Guido-Maria
Conforti,
ou en français, Guy-Marie Conforti, naquit à
Casalora de Ravadese, dans la province de Parme, en
Italie, le 30 mai 1865. Il était le 8ème
enfant d'une famille qui en comptera 10. Son père,
Rinaldo
Conforti,
et sa mère, Antonia Adorni, étaient de riches
agriculteurs. Guido fréquenta l'école primaire de Parme
entre 1872 et 1876. C'est dans cette école dirigée par
les Frères des Écoles chrétiennes, que commença sa
dévotion à la sainte Croix du Christ. En effet, chaque
jour il s’arrêtait dans l’église de la Paix située dans
le quartier des Colonnes; de ces visites, il dira plus
tard, parlant de Jésus en Croix: "Je le regardais, et
Il me regardait, et j’avais l’impression qu’Il me disait
plein de choses." Ainsi naquit en lui le désir de
devenir prêtre.
En
1876, Guido entra au petit séminaire de Parme, malgré
certaines réticences de son père qui voulait en faire un
dirigeant agricole. Le supérieur de ce séminaire était
Mgr Andrea Ferrari qui sera le guide spirituel de Guido.
Âgé de 14 ans, Guido se mit à lire l'histoire de saint
François Xavier. Cette lecture orientera plus tard ses
activités de prêtre missionnaire. Âgé de 17 ans, Guido
entra au grand séminaire où il fera de très brillantes
études. Il sera ordonné prêtre le 22 septembre 1888,
malgré sa santé très fragile, et il se fera
immédiatement des amis parmi les Jésuites et les
Salésiens. Peu de temps après son ordination, choisi par
Mgr Andrea Ferrari, il devint le vice-recteur du
séminaire puis chanoine de la cathédrale de Parme et
vicaire général.
Guido-Maria Conforti, prêtre toujours mû par les
exemples de saint François Xavier, créa, le 3 décembre
1895, avec dix-sept séminaristes, un séminaire pour les
Missions étrangères, la Pia Societas Sancti Francisci
Xaverii pro Exteris Missionibus, ou, en français,
"la Pieuse et Sainte Société Saint François Xavier pour
les missions extérieures". Cet Institut-séminaire
prendra, en 1898, le nom de "Congrégation de Saint
François Xavier pour les Missions étrangères." On
imagine la joie de Guido quand il remit la croix de
missionnaires à ses deux premiers candidats en partance
pour la Chine, les pères Caio Rastelli et Odoardo
Mainini; bien que cette mission fût anéantie par les
révoltes des Boxers du début du 20ème siècle,
les missionnaires réussiront à reprendre leur activité
évangélique.
En
1902, âgé de 37 ans, Guido fut ordonné évêque de
Ravenne; cinq ans plus tard, il sera nommé à Parme. Nous
sommes en 1907 et Mgr Guido Conforti est toujours
missionnaire dans son cœur. En conséquence, ayant
constaté un dramatique et préoccupant abandon de la foi
dans les pays de vieille chrétienté, il comprit que tous
les prêtres devaient être des missionnaires pour
revitaliser et transmettre la foi dans ces pays; car la
foi ne s'accroît que lorsqu'on la transmet. Aussi, en
1917, fonda-t-il, avec le Père Manna, "l'Union
Missionnaire du Clergé" qui prendra rapidement une
extension mondiale. Notons qu'en 1912, Mgr Guido
Conforti avait ordonné, pour la Chine, le premier évêque
xavérien, c'est-à-dire venant de la congrégation
missionnaire qu'il avait fondée, la "Congrégation de
Saint François Xavier pour les Missions étrangères."
Ce premier évêque xavérien était Mgr Luigi Calza,
vicaire apostolique de Cheng-Chow.
Mgr Guido voulait des
prêtres missionnaires, mais il avait compris que les
laïcs chrétiens étaient aussi appelés à être des
missionnaires. Il disait à ses diocésains: "Soyons
tous des apôtres, car nous le pouvons et nous le devons
tous, dans l'état et dans la condition dans laquelle la
divine Providence nous a placés" Et pour cela, il
n'hésitait pas à revenir au crucifix de son enfance qui
l'avait tant impressionné, en disant:
"Le crucifix est le grand
livre sur lequel se sont formés les saints… Tous les
enseignements contenus dans le saint Évangile sont
résumés dans le Crucifix".
En
1921, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de
la foi, nomma Mgr Guido Conforti supérieur général de la
Congrégation Saint François Xavier pour les missions
extérieures. Dès lors, de septembre à décembre 1928,
malgré ses activités pastorales, il décida de partir en
Chine pour visiter ses missionnaires dans le Honan
occidental. Là, il partagea leur vie frugale et alla
jusque dans les postes les plus reculés. À son retour à
Parme, il fit à ses diocésains un compte-rendu qui les
émerveilla.
Mgr
Guido Conforti mourut à Parme, le 5 novembre 1931. Il
fut béatifié par le pape Jean-Paul II le 17 mars 1996,
et canonisé par le pape Benoît XVI le 23 octobre 2011.
Il est fêté le 5 novembre.
La
devise de saint Guido Maria Conforti était: "Caritas
Christi Urget Nos", "la Charité du Christ nous
presse". Cette devise résume, en quelque sorte, le
programme de la famille religieuse qu'il avait fondée,
famille religieuse entièrement consacrée au service de
l'évangélisation sous le patronage de saint
François-Xavier. Remarquons aussi que
la devise de
saint Guido Maria Conforti: Caritas Christi Urget Nos,
la charité du Christ nous presse, résume toute sa vie
jalonnée de lourdes épreuves, notamment ses épreuves de
santé. En toutes circonstances, dans l'acceptation
quotidienne de la volonté de Dieu, il savait reconnaître
les desseins de Dieu pour édifier son Royaume. Pour Mgr
Guido, "la perfection consistait à faire la volonté de
Dieu en suivant le modèle de Jésus crucifié".
Guido-Maria Conforti fut l’un des acteurs de la
renaissance de l’esprit missionnaire de l’Église dans
les années 1850-1900.
Voici quelques petits compléments concernant l'épiscopat
de Mgr Guido Conforti. Vicaire général à Parme, Guido
fut nommé évêque de Ravenne par le pape Léon XIII. Le
jour de sa consécration épiscopale, le 11 juin 1902, il
émit les vœux religieux de pauvreté, chasteté et
obéissance, vœux auxquels il ajouta le vœu de s’adonner
sans réserve à l’annonce de l’Évangile ad gentes
c'est-à-dire aux païens. En 1907, devenu évêque de
Parme, il s'occupa avec attention de la formation des
jeunes aspirants missionnaires, mais de nouvelles
charges lui incombèrent, et Mgr Conforti put y
développer une importante activité concernant
l’instruction religieuse. Il visita cinq fois ses
paroisses, tint deux synodes diocésains et institua
l’Action Catholique destinée essentiellement à la
jeunesse. Parallèlement il s’occupait beaucoup de la
sanctification du clergé, de la formation des laïcs, des
associations catholiques, de la presse catholique, des
missions populaires, des congrès eucharistiques, mariaux
et missionnaires. Outre toute cette vaste activité, Mgr
Conforti collabora, nous en avons déjà parlé, avec le
père Manna à la fondation de l’Union Pontificale
Missionnaire, dont il fut nommé le premier
président.
Lors
de la canonisation de Guido Conforti, des missionnaires
xavériens écrivirent: "Il
y a un sentiment de joie et de satisfaction dans chacun
d'entre nous, les missionnaires Xavériens, dans la
reconnaissance de la sainteté de notre Fondateur qui,
bien qu'il ne pût pas être missionnaire dans sa vie, a
donné tout de lui-même, ses économies et son caractère
spirituel, afin de fonder une famille de missionnaires
qui seraient envoyés dans le monde entier, selon l'ordre
du Christ: 'Allez dans le monde entier et prêchez
l'Evangile à toute créature', de sorte que le monde
entier puisse devenir une famille dans le Seigneur…
Pourtant, l'engagement le plus
important pour nous tous, les enfants de Conforti, est
d'essayer de refléter notre Fondateur et Père, au mieux
de nos capacités, de devenir des saints comme il l'est,
notre vie étant une annonce vivante de l'Evangile, afin
d'être prêts à aller où nous sommes appelés, afin de
porter le message de Jésus-Christ à ceux qui ne le
connaissent pas. Notre
fierté d'être des enfants spirituels de Conforti et
notre connaissance d'être si éloigné de sa sainteté,
nous font prendre conscience que nous devons mettre
toute notre volonté et notre énergie afin d'être une
image de notre Fondateur…"
Et
les xavériens poursuivent: "Nous sommes également
fiers de quelque chose d'autre, à la suite de la
déclaration du Pape Benoît XVI. Mgr
Conforti était un simple
prêtre impliqué dans la formation des étudiants du
séminaire du diocèse de Parme, en Italie;
il a conçu son plan audacieux
pour donner naissance à une congrégation de
missionnaires à une période très difficile de la vie de
l'Église. L'Église
avait désespérément besoin d'un clergé local, et cela
non seulement dans son diocèse de Parme."
Et c'est à cette formation des
prêtres locaux qu'était appelé Mgr Conforti.
Cette vision globale de la mission est urgente de notre
temps.
La conduite de Mgr
Conforti brille devant nos
yeux, afin que, surmontant notre petit monde personnel,
nous soyons prêts pour notre mission d'aujourd'hui:
l'évangélisation de ceux qui nous entourent.
Tel est le défi que saint
Guido Conforti met encore en face de nous. Saurons-nous
le comprendre?
Paulette
Leblanc |