Maron
Ermite, Saint
ca. fin du IV
e siècle

9

FÉVRIER

Nous ne savons que peu de chose sur saint Maron, ou Maroun. Nous le connaissons surtout grâce, d'une part à Théodoret, évêque de Cyr, qui, vers 440, le mentionne dans son Histoire des moines de Syrie (ou histoire philothée) et d'autre part à saint Jean Chrysostome qui, depuis son exil à Cucuse, en Arménie, en parle dans sa lettre adressée à Théodoret en 405. Le chapitre 16 du livre de Théodoret contient de nombreux détails sur saint Maron, sur sa vie de prière, ainsi que sur l'empreinte indéniable qu'il laissa sur les disciples qui le suivirent.

Nous devons noter ici que saint Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, dans sa lettre adressée à Théodoret, exprime le grand respect qu'il a pour Maron. Dans cette lettre, peut-être également envoyée à saint Maron, ou dans une autre plus personnelle, Jean Chrysostome demande, à saint Maron, qu'il qualifie de prêtre solitaire, son soutien spirituel et sa prière.

L'existence de saint Maron est donc historiquement affirmée. Il serait né vers la fin du IVe siècle, et serait décédé vers 410. On ne connaît de lui que sa vie d'ermite. On sait que, moine chrétien syrien, retiré près de Cyr, sur le mont Taurus, dans la région d'Antioche, Maron menait, en plein air, une vie de pénitence et de prière, près d'un ancien temple païen qu'il avait converti en église. Il n'avait, comme abri contre les ardeurs du soleil, qu'une tente en peau. L'austérité de sa vie, sa sainteté et les miracles qu'il accomplissait le rendirent célèbre dans toute la Syrie. Sous l’influence de sa vie édifiante, beaucoup de disciples vouèrent une bonne partie de leur existence à la prière, tandis que d’autres s’isolaient sur les cimes des montagnes, ou se cloîtraient dans les grottes pour communier avec Jésus-Christ et à sa vie. De plus, de nombreux croyants, à travers l'empire Byzantin, venaient à lui, pour solliciter sa prière, ou même, suivre ses exemples et partager sa vie de prière, de pénitence et d'amour de Dieu et du prochain. Car même les ermites aimaient leurs frères…

Afin que les choses soient très claires, et compte tenu des événements qui se passent actuellement en Syrie, voici quelques précisions géographiques: les régions situées au sud d'Apamée, en Syrie, qui s'étendaient jusqu'aux frontières Libanaises, étaient divisées en deux provinces:

– La Phœnicie Libanaise, avec Homs puis Damas pour métropole et

– La Phœnicie Maritime avec Tyr pour capitale. Le diocèse de Cyr eut à sa tête, en 423 l'évêque Théodoret de Cyr. Une distance évaluée à deux jours de marche séparait la ville de Cyr située au nord-est d'Antioche de la ville d'Alep. Revenons maintenant à Saint Maron.

Théodoret précise qu'à son époque la plupart des solitaires de la région de Cyr étaient des disciples de Maron. Il indique qu'après sa mort la dépouille de Maron fut l'objet d'un conflit entre les localités du voisinage: l'une d'elles se l'appropria par la force et bâtit un grand sanctuaire pour déposer le corps de Maron et y organiser un pèlerinage. En 452, l'empereur Marcien aurait fait construire, sur la tombe de saint Maron, le monastère Saint Maron, comprenant trois cents cellules de moines. Ce monastère, situé près d'Apamée, à l'est de la ville d'Hama, au bord de l'Oronte, devint un lieu d'importants pèlerinages.

Aux VIe et VIIe siècles, le monastère devint le foyer de l'Église chalcédonienne catholique opposée aux monophysites. Le premier disciple de saint Maron qui s'installa au Liban dès le Ve siècle, Abraham de Cyr, y établit une mission destinée à convertir les derniers païens d'origine phénicienne.

Saint Maron est fêté le 9 février dans l'Église maronite catholique et le 14 février dans l'Église orthodoxe. Le 9 février est, au Liban, une fête nationale chômée.

Paulette Leblanc

 

 

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