Giovanni Battista Clemente Saggio, en religion Nicolas
de Longobardi, naquit le 6 janvier 1649 ou 1650 à
Longobardi, commune du Royaume de Naples, en Calabre. Il
était le fils de Fulvio Saggion et d'Aurelia Pizzini.
Son père fermier et sa mère fileuse, étaient de pauvres
journaliers très chrétiens. Aîné de cinq enfants,
Giovanni ne put recevoir qu'une éducation très limitée
dans les sciences humaines, mais ses parents
s'appliquaient à inspirer à leurs enfants, donc à leur
aîné, les vifs sentiments de foi et de piété dont ils
étaient eux-mêmes animés. Giovanni apprit à lire et à
écrire chez les frères Minimes, des franciscains chez
qui il découvrit sa future vocation religieuse. Le 3 mai
1668, il devint tertiaire chez les Frères Minimes.
Bien
qu'appartenant à un milieu pauvre, Giovanni bénéficiait
d'un extérieur très distingué auquel s'ajoutait son
caractère heureux qui le rendait aimable à tout le
monde. Pourtant, son attrait pour la prière se manifesta
dès son jeune âge, et dès qu'il le put, il assista tous
les jours à la messe. Dès qu'il fut en âge de
travailler, ses parents l'employèrent comme laboureur et
jardinier. Très actif, il se levait le matin avant toute
sa famille, pour être le premier à l'ouvrage et le
dernier à le quitter. Mais intérieurement, il était
toujours uni à Dieu.
Devenu tertiaire chez les Minimes, Giovanni continua son
travail de paysan pour aider ses parents. Très gai et
très serviable, il s'attirait la sympathie de ses amis
paysans. Cependant, quand il eut 20 ans, il voulut se
faire religieux et entrer chez les Minimes. Sa famille
d'abord réticente car son départ allait créer des
problèmes dans la famille, accepta finalement. Et
Giovanni entra au noviciat. Quand il fit sa profession
religieuse, il prit le nom de Nicolas, suivi du nom de
son village de naissance, Longobardi. Nicolas de
Longobardi fut d'abord assigné aux tâches matérielles de
son couvent de Longobardi: cuisine, infirmerie, potager.
Puis il fut envoyé au couvent de San Marco Argentano, à
celui de Montaldo Uffugo, au couvent de Cosenza et enfin
à celui de Spezzano della Sila. Partout où il passait,
Giovanni, Frère Nicolas de Longobardi se faisait
remarquer comme catéchiste.
En
1677, il fut appelé au couvent Saint François de Paule,
à Rome, par le provincial qui le choisit comme
secrétaire lors de la visite canonique.
En
mai 1679, il fut nommé portier de ce couvent où sa
réputation de catéchiste s'accrut, notamment auprès des
familles des environs et chez ses frères de l'Ordre. En
1683, au cours d'un pèlerinage à Notre-Dame de Lorette,
il demanda l'intercession de la Vierge Marie pour la
libération de Vienne assiégée pour la 2e fois
par les Turcs. Vienne fut libérée grâce à l'intervention
des troupes polonaises de Jean III Sobieski. Dès lors,
Fra Nicolas décida d'orienter encore plus sa vie vers
les conseils évangéliques. Il fit aussi des expériences
mystiques orientées vers la contemplation du mystère de
la Très Sainte Trinité.
En
1694, Fra Nicolas dut retourner à Longobardi pour aider
à restaurer le couvent, s'attirant ainsi l'estime de la
famille des princes Colonna qui protégeait le couvent.
De retour au couvent Saint François de Paule à Rome, il
en devint le sacristain. Cependant, le Frère Nicolas
s'occupait aussi des indigents; il visitait
régulièrement les sept basiliques de Rome et
catéchisait. Et ses expériences mystiques se
poursuivaient, dont celle de la transverbération, et
celle où il reçut un anneau mystique ou alliance, comme
sainte Thérèse d'Avila, ou Catherine de Sienne.
L'année 1709 fut, pour l'Europe, une année de grandes
famines à cause d'un hiver exceptionnellement froid.
Frère Nicolas s'offrit alors en victime car Rome était
menacée de saccages. Il participa à des veillées de
prières et d'adoration. Mais il dut bientôt s'aliter à
cause d'une inflammation pulmonaire. Et sa chambre
devint un véritable lieu de pèlerinage de la part de
gens de toutes les conditions, des pauvres, des riches,
des nobles et des humbles, des confrères et même des
prélats. Il reçut le Sacrement des malades le 2 février
1709 et mourut le lendemain en s'exclamant: "Paradis,
Paradis!" Il avait cinquante-neuf ans.
Frère Nicolas de Longobardi fut béatifié par le pape Pie
VI le 17 septembre 1789, et canonisé par le pape
François, le 23 novembre 2014. Sa fête est, selon les
lieux, le 2 ou le 12 février.
Paulette Leblanc |