Gregorio Barbarigo
Évêque, puis Cardinal, Saint
1625-1697

18

JUIN

Grégoire Barbarigo naquit à Venise, en 1625, peut-être le 18 septembre. Sa famille appartenait à une très ancienne noblesse vénitienne, très ancienne et distinguée. Il est possible que le nom de Barbarigo ait pour origine le nom de la famille Arrigo, qui, en 880 vainquit les sarrasins. On raconte qu'alors, avec les barbes des Sarrasins, les Arrigo firent une couronne, d'où le nom de Barbarigo, Barbe d'Arrigo. On dit aussi que les Barbarigo construisirent, vers l'an 900, avec une autre famille de la grande noblesse, les Jubania, l’église de Santa Maria del Giglio.


Suivant les conseils de son père, très pieux, qui voulait faire de lui un diplomate, en 1643, Gregorio, âgé de 18 ans, accompagna l'ambassadeur vénitien Aloise Contarini à Munster pour participer aux négociations qui devaient conduire à la Paix de Westphalie, traité signé le 24 octobre 1648 et mettant fin à la Guerre de Trente ans.

C'est à Munster que Gregorio rencontra Monseigneur Fabio Chigi, nonce à Cologne. Gregorio alla aussi en Hollande et en Flandre, puis à Paris. Enfin, il retourna à Venise en juillet 1648. En 1650, il était élu membre du Collegio dei Savi, (conseil des Anciens). Ce Conseil, ou Collège, était un organe constitutionnel du gouvernement de l'état de Venise. Gregorio commençait sa carrière politique. Mais spirituellement insatisfait, ce jeune homme d'une grande pureté de vie, désira se donner à Dieu. Il se rendit, pendant l'hiver 1653, à Rome pour solliciter les conseils du cardinal Chigi, futur pape Alexandre VII. Le cardinal Chigi insista pour qu'il ne se fît pas ermite, mais qu'il entrât dans les ordres; ce qu'il fit. Il fut ordonné prêtre le 21 Décembre 1655 par Gian Francesco Morosini, le patriarche de Venise. Puis il partit pour Rome à la fin de février 1656, appelé par Mgr Chigi devenu le pape Alexandre VII. En 1656, à la demande du pape Alexandre VII, Gregorio organisa l'aide aux Romains dans le quartier du Trastevere qui avait été frappé par la peste.

En 1657, Alexandre VII le consacra évêque de Bergame. (Pergame en latin ou Bergame en turc). Trois ans plus tard, le pape Alexandre VII le créait cardinal et, en 1664, il l'envoya à Padoue où Mgr Gregorio restera pendant 33 ans, sauf quand il devait se rendre à Rome pour travailler avec le pape. Devenu évêque de Padoue, Gregorio voulut imiter saint Charles Borromée et s’appuyer sur les décrets du Concile de Trente. En conséquence, il créa des œuvres de bienfaisances, recueillit des jeunes filles pauvres, multiplia les "écoles de doctrine chrétienne" où il aimait faire lui-même le catéchisme. Il se distinguait par les œuvres de charité et par la sainteté de sa vie; il se montrait si généreux envers les indigents et les pauvres qu’il allait jusqu’à distribuer pour leur venir en aide le mobilier de sa maison, ses vêtements et même son lit.

Dans ses deux diocèses de Bergame et de Padoue, Mgr Gregorio développa les séminaires, et il dota celui de Padoue d’une bibliothèque et d’une imprimerie, destinée notamment à publier des livres qu’il voulait répandre parmi les peuples du Proche-Orient. De plus, tourmenté par la déchirure entre les Églises d'Orient et d'Occident, il créa dans son séminaire de Padoue, des chaires d'Hébreu, de syriaque, de chaldéen et de grec, ce qui était une grande nouveauté pour l'époque. De plus, il munit l'une de ses imprimeries, de tous les caractères nécessaires à l’édition des textes destinés aux travailleurs de l'unité avec le Moyen-Orient et le dialogue avec les juifs, les non-chrétiens et les cultures islamiques. Incontestablement Mgr Barbarigo fut un précurseur en maints domaines; il associa notamment des laïcs à la catéchèse populaire. Mgr Gregorio, cardinal infatigable, parcourait son diocèse en tous sens. Il multipliait les visites pastorales, même dans les villages, par tous les temps et souvent à pied, prêchant, redressant, encourageant, consolant. Père de son peuple, il veillait aussi à la tenue morale et vestimentaire de ses prêtres.

Totalement épuisé, après une courte maladie Mgr Gregorio s’endormit paisiblement dans le Seigneur le 18 juin 1697. Il avait 72 ans. Il fut béatifié en 1761 par le pape Clément XIII et canonisé le 26 mai 1960 par Jean XXIII. Sa fête est le 18 juin.

Mgr Gregorio Barbarigo était une âme de prière qui prêchait avec beaucoup de simplicité. Partout, il se montrait le modèle des pasteurs, animé d’un zèle vigilant et d’initiatives hardies. Il accordait un soin tout particulier à la réforme tridentine des séminaires, veillant à la solidité des études cléricales autant qu’à la sainteté de vie des futurs prêtres.

Paulette Leblanc

 

 

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