MARCEL DE PARIS
Évêque, Saint
IVe s - 436

1

NOVEMBRE

On ne connaît pas la date de la naissance de Saint Marcel, au IVe siècle. On sait seulement qu'il naquit à Paris, sur l'Île de la Cité. Sa famille, humble et pauvre, vivait près du Petit-Pont, rue de la calandre, non loin de l'endroit où sera construite, bien plus tard, (de 1163 au milieu du XIVe siècle) la cathédrale Notre-Dame. La rue de la calandre fut détruite par le baron Hausmann, au cours de la transformation de Paris, sous le second Empire. Mais revenons à notre Saint Marcel qui est surtout connu grâce à des légendes.

Saint Marcel aurait, dès son enfance, vécut les vertus de pureté, de modestie, de douceur et de charité, d'une manière tout à fait édifiante. Il pratiqua même la mortification dès son plus jeune âge. Sa conduite était si sainte, et ses mœurs si édifiantes, ses progrès dans la connaissance des textes sacrés si évidents, que l'évêque de Paris, Mgr Prudence, l'aimait et l'estimait beaucoup. Aussi sans se préoccuper de sa jeunesse, l'ordonna-t-il lecteur de son église. On raconte que, dès lors, Marcel commença à faire des miracles, et son évêque l'ordonna bientôt prêtre.

Quand l'évêque Prudence mourut, Marcel fut immédiatement élu évêque de Paris, en remplacement de Mgr Prudence. Très ému et inquiet, Marcel accepta mais vécut de mieux en mieux selon les vertus chrétiennes et accrut ses mortifications. Son zèle devint extraordinaire et ses miracles furent de plus en plus nombreux. Un miracle exceptionnel reste, selon la légende, attaché au nom de saint Marcel, celui de la délivrance de Paris d'un monstre, un serpent qui ravageait le marais de Bièvre. Ce monstre fut longtemps considéré comme l'image du mal sans cesse combattu par notre saint. Je vous donnerai plus de détails tout à l'heure. Notons ici  qu'autrefois, la Bièvre était une rivière longue de 33 km, dont la source était à Guyancourt et qui se jetait dans la Seine à Paris, au niveau de ce qui deviendra la gare d'Austerlitz. Depuis 1912 la Bièvre est recouverte sur toute la longueur de son parcours urbain. Aujourd'hui la Bièvre se jette dans le collecteur principal des égouts de Paris. Mais revenons à notre saint Marcel.

Neuvième évêque de Paris, Mgr Marcel présida le concile de Paris qui eut lieu en 360 et 361, afin de reconnaître officiellement les vérités du Concile de Nicée de 325. C'est alors que les évêques des Gaules proclamèrent solennellement leur foi en la divinité du Christ, divinité définie lors du premier Concile de Nicée en 325. Le concile régional de Paris, aurait également condamné l'arianisme et destitué les évêques ariens de la Gaule. Notons que Saint Hilaire de Poitiers, revenu d'exil, et qui mourut en 367, aurait participé à ce concile de Paris.

Saint Marcel, évêque, sut rassembler son peuple. Il aurait rétabli l'administration romaine qui n'existait plus, suite aux invasions barbares et à la présence de bandes armées. Toutefois, nous pouvons affirmer que saint Marcel, proche des populations encore païennes, sut redonner vie à Lutèce, ou Paris, et à son église. Les travaux effectués durant les siècles qui suivront l'épiscopat de saint Marcel reposent en grande partie sur son œuvre. Je vous rappelle, pour information, que Lutèce devint Paris au cours du IVe siècle.

Saint Marcel mourut au mois de novembre 436, sous le règne de l'empereur romain Théodose II. Sa fête est le 1er novembre. Saint Marcel fut enterré dans un village proche de Paris, village qui deviendra un faubourg parisien: le faubourg saint Marcel, ou saint Marceau. Le tombeau de Saint Marcel devint rapidement un lieu de pèlerinage. On raconte que les chrétiens de Lutèce avaient pris l'habitude de dire "On va à Saint-Marcel" au lieu de dire: "On va à la messe". Saint Marcel est, avec saint Denis et sainte Geneviève, l'un des trois protecteurs de Paris.

Passons maintenant au grand miracle attaché au nom de saint Marcel, miracle probablement légendaire, mais qui a, pendant longtemps, profondément marqué la mémoire collective des Parisiens. Un énorme serpent, le dragon du marais de Bièvre, terrorisait les Parisiens, dévorant trop de personnes. Il venait de dévorer le cadavre d’une grande dame pécheresse enterrée en grande pompe. Les membres de la famille de la dame enterrée puis dévorée par le serpent, voyant ce monstre devenu la sépulture de la pécheresse sortir du tombeau, furent terrorisés et l'évêque fut informé. Mgr Marcel entraîna le dragon hors du tombeau et le dragon se réfugia dans la forêt. Mais Mgr Marcel, alla à sa rencontre, lui frappa trois fois la tête avec sa crosse, puis le ramena à Paris au bout de son étole. Ensuite, il le chassa de la ville, lui ordonnant de ne plus jamais y revenir. Le dragon disparut, et on ne le revit plus jamais. Ce monstre devint l’image du mal combattu par saint Marcel...

Paulette Leblanc

 

 

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