Santina Cimatti naquit le 6 juin 1861, à Celle di
Faenza, en Italie, dans la province de Ravenne, située
près de la côte Adriatique. Sa famille était très
humble: son père, Giacomo Cimatti, était un ouvrier
agricole et sa mère, Rosa Passi, une tisserande. Après
Santina, cinq garçons naquirent, mais trois moururent en
bas âge. Giacomo, le père de Santina mourut en 1882, et
Santina dut aider sa maman dans l'éducation de ses deux
petits frères vivants, qui devinrent tous les deux
Salésiens. Puis, elle assista sa maman âgée, jusqu'à la
mort de cette
dernière.
Enfin, Santina put entrer comme religieuse, à Rome, chez
les Sœurs Hospitalières de la Miséricorde. Elle avait 28
ans.
Nous
sommes en 1890. Chez les Sœurs Hospitalières de la
Miséricorde, Santina prit le nom de Sœur Maria Raffaella.
Elle prononça ses vœux de religion auxquels s'ajouta le
vœu "d’hospitalité", propre à sa Congrégation. Ses vœux
perpétuels furent prononcés en 1905. Pendant le temps
qu'elle resta à Rome, Sœur Maria Raffaella se dévoua au
service des pauvres malades à l'hôpital San Giovanni di
Roma. Puis, elle fut envoyée à l'hôpital Umberto I de
Frosinone, ville de la province du Latium où se trouve
Rome. À Frosinone, elle dut aussi s'occuper de la
pharmacie, comme assistante. En 1921, Sœur Maria
Raffaella était supérieure à Frosinone. En 1928 Sœur
Maria Raffaella fut envoyée à l'hôpital de San Benedetto
d'Alatri, non loin de Frosinone. Partout elle faisait de
l’hôpital où elle se trouvait un lieu où pouvaient
s’exercer les vertus naturelles et surnaturelles les
plus élevées.
Sœur Maria Raffaella
vivait la présence de Dieu dans ceux qui souffraient.
Elle menait une vie humble et cachée, tout en donnant
tous ses soins avec beaucoup d'amour, aux malades et aux
pauvres dont elle s'occupait. Elle réalisait avec
intelligence et sérénité ses services auprès des
affligés. Quelqu'un a écrit d'elle:
"Quand elle n'était pas
affectée au service des malades, elle allait
s’agenouiller devant le Saint-Sacrement, et elle priait.
Quand ses mains n’étaient pas occupées au service du
prochain, elles égrainaient les grains du Rosaire."
En
1940, âgée de 79 ans, Sœur Maria Raffaella ne pouvait
plus exercer sa charge de supérieure. Cependant elle
resta à Alatri. Là, elle consacrait une grande partie de
son temps à la prière et à l’adoration du
Saint-Sacrement; mais, malgré son grand âge, elle
continuait à se dévouer au service des autres avec une
telle sollicitude qu’on l’appelait l’"Ange des
malades". Notons que c'est surtout au cours de la
bataille de Monte Cassino qui dura de janvier à mai
1944, que Sœur Maria Raffaella qui soignait alors les
blessés de toutes les nationalités, mérita ce surnom d'Ange
des malades.
Une
grave maladie incurable s'étant déclarée en 1943, Sœur
Maria Raffaella mourut à Alatri le 23 juin 1945. Elle
fut béatifiée le 12 mai 1996, par le pape Jean Paul II
qui, au cours de la cérémonie, déclara que pour notre
époque individualiste et trop souvent égoïste, “cette
humble religieuse était un lumineux exemple de féminité
pleinement réalisée dans le don de soi”. Sa fête est
le 23 juin.
Paulette Leblanc |