d'huile dont le niveau ne baissait jamais. Aussi, de nombreux pèlerins emportaient de cette huile pour oindre un malade afin qu'il guérisse. Aujourd'hui, saint Théau est encore invoqué contre les fièvres fulgurantes et les fortes toux des enfants.

Voici maintenant un enseignement de saint Théau particulièrement adapté à notre vie moderne: "Dans la vie courante, bien des gens s'investissent dans des choses éphémères, mais la plupart ne reçoivent rien en retour par rapport à ce qu'ils se sont dépensés. Et si nous comparons les éventuels gains avec les promesses de la vie éternelle, on voit à quel point les petits gains terrestres sont vraiment  ridicules. Donc, mes petits enfants, ne vous laissez pas aller à faire tout à contrecœur, et ne vous attachez pas à la vaine gloire… Nous devons donc toujours rechercher ce qui nous mène au ciel: la sagesse, le discernement, la droiture, la vertu, l'amour des veilles, le souci des pauvres, une foi indéfectible en Christ, l'impassibilité de l'âme et l'hospitalité. En poursuivant ces buts ici sur terre, nous nous préparons une demeure dans le ciel, comme nous le promet l'évangile. C'est pourquoi je vous exhorte avec force à ce que tous ensemble nous unissions nos efforts dans cette direction…" Et Théau conclut: "Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre… les régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. Leur grand tapage est en effet emporté en l'air par le vent, où il est sans effet. Toute l'armée ennemie sera anéantie sous nos yeux..." Mes amis, avec saint Théau, demandons au Seigneur le don du discernement des esprits, afin que nous puissions déjouer leurs ruses les anéantir. Là je pense surtout aux médias modernes.

Paulette Leblanc

 

 

pour toute suggestion ou demande d'informations