En
ce qui concerne sainte Olive, Olivia en italien, il est
très difficile de faire la distinction entre ce qui
concerne la légende du réel. Ce qui semble réel, c'est
qu'Olive serait issue d'une famille noble de Palerme, en
Sicile. Ensuite, deux traditions s'installent…
Dans
la première tradition, Olive, sicilienne de Palerme, et
chrétienne fervente, serait allée réconforter des
chrétiens effrayés par les persécutions lancées par le
roi Vandale Genséric, qui aurait régné de 427 à 477.
Nous sommes donc au Ve
siècle. Mais elle aurait été exilée à Carthage (Tunis
actuelle) à cause de son prosélytisme. Elle n'avait que
treize ans.
L'autre tradition, plus plausible, raconte qu'Olive,
petite chrétienne très jolie, aurait vécu au IXe
siècle, lors de la domination musulmane. Elle aurait
été prise par des pirates alors qu'elle n'avait que
treize ans, et emmenée à Tunis. Les Maures voulaient la
faire périr, mais, ils ne la tuèrent pas car ils avaient
appris qu'elle était de sang royal. Arrivée à Tunis, par
ordre du gouverneur, Olive fut condamnée à vivre parmi
les mendiants, souffrant de la faim, de la soif et du
froid. Heureusement deux mendiants aidèrent Olive qui
les baptisa après les avoir évangélisés. Et ces deux
nouveaux chrétiens commencèrent à prêcher et à faire
connaître publiquement leur foi. Mais ils furent arrêtés
et atrocement torturés.
Mais
il fallait se débarrasser d'Olive sans la tuer. On la
conduisit donc dans une forêt pleine de bêtes féroces,
dans l'espoir que celles-ci la dévoreraient. Mais les
bêtes sauvages devinrent les amies d'Olive et lui
procurèrent ce dont elle avait besoin. Dans sa solitude
Olive aurait même guéri un aveugle et un boiteux. Cette
féconde solitude aurait duré sept années. Par ailleurs,
les chasseurs qu'Olive rencontrait abandonnaient l'islam
et devenaient chrétiens. Le gouverneur de Tunis voulut
la mettre à mort. On l'enferma donc pendant de longues
semaines dans un cachot sans nourriture; mais elle en
sortit vivante et en parfaite santé. Des supplices plus
violents commencèrent: écartèlement, estrapade, supplice
consistant à hisser le patient sur une potence et à le
laisser retomber plusieurs fois près du sol.
On
tenta de brûler vive Olive, mais les flammes refusaient
de la toucher. On la mit dans une marmite d'huile
bouillante. Car Dieu la sauvait toujours miraculeusement
ce qui provoquait la conversion de ses bourreaux.
Excédé, le gouverneur lui fit trancher la tête. On
aurait alors vu son âme monter au ciel sous la forme
d'une blanche colombe.
De
tous ces faits, lesquels sont authentiques? Nous ne le
saurons probablement jamais. Par contre, à Palerme et
dans toute la Sicile, le culte de “sainte Olive” s’est
beaucoup répandu, avec force cérémonies et
manifestations locales. À Palerme, quand les Religieux
de l’Ordre des Minimes construisirent leur couvent,
beaucoup de “signes” furent observés, dont des
apparitions fréquentes d’une jeune fille merveilleuse
qui les aidait, les protégeait, puis disparaissait.
À
cause de ces nombreuses incertitudes, le Martyrologe
Romain n’a pas retenu le nom de sainte Olive, qui reste
fêtée le 10 juin en Sicile, dont elle est une des
Patronnes célestes. En 1890, le cardinal Lavigerie donna
comme titulaires à la cathédrale de Tunis, saint Vincent
de Paul et sainte Olive, tous les deux ayant vécu à
Tunis. Sainte Olive est la patronne d'un des quatre
quartiers de Palerme, les trois autres étant confiés à
Agathe, Christine de Tyr et Nymphe, une martyre du Ve
siècle.
À
cause des nombreuses incertitudes concernant la vie et
la mort d'Olive, le Martyrologe Romain n’a pas retenu le
nom de sainte Olive, qui reste cependant fêtée le 10
juin en Sicile, dont elle est une des Patronnes
célestes.
Paulette Leblanc |