On ne connaît pas la date
de la naissance de Saint Marcel, au IVe
siècle. On sait seulement qu'il naquit à
Paris, sur l'Île
de la Cité. Sa famille, humble et pauvre,
vivait près du
Petit-Pont,
rue de la calandre, non loin de
l'endroit
où sera construite, bien plus tard, (de 1163 au milieu
du
XIVe siècle)
la cathédrale Notre-Dame. La rue de la calandre fut
détruite par le baron Hausmann, au cours de la
transformation de Paris, sous le second Empire. Mais
revenons à notre Saint Marcel qui est surtout connu
grâce à des légendes.
Saint Marcel aurait, dès son enfance, vécut les vertus
de pureté, de modestie, de douceur et de charité, d'une
manière tout à fait édifiante. Il pratiqua même la
mortification dès son plus jeune âge. Sa conduite était
si sainte, et ses mœurs si édifiantes, ses progrès dans
la connaissance des textes sacrés si évidents, que
l'évêque de Paris, Mgr Prudence, l'aimait et l'estimait
beaucoup. Aussi sans se préoccuper de sa jeunesse,
l'ordonna-t-il lecteur de son église. On raconte que,
dès lors, Marcel commença à faire des miracles, et son
évêque l'ordonna bientôt prêtre.
Quand l'évêque Prudence mourut, Marcel fut immédiatement
élu évêque de Paris, en remplacement de Mgr Prudence.
Très ému et inquiet, Marcel accepta mais vécut de mieux
en mieux selon les vertus chrétiennes et accrut ses
mortifications. Son zèle devint extraordinaire et ses
miracles furent de plus en plus nombreux. Un miracle
exceptionnel reste, selon la légende, attaché au nom de
saint Marcel, celui de la délivrance de Paris d'un
monstre, un serpent qui ravageait le marais de Bièvre.
Ce monstre fut longtemps considéré comme l'image du mal
sans cesse combattu par notre saint. Je vous donnerai
plus de détails tout à l'heure. Notons ici
qu'autrefois, la Bièvre était une rivière longue de 33
km, dont la source était à Guyancourt et qui se jetait
dans la Seine à Paris, au niveau de ce qui deviendra la
gare d'Austerlitz. Depuis 1912 la Bièvre est recouverte
sur toute la longueur de son parcours urbain.
Aujourd'hui la Bièvre se jette dans le collecteur
principal des égouts de Paris. Mais revenons à notre
saint Marcel.
Neuvième évêque de Paris, Mgr Marcel présida le concile
de Paris qui eut lieu en 360 et 361, afin de reconnaître
officiellement les vérités du Concile de Nicée de 325.
C'est alors que les évêques des Gaules proclamèrent
solennellement leur foi en la divinité du Christ,
divinité définie lors du premier Concile de Nicée en
325. Le concile régional de Paris, aurait également
condamné l'arianisme et destitué les évêques ariens de
la Gaule. Notons que Saint Hilaire de Poitiers, revenu
d'exil, et qui mourut en 367, aurait participé à ce
concile de Paris.
Saint Marcel, évêque, sut rassembler son peuple. Il
aurait rétabli l'administration romaine qui n'existait
plus, suite aux invasions barbares et à la présence de
bandes armées. Toutefois, nous pouvons affirmer que
saint Marcel, proche des populations encore païennes,
sut redonner vie à Lutèce, ou Paris, et à son église.
Les travaux effectués durant les siècles qui suivront
l'épiscopat de saint Marcel reposent en grande partie
sur son œuvre. Je vous rappelle, pour information, que
Lutèce devint Paris au cours du
IVe
siècle.
Saint Marcel mourut au mois de novembre 436,
sous le règne de
l'empereur romain Théodose II. Sa fête est le 1er
novembre. Saint Marcel fut enterré dans un village
proche de Paris, village qui deviendra un faubourg
parisien: le faubourg saint Marcel, ou saint Marceau.
Le
tombeau de Saint Marcel devint rapidement un lieu de
pèlerinage. On raconte que les chrétiens de Lutèce
avaient pris l'habitude de dire "On va à
Saint-Marcel" au lieu de dire: "On va à la
messe". Saint Marcel est, avec saint Denis et sainte
Geneviève, l'un des trois protecteurs de Paris.
Passons maintenant au grand miracle attaché au nom de
saint Marcel, miracle probablement légendaire, mais qui
a, pendant longtemps, profondément marqué la mémoire
collective des Parisiens. Un énorme serpent, le dragon
du marais de Bièvre, terrorisait les Parisiens, dévorant
trop de personnes. Il venait de dévorer le cadavre d’une
grande dame pécheresse enterrée en grande pompe. Les
membres de la famille de la dame enterrée puis dévorée
par le serpent, voyant ce monstre devenu la sépulture de
la pécheresse sortir du tombeau, furent terrorisés et
l'évêque fut informé. Mgr Marcel entraîna le dragon hors
du tombeau et le dragon se réfugia dans la forêt. Mais
Mgr Marcel, alla à sa rencontre, lui frappa trois fois
la tête avec sa crosse, puis le ramena à Paris au bout
de son étole. Ensuite, il le chassa de la ville, lui
ordonnant de ne plus jamais y revenir. Le dragon
disparut, et on ne le revit plus jamais. Ce monstre
devint l’image du mal combattu par saint Marcel...
Paulette Leblanc |