Thérèse-Adélaïde Manetti, naquit le 2 mars 1846 à San
Martino di Campi Bisenzio, près de Florence, en Italie.
Ses parents, Gaetano Manetti et Rosa Bidagli, simples
éleveurs de volailles, étaient relativement pauvres.
Bettina, le surnom que tout son entourage lui donnait,
perdit son père alors qu'elle n'avait que quelques mois.
Teresa, ou Bettina, eut, très jeune, un grand attrait
pour la prière. Elle se savait aimée par Jésus-Christ,
et ressentait également le désir de répondre à cet
amour. Toujours joyeuse, elle séduisait son entourage
par sa personnalité pleine de tendresse et de
gentillesse.
Bettina
avait, outre son amour pour le Seigneur, une grande
dévotion pour la Vierge Marie; et; peu à peu, durant son
adolescence, elle comprit l'importance de la prière.
Elle participait à l'adoration eucharistique déjà
établie dans sa paroisse, et, avec deux amies, elle
adopta un style de vie quasiment monastique.
Nous sommes en 1865. Bettina, malade et alitée, lisait
la vie de sainte Thérèse d'Avila lorsqu'elle eut une
vision de cette sainte qui lui suggéra de se consacrer à
Dieu. Comme, par ailleurs, elle avait rencontré une
femme agonisante qui lui confia: "Je mourrai
tranquille sachant que tu seras, pour mes trois petites,
leur maman", Bettina décida de se donner tout
entière à Dieu; elle avait 19 ans. Elle réunit autour
d'elle quelques jeunes filles de son âge afin de pouvoir
accomplir une œuvre d’assistance en faveur de l’enfance
pauvre et abandonnée. Son œuvre commençait et allait
rapidement se développer.
En
1873 ou 1874, Bettina et deux de ses amies se retirèrent
dans une petite maison et entrèrent dans le Tiers-Ordre
du Carmel. Puis, en 1874, elle fonda, à Florence, une
nouvelle Congrégation de Carmélites qui aurait une
action apostolique auprès des jeunes filles abandonnées
et des petites orphelines, tout en étant contemplatives:
"les Sœurs Carmélites de Sainte Thérèse". Bettina
prit alors le nom de Thérèse-Marie de la Croix, en
italien, Teresa Maria della Croce.
Sœur Thérèse Marie de la Croix avait un tempérament très
accueillant et très joyeux. Aussi, de nombreuses
personnes se pressaient-elles pour la rencontrer, même
s'il fallait attendre son tour pendant longtemps avant
de pouvoir lui parler, obtenir ses encouragements et ses
lumières sur les problèmes qu'elles rencontraient. Il en
résulta que le succès des Sœurs Carmélites de Saint
Thérèse fut immédiat. Dans toute l'Italie, notamment en
Toscane, les vocations et les œuvres se multiplièrent.
En 1887, un nouveau couvent et une église furent
construits à Campi Bisenzio. L'Institut se répandit,
même à l'étranger, au Liban et en Palestine notamment.
En
1904, cette Congrégation fut approuvée et reconnue de
droit pontifical par le pape Pie X. Bientôt, Sœur
Teresa-Maria de la Croix obtint l’autorisation de
l’Adoration perpétuelle eucharistique dans la maison de
Campi Bisenzio. Mais Sœur Térésa della Croce fut aussi
et souvent, l'objet de critiques et de calomnies.
Physiquement elle fut, dès 1908, atteinte d’un cancer
qui la fit horriblement souffrir. De plus, elle traversa
une dure nuit obscure… mais parfaitement abandonnée
entre les mains de Dieu, et trouvant sa joie dans la
Croix, elle disait toujours: "Pour
Jésus tout est peu!"
Sœur Teresa-Maria della Croce mourut en odeur de
sainteté le 23 avril 1910 à San Martino di Campi
Bisenzio. Le pape Jean-Paul II la béatifia le 19 octobre
1986. Elle est fêtée le 23 avril. Le 7 décembre 1999
"Bettina" fut proclamée sainte patronne de Florence,
après qu'une pétition lancée à cet effet eut recueilli
des milliers de signatures.
Paulette Leblanc |