GUIDO MARIA CONFORTI
Évêque, Missionnaire, Saint
1865-1931

5

NOVEMBRE

Guido-Maria Conforti, ou en français, Guy-Marie Conforti, naquit à Casalora de Ravadese, dans la province de Parme, en Italie, le 30 mai 1865. Il était le 8ème enfant d'une famille qui en comptera 10. Son père, Rinaldo Conforti, et sa mère, Antonia Adorni, étaient de riches agriculteurs. Guido fréquenta l'école primaire de Parme entre 1872 et 1876. C'est dans cette école dirigée par les Frères des Écoles chrétiennes, que commença sa dévotion à la sainte Croix du Christ. En effet, chaque jour il s’arrêtait dans l’église de la Paix située dans le quartier des Colonnes; de ces visites, il dira plus tard, parlant de Jésus en Croix: "Je le regardais, et Il me regardait, et j’avais l’impression qu’Il me disait plein de choses." Ainsi naquit en lui le désir de devenir prêtre.

En 1876, Guido entra au petit séminaire de Parme, malgré certaines réticences de son père qui voulait en faire un dirigeant agricole. Le supérieur de ce séminaire était Mgr Andrea Ferrari qui sera le guide spirituel de Guido. Âgé de 14 ans, Guido se mit à lire l'histoire de saint François Xavier. Cette lecture orientera plus tard ses activités de prêtre missionnaire.  Âgé de 17 ans, Guido entra au grand séminaire où il fera de très brillantes études. Il sera ordonné prêtre le 22 septembre 1888, malgré sa santé très fragile, et il se fera immédiatement des amis parmi les Jésuites et les Salésiens. Peu de temps après son ordination, choisi par Mgr Andrea Ferrari, il devint le vice-recteur du séminaire puis chanoine de la cathédrale de Parme et vicaire général.

Guido-Maria Conforti, prêtre toujours mû par les exemples de saint François Xavier, créa, le 3 décembre 1895, avec dix-sept séminaristes, un séminaire pour les Missions étrangères, la Pia Societas Sancti Francisci Xaverii pro Exteris Missionibus, ou, en français, "la Pieuse et Sainte Société Saint François Xavier pour les missions extérieures". Cet Institut-séminaire prendra, en 1898, le nom de "Congrégation de Saint François Xavier pour les Missions étrangères." On imagine la joie de Guido quand il remit la croix de missionnaires à ses deux premiers candidats en partance pour la Chine, les pères Caio Rastelli et Odoardo Mainini; bien que cette mission fût anéantie par les révoltes des Boxers du début du 20ème siècle, les missionnaires réussiront à reprendre leur activité évangélique.

En 1902, âgé de 37 ans, Guido fut ordonné évêque de Ravenne; cinq ans plus tard, il sera nommé à Parme. Nous sommes en 1907 et Mgr Guido Conforti est toujours missionnaire dans son cœur. En conséquence, ayant constaté un dramatique et préoccupant abandon de la foi dans les pays de vieille chrétienté, il comprit que tous les prêtres devaient être des missionnaires pour revitaliser et transmettre la foi dans ces pays; car la foi ne s'accroît que lorsqu'on la transmet. Aussi, en 1917, fonda-t-il, avec le Père Manna, "l'Union Missionnaire du Clergé" qui prendra rapidement une extension mondiale. Notons qu'en 1912, Mgr Guido Conforti avait ordonné, pour la Chine, le premier évêque xavérien, c'est-à-dire venant de la congrégation missionnaire qu'il avait fondée, la "Congrégation de Saint François Xavier pour les Missions étrangères." Ce premier évêque xavérien était Mgr Luigi Calza, vicaire apostolique de Cheng-Chow. 

Mgr Guido voulait des prêtres missionnaires, mais il avait compris que les laïcs chrétiens étaient aussi appelés à être des missionnaires. Il disait à ses diocésains: "Soyons tous des apôtres, car nous le pouvons et nous le devons tous, dans l'état et dans la condition dans laquelle la divine Providence nous a placés" Et pour cela, il n'hésitait pas à revenir au crucifix de son enfance qui l'avait tant impressionné, en disant: "Le crucifix est le grand livre sur lequel se sont formés les saints… Tous les enseignements contenus dans le saint Évangile sont résumés dans le Crucifix".

En 1921, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, nomma Mgr Guido Conforti supérieur général de la Congrégation Saint François Xavier pour les missions extérieures. Dès lors, de septembre à décembre 1928, malgré ses activités pastorales, il décida de partir en Chine pour visiter ses missionnaires dans le Honan occidental. Là, il partagea leur vie frugale et alla jusque dans les postes les plus reculés. À son retour à Parme, il fit à ses diocésains un compte-rendu qui les émerveilla.

Mgr Guido Conforti  mourut à Parme, le 5 novembre 1931. Il fut béatifié par le pape Jean-Paul II le 17 mars 1996, et canonisé par le pape Benoît XVI le 23 octobre 2011. Il est fêté le 5 novembre.

La  devise de saint Guido Maria Conforti était: "Caritas Christi Urget Nos",  "la Charité du Christ nous presse". Cette devise résume, en quelque sorte, le programme de la famille religieuse qu'il avait fondée, famille religieuse entièrement consacrée au service de l'évangélisation sous le patronage de saint François-Xavier. Remarquons aussi que la devise de saint Guido Maria Conforti: Caritas Christi Urget Nos, la charité du Christ nous presse, résume toute sa vie jalonnée de lourdes épreuves, notamment ses épreuves de santé. En toutes circonstances, dans l'acceptation quotidienne de la volonté de Dieu, il savait reconnaître les desseins de Dieu pour édifier son Royaume. Pour Mgr Guido, "la perfection consistait à faire la volonté de Dieu en suivant le modèle de Jésus crucifié". Guido-Maria Conforti fut l’un des acteurs de la renaissance de l’esprit missionnaire de l’Église dans les années 1850-1900.

Voici quelques petits compléments concernant l'épiscopat de Mgr Guido Conforti. Vicaire général à Parme, Guido fut nommé évêque de Ravenne par le pape Léon XIII. Le jour de sa consécration épiscopale, le 11 juin 1902, il émit les vœux religieux de pauvreté, chasteté et obéissance, vœux auxquels il ajouta le vœu de s’adonner sans réserve à l’annonce de l’Évangile ad gentes c'est-à-dire aux païens. En 1907, devenu évêque de Parme, il s'occupa avec attention de la formation des jeunes aspirants missionnaires, mais de nouvelles charges lui incombèrent, et Mgr Conforti put y développer une importante activité concernant l’instruction religieuse. Il visita cinq fois ses paroisses, tint deux synodes diocésains et institua l’Action Catholique destinée essentiellement à la jeunesse. Parallèlement il s’occupait beaucoup de la sanctification du clergé, de la formation des laïcs, des associations catholiques, de la presse catholique, des missions populaires, des congrès eucharistiques, mariaux et missionnaires. Outre toute cette vaste activité, Mgr Conforti collabora, nous en avons déjà parlé, avec le père Manna à la fondation de l’Union Pontificale Missionnaire, dont il fut nommé le premier président.

Lors de la canonisation de Guido Conforti, des missionnaires xavériens écrivirent: "Il y a un sentiment de joie et de satisfaction dans chacun d'entre nous, les missionnaires Xavériens, dans la reconnaissance de la sainteté de notre Fondateur qui, bien qu'il ne pût pas être missionnaire dans sa vie, a donné tout de lui-même, ses économies et son caractère spirituel, afin de fonder une famille de missionnaires qui seraient envoyés dans le monde entier, selon l'ordre du Christ: 'Allez dans le monde entier et prêchez l'Evangile à toute créature', de sorte que le monde entier puisse devenir une famille dans le Seigneur… Pourtant, l'engagement le plus important pour nous tous, les enfants de Conforti, est d'essayer de refléter notre Fondateur et Père, au mieux de nos capacités, de devenir des saints comme il l'est, notre vie étant une annonce vivante de l'Evangile, afin d'être prêts à aller où nous sommes appelés, afin de porter le message de Jésus-Christ à ceux qui ne le connaissent pas. Notre fierté d'être des enfants spirituels de Conforti et notre connaissance d'être si éloigné de sa sainteté, nous font prendre conscience que nous devons mettre toute notre volonté et notre énergie afin d'être une image de notre Fondateur…"

Et les xavériens poursuivent: "Nous sommes également fiers de quelque chose d'autre, à la suite de la déclaration du Pape Benoît XVI. Mgr Conforti était un simple prêtre impliqué dans la formation des étudiants du séminaire du diocèse de Parme, en Italie; il a conçu son plan audacieux pour donner naissance à une congrégation de missionnaires à une période très difficile de la vie de l'Église. L'Église avait désespérément besoin d'un clergé local, et cela non seulement dans son diocèse de Parme." Et c'est à cette formation des prêtres locaux qu'était appelé Mgr Conforti.

Cette vision globale de la mission est urgente de notre temps. La conduite de Mgr Conforti brille devant nos yeux, afin que, surmontant notre petit monde personnel, nous soyons prêts pour notre  mission d'aujourd'hui: l'évangélisation de ceux qui nous entourent. Tel est le défi que saint Guido Conforti met encore en face de nous. Saurons-nous le comprendre?

Paulette Leblanc

 

 

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