Saint Patrick, de son vrai nom Maewyn Succat, naquit
vers l’an 385 ou 383 ou 387, en Écosse. Il était le fils
du diacre Calpurnius, centurion romain originaire de
Grande Bretagne; sa mère s’appelait Concessa. Maewyn
aurait aussi eu une sœur, Lupait. On ne sait que peu de
choses de l'enfance de Maewyn. Certains documents
disent
que son père Calpurnius, fonctionnaire collecteur
d'impôts et diacre avait une situation aisée. Son
grand-père aurait été prêtre; sa grand-mère était
originaire de Touraine, en Gaule. Plus sûrement, on sait
que, âgé de 16 ans, Maewyn fut enlevé par des pirates
irlandais, et vendu comme esclave à un druide ou à un
chef de clan irlandais de l’actuelle Ulster, en Irlande
du Nord. Son esclavage dura pendant six ans. Devenu
esclave Maewyn, enfermé dans une cage la nuit,
travaillait comme berger le jour. C'est à cette époque
qu'il devint rapidement un chrétien très fervent.
En 409, ou 411, Maewyn réussit à s'échapper après un
rêve au cours duquel Dieu lui demanda de rejoindre le
rivage et de s'embarquer sur un bateau… C'est ainsi
qu'il rejoignit les côtes anglaises après trois jours de
mer et débarqua sur les côtes de Bretagne insulaire et
retrouvait sa famille. Maewyn devint diacre, puis
prêtre. Puis, de nouveau, pendant une nuit, il eut des
visions et entendit "des voix" qui criaient: "Nous
t’implorons saint jeune homme, de venir parmi nous."
Alors Maewyn partit vers les îles de Lérins, près de
Cannes en France, et s’installa au monastère de
Saint-Honorat où il se consacra à des études
théologiques pendant 2 années. Il se rendit ensuite à
Auxerre auprès de Saint Germain et devint évêque sous le
nom de Patrick.
C’est alors que le pape Célestin 1er lui
ordonna de retourner en Irlande, afin d’évangéliser ce
pays. Maewyn, accepta et, vers 432, il retourna en
Irlande. Il désirait surtout faire cesser les croyances
druidiques et inciter le peuple à se convertir au
christianisme. Il rencontra donc le roi Aengus à qui il
expliqua, à l'aide d'un trèfle, le concept de la Sainte
Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. En effet, Patrick
estimait que le trèfle trilobé, était une bonne
illustration de la religion chrétienne. Le roi Aengus
fut convaicu et se convertit. Le peuple suivit et c'est
alors que l’Irlande décida de faire du trèfle son
symbole national, symbole qui perdure encore à ce jour.
Notons que le pape Célestin 1er avait envoyé
en Irlande, l'année précédente, l'évêque Palladius dont
on ne sait que très peu de choses. Dès son arrivée en
Irlande, Patrick commença à prêcher à l'assemblée
générale des rois et des États de toute l'Irlande,
assemblée qui se tenait chaque année à Tara, ville
située à 40 km environ au nord de Dublin la capitale
actuelle de l'Irlande du Sud, et siège des druides et du
chef de la religion du pays. Plusieurs princes se
convertirent, dont le père de Saint Benen, successeur de
Patrick au siège épiscopal d'Armagh. Ce siège d'Armagh
avait été fondé en 445 par Patrick et où il participa à
plusieurs conciles et fit établir les canons et la
discipline de l'Église d'Irlande qu'il avait fondée.
Patrick parcourut toute l'Irlande et fonda trois
monastères: Armagh, Damnach-Padraig et Sabhal-Padraig.
Ces monastères couvrirent toute l'Irlande de centaines
de prieurés qui ouvrirent des écoles. De plus, les
moines recueillirent la riche tradition littéraire orale
de l'Irlande païenne, avec son histoire, sa mythologie,
sa législation et sa musique.
Après de longues années d’évangélisation, Patrick se
retira à Downpatrick, et mourut le 17 mars 461.
Les
Irlandais célèbrent chaque année leur fête nationale le
jour de la fête de leur saint Patron national. Saint
Patrick fut enterré près de Sainte Brigitte et de sainte
Columcille. À la mort de Saint Patrick, l’Irlande était
chrétienne sans avoir compté aucun martyr. Saint Patrick
est aussi le patron des ingénieurs.
Saint Patrick laissa deux œuvres écrites en latin: la
première intitulée Confession et la deuxième, la
Lettre à Coroticus. On possède aussi les actes
complets du premier concile qu'il a tenu comme évêque
d'Irlande afin d'établir une bonne discipline dans
l'Église nationale dont il était le fondateur.
Patrice reconnaît
humblement, dans ses écrits, avoir baptisé des milliers
d’hommes, mais il en rapporte la gloire à Dieu seul.
Rien ne le faisait céder, ni les violences, ni les
menaces, ni la captivité. Il échappa plusieurs fois
miraculeusement à la mort. Saint Patrick était un saint
évêque, homme de prière et de piété. Un de ses
biographes rapporte:
“Il chantait chaque jour
tous les psaumes, les hymnes, l’Apocalypse de saint
Jean, les cantiques de l’Écriture, même pendant ses
voyages. Quand il rencontrait une croix sur sa route, il
descendait de son char et se prosternait devant elle.”
Paulette Leblanc |