Geneviève de Nanterre
Vierge, Patronne de Paris, Sainte

(vers 420-512)

3

JANVIER

Sainte Geneviève du latin Genovefa qui signifie "Fille du Ciel", naquit à Nanterre entre 420 et 422; elle était donc contemporaine de Clovis et de saint Rémi. Elle était la fille unique de Severus, probablement un Franc romanisé, et de Géroncia d’origine grecque. À l'âge de sept ans, Geneviève rencontra saint Germain, évêque d'Auxerre, et saint Loup, évêque de Troyes, qui faisaient halte à Nanterre, avant de s'embarquer pour l'Angleterre afin d'y combattre, sur l'ordre du pape, l'hérésie de Pélage. Germain avait remarqué cette petite fille en prière dans l'église de Nanterre, et, après avoir prophétisé devant ses parents le destin exceptionnel de l'enfant, il la consacra à Dieu. Après la mort de ses parents, Geneviève vint habiter à Paris chez sa marraine. Elle aurait hérité en tant que fille unique de la charge de membre du conseil municipal détenue par son père, charge qu’elle aurait d'abord exercée à Nanterre, puis à Paris après son installation chez sa marraine. Geneviève vivait, dit-on, dans le silence, la prière et la mortification. Elle aurait été favorisée de grâces extraordinaires, notamment en lisant dans les consciences.

Geneviève avait promis à l'évêque Germain de se consacrer au Christ et, à 15 ans, elle reçut le voile des vierges. À l'époque, en effet, il n'existait pas de monastères de femmes et celles qui souhaitaient se consacrer au Seigneur continuaient à vivre dans le monde. Seul le voile de leur consécration permettait de les distinguer. Geneviève menait donc la vie non cloîtrée des religieuses de son temps dans le Paris de l’époque qui correspondait à peu près aux deux îles de la Seine: l'île de la Cité et l'ile Saint-Louis. Très vite plusieurs autres vierges vinrent se joindre à elle.  

Après des événements graves, Geneviève sera considérée comme la protectrice de Paris. En effet, nous nous souvenons qu'en 451, Attila franchit le Rhin et envahit la Gaule. Lorsqu'il fut arrivé à Troyes, les Parisiens prirent peur et voulurent fuir. Mais Geneviève, qui n'avait que 28 ans les convainquit de demeurer dans la ville. Elle rassembla les femmes de Paris dans l'église-baptistère près de Notre-Dame et leur demanda de supplier le Ciel d'épargner leur ville, et c'est ce qui se produisit. Abandonnant la route de Paris, les Huns se dirigèrent vers Orléans qu'ils assiégèrent. Mais, vaincus par les armées romaines, ils se replièrent vers le Nord et furent définitivement vaincus aux Champs Catalauniques. 

Plus tard, lorsque les Francs assiégèrent Paris, Geneviève sauva une fois encore la ville de la famine. Un jour, elle s’embarqua sur la Seine pour aller chercher, à Melun, un grand convoi de vivres qu’elle ramena dans la ville affamée. Puis, elle regroupa des bateaux qui, via la Seine, allaient chercher du ravitaillement jusqu'en Champagne. Constamment elle exhortait les parisiens à supporter les souffrances et les terreurs du siège. Ainsi, Paris fut préservé et Geneviève fut, après sa mort, appelée patronne de Paris. Sa réputation s'était étendue partout, jusqu'en Syrie où saint Syméon le Stylite, du haut de sa colonne, se recommandait à ses prières. Le roi Clovis et la reine Clotilde lui vouaient une grande vénération. En dehors de ces actions d'éclat, Geneviève passait sa vie à secourir les pauvres et à guérir les malades.

Geneviève mourut en 512. Elle avait presque 90 ans, et elle fut enterrée aux côtés de Clovis et rejointe plus tard par la reine Clotilde, ses plus célèbres disciples. Geneviève considérée par les catholiques comme la sainte patronne de Paris, est fêtée chaque année dans le diocèse de Nanterre, le 3 janvier. À partir du 12ème siècle la châsse contenant ses reliques était portée en procession à travers Paris, et des miracles avaient lieu sur son passage. Ainsi, en 1130, sous le nom de "mal des ardents" ou de "feu sacré", une terrible fièvre pestilentielle "enflamma" Paris, puis la France entière, sans qu’aucune médecine ait pu l’enrayer. Il s’agissait d’une inflammation intérieure, accompagnée d'une gangrène attaquant l'extrémité des membres. Pour conjurer le fléau, l’évêque de Paris, ordonna des jeûnes et des prières, puis demanda, un 26 novembre, que l'on transportât les malades sur le chemin de la procession solennelle qui menait de la basilique Sainte-Geneviève à Notre-Dame. Les malades qui touchèrent la relique de sainte Geneviève furent immédiatement guéris et, parmi les Parisiens, seuls trois sceptiques moururent. Le mal commença à décroître et finit par disparaître. 

L’année suivante, le pape Innocent II, en souvenir de ce miracle, institua la fête de sainte Geneviève des Ardents. La gendarmerie nationale, dont sainte Geneviève est également la sainte patronne, la fête le 26 novembre, date du "miracle des ardents". Mais pourquoi Geneviève est-elle la patronne des gendarmes? C'est que, femme forte, paisible et de grande autorité, femme qui avait su rétablir l'ordre et la paix dans la cité au cours des pires épreuves, Geneviève est restée un repère et un exemple pour tous les gendarmes dans leur labeur. C'est par décret en date du 18 mai 1962, que le pape Jean XXIII a solennellement désigné sainte Geneviève comme patronne de la Gendarmerie, dont il avait pu apprécier les engagements et le sens du service comme nonce apostolique à Paris, peu auparavant.
Les reliques de sainte Geneviève qui avaient été soigneusement conservées, furent brûlées par les révolutionnaires en 1793, mais son tombeau vide, transporté dans l'église Saint-Etienne-du-Mont, sur la colline sainte Geneviève, est toujours vénéré.

Paulette Leblanc

 

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