Ignacy Klopotowski
Évêque, Fondateur, Martyr, Bienheureux
(1866-1931)

7

SEPTEMBRE

Le bienheureux Ignacy Kłopotowski naquit le 20 juillet 1866 à Korzeniówka, dans la région de Podlachie, à l'est de la Pologne. Ses parents, Jan Kłopotowski et Isabella Dobrowolska étaient de grands patriotes et des chrétiens fervents. Encore très jeune enfant, Ignacy montrait une grande ferveur et un désir profond de s'unir à Dieu. Quand il eut onze ans, il entra à l'école de Siedlce, ville située à l'est de la Pologne. Cette école permettait à ses élèves d'acquérir de nombreuses connaissances classiques; elle était également réputée pour son zèle religieux et sa fidélité à enseigner les valeurs chrétiennes.

Il faut savoir qu'à cette époque, la russification de la Pologne se poursuivait. Ainsi, en 1864, la langue polonaise fut bannie des lieux publics et dans les années 1880, son enseignement fut même interdit dans les écoles, ainsi que l'histoire du catholicisme. On comprend que les Polonais et la famille d'Ignacy, aient tant résisté à cette russification. Pour répondre à l'appel de Dieu, Ignacy entra au séminaire de Lublin, ville de l'est de la Pologne. Puis, de 1889 à 1891, il poursuivit ses études de théologie à l'Académie théologique de Saint-Pétersbourg, en Russie. Au cours de cette période, il fut ordonné sous-diacre puis diacre. Le 5 juillet 1891, il fut ordonné prêtre, dans la cathédrale de Lublin, par l'évêque Franciszek Jaczewski.

Après son ordination, Ignacy fut nommé vicaire de la paroisse de la Conversion de Saint Paul à Lublin. Puis, en 1892, il fut, en plus, nommé chapelain de l'Hôpital saint Vincent tout en étant professeur au grand séminaire de Saint Vincent où il enseignait l'Écriture sainte, la catéchèse, la théologie morale et le droit canonique. Il conserva ce poste jusqu'en 1906. Ignacy Klopotowski était sensible aux besoins des autres et ne voulait pas rester indifférent à la pauvreté et au déclin moral, qu'il constatait partout. En conséquence, pour aider les chômeurs, dès 1893, à Lublin, Ignacy créa la Maison de Commerce, où les chômeurs pouvaient venir travailler dans un certain nombre d'ateliers, donc gagner leur vie.

En 1894, Ignacy devint le recteur de l'église grecque catholique saint Stanislas. Ayant à assumer de multiples responsabilités, Ignacy fut amené à fonder des écoles pour les enfants, des orphelinats et divers foyers pour personnes âgées. Par ailleurs, avec l'aide de la Congrégation des Servantes de l'Immaculée, il ouvrit plusieurs écoles rurales. On comprend que toute cette activité l'ait conduit à subir une persécution de la part des autorités russes… Il commença même à publier, en 1905, une série de revues hebdomadaires ou mensuelles, connues sous le nom de Polak-Katolik (polonais-catholique) sans l'autorisation de la Russie. Heureusement un décret du Tsar Nicholas II, donnant un peu de liberté au pays, permit à Ignacy de poursuivre ses publications.

En 1908, avec l'autorisation de ses supérieurs, Ignacy Kłopotowski s'installa à Varsovie afin de développer davantage ses publications. En effet, dès le début de son sacerdoce, il avait compris l'importance de témoigner de l'Évangile au moyen de la presse, moyen efficace adapté à la situation d'alors, de la société et de l'Église. Ainsi, dès 1896, Ignacy  publia des livres religieux et des catéchismes destinés aux adultes et aux enfants. En décembre 1905, il lança un nouvel hebdomadaire: "L'ensemencement". Deux mois plus tard sortit "Le Pôle Catholique". Tout ce travail d'écriture d'Ignace Kłopotowski était strictement subordonné au travail pastoral.

Conscient du fait que l'apostolat, par "le mot imprimé" était le plus efficace, il déménagea à Varsovie et créa un nouveau magazine, le mensuel "Rosaire Cercle" en 1909 et, en 1911, une revue pour les enfants: "L'Ange Gardien". Enfin, en 1922, ce fut "La revue Catholique". De plus, à partir de 1928, il devint le rédacteur en chef du magazine mensuel des prêtres: "La Voix des Prêtres", mensuel destiné à propager le culte de l'Eucharistie et la dévotion à la Vierge Marie. Par ailleurs, des librairies organisaient des ventes en faveur des œuvres d'Ignacy Klopotowski. On comprend que les autorités russes l'aient menacé de déportation en Sibérie.

Cependant, outre ses travaux liés à l'imprimerie, Ignacy avait aussi compris que le témoignage de l'Évangile devait se faire par des actes de miséricorde et d'éducation. D'où ses travaux en faveur des pauvres. Nommé en 1919 curé de la paroisse de Notre-Dame de Loreto, il coopéra avec de nombreuses congrégations religieuses et des laïcs. Dans l'archidiocèse de Varsovie, il travailla avec les Filles de la Charité. Pour prendre soin des pauvres, le 31 juillet 1920, encouragé par le futur pape Pie XI, encore nonce apostolique, il fonda la Congrégation des Sœurs de la Sainte Vierge Marie de Loreto. Ces religieuses furent d'abord chargées de relier les livres publiés par Ignacy, puis de l'impression et de la vente des livres et des revues. De plus, elles étaient chargées de l'apostolat et de l'aide aux pauvres, afin de promouvoir le Royaume de Dieu.

Épuisé, le Père Ignacy Klopotowski décéda subitement le 7 septembre 1931. Il avait 65 ans. Il fut béatifié le 19 juin 2005 à Varsovie, sous le pontificat de Benoît XVI. Sa fête est le 7 septembre.

Parlons maintenant de la spiritualité du Père Ignacy Klopotowski. Il aimait particulièrement l'Eucharistie, et chaque messe était pour lui une rencontre vivante avec le Christ Eucharistique. Malgré ses nombreuses tâches, il passait de longues heures à prier devant le tabernacle. À tous ses fidèles le Père Ignacy enseignait et apprenait à aimer le culte de l'Eucharistie. Il leur recommandait de ne jamais regretter le temps passé auprès du tabernacle, car ce temps est une préparation à la vie présente et à l'éternité. De plus, outre sa foi envers le culte dû à l'Eucharistie sous ses divers aspects, le Père Ignacy croyait au pouvoir de la prière, source de toute énergie spirituelle. De plus, le Père Ignacy avait aussi une grande dévotion pour la Vierge Marie. Il aimait particulièrement le Rosaire et portait toujours son chapelet avec lui.

Pour résumer, disons que le Père Ignacy était un homme de foi, une personnalité riche renforçant sa vie religieuse intense, par de nombreuses œuvres apostoliques. Il se sentait responsable du salut des hommes, du sort de l'Église et de sa Patrie. Il vouait une vraie reconnaissance à Dieu pour ses grâces, et pour le don de son sacerdoce. Son grand amour de Dieu se transformait en amour pour les pauvres. Il avait confiance en la Divine Providence et mettait constamment en œuvre de nouvelles initiatives d'évangélisation. Il priait pour que soit toujours accomplie la volonté de Dieu ce qui impliquait l'obéissance au pape et aux évêques. Trois ans avant sa mort, il écrivit: "Je vis pour Jésus, toujours prêt à me tenir devant lui et tout simplement profiter de la mort pour voir enfin Dieu, le Grand Prêtre."

Paulette Leblanc

 

 

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