Mechtilde de Hackeborn
Mystique, Sainte
1241-1298

19

NOVEMBRE

Remarque préalable

Sainte Mechtilde est une moniale allemande du XIII ème siècle, époque que l'on a appelée l'âge d'or de la mystique médiévale (1250-1350). Il est impos-sible de parler de sainte Mechtilde, sans citer sainte Gertrude. En effet, Mech-tilde de Hackeborn et Gertrude d’Helfta furent si proches l’une de l’autre au monastère d’Helfta, qu'on ne peut les séparer. Tout les unissait: la vie com-mune, leur amitié spirituelle, leur amour de Jésus, et surtout leurs révélations mystiques. Mechtilde de Hackeborn bénéficia de grâces très spéciales. Elle fut contrainte par ses supérieurs de les partager à quelques religieuses, ses confidentes, dont Gertrude d'Helfta, qui les notèrent soigneusement pour, ensuite, rédiger un livre: Le Livre de la Grâce spéciale. La fin du Livre de la Grâce spéciale, à partir du chapitre XXII de la cinquième partie, a été écrit après la mort de sainte Mechtilde par sainte Gertrude d’Helfta, qui insiste beaucoup sur la véracité de ce Livre, écrit à la demande expresse du Seigneur, pour le bien et le salut de ceux qui le liront.

La vie de sainte Mechtilde

Mechtilde de Hackeborn naquit en 1241. À peine âgée de sept ans elle accompagnait sa mère dans une visite au monastère de Rodarsdorf, près d’Halberstadt, où se trouvait une de ses sœurs aînées, Gertrude de Hackeborn, de neuf ans plus âgée qu’elle. L’enfant demanda et obtint de rester avec les moniales.  

Dix ans plus tard, en 1258, Mechtilde suivit sa sœur, devenue Abbesse en 1251, à Helfta, en Saxe, dans un domaine familial. 

Le préambule historique du Livre de la Grâce spéciale nous apprend "que Dieu commença, dès sa tendre enfance, à traiter familièrement avec Mechtilde et à lui révéler beaucoup de ses mystères cachés... Cependant le très doux Seigneur la tenait aussi sous les coups d’une épreuve continuelle: elle souffrait presque toujours de la tête, ou des douleurs de la pierre, ou d’une inflammation du foie." 

Mechtilde fut élevée avec soin par sa sœur, l’Abbesse. On croit savoir qu’elle devint une aide précieuse pour Gertrude, sa sœur Abbesse, qui lui confia les écoles de chant et l’alumnat. Mechtilde devait instruire "dans les sciences divines et humaines les petites filles élevées parmi les moniales. C’est à cette maîtresse prudente et sage que Dieu confia, en 1261, une fillette de cinq ans qui devait devenir sainte Gertrude la grande." Mechtilde avait alors vingt ans, et elle était la Dame chantre de son monastère.

Nous savons que sainte Mechtilde bénéficia de grâces très spéciales: ainsi elle pouvait lire dans les cœurs. Des personnes lui confiaient leurs recommandations à porter auprès de Dieu, et, ensuite, Mechtilde révélait à toutes ces personnes les désirs de leurs cœurs. Et plus d’une rendit, avec joie, des actions de grâces au Seigneur. (Livre de la Grâce spéciale, deuxième partie, Ch. XXVI, 23) Cependant l’humilité de Mechtilde et aussi le mystère dont le Seigneur aimait voiler ses dons, firent que le secret des communications du ciel fut caché jusqu’à la cinquantième année de notre sainte Mechtilde. 

En 1291 Mechtilde fut si malade qu’elle ne put assister à la mort de l’Abbesse Gertrude, sa sœur. Sa solitude fut grande et Dieu permit alors qu’elle manifestât ce que le Seigneur opérait en elle. Deux moniales reçurent ses confidences et les mirent par écrit à l’insu de Mechtilde. L’une de ces deux moniales était sainte Gertrude. Mechtilde ne se remit jamais de cette maladie et demeura dans un grand état de faiblesse. Deux ans avant sa mort les douleurs redoublèrent. Le Livre de la Grâce spéciale, (deuxième partie, chapitre XXVI, 23) raconte: “l’avant dernier dimanche après la Pentecôte 1298, la malade comprenant que Dieu allait l’appeler à lui, commença à se préparer au moyen des exercices composés à cette intention par sainte Gertrude.” C’est pendant cette maladie que mourut sa sœur l’Abbesse, Gertrude de Hackeborn, mais Mechtilde eut la consolation de voir sa sœur au ciel: “L’esprit de Mechtilde fut ravi dans le ciel où elle vit le Seigneur assis à l’orient, et sa sœur, d’heureuse mémoire, la dame Abbesse, entourée de tous les membres de la congrégation tant morts que vivants."  

Mais bientôt Mechtilde allait rejoindre son Seigneur bien-aimé. Celle qui deviendra sainte Gertrude d'Helfta assistait Mechtilde mourante. Nous sommes le 19 novembre 1298. Gertrude fut l’heureux témoin des faveurs prodiguées par le Seigneur à son épouse bien-aimée. "Elle vit s’accomplir à l’heure suprême, l’engagement contracté autrefois par Mechtilde avec le Seigneur, lorsque celui-ci lui donna son Cœur en gage. Maintenant, l’Époux divin lui redemanda son Cœur, et Mechtilde le lui ayant fidèlement rendu, fut aussitôt appelée à entrer dans les joies de son Seigneur pour y goûter les délices de l’éternité." C'était le jour de la fête de sainte Élisabeth de Thuringe.  

Mechtilde fit-elle des miracles? Le Livre de la Grâce spéciale n'en parle pas. Notons toutefois qu’à une époque de grande sécheresse, sur ses prières instantes, le Seigneur, un soir, et contre toute attente, envoya une abondante pluie qui vint redonner vie à la nature exsangue. Cependant, la caractéristique de sainte Mechtilde était la louange divine. Première chantre du monastère Mechtilde chantait avec amour et enthousiasme, les louanges de Dieu. 

Nous sommes très conscient de l'insuffisance de cet enregistrement concernant une si grande mystique. Mais ce sont les obligations de la radio…  Aussi, si vous souhaitez en savoir davantage sur la vie spirituelle et mystique de sainte Mechtilde, et profiter de quelques textes du Livre de la Grâce spéciale, nous vous invitons à aller sur le site consacré à la Nouvelle évangélisation.

Là vous trouverez aisément Mechtilde en vous rendant soit dans la rubrique Littérature spirituelle, soit dans le sanctoral, index des saints et bienheureux. 

Pour ceux qui peuvent lire ce texte, il vous suffira de cliquer sur le lien ci-dessous: 

http://nouvl.evangelisation.free.fr/mechtilde_hackerborn_index.htm

Paulette Leblanc

 

 

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