FRANÇOIS-RÉGIS CLET
Prêtre lazariste, Martyr, Saint
1748-1820

18

FÉVRIER

Aujourd'hui, nous allons parler de François-Régis Clet. Attention! Il ne faut pas confondre François-Régis Clet avec Jean-François Régis, Jésuite apôtre du Velay et du Vivarais, et qui vécut de 31 janvier 1597 au 31 décembre 1640. Notre François-Régis Clet, enfant de Césaire Clet et de Claire Bourquy, naquit le 19 août 1749 à Grenoble, dans le département de l'Isère. Il était le dixième d'une famille de quinze enfants. Son père, Césaire Clet, était marchand de toiles à Grenoble. Sa famille maternelle était apparentée à Henri Beyle (Stendhal).  

François Régis commença ses études au collège de Grenoble, et il les continua chez les Lazaristes de Lyon. En 1769, âgé de vingt ans, il entra au séminaire chez  les Lazaristes de Lyon. Là, il fit sa profession religieuse en mars 1771 et fut ordonné prêtre le 27 mars 1773. Il fut alors envoyé comme professeur de théologie morale au séminaire d'Annecy. Le Père François-Régis Clet faisait l'admiration de tous par sa haute vertu et par la profondeur et la précision de son enseignement. Ses connaissances, en effet, étaient particulièrement étendues, à tel point qu'on l'avait surnommé "la bibliothèque vivante". Quinze ans plus tard, en 1788, le chapitre général de sa Congrégation le nommait responsable du grand séminaire et de la maison-mère des Lazaristes, à Paris. Il ne devait pas remplir longtemps cette charge, car l'année suivante éclatait la Révolution Française. Le 13 juillet 1789, la Maison Saint Lazare, ouverte par Saint Vincent de Paul, était mise à sac. L'avenir en France se faisait sombre. Le Père Clet pensa qu'il lui restait encore assez de forces pour travailler à l'apostolat chez les infidèles: il demanda et obtint la faveur de se consacrer aux missions de la Chine. En 1791 il partait pour la Chine. 

Désirant être missionnaire, le père Clet avait demandé à partir en mission. Sa demande fut rapidement ac-cordée, car un bateau était justement en partance pour Macao, au sud-est de la Chine. Une défection inatten-due facilita encore les choses. Après six mois de navigation le Père Clet arriva à Macao le 15 octobre 1791 et il y resta quelques mois. Il se rendit ensuite, sous un déguisement, dans la région du Kiang-si (ou Jianhxi): il était le premier missionnaire européen. Malgré toute son intelligence et sa ténacité, le Père Clet n'arrivait pas à apprendre correctement la langue locale; de plus, il supportait mal le climat. Il partit donc dès 1793, pour le Hou-kouang, et il devient le supérieur de la mission où il demeura pendant vingt sept ans pour évangéliser trois provinces: le Jiangxi, Hubei, et le Hunan. Il était seul pour administrer plus de dix mille chrétiens dispersés sur un très grand espace. 

La vie de François-Régis Clet était simple et austère: il vivait comme les pauvres du pays. Son grand esprit de mortification s'accommodait des régimes les plus divers, et c'est à pied qu'il faisait ses longs voyages. Doux et humble, il montrait cependant une grande fermeté inspirée par un jugement sain et droit. 

Malgré l'état de persécution sourde et permanente qui sévissait en Chine, le Père François-Régis, grâce aux précautions prises par les chrétiens pour le soustraire aux recherches des mandarins, put exercer son ministère apostolique pendant vingt-sept ans. Il connut les persécutions de 1805, de 1811, et surtout la grande persécution de 1818. Trahi par un chrétien, il fut arrêté en juin 1819 près de Nan-Yang-Fou et jeté en prison où il endura d’atroces tortures. Puis le prisonnier dut rejoindre la ville où il devait être jugé. On le chargea d'une cangue: instrument de torture portatif inventé par les chinois et ayant la forme d'une planche percée de trois trous dans lesquels on introduisait la tête et les mains du supplicié.  On lui mit aussi des fers aux pieds, aux mains et au cou. Ainsi "équipé" François-Régis Clet dut marcher pendant vingt jours pour rejoindre la ville de Ou-Tchan-Fou. Durant cette très pénible épreuve, il eut cependant la consolation de retrouver un prêtre chinois et dix autres chrétiens, avec lesquels il pouvait prier.  

Notons que pendant le cours de son jugement, François Régis Clet fut traité avec la plus extrême inhumanité. À l'un de ses juges, le saint confesseur se permit de dire: “Mon frère, vous me jugez maintenant, dans peu de temps mon Seigneur Lui-même vous jugera.” Quelques mois plus tard, le magistrat, tombé en disgrâce, était exécuté. 

Le Père Clet fut condamné à mort. En attendant la confirmation de la sentence par l’empereur, François-Régis écrivit: "Je me prépare à la mort en répétant souvent avec Saint Paul: ‘si je vis, c’est pour Jésus-Christ et la mort sera pour moi un gain'." Enfin, l'empereur Tsiatsïn déclara que "l'Européen Liou avait trompé et corrompu beaucoup de monde en prêchant la religion chrétienne, et qu'il devait être étranglé." 

François-Régis Clet fut mis à mort par strangulation le 17 février 1820. Il était âgé de 72 ans, dont vingt-neuf passés dans la mission de Chine.  

Béatifié le 27 mai 1900 par le pape Léon XIII, François-Régis Clet sera canonisé le 1er octobre de l'an 2000 avec les cent-vingt Martyrs de Chine.

Paulette Leblanc

 

 

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