Françoise de Siedliska
(Marie de Jésus Bon Pasteur)
Religieuse, Bienheureuse
(1842-1902)

21

NOVEMBRE

Françoise de Siedliska naquit dans une famille de la noblesse polonaise, dans le château de Roszkowa Wala, près de Varsovie, le 12 novembre 1842. Ses parents, très affectueux, lui assurèrent une enfance heureuse. Malheureusement, ils étaient beaucoup plus préoccupés de sa formation culturelle que de son éducation religieuse. Dans ce milieu rempli des idées de la philosophie de cette époque, philosophie indifférente à tout ce qui concernait la religion, Françoise ne connut rien de Dieu durant toute sa tendre enfance. Enfin, grâce à une institutrice cultivée et profondément chrétienne, Françoise commença à découvrir Jésus et apprit à prier. Mais l'institutrice mourut beaucoup trop tôt, et ce fut une tante qui prépara Françoise à sa première confession. 

Au cours de l'année 1854, la maman de Françoise tomba gravement malade et fut hospitalisée à Varsovie. Françoise alla alors loger chez son grand-père à Varsovie, afin de s'occuper de sa maman malade. C'est ainsi qu'elle rencontra un capucin lithuanien, le Père Léandre Lendzian avec qui elle eut de nombreux entretiens. C'est alors aussi que Françoise implora Dieu de toutes ses forces pour la guérison de sa maman. Et la maman guérit rapidement. Et Françoise fera sa première communion en mai 1855; elle avait douze ans et demi. 

Nous sommes en 1860. Françoise commençait à comprendre que Dieu la voulait pour Lui seul. Mais son père voulait la marier… Heureusement, les Siedliski décidèrent, afin de rencontrer les membres de la grande aristocratie européenne, de parcourir toute l'Europe. Et Françoise accompagna ses parents.  Ils se rendirent en Suisse, dans le Tyrol, dans les villes d'eau en Allemagne, puis à Cannes. Et la famille Siedliski rentra en Pologne. Mais brusquement la santé de Françoise déclina. On pensa d'abord à une tuberculose, ce qui provoqua de grandes craintes, car la tuberculose était, à cette époque, encore très souvent mortelle.

Françoise dut partir en cure, accompagnée de sa mère, à Merano située dans les montagnes italiennes proches de l'Autriche, en Suisse puis à Cannes où son père, fuyant l'insurrection polonaise contre les Russes, les retrouva. Nous devons savoir que, dans la nuit du 22 au 23 janvier 1863, éclata une insurrection dans la partie russe de la Pologne: les autorités russes, via un responsable polonais, Aleksandre Wielopolski, avaient ordonné la conscription des Polonais au sein de l'armée russe, ce qu'ils refusèrent; d'où une insurrection. Mais encore une fois une répression impitoyable s'abattit sur le pays de 1863 à 1864. Enfin, en 1865, la famille Siedliski put rentrer en Pologne. En 1870 le père de Françoise décédait.

Françoise avait 31 ans. Elle appartenait déjà au Tiers-Ordre franciscain, lorsque, le 12 avril 1873, le Père Léandre Lendzian lui fit comprendre que Dieu voulait qu'elle se consacrât totalement à lui. Il lui dit aussi qu'elle pourrait fonder une nouvelle famille religieuse. D'abord très étonnée, en effet il était alors interdit de fonder de nouvelles congrégations catholiques dans l'Empire russe, Françoise se mit pourtant aussitôt à l'œuvre. Elle parla du désir du Père Léandre à sa maman revenue à Dieu, et à deux Tertiaires franciscaines qui appartenaient à une communauté de Lublin, communauté en voie d'extinction. Le but du nouvel institut serait d'imiter la vie cachée de la Sainte Famille à Nazareth. Les religieuses, unies à Marie, seraient également orientées vers l'adoration du Saint-Sacrement. Les trois personnes contactées se joignirent à Françoise.

Françoise partit à Rome et fut reçue, le 1er octobre 1873, par le pape Pie IX (pape de 1846-1878). Pie IX approuva l'idée de fonder une congrégation de Sœurs consacrées à la Sainte Famille. En 1874, sur les conseils du Supérieur Général des Résurrectionnistes, le Père Pierre Semenko, Françoise acquit une petite maison à Rome, Via Merulana, puis, plus tard, elle installa ses sœurs Via Machiavelli. Trois novices polonaises arrivèrent à l'automne 1875. En 1881, Françoise  ouvrit une maison à Cracovie. En 1884, elle fit, ainsi que ses compagnes, sa profession religieuse, et prit le nom de Marie de Jésus-Bon-Pasteur. 

Rapidement, Marie de Jésus-Bon-Pasteur voulut implanter la nouvelle Congrégation, Les Sœurs de la Sainte Famille de Nazareth, au sein de l'émigration polonaise arrivée aux États-Unis. Cette émigration, surtout constituée de familles désunies qui cherchaient à améliorer leur situation économique, avait grand besoin d'être soutenue et de retrouver la religion de ses pères, le catholicisme. Mère Marie de Jésus-Bon-Pasteur partit donc pour de longs séjours aux États-Unis, en 1885, 1889 et 1896 et elle ouvrit trois maisons à Chicago. Elle en ouvrit également deux autres, l'une à Paris en 1892 et l'autre à Londres en 1895.

Outre l'ouverture de nouvelles maisons, Mère Marie de Jésus-Bon-Pasteur devait préparer aussi les documents précisant la vocation des Sœurs: enseigner le catéchisme aux enfants et les préparer à la première communion; elles devaient également être de vraies missionnaires pour les adultes venus d'autres religions, afin de leur faire connaître la vérité de Jésus.

À partir du 16 octobre 1902, Mère Marie de Jésus-Bon-Pasteur, épuisée, dut se reposer. Le 15 novembre suivant, elle fut atteinte d'une péritonite aigüe et mourut le 21 novembre 1902. Elle avait 60 ans. Mère Marie de Jésus-Bon-Pasteur fut béatifiée le 23 avril 1989, par le pape Jean Paul II. Les Constitutions de la Congrégation seront approuvées par Rome en 1923.

Paulette Leblanc

 

 

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