Robert de Molesme
Fondateur de Cîteaux, Saint
(vers 1029-vers 1110 ou 1111)

17

AVRIL

Robert, dit de Molesme, naquit à Troyes, en Champagne vers l’année 1029. Il était le cadet d'une famille noble et riche, de Champagne. Son Père Théodoric, ou Thierry et sa mère Ermengard, tous les deux nobles, étaient cependant des personnes droites et pieuses. Ils géraient leurs grandes richesses comme des serviteurs de Dieu, et, ayant pitié des pauvres, ils leur faisaient de grandes aumônes.

Vers l'âge de quinze ans, Robert entra au monastère bénédictin de Moûtiers-la-Celle, dans le diocèse de Troyes; il y fit son noviciat, et plus tard, il fut nommé prieur de cette abbaye. Vers 1068, les moines de Saint-Michel-de-Tonnerre, dans le diocèse de Langres, l'appelèrent pour être leur Abbé. Mais rapidement, fatigué par les moines dont la vie était assez dissolue, et, de plus, hostiles à l'application de la règle bénédictine et refusant toute réforme, Robert put quitter cette charge et devenir, en 1073, prieur de l'abbaye de Saint-Ayoul-de-Provins qui dépendait de Moûtier-la-Celle. Au bout de quelques mois, le pape Alexandre II lui ordonna d'aller gouverner les ermites qui s'étaient joints à Aubry, ou Albéric, ermite dans la forêt de Collan, en Bourgogne.

Plusieurs moines rejoignirent Robert qui quitta Collan pour fonder avec eux un monastère à Molesme, à Châtillon-sur-Seine, en Côte d’Or, où la règle bénédictine serait suivie dans toute sa rigueur. La réputation de Molesme ne cessait de croître, et c’est à cause de cette réputation que vers 1082 Bruno de Cologne vint demander conseil à Robert et qu’il reçut de lui l’habit monastique, avant d’aller fonder la Grande Chartreuse. Mais l'abbaye de Molesme attirait beaucoup de donateurs. L'abbaye devint riche et parmi les nouveaux moines, plusieurs relâchèrent leur discipline. Robert essaya de remettre les choses en ordre, mais les moines se rebellèrent contre lui. Aussi, le 21 mai 1098, avec l'autorisation de l'Archevêque de Lyon, quitta-t-il ce monastère, laissant l'autorité à Albéric. Robert se rendit à Citeaux avec 21 moines partis eux aussi de Molesme, pour fonder une nouvelle abbaye et l'Ordre des Cisterciens. En effet, le vicomte de Beaune, Renaud, qui possédait une vallée très pauvre au cœur d'une forêt profonde l'avait donnée à Robert qui y fonda l'Abbaye de Citeaux.

Pourtant, au bout d'environ un an après le départ de Robert, en 1100, les moines de Molesme lui demandèrent de revenir: ils promettaient de se soumettre entièrement à son interprétation de la Règle de saint Benoît. Robert accepta et réussit enfin sa réforme. Que s'était-il donc passé à Molesme depuis le départ de Robert? Les donations s'étaient arrêtées et bientôt les moines de Molesme souffrirent de privations. Alors, ils se repentirent d’avoir offensé l’homme de Dieu, et de l’avoir chassé. Ils s'adressèrent au souverain Pontife, et appuyés par son autorité, rappelèrent Robert à Molesme.

Robert, soumis à l'obéissance dut accepter de retourner à Molesme. Là, il se laissa constamment absorber par le jeûne, la prière, et le souci du salut de ses moines. Rapidement il réussit à réformer leur observance de la règle monastique et sa discipline. Et très vite, l’abbaye de Molesme se remit à croître sous son gouvernement. Pendant ce temps, le monastère de Cîteaux, sous la direction des futurs saints Albéric et Étienne Harding, devenait la pierre angulaire de l'Ordre Cistercien qui connaîtra un essor considérable avec l'arrivée, en 1112, de saint Bernard de Clairvaux.

Revenons à notre saint Robert de Molesme. Malgré la ferveur de ses moines, Robert de Molesme était inquiet parce que la vie présente ne parvenait pas à le satisfaire: il désirait vivement rejoindre le Christ. Dieu entendit son désir et lui révéla le jour de son départ pour le ciel. Robert déjà infirme, commença à ressentir de violentes douleurs. Sachant que sa mort était imminente, il le fit savoir à ses frères. Le 17 avril 1111, âgé de 83 ans, saint Robert s'en allait vers le ciel, laissant une communauté très affligée. Il fut inhumé en grande pompe dans l’église abbatiale, en présence des abbés et des grands du voisinage. De nombreux miracles se produisirent sur son tombeau.

Robert de Molesme fut canonisé par le pape Honorius III en 1220.

Paulette Leblanc

 

 

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