Georges Preca, ou Gorg Preca, en maltais,
naquit à La Valette, capitale de l'île de Malte, le 12
Février 1880. En 1888, ses parents, Vincenzo Preca et
Natalina Ceravolo
déménagèrent à Ħamrun, une
petite ville située non loin de La Valette. C'est
là que Georges fit sa première
communion et fut confirmé dans l'église paroissiale de
Saint Cajetan. Après ses études au lycée, Georges
rejoignit le séminaire de Malte pour étudier la
théologie afin de devenir prêtre. Malheureusement, alors
qu'il n'était encore que diacre, il tomba gravement
malade et fut considéré comme perdu. Mais, raconta plus
tard notre ami, il pria beaucoup saint Joseph
d'intercéder pour lui auprès de Seigneur, et il guérit.
Georges
raconta aussi que, le 8 avril 1905, son confesseur, le
père Aloysius Galea, décéda. Mais il lui serait apparu
quelques jours plus tard, et lui aurait dit: "Dieu
veut que vous enseigniez son peuple."
Finalement Georges fut ordonné prêtre le 22 décembre
1906, et il se donna comme règle de vie le conseil de
son directeur spirituel: "Dieu t'a choisi pour
enseigner son peuple." Aussi, envisagea-t-il de
créer, dans les paroisses, des groupes de sept diacres
permanents qui,
avec
l'aide d'auxiliaires laïcs, seraient responsables de la
formation du peuple de Dieu.
C'est à cette à époque, vers
1905 et 1906, qu'il rencontra un groupe de jeunes à
Ħamrun et qu'il les invita à assister à ses conférences
spirituelles. Ce groupe fut la base de la Société
de la Doctrine Chrétienne. Dans ce groupe, il remarqua
particulièrement leur chef, Eugenio Borg, jeune ouvrier
des chantiers navals à qui il enseigna et expliqua la
Passion du Christ en suivant le récit de l'Évangile
selon Saint Jean. Eugenio Borg deviendra
le
premier Supérieur général de la Societas doctrinae
Christianae, la Société de la Doctrine Chrétienne.
Eugenio Borg mourra en 1967, en odeur de sainteté.
Petite remarque: La Société de la Doctrine chrétienne
était également appelée par ses membres "MUSEUM",
acrostiche d'une courte prière: "Magister unitam
sequatur Evangelium universus mundus!" C'est-à-dire:
"Maître, puisse le monde entier suivre l'Évangile."
En
1910, avec l'aide de Giannina Cutajar, les sections
féminines de la Société de la Doctrine Chrétienne
étaient crées. Et petit à petit, les règles de vie et
d'action des membres de la Société de la Doctrine
Chrétienne se mirent en place. Les membres, laïcs ou
célibataires, totalement investis dans l'apostolat et la
proclamation de l'Évangile devaient vivre simplement et
prier beaucoup. De plus, ils devaient se former
plusieurs heures par jour afin de pouvoir ensuite former
les autres. Plusieurs centres furent ainsi ouverts dans
quelques paroisses de l'île de Malte. Ces centres,
absolument indispensables dans toutes les sociétés,
furent cependant très éprouvés. Ainsi, malgré la valeur
de Dun Ġorġ, comme on appelait familièrement Georges
Preca, de nombreuses contradictions surgirent: en effet,
vouloir instruire directement les classes populaires
semblait encore révolutionnaire pour l'époque; et, en
1909, sur l'ordre de l'évêque Salvatore Grech, Dun Gorg
dut fermer tous ses centres. En 1914 et 1915, il subit
une campagne de presse défavorable à son action. Il fut
même accusé de folie. Dun Gorg supporta toutes ces
calomnies avec grande foi tout en recommandant aux
membres de la Société de rester sereins devant les
attaques. En 1916, l'évêque de Malte fit mener une
enquête sévère sur les actions de Georges Preca et de
ses groupes. Les conclusions furent très favorables et
la reconnaissance canonique de la Société de la Doctrine
Chrétienne fut accordée, le 12 avril 1932. En 1952, cinq
membres furent envoyés en Australie. En 2015, la société
était présente en Angleterre, en Albanie, au Kenya, au
Soudan et au Pérou.
Mais
revenons à la vie de Gorg Preca. Le 21 juillet 1918,
Georges Preca entra dans le Tiers-Ordre carmélitain. Il
y fit sa profession le 26 septembre 1919 et devint Fra
Franco, au couvent de Santa Venera, à Malte. Il fit en
sorte que tous les jeunes fréquentant son Association
portent le scapulaire du Carmel. Par ailleurs, les
personnes de sa société, destinées à former à la
doctrine chrétienne de très nombreuses personnes, Dun
Gorg écrivit pour elles plus de 140 ouvrages en maltais:
livrets de méditation, ouvrages sur la doctrine et
l'apostolat. Incontestablement, Gorg Preca fut un
précurseur de l'apostolat par les laïcs. Dans les
épreuves qu'il eut à subir, dun Gorg se confiait surtout
dans la Sainte Vierge. Il avait aussi une dévotion
particulière pour la Madone du Bon Conseil, et diffusait
avec ferveur la médaille miraculeuse.
Dun
Gorg Preca mourut le 26 juillet 1962, âgé de 82 ans, à
Santa Venera, village de Malte. Il fut béatifié le 9 mai
2001 par le pape Jean-Paul II et canonisé par Benoît
XVI, le 3 juin 2007. Lors de sa béatification, Jean-Paul
II déclara: "Le bienheureux Georges Preca est connu
pour sa sainteté à Malte et partout où les Maltais se
sont installés. Dom Georges était un pionnier dans le
domaine de la catéchèse et dans la promotion du rôle des
laïcs dans l'apostolat, que le Concile devait souligner
de façon particulière. Il devint donc, pour ainsi dire,
le second père dans la foi de Malte."
Et
Benoît XVI, lors de la canonisation, précisa: "Georges
Preca... était un prêtre entièrement dédié à
l'évangélisation par la prédication, par ses écrits, par
son assistance spirituelle et par l'administration des
sacrements, mais avant tout par l'exemple de sa propre
vie."
Il
est fêté le 9 mai, date de sa canonisation. On peut
aussi le fêter le 26 juillet. Enfin, en 1957, il suggéra
cinq nouveaux mystères pour le Rosaire, qu'il appela les
"Mystères de lumière", les mystères lumineux que
nous connaissons bien.
Évoquant le premier saint canonisé de Malte, Ġorġ Preca,
le Pape Benoît XVI, le 18 avril 2010 lors de son voyage
apostolique, a rappelé "son infatigable travail de
catéchèse, inspirant aux jeunes comme aux anciens un
amour pour la doctrine chrétienne et une profonde
dévotion pour le Verbe de Dieu incarné. Il constitue un
exemple que je vous recommande de suivre". Puis, aux
prêtres présents: "Don Ġorġ était un prêtre d'une
humilité, d'une bonté, d'une douceur et d'une générosité
remarquables, profondément enraciné dans la prière et
habité par la passion de communiquer les vérités de
l'Évangile. Qu'il soit un modèle d'inspiration pour
vous..."
Paulette Leblanc |