Co-fondatrice avec Don Bosco des Filles de Marie
Auxiliatrice
Maria Domenica Mazzarello naquit dans un petit village
situé près de Mornèse, au Piémont, le 9 mai 1837. Ses
parents, Giuseppe et Maddalena Calcagno étaient des
cultivateurs. Maria Domenica aura 6 frères et sœurs.
Comme
il n'y avait pas d'école dans le village, c'est son père
qui lui apprendra un peu à lire et à compter. Pour aider
sa famille, Maria Domenica dut s'adonner très jeune aux
lourds travaux des champs. La première étape de la vie
de Maria Domenica dura 13 ans, de sa naissance à sa
première communion en 1850. Mais, dès 1849, la jeune
fille, comme le faisaient déjà ses parents très
chrétiens, avait demandé des conseils spirituels à don
Pestarino, le vicaire de Mornèse. C'est à partir de
cette époque, que Maria Domenica pensa à se consacrer à
Dieu.
En
1852, Angela Maccagno, âgée de 22 ans, créait à Mornèse
une association de jeunes filles consacrées à Dieu dans
le monde, et vouées à l'apostolat paroissial. Marie
Dominique s'y inscrivit immédiatement. Le 9 décembre
1855, les 5 jeunes filles du premier groupe des Filles
de l'Immaculée consacraient leur vie à Dieu en présence
de don Pestarino. Maria Domenica avait 23 ans quand,
durant l'été de 1860, une épidémie de typhus éclata dans
la région de Mornèse. Maria Domenica se dévoua beaucoup
pour soigner les gens de son village; malheureusement,
elle contracta à son tour la maladie. Elle put cependant
se rétablir à peu près, mais elle avait perdu
définitivement sa vigueur physique. Elle dut abandonner
les travaux de la ferme et des champs, et elle décida,
avec une de ses amies, Petronilla, d'apprendre la
couture auprès du tailleur du village afin d'ouvrir un
atelier-école pour les adolescentes. Maria Domenica
découvrait qu'elle devait se consacrer à l’éducation des
enfants. En plus de l'atelier de couture, Maria Domenica
ouvrit un patronage du dimanche et une maison de famille
pour les petites filles orphelines. Nous sommes en 1860.
La seconde étape de la vie de Maria Domenica se
terminait, mais elle était sûre qu'elle devrait
consacrer sa vie à l'éducation de la jeunesse.
Maria Domenica s'ouvrait toujours davantage au projet de
Dieu sur elle. À l'automne 1867, don Pestarino déménagea
dans les locaux d'un collège pour garçons qu'il venait
de faire construire. Il offrit son presbytère aux Filles
de l'Immaculée, et Marie Dominique vint y habiter avec
trois de ses compagnes. Le groupe y mena une vie
commune, et c'est dans la Maison de l'Immaculée, que
s'installèrent à la fois l'atelier de couture,
l'orphelinat et le patronage. Marie Dominique était la
responsable du petit groupe. Le 7 octobre 1864, elle eut
la joie de rencontrer don Bosco qui passait à Mornèse.
Cette rencontre avec Saint Jean Bosco apporta une
réponse à son désir apostolique et spirituel. Sur
proposition de Don Bosco, les jeunes consacrées de la
Maison de l'Immaculée acceptèrent de devenir de vraies
religieuses, et le 29 janvier 1872, en présence de don
Pestarino, l'assemblée fondatrice des Filles de Marie
Auxiliatrice se réunissait, et adoptait la règle
proposée par Don Bosco. Marie Dominique fut élue
supérieure; la communauté de Mornèse, considéra alors
don Bosco comme le supérieur général de leur
congrégation. Le 31 juillet 1872, les 15 personnes de la
Communauté de Marie Immaculée prononça ses vœux en
présence de don Pestarino, de l'Archevêque d'Acqui, au
Piémont, et de don Bosco. Une nouvelle famille
religieuse était née. Ainsi s'achevait la troisième
étape de la vie de Maria Domenica. Le 5 août 1872, la
nouvelle famille religieuse au service de la jeunesse,
était officiellement reconnue. Don Bosco et
Marie-Dominique en sont les co-Fondateurs.
Pendant la quatrième et dernière étape de sa vie,
c'est-à-dire de 1872 à 1881, Maria Domenica Mazzarello
s'occupa surtout de la formation de ses sœurs, tant sur
le plan éducatif que sur le plan spirituel. Elle voyagea
beaucoup pour visiter les nouvelles fondations et
accueillir les nouvelles vocations toujours plus
nombreuses. En effet, les vocations se multipliaient;
l'expansion missionnaire de l'Institut se précisait et
les communautés nouvelles se répandaient en Italie, en
France, notamment à Nice et à Marseille, ainsi qu'en
Amérique latine. Neuf ans après sa création, l'Institut
des "Filles de Marie Auxiliatrice" comptait déjà
139 religieuses et 50 novices, réparties dans 26
communautés. Désormais Mère Mazzarello, le plus souvent
éloignée de Mornèse, devait rejoindre ses filles par de
nombreux courriers.
Maintenant nous devons remarquer que les dernières
années de Mère Mazzarello furent surtout marquées par le
don perpétuel de sa vie dans l’exercice de la
"charité patiente et bienveillante".
En
1879, la maison-mère s'installa à Nizza-Montferrato (le
Nice de Montferrat). Maria Domenica contracta une
pneumonie au début de 1881. Elle alla ensuite en France
pour accompagner les missionnaires qui devaient prendre
un bateau à Marseille. De nouveau malade lorsqu'elle
passa à Saint-Cyr-sur-Mer, elle put toutefois rentrer à
Nizza-Montferrato, mais mourut le 14 mai 1881. Elle
avait 44 ans.
Maria Domenica Mazzarello fut béatifiée le 20 novembre
1938 par le pape Pie XI. Elle fut canonisée le 24 juin
1951 par le pape Pie XII. Sa fête est célébrée le 14
mai. Remarque: son corps, toujours intact, est vénéré
dans la basilique de Notre-Dame Auxiliatrice, à Turin.
Nous
nous devons de vous donner maintenant un exemple de la
vie mystique de Maria Domenica. Elle venait juste de se
rétablir du typhus, lorsque, au mois d'octobre 1860,
tandis qu'elle se promenait dans son village, elle fut
soudain très étonnée de voir, devant elle, un grand
immeuble avec une vaste cour où des jeunes filles
jouaient et riaient. Elle entendit une voix qui lui
disait: "C'est à vous que je les confierai."
Curieusement, au même moment, don Bosco faisait une
expérience identique: il voyait un groupe de jeunes
filles très pauvres qui jouaient dans une grande cour.
Une voix lui dit alors: "Voici mes filles; prends
soin d'elles."
Don
Bosco connaissait l'œuvre de don Pestarino. Aussi
voulut-il se rapprocher de lui. Intrigué par la vision
qu'il avait eue concernant des jeunes filles pauvres, il
voulut se mettre en rapport avec don Pestarino et Maria
Domenica. C'est pourquoi il se rendit à Mornèse avec
quelques-uns de ses garçons, sous le prétexte de faire
connaître son propre travail; mais sa véritable
intention était de se rendre compte de la possibilité de
fonder une œuvre pour jeunes filles, comparable à la
sienne consacrée aux garçons, en collaboration avec les
Filles de Marie Immaculée.
En
1867, ayant reçu une réponse favorable des jeunes femmes
qui composaient le groupe des Filles de l'Immaculée, don
Bosco leur proposa une nouvelle règle, leur première
règle religieuse. Maria Domenica fut choisie comme leur
supérieure, malgré ses réticences, mais elle se soumit à
l'obéissance. Branche féminine de la famille religieuse
des Salésiens, les filles de Marie Auxiliatrice
cherchèrent à réaliser pour les jeunes filles ce que don
Bosco faisait pour ses garçons à Turin, mais en
s'attachant à développer, en plus d'une forte
spiritualité, leurs aptitudes féminines. Notons que
c'est alors que Maria Domenica comprit la nécessité,
pour elle et ses sœurs, d'apprendre parfaitement à lire
et à écrire, ce que la plupart d'entre elles n'avaient
jamais pu réaliser. Notons aussi que, à peine guérie de
sa pneumonie, pendant son voyage de retour à Nissa
Montferrato, Maria Domenica eut la chance incroyable de
rencontrer don Bosco. Ce fut leur dernière rencontre.
Finalement, dès les premières heures du 14 mai 1881,
Mère Mazzarello entra en agonie. Après avoir reçu les
derniers sacrements, elle se tourna vers les personnes
qui l'assistaient et elle murmura: "Au revoir!
Maintenant je pars? Je vous reverrai au ciel." Et
elle décéda
Paulette Leblanc |