María Romero Meneses naquit à Granada, au Nicaragua en
Amérique centrale, le 13 Janvier 1902, dans une famille
très aisée. Son père fut ministre dans le gouvernement
de la république, mais il était aussi très généreux
envers les malheureux. En conséquence, certaines
personnes le trompèrent et sa situation économique en
fut compromise pour toujours. Cependant, Maria, sa
fille, fut envoyée au collège des "Filles de Marie
Auxiliatrice", Salésiennes fondées par Don Bosco et
Sainte Marie-Dominique Mazzarello.
Les
parents de Maria pensaient à un bel avenir pour leur
fille. Aussi put-elle étudier la musique: le piano et le
violon. Mais comme Maria Romero avait un cœur semblable
à celui de son père, dès l'âge de 13 ans, après
qu'elle eut découvert la vie de Don Bosco, elle décida
d'orienter sa vie selon les idéaux éducatifs et
spirituels de ce grand saint; il lui semblait, en effet,
que le charisme de Don Bosco avait été créé justement
pour lui permettre de réaliser ses propres aspirations à
elle, Maria. Cinq ans plus tard, ayant 18 ans, Maria
Romero entrait chez les Salésiennes. Sa formation
religieuse se fit au Salvador.
Âgée de 21 ans, Maria prononça ses vœux dans l’Institut
des Filles de Marie Auxiliatrice. Puis, près avoir
prononcé ses vœux perpétuels, en 1931, elle fut envoyée
à San José au Costa Rica, où elle demeura jusqu'à sa
mort. Les supérieures de Maria Romero Meneses la
destinaient à l’enseignement dans des collèges pour
jeunes filles aisées. Mais Maria désirait, comme l'avait
fait Don Bosco, s'occuper surtout des "enfants
pauvres et abandonnés." Aussi commença-t-elle sa
mission envers les pauvres à San José où elle organisa,
dans son collège, le groupe des "petites
Missionnaires"? Les jeunes filles de ce groupe
étaient envoyées deux par deux dans les quartiers
pauvres autour de la ville pour faire le catéchisme.
Ainsi naquirent des dizaines de patronages. Comme Don
Bosco, Maria Romero Meneses multipliait tellement les
initiatives charitables qu'on l'appelait "le Don
Bosco au féminin". Autour d’elle se multipliaient
les œuvres sociales dont certaines furent très
appréciées par le gouvernement.
Maria Romero réussit à obtenir des visites médicales
gratuites pour les enfants des rues et la collaboration
des entrepreneurs pour la formation professionnelle des
jeunes filles. Elle fonda un dispensaire pour les
familles les plus pauvres; les salles du bâtiment, non
occupées par les activités du dispensaire furent
consacrées au catéchisme et à l'alphabétisation. Une
chapelle, un jardin et une véranda complétaient ce lieu
d'accueil et d'assistance.
Enfin, répondant à l'invitation du Pape Pie XI qui
insistait pour que les chrétiens s'occupent des
nécessiteux, Maria Romero regroupa quelques jeunes
femmes en vue d'aider les jeunes filles défavorisées.
Cette œuvre est toujours vivante grâce à l'Association
laïque de ASAYNE (Asociacion Ayuda a los necesitados).
Puis Maria partit à la campagne pour "sauver les
âmes!"
Avec ses sœurs religieuses de Marie Auxiliatrices et
l'aide de personnes aisées conquises à la cause de
Marie-Auxiliatrice, Maria put venir en aide aux
personnes sans logement, en faisant construire des
petites maisons "les citadelles de Marie
Auxiliatrice", dotées d'un jardin pour leur donner
les moyens de vivre en toute confiance. Maria Moreno
réussit ainsi à créer un véritable village et à
répandre la dévotion envers Marie Auxiliatrice.
Maria Moreno Meneses, religieuse très active, ne réussit
ses œuvres que parce qu'elle était très mystique, ayant
un amour passionné pour Dieu et une confiance illimitée
dans l'aide de la Vierge Marie. Religieuse exemplaire,
apôtre et mère des pauvres, elle priait beaucoup et
demeurait toujours très unie à Dieu et à la Vierge Marie
qui inspiraient son apostolat. Plusieurs de ses "Écrits
Spirituels" furent publiés.
Maria Moreno Meneses mourut d'un infarctus le 7 Juillet
1977. Ce qui frappe dans sa vie, c'est son service en
faveur des plus pauvres, service accompli avec une
créativité et une efficacité exceptionnelles, grâce à sa
Foi et à son intimité avec Dieu. Le gouvernement du
Costa Rica la déclara citoyenne d’honneur de la nation.
Sœur María Romero a été béatifiée, à Rome, le 14 Avril
2002 par Saint Jean-Paul II.
Paulette Leblanc |