Teresa Eustochio Verzeri
Religieuse, Fondatrice, Sainte
1801-1852

3

MARS

Ignazia Verzeri plus connue sous son nom religieux Teresa Eustochio Verzeri naquit le 31 juillet 1801, à Bergame, en Lombardie, dans la Plaine du Pô. Elle était l'aînée des sept enfants d'Antonio Verzeri et de la Comtesse Elena Pedrocca-Grumelli. Sa famille appartenait à la noblesse. 

Ses parents étaient profondément chrétiens, et sa mère lui apprit à connaître Dieu, et à L'aimer de tout son cœur. Notons que sur le plan spirituel, la famille Verzeri fut grandement aidée, dans l'éducation de ses enfants,  par le Chanoine Giuseppe Benaglio, vicaire général du diocèse de Bergame. Et la petite Ignazia bé-néficia grandement des conseils de ce chanoine, dire-cteur spirituel de ses parents. 

Ignazia n'alla pas à l'école, mais reçut sa formation scolaire à la maison. Très intelligente, toujours atten-tive, elle apprit rapidement à discerner les valeurs éter-nelles et à demeurer fidèle aux grâces de Dieu. Ne recherchant que Dieu seul, elle découvrit toute jeune les grandes vertus chrétiennes: la pureté d'intention, la droiture et la simplicité, et l'amour de son prochain. Pour bien comprendre toute la sainteté d'Ignazia, il faut savoir que durant la première moitié du 19ème siècle, l'Italie traversait de grandes épreuves: change-ments politiques, révoltes et révolutions, et même des persécutions qui n'épargnèrent pas l'Église. À cela il faut ajouter les effets nocifs du Jansénisme et les conséquences de la crise des valeurs, héritée de la Révo-lution Française, d'où la grande pauvreté du peuple qui avait perdu la foi et qui, éloigné de Dieu, ne savait plus quel sens donner à la vie.  

Ignazia était très consciente de tout ce qui se passait autour d'elle. À cela il faut ajouter de lourdes épreuves intérieures. Ignazia vivait aussi l'angoisse de l'absence de Dieu. Mais la foi d'Ignazia était forte, et jamais elle ne perdra sa confiance en Dieu; toujours elle saura s'abandonner à la Providence et à la Miséricorde de Dieu. Bientôt, au milieu de ses épreuves, elle ira même jusqu'à offrir sa vie à Dieu, dans un acte total d'obéissance, à l'exemple de Jésus qui s'est offert totalement par amour, jusqu'à la Croix. Voulant plaire à Dieu et ne faire que Sa volonté, Ignazia pensant à sa vocation future, s'orienta d'abord vers les Bénédictines de sainte Grata. Mais le Seigneur la désirait ailleurs, et, après trois essais infructueux, elle dut quitter les Bénédictines et fonder à Bergame, avec l'appui du chanoine Giuseppe Benaglio, un nouvel institut: les Filles du Sacré-Cœur de Jésus. Cela se fit le 8 février 1831. Ignazia s'appellera désormais Teresa Eustochio. 

Nous savons qu'Ignazia, devenue Teresa Eustochio, se rendait compte des urgences de son temps. N'ayant pu rester chez les Bénédictines, elle s'était consacrée à l'enseignement. Bientôt, avec l'aide du chanoine Giuseppe Benaglio, elle fonda l'Institut des Filles du Sacré-Cœur, destiné à la fois à l'éducation des jeunes filles pauvres et aux œuvres charitables. Comme c'est, hélas! trop souvent le cas, elle rencontra des oppositions émanant de ceux qui auraient la soutenir, en particulier de la part de son évêque qui lui avait d'abord été favorable.
Teresa Eustochio était toujours disponible dès que la charité l'appelait. Elle savait affronter les dangers d'un pays traversant de grandes épreuves, et elle n'hésitait jamais, ainsi que ses premières compagnes, à exercer de nombreux apostolats. Elle révéla très vite ses dons d'apôtre et de pédagogue. Incontestable maîtresse spirituelle, elle avait compris que l'éducation des jeunes doit respecter la liberté de chacun, mais elle recommandait aux éducatrices de savoir être persuasives dans leurs exigences. Ainsi, elle recommandait vivement de laisser aux jeunes filles la liberté qui les laisse faire volontiers ce qu'elles feraient de mauvaise grâce si on le leur imposait de façon autoritaire. Teresa Eustochio estimait également qu'il est nécessaire, pour convaincre les jeunes, de tenir compte du tempérament, du caractère, des inclinations, et même des désirs profonds de chacune, ainsi que de leur milieu familial.  

Passons maintenant à la spiritualité de Teresa Eustochio. "Sa joie était de se considérer sous la constante protection divine, en se sentant entre les mains du Père céleste, en qui elle apprit à avoir toujours confiance."
Très attirée par le Sacré-Cœur, à ses consœurs elle aimait répéter que l'âme qui veut suivre Jésus, doit l'imiter en tout, spécialement en participant à sa passion rédemptrice, à l'exemple de la Très Sainte Vierge Marie. Elle les exhortait à une vie religieuse faite d'obéissance, d'humilité et de générosité. Elle écrivit à l'une d'elles: "Tu voudrais être toujours avec Dieu sur le Mont Tabor: mais regarde la Très Sainte Vierge; elle n'est pas sur le Mont Tabor, elle est seulement au pied de la croix. Tu dois savoir que la plus grande des grâces que Dieu te fait, c'est celle de souffrir avec lui et pour son amour." 

Et voici ce que l'on peut considérer comme son testament spirituel: "À vous et à votre Institut, Jésus Christ a fait le don précieux de son Cœur, pour que vous appreniez de Lui et de personne d'autre, la sainteté, car c'est Lui la source inépuisable de la vraie sainteté." 

Après une vie toute donnée à Dieu et à son prochain, Teresa mourut à 51 ans, à Brescia, le 3 mars 1852. Elle laissait à son Institut et à l'Église les Constitutions de sa Congrégation, constitutions contenues dans le Livre des Devoirs, et plus de 3500 lettres qui nous font découvrir sa spiritualité basée essentiellement sur le Cœur de Jésus.  

Teresa Eustochio Verzeri a été béatifiée, le 27 octobre 1946, par le pape Pie XII; elle fut canonisée, le 10 juin 2001, par Jean Paul II.

Paulette Leblanc

 

 

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