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Remarque préalable
Sainte Mechtilde est une moniale allemande du XIII ème
siècle, époque que l'on a appelée l'âge d'or de la
mystique médiévale (1250-1350). Il est impos-sible
de parler de sainte Mechtilde, sans citer sainte
Gertrude. En effet, Mech-tilde de Hackeborn et Gertrude
d’Helfta furent si proches l’une de l’autre au monastère
d’Helfta, qu'on ne peut les séparer. Tout les unissait:
la vie com-mune, leur amitié spirituelle, leur amour de
Jésus, et surtout leurs révélations mystiques.
Mechtilde de Hackeborn bénéficia de grâces très
spéciales. Elle fut contrainte par ses supérieurs de les
partager à quelques religieuses, ses confidentes, dont
Gertrude d'Helfta, qui les notèrent soigneusement pour,
ensuite, rédiger un livre: Le Livre de la Grâce
spéciale. La fin du Livre de la Grâce spéciale, à
partir du chapitre XXII de la cinquième partie, a été
écrit après la mort de sainte Mechtilde par sainte
Gertrude d’Helfta, qui insiste beaucoup sur la véracité
de ce Livre, écrit à la demande expresse du Seigneur,
pour le bien et le salut de ceux qui le liront.
La vie de sainte Mechtilde
Mechtilde de Hackeborn naquit en 1241. À peine âgée de
sept ans elle accompagnait sa mère dans une visite au
monastère de Rodarsdorf, près d’Halberstadt, où se
trouvait une de ses sœurs aînées, Gertrude de Hackeborn,
de neuf ans plus âgée qu’elle. L’enfant demanda et
obtint de rester avec les moniales.
Dix
ans plus tard, en 1258, Mechtilde suivit sa sœur,
devenue Abbesse en 1251, à Helfta, en Saxe, dans un
domaine familial.
Le préambule historique du
Livre de la Grâce spéciale nous apprend
"que Dieu commença, dès sa
tendre enfance, à traiter familièrement avec Mechtilde
et à lui révéler beaucoup de ses mystères cachés...
Cependant le très doux Seigneur la tenait aussi sous les
coups d’une épreuve continuelle: elle souffrait presque
toujours de la tête, ou des douleurs de la pierre, ou
d’une inflammation du foie."
Mechtilde fut élevée avec soin par sa sœur, l’Abbesse.
On croit savoir qu’elle devint une aide précieuse pour
Gertrude, sa sœur Abbesse, qui lui confia les écoles de
chant et l’alumnat. Mechtilde devait instruire "dans
les sciences divines et humaines les petites filles
élevées parmi les moniales. C’est à cette maîtresse
prudente et sage que Dieu confia, en 1261, une fillette
de cinq ans qui devait devenir sainte Gertrude la grande."
Mechtilde avait alors vingt ans, et elle était la Dame
chantre de son monastère.
Nous
savons que sainte Mechtilde bénéficia de grâces très
spéciales: ainsi elle pouvait lire dans les cœurs. Des
personnes lui confiaient leurs recommandations à porter
auprès de Dieu, et, ensuite, Mechtilde révélait à toutes
ces personnes les désirs de leurs cœurs. Et plus d’une
rendit, avec joie, des actions de grâces au Seigneur.
(Livre de la Grâce spéciale, deuxième partie, Ch. XXVI,
23) Cependant l’humilité de Mechtilde et aussi le
mystère dont le Seigneur aimait voiler ses dons, firent
que le secret des communications du ciel fut caché
jusqu’à la cinquantième année de notre sainte
Mechtilde.
En 1291 Mechtilde fut si
malade qu’elle ne put assister à la mort de l’Abbesse
Gertrude, sa sœur. Sa solitude fut grande et Dieu permit
alors qu’elle manifestât ce que le Seigneur opérait en
elle. Deux moniales reçurent ses confidences et les
mirent par écrit à l’insu de Mechtilde. L’une de ces
deux moniales était sainte Gertrude. Mechtilde ne se
remit jamais de cette maladie et demeura dans un grand
état de faiblesse. Deux ans avant sa mort les douleurs
redoublèrent. Le Livre de la Grâce spéciale, (deuxième
partie, chapitre XXVI, 23) raconte: “l’avant dernier
dimanche après la Pentecôte 1298, la malade comprenant
que Dieu allait l’appeler à lui, commença à se préparer
au moyen des exercices composés à cette intention par
sainte Gertrude.” C’est pendant cette maladie que
mourut sa sœur l’Abbesse, Gertrude de Hackeborn, mais
Mechtilde eut la consolation de voir sa sœur au ciel:
“L’esprit de
Mechtilde fut ravi dans le ciel où elle vit le Seigneur
assis à l’orient, et sa sœur, d’heureuse mémoire, la
dame Abbesse, entourée de tous les membres de la
congrégation tant morts que vivants."
Mais bientôt Mechtilde
allait rejoindre son Seigneur bien-aimé. Celle qui
deviendra sainte Gertrude d'Helfta assistait Mechtilde
mourante. Nous sommes le 19 novembre 1298. Gertrude fut
l’heureux témoin des faveurs prodiguées par le Seigneur
à son épouse bien-aimée. "Elle vit s’accomplir à
l’heure suprême, l’engagement contracté autrefois par
Mechtilde avec le Seigneur, lorsque celui-ci lui donna
son Cœur en gage. Maintenant, l’Époux divin lui
redemanda son Cœur, et Mechtilde le lui ayant fidèlement
rendu, fut aussitôt appelée à entrer dans les joies de
son Seigneur pour y goûter les délices de l’éternité."
C'était le jour de la fête de sainte Élisabeth de
Thuringe.
Mechtilde fit-elle des miracles? Le Livre de la Grâce
spéciale n'en parle pas. Notons toutefois qu’à une
époque de grande sécheresse, sur ses prières instantes,
le Seigneur, un soir, et contre toute attente, envoya
une abondante pluie qui vint redonner vie à la nature
exsangue. Cependant, la caractéristique de sainte
Mechtilde était la louange divine. Première chantre du
monastère Mechtilde chantait avec amour et enthousiasme,
les louanges de Dieu.
Nous
sommes très conscient de l'insuffisance de cet
enregistrement concernant une si grande mystique. Mais
ce sont les obligations de la radio… Aussi, si vous
souhaitez en savoir davantage sur la vie spirituelle et
mystique de sainte Mechtilde, et profiter de quelques
textes du Livre de la Grâce spéciale, nous vous invitons
à aller sur le site consacré à la
Nouvelle
évangélisation.
Là
vous trouverez aisément Mechtilde en vous rendant soit
dans la rubrique
Littérature spirituelle,
soit dans le
sanctoral,
index des saints et bienheureux.
Pour
ceux qui peuvent lire ce texte, il vous suffira de
cliquer sur le lien ci-dessous:
http://nouvl.evangelisation.free.fr/mechtilde_hackerborn_index.htm
Paulette
Leblanc |