FATIMA 2017

Notre-Dame de Fatima
PREMIÈRE PARTIE

Nous sommes en 1917. Fatima était alors une paroisse rurale de 2500 habitants, située à 130 km au nord de Lisbonne. Cette paroisse, se trouvait dans une région montagneuse, la serra de Aire, au climat rude et au sol ingrat; on récoltait surtout des olives. Cette paroisse de Fatima était constituée d'une quarantaine de hameaux dont le hameau d’Aljustrel où habitaient les familles des futurs voyants, les familles dos Santos et Marto. Tout le monde devant travailler, les enfants étaient généralement chargés de la garde des troupeaux, surtout des moutons.

Aujourd'hui, Fatima est mondialement connue en raison des apparitions de la Vierge Marie, apparitions qui eurent lieu de mai à octobre 1917. Trois enfants, Lucia dos Santos, Francesco et Jacinta Marto furent les bénéficiaires de ces apparitions qui avaient été préparées au cours des trois apparitions de l'Ange du Portugal en 1915 et 1916.

Mais qui étaient ces futurs voyants?

– Lucia Dos Santos était née le 22 mars 1907 dans le hameau d'Aljustrel. Ses parents, Antonio et Maria, eurent six enfants. C'étaient des agriculteurs habitant une modeste maison près du hameau d'Aljustrel proche du village de Fatima. Le 25 mars 1948, Lucie entra au Carmel de Sainte Thérèse, à Coïmbra. Elle fut rappelée à Dieu, le 13 février 2005, à l'âge de 97 ans.

– Francisco Marto, cousin de Lucie Dos Santos, naquit le 11 juin 1908 dans le hameau d’Aljustrel. Il mourut le 4 avril 1919, âgé de 11 ans. Jacinta Marto, sa sœur, naquit le 10 mars 1910 à Aljustrel, et mourut à Lisbonne le 20 février 1920, âgée de 10 ans. Jacinta et Francisco furent béatifiés par le pape Jean-Paul II le 13 mai 2000.

Le Père et la mère des deux cousins de Lucie était aussi des agriculteurs très estimés de leurs voisins. La mère de Jacinta et de Francisco, avait eu deux fils d'un premier mariage; elle en eut sept autres de son second mariage avec Manuel Marto.

Les apparitions d'un ange en 1915

Au cours de l’année 1915, Lucie aurait aperçu dans la nature comme "une statue de neige de forme humaine". Toujours en 1915, un ange serait apparu trois fois à quatre petite filles: Lucie et trois de ses petites camarades sans laisser aucun message. Ceci est très peu connu et je ne suis pas en mesure de le vérifier… Par contre, tout ce qui suit a été vérifié et reconnu exact par l'Église.

Apparitions de l'Ange en 1916

En 1916, Lucia dos Santos, Francisco et Jacinta Marto, jouaient dans le jardin, lorsqu'un Ange se manifesta à eux. Il y eut trois apparitions de l'Ange pendant lesquelles il leur apprit à prier. Il leur apprit à prier ce que l'on appelle aujourd'hui les prières de l'Ange de Fatima, prières que voici: 

"Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas."

Et aussi:

"Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son Cœur Sacré et du Cœur immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs."

apparitions
de l'Ange de Fatima en 1916

Première apparition de l'Ange

Au printemps de l'année 1916, trois pastoureaux, Lucia, Francisco et Jacinta, étaient en train de jouer à la Loca do Cabeço, au sommet d'une colline plantée d'arbres, quand soudain, ils virent arriver, passant au-dessus de l'oliveraie "un jeune garçon d'environ 14 ou 15 ans, d'une grande beauté, plus blanc que neige et que le soleil rendait transparent comme s'il était en cristal."

Dès qu'il fut arrivé près des enfants, il leur dit:

– N'ayez pas peur. Je suis l'Ange de la paix. Priez avec moi.

Et, s'agenouillant à terre, l'Ange courba la tête jusqu'au sol, et apprit aux enfants la prière suivante: "Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime; je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne Vous aiment pas." Puis l'Ange se releva et disparut. Les enfants, très émus et restés seuls se mirent à réciter la prière pendant très longtemps.

Deuxième apparition de l'Ange

Quelques semaines passèrent, nous ne savons pas combien, mais c'était l'été et il faisait très chaud. Ce jour-là, les enfants jouaient, à l'abri du soleil, près du puits du jardin de la famille de Lucie. Soudain l'Ange fut là et dit aux trois enfants:

– Que faites-vous? Priez! Priez beaucoup! Les Saints Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices.

Puis il se présenta comme étant l'Ange du Portugal, et après avoir donné quelques explications aux enfants concernant les sacrifices qu'ils devaient faire, il disparut. Mais, avant le départ de l'Ange, Lucie lui avait demandé ce qu'ils devaient faire pour se sacrifier. L'Ange lui répondit:

– Chaque fois que vous le pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. Ainsi vous attirerez la paix sur votre patrie. Je suis son Ange Gardien, l'Ange du Portugal. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra.

Ainsi, les petits bergers surent qu'ils devaient offrir à Dieu toutes leurs actions en réparation des péchés qui L'offensaient et accepter les épreuves de leur vie pour obtenir la conversion des pécheurs. Dès lors, les enfants ayant compris comment leurs sacrifices sauvaient les pécheurs, "offrirent tout ce qui les mortifiait."

Après l'Apparition, François demanda à sa cousine:

– Que t'a dit l'ange?

Étonnée, Lucie lui demanda s'il avait entendu le dialogue, mais le petit garçon lui dit:

– Non, j'ai vu qu'il te parlait et j'ai entendu ce que tu lui as répondu, mais je ne sais pas ce qu'il t'a dit.

Troisième apparition de l'Ange

Trois mois plus tard, vers la fin du mois de septembre ou au début d'octobre 1916, l'Ange revint de nouveau à Loca do Cabeço. Lucie a raconté ce qui s'y était passé: "Dès que nous sommes arrivés là, à genoux, face contre terre, nous avons commencé à répéter la prière de l'Ange: Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime…" Les  enfants virent alors briller sur eux une lumière inconnue, et, raconte Lucie, ils virent l'Ange tenant, "dans la main gauche un calice dans lequel tombaient quelques gouttes de sang, depuis l'hostie suspendue au-dessus." L'Ange s'agenouilla et fit répéter trois fois aux enfants, la deuxième prière: "Très sainte Trinité, Père, Fils, Saint-Esprit… " Puis, se levant, il fit communier les enfants au Corps et au Sang de Jésus tout en disant:

– Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu.

Et l'Ange disparut. Nous devons remarquer que l'Ange s'était présenté comme l'Ange de la Paix, lors de la première apparition, puis comme l'Ange du Portugal, au cours de la 2e apparition. Lors de la 3e apparition, l'Ange se présenta comme l'Ange de la Réparation Eucharistique. Nous pouvons donc conclure que les demandes de l'Ange concernaient la prière pour la paix, l'offrande des sacrifices et des épreuves de la vie, et enfin l'Eucharistie.

Les apparitions mariales,
en 1917, au nombre de six

La première de ces apparitions eut lieu vers midi, le 13 mai 1917. "Une dame vêtue de blanc" apparut aux trois petits bergers: Francisco, et Jacinta Marto, respectivement âgés de 9 et 7 ans, et à leur cousine Lucia dos Santos âgée de 10 ans. Au cours de cette première visite, la Dame demanda aux enfants de venir six mois de suite, le 13 de chaque mois, à cette même heure. Et elle ajouta:

– Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre.

13 mai 1917 : première apparition

Après la préparation qu'ils avaient reçue de l'Ange, les voyants étaient comme sensibilisés aux confidences qu'ils allaient recevoir de la Mère de Dieu. Le dimanche 13 mai 1917, vers midi, les trois petits pastoureaux, Lucia et ses cousins, Francisco et Jacinta, virent, selon le récit de Lucie, "au-dessus d'un chêne vert, une Dame vêtue entièrement de blanc, plus brillante que le soleil, resplendissant d'une lumière plus claire et plus intense que celle d'un verre de cristal rempli d'une eau cristalline et traversé par les rayons du soleil le plus ardent."

Lucie poursuit son récit: "Nous nous sommes arrêtés, surpris par l'apparition. Nous étions si près que nous nous sommes retrouvés à l'intérieur de la lumière qui l'entourait et dont elle resplendissait, à environ un mètre et demi de distance. Notre-Dame nous a alors dit:

– N'ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal.

– D'où êtes-vous ? lui demandai-je.

– Je suis du Ciel.

– Et que voulez-vous de moi?

– Je suis venue pour vous demander de venir ici les cinq prochains mois, le 13 de chaque mois, à cette même heure. Par la suite, je dirai qui je suis et ce que je veux…

La conversation se poursuivit et Lucie demanda:

– Et moi, est-ce que j'irai également au Ciel? demanda Lucie.

– Oui, tu iras.

– Et Jacinta ?

– Elle aussi.

– Et Francisco ?

– Lui aussi, mais il doit réciter beaucoup de chapelets.

Lucie demanda ensuite à la Dame où se trouvaient ses deux amies mortes récemment:

– Est-ce que Maria das Neves est déjà au ciel ?

– Oui, elle y est.

– Et Amélia?

– Elle restera au purgatoire jusqu'à la fin du monde.

Marie prit alors la conduite de la conversation et demanda aux trois enfants:

– Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés dont Il est offensé et de supplication pour la conversion des pécheurs?

Les enfants répondirent:

– Oui, nous le voulons.

Et la Vierge conclut:

– Vous allez donc avoir beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort."

En prononçant ces paroles "la grâce de Dieu" Notre-Dame ouvrit les mains pour la première fois et communiqua aux pastoureaux une lumière intense qui pénétra en eux par la poitrine et alla jusqu'au plus intime de leur âme. Et Lucie poursuit: "Alors, sous l'effet d'une impulsion intérieure qui nous fut également communiquée, nous sommes tombés à genoux et nous avons répété du fond du cœur:

– Oh! Très Sainte Trinité, je Vous adore. Mon Dieu, mon Dieu, je Vous aime dans le Très Saint Sacrement.

Ensuite Notre-Dame ajouta :

– Récitez le chapelet tous les jours pour que le monde puisse obtenir la paix et la fin de la guerre."

Et elle commença à s'élever tranquillement, montant en direction du levant, jusqu'à disparaître dans l'immensité du ciel.

Résumons ce que la Vierge Marie demanda aux pastoureaux au cours de cette première apparition. Elle demanda trois choses:

– Premièrement: les trois enfants devaient se rendre en ce lieu pendant six mois le 13 du mois, à cette même heure. Les pastoureaux obéirent malgré la persécution, la contestation et les punitions qu'ils subirent. Ils furent toujours présents à la Cova da Iria, le 13 de chaque mois, à l'heure indiquée par Notre-Dame, sauf le 13 août, quand ils étaient emprisonnés.

– Deuxièmement: les enfants devaient réciter le chapelet chaque jour. Les voyants furent très fidèles aux demandes de la Mère de Dieu. Le soir même de cette première apparition ils demandèrent à leurs parents de réciter le chapelet avec eux. Et, ensuite, Francisco multiplia les chapelets à la maison, dans les collines et partout, pour que Notre-Dame lui ouvrît le chemin du Ciel.

– Troisièmement: enfin, les enfants devaient s'offrir comme victimes à travers des actes de réparation et des supplications pour la conversion des pécheurs. Le "Oui, nous le voulons." prononcé par Lucie fut fidèlement mis en pratique par les trois enfants qui eurent beaucoup à souffrir: ils furent moqués, ridiculisés, punis, persécutés, emprisonnés pendant trois jours. Il y eut ensuite la maladie de Francisco qui dura près de six mois et celle de Jacinta, qui dura un an et demi. Et à ces souffrances, les voyants ajoutaient des sacrifices volontaires.

13 juin 1917: seconde apparition

Ce jour-là, 60 personnes, des curieux, entouraient les enfants.

Malgré la fête de saint Antoine, la plus populaire des fêtes de la paroisse, les trois pastoureaux se présentèrent à la Cova da Iria, faisant le sacrifice de ne pas participer aux réjouissances de cette journée. Un dialogue s'engagea vite entre la Visiteuse céleste et ses confidents

– Que voulez-vous de moi? demanda Lucie.

Marie répondit:

– Je veux que vous veniez ici le 13 du mois qui vient. Je veux aussi que vous récitiez le chapelet tous les jours et que vous appreniez à lire. Ensuite je vous dirai ce que je veux.

Lucie demanda la guérison d'un malade. Marie répondit:

– S'il se convertit, il guérira durant l'année.

– Je voudrais vous demander de nous emmener au Ciel.

– Oui, Jacinta et Francisco, je vais les emmener bientôt. Mais toi tu resteras ici encore quelque temps. Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. À ceux qui s'y adonneront, je promets le salut et ces âmes seront chéries par Dieu, comme des fleurs posées par moi pour orner son trône.

– Je vais rester seule ici? s'informa tristement Lucie.

– Non ma fille. Cela te fait beaucoup souffrir? Ne te décourage pas. Je ne t'abandonnerai jamais. Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu'à Dieu.

Et tout en disant ces dernières paroles, Marie ouvrit les mains et les enfants furent comme engloutis, pour la seconde fois, dans lumière immense. Lucie écrivit: "En elle nous nous sommes vus comme engloutis en Dieu. Jacinta et Francisco paraissaient être dans la partie de cette lumière qui s'élevait vers le Ciel et moi dans celle qui se répandait sur la Terre. Devant la paume de la main droite de Notre-Dame, il y avait un Cœur qui semblait percé par les épines qui l'entouraient. Nous comprîmes qu'il s'agissait du Cœur Immaculé de Marie, outragé par les péchés de l'humanité et qui demandait réparation."

La grande révélation de Fatima, le Cœur de Marie entouré d'épines, symbole de l'ingratitude des hommes commençait.  

Francisco, très impressionné par ce qu'il avait vu, demanda à ses compagnes:

– Pourquoi Notre-Dame avait-elle dans la main un cœur répandant sur le monde cette lumière si intense, semblable à Dieu? Tu étais avec Notre-Dame dans la lumière qui descendait vers la Terre, alors que Jacinta et moi nous étions dans celle qui montait vers le Ciel.

– C'est que, répondit Lucie, toi et Jacinta allez rejoindre bientôt le Ciel, tandis que moi, je vais rester avec le Cœur Immaculé de Marie, un peu plus longtemps sur Terre.

Et c'est pour bien remplir cette mission que Notre-Dame demanda à Lucie d'apprendre à lire.

13 juillet 1917: troisième apparition

Cette troisième apparition est considérée comme très importante. Elle commença comme la 2e apparition. Lucie dit à la Dame:

– Que voulez-vous de moi?

– Je veux que vous veniez ici le 13 du mois prochain, que vous continuiez à dire le chapelet tous les jours, en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu'elle seule peut vous secourir.

– Je voudrais vous demander de nous dire qui vous êtes et de faire un miracle pour que tous croient que Vous nous apparaissez.

– Continuez à venir ici tous les mois. En octobre je dirai qui je suis, ce que je veux et je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire.

Puis elle ajouta:

– Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites plusieurs fois, spécialement lorsque vous ferez un sacrifice: "Ô Jésus, c'est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation pour les péchés commis contre le Cœur immaculé de Marie."

En disant ces paroles, la Dame montra l'enfer aux trois enfants Lucie raconte: "Elle ouvrit de nouveau les mains comme lors des deux mois précédents. Le reflet parut pénétrer la terre et nous vîmes quelque chose comme une mer de feu. Plongés dans ce feu, les démons et les âmes ressemblaient à des braises transparentes, noires ou bronzées. Les âmes  avaient forme humaine. Ces braises flottaient dans le brasier, portées par les flammes qui sortaient d'elles, avec des nuages de fumée tombant de tous côtés, ressemblant à la chute des étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu de cris et de gémissements de douleur et de désespoir, qui horrifiaient et faisaient trembler d'effroi. Les démons se distinguaient par des formes horribles et sordides d'animaux effrayants et inconnus, mais transparents comme des braises de charbons noirs."

Et Notre-Dame dit alors avec bonté et tristesse:

– Vous avez vu l'enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, de nombreuses âmes obtiendront le salut et auront la paix. La guerre va finir, mais si on ne cesse pas d'offenser Dieu... une autre, bien pire, commencera. Lorsque vous verrez une nuit éclairée par une lumière inconnue, sachez qu'il s'agit du grand signe que Dieu vous donne, qu'il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l'Église et le Saint-Père. Pour l'empêcher, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis de chaque mois. Si on répond à mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix; sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. Finalement, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera accordé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi. Cela ne le dites à personne. À Francisco, oui, vous pouvez le dire."

Et la Vierge Marie poursuivit:

– Quand vous récitez le chapelet, dites après chaque dizaine:

Oh! Mon Jésus pardonnez-nous tous nos péchés, délivrez-nous du feu de l'enfer, attirez toutes les âmes vers le Ciel, principalement celles qui en ont le plus besoin.

Après un instant de silence, Lucie demanda:

– Vous ne me demandez rien d'autre ?

– Non, aujourd'hui je ne te demande rien d'autre.

Et Ma  rie commença à s'élever en direction du levant et disparut.

Dimanche 19 août: Quatrième apparition

18 000 personnes étaient là, pour assister à la 4e apparition, le 13 août 1917. Elles assistèrent à quelques phénomènes déjà constatés lors des 2e et 3e apparitions: éclairs, coups de tonnerre et halo de lumière blanche, mais l'apparition n'eut pas lieu car les enfants n'étaient pas là. La quatrième apparition ne put avoir lieu le 13 août à la Cova da Iria. En effet, nos pastoureaux étaient en prison. Ils avaient été arrêtés et emmenés, à Vila Nova de Ourém, à la demande de l'administrateur du canton, Arthur d’Oliveira Santos connu pour son anticléricalisme. Il les accusait de mensonges et voulait les obliger à révéler le secret. L'administrateur du canton, Arthur d’Oliveira Santos, les garda prisonniers pendant trois jours. Mais les petits voyants ne voulant rien révéler, furent enfermés dans la maison d'arrêt. Là les prisonniers leur conseillèrent de révéler ce secret à l'administrateur. Mais les voyants ne cédèrent pas et prièrent le chapelet avec les malheureux condamnés, devant une médaille que Jacinta avait pendue au mur.

Furieux de ne rien obtenir des enfants, l'administrateur les menaça en leur disant qu'il allait préparer un chaudron d'huile, dans lequel ils seraient brûlés, s'ils ne faisaient pas ce qu'il leur demandait. Bien que prenant ces menaces au sérieux, les enfants demeurèrent fermes et ne révélèrent rien. Finalement, le 15 août, ils furent reconduits à Fatima. Et voici la suite, que raconte Lucie: "Le dimanche 19 août alors que nous étions en train de marcher avec les brebis, en compagnie de Francisco et de son frère João, dans un lieu appelé Valinhos, nous avons senti que quelque chose de surnaturel s'approchait et nous enveloppait. Pensant que Notre-Dame allait peut-être nous apparaître et ayant de la peine à l'idée que Jacinta ne puisse pas la voir, nous avons demandé à son frère João d'aller la chercher. Comme il ne voulait pas y aller, je lui ai proposé en échange deux pièces de monnaie. Du coup, il est parti appeler Jacinta en courant. En compagnie de Francisco, j'ai alors vu le reflet de la lumière semblable à un éclair puis, un instant plus tard, alors que Jacinta nous avait rejoints, nous avons vu Notre-Dame au-dessus d'un chêne vert.

– Que voulez-vous de moi? demanda Lucie.

– Je veux que vous continuiez à aller à la Cova da Iria le 13 du mois, que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours. Le dernier mois, je ferai le miracle pour que tous croient.

– Que voulez-vous que l'on fasse de l'argent que les gens laissent à la Cova da Iria?

– Faites deux brancards de procession; le premier tu le porteras avec Jacinta et deux autres petites filles vêtues de blanc; l'autre sera porté par Francisco plus trois autres garçons. L'argent des brancards sera pour la fête de Notre-Dame du Rosaire et ce qui restera aidera à construire une chapelle que l'on fera faire.

– J'aimerais vous demander la guérison de quelques malades...

– Oui, quelques-uns guériront durant l'année.

Et, prenant un air plus triste, Marie dit:

– Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car de nombreuses âmes vont en enfer du fait que personne ne prie et ne se sacrifie pour elles.

Et, comme d'habitude, elle commença à s'élever en direction du levant."

13 septembre 1917: Cinquième apparition

Lucie continue son récit des apparitions. Elle écrit: "Comme l'heure des apparitions approchait, j'y suis allée avec Jacinta et Francisco, à travers la foule qui nous laissait difficilement passer. Les chemins étaient noirs de monde. Ils voulaient tous nous voir et nous parler. Les gens avaient mis de côté leur amour propre. De nombreuses personnes, y compris des dames et des messieurs distingués, réussissaient à se frayer un chemin dans la foule qui s'agglutinait autour de nous. Ils venaient se prosterner à genoux devant nous, en nous demandant de présenter leurs requêtes à Notre-Dame. D'autres, qui ne parvenaient pas à arriver jusqu'à nous, imploraient de loin :

– Par l'amour de Dieu, demandez à Notre-Dame qu'elle guérisse mon fils qui est handicapé.

– Qu'elle guérisse le mien qui est aveugle.

– Le mien qui est sourd.

– Qu'elle me ramène mon mari, mon fils qui est à la guerre, qu'elle convertisse pour moi un pécheur, qu'elle me donne la santé, à moi qui suis tuberculeuse, etc...

Toutes les misères de la pauvre humanité étaient là. Quelques-uns même  criaient depuis le haut des arbres et des murs où ils étaient montés pour nous voir passer. Disant oui à certains, tendant la main à d'autres pour les aider à se relever, nous avancions grâce à quelques messieurs qui nous frayaient un chemin au milieu de la foule... Enfin nous sommes arrivés à la Cova da Iria près du chêne vert et nous avons commencé à réciter le chapelet avec la foule. Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière, puis Notre-Dame, au-dessus du chêne vert.

La Vierge Marie dit:

– Continuez à réciter le chapelet pour obtenir la fin de la guerre. En octobre viendront également Notre-Seigneur, Notre-Dame des Douleurs, Notre-Dame du Carmel et saint Joseph avec l'Enfant-Jésus pour bénir le monde. Dieu est content de vos sacrifices, mais il ne veut pas que vous dormiez avec la corde, portez-la seulement durant le jour.

Lucie demanda:

– Ils m'ont prié de vous demander beaucoup de choses: la guérison de quelques malades, d'un sourd-muet...

– Oui, j'en guérirai certains, d'autres non. En octobre, je ferai le miracle pour que tous croient.

Puis, commençant à s'élever, elle disparut, comme d'habitude."

Concernant la corde dont parle Marie, je vous rappelle que les paroles prononcées par Notre-Dame avec un visage très triste, lors de l'apparition d'août, avaient impressionné profondément les trois voyants: en effet, Marie leur avait dit: "Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car de nombreuses âmes vont en enfer du fait que personne ne prie et ne se sacrifie pour elles." Comme ils avaient contemplé les horreurs de l'enfer, les enfants priaient beaucoup et faisaient de nombreux sacrifices pour délivrer les âmes d'un si effroyable tourment. Et l'un des sacrifices les plus douloureux était celui de la corde, que chacun des trois voyants portait attachée à la ceinture. Lucie rapporte: "Que ce soit par la grosseur ou la rugosité de la corde, ou que ce soit parce que, certaines fois, nous la serrions trop, cet instrument nous faisait parfois souffrir horriblement. Jacinta laissait échapper de temps en temps quelques larmes à cause du degré d'inconfort que la corde lui infligeait." Et c'est pour cela, qu'au nom de Dieu, Notre-Dame demanda avec une sollicitude maternelle, que la corde fût retirée pendant la nuit.

La foule à Fatima lors du miracle du soleil

13 octobre 1917: Sixième apparition

Voici le récit que Lucie écrivit au sujet de la dernière apparition, celle du 13 octobre 1917: "Lorsque nous sommes arrivés à la Cova da Iria, près du chêne vert, une injonction intérieure m'a poussée à demander à la foule de fermer les parapluies, avant que nous ne récitions le chapelet." Ce jour-là en effet, il pleuvait beaucoup à la Cova de Iria. Mais laissons Lucie poursuivre son récit. Elle écrivit: "Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière, puis Notre-Dame au-dessus du chêne vert.

– Que voulez-vous de moi? dit Lucie. Et Marie répondit:

– Je veux te dire que l'on fasse construire ici une chapelle en mon honneur, que je suis Notre-Dame du Rosaire, que l'on continue à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux.

– J'avais beaucoup de choses à vous demander: de guérir des malades, de convertir des pécheurs, etc.

Marie répondit:

– Les uns, oui, les autres, non. Il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon pour leurs péchés.

Et prenant un air plus triste:

– Qu'ils n'offensent pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, qui est déjà très offensé.

Ouvrant alors les mains, elle les fit se refléter dans le soleil, puis, pendant qu'elle s'élevait, le reflet de sa propre lumière continua à se projeter dans le soleil. C'est la raison pour laquelle je m'étais exclamée, en demandant à la foule de regarder vers le soleil. Mon but n'était pas d'attirer l'attention de la foule vers cette direction, puisque je ne me rendais même pas compte de sa présence: je l'ai fait seulement à cause d'une impulsion intérieure qui m'y a incitée."

C'est alors que se produisit le miracle du soleil, promis trois mois plus tôt. Brusquement la pluie cessa et le soleil se mit à tourner trois fois sur lui-même, lançant de tous côtés des faisceaux de lumière de diverses couleurs: jaune, lilas, orangé et rouge. Puis, il parut se détacher du firmament et tomber sur la foule de 70 000 à 100 000 personnes qui crièrent terrorisées. Dix minutes environ plus tard, le soleil reprenait son aspect normal.

De nombreux témoignages montrent la véracité de ces événements extraordinaires. Je vais vous en rapporter quelques-uns.

Le 18 décembre 1917, le Docteur José Maria Proença de Almeida Garret, témoin direct, décrivit ce qu'il avait contemplé: "Quelques instants plus tôt, le soleil avait percé victorieusement l'épaisse couche de nuages qui l'avait caché, pour briller clairement et intensément. Je me suis retourné vers cet aimant qui attirait tous les regards et j'ai pu le voir semblable à un disque au bord net et à l'arête vive, lumineuse et luisante, mais qui ne faisait pas mal aux yeux... Il ne ressemblait en rien à la lune d'une nuit transparente et pure, parce que l'on voyait et sentait qu'il s'agissait d'un astre vivant... On ne pouvait pas non plus le confondre avec le soleil visible par temps de brouillard (d'ailleurs inexistant ce jour-là) puisqu'il n'était pas opaque, diffus ou voilé. À Fatima, le temps était chaud et ensoleillé.

Ce qui fut merveilleux, c'est que pendant un long moment, nous avons pu scruter l'astre, flamme de lumière et braise de chaleur, sans la moindre douleur oculaire et sans qu'aucun éblouissement ne nous aveugle. Ce disque nacré était animé d'un mouvement étourdissant... Il tournait sur lui-même à une vitesse vertigineuse. Tout à coup, on entendit une clameur, comme un cri d'angoisse montant de la foule. Le soleil, conservant sa vitesse de rotation, se détacha du firmament et, sanguinaire, il prit la direction de la Terre, menaçant de nous écraser sous le poids de son énorme meule de feu. Ces secondes furent terrifiantes...

Tous ces événements, je les ai observés personnellement et sereinement, sans émotion ni agitation... Ce phénomène a dû s'étaler sur environ dix minutes."

Et voici un autre témoignage, celui d'Afonso Lopes Vieira, poète portugais qui se trouvait, ce jour-là, à 10 lieues de Fatima. Il raconta: "C’était le "grand miracle" promis qui se réalisait exactement au jour, à l’heure et à l’endroit désignés d’avance, et qui devait obliger les hommes à croire à la réalité des apparitions et à obéir au message que Notre-Dame du Rosaire leur apportait du ciel! Mais ce fut la  chute vertigineuse du soleil qui fut le point culminant du grand prodige, le moment le plus pathétique et le plus divinement poignant, qui acheva de rapprocher complètement de Dieu toutes ces âmes, par un acte sincère de contrition et d’amour. En effet, au milieu de sa danse "effarante" de feu et de couleurs, telle une roue gigantesque qui à force de tourner se serait dévissée, voici que le soleil se détacha du firmament et, tombant de côté et d’autre, se précipita en zigzag sur la foule atterrée, irradiant une chaleur de plus en plus intense: non seulement on voyait le soleil tomber du ciel, mais on sentait l’augmentation progressive de la chaleur avec l’approche du soleil, ce qui sécha vite les habits trempés des spectateurs,  donnant à tous les assistants l’impression nette de cette fin du monde prédite dans l’Évangile, où le soleil et les astres doivent se précipiter en désordre sur la terre!

Alors, de cette foule épouvantée, s’échappa soudain un cri formidable, une clameur intense, traduisant la terreur religieuse des âmes qui se préparent sérieusement à la mort, en confessant leur foi et en demandant à Dieu pardon pour leurs péchés. "Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant" s’écrièrent les uns. "Je vous salue Marie!", s’exclamèrent les autres. Et d’un seul mouvement, tombant à genoux sur ce sol transformé en un bourbier de terre glaise, les spectateurs récitèrent, d’une voix entrecoupée de sanglots, le plus sincère acte de contrition qui ne soit jamais sorti de leur cœur! Enfin, s’arrêtant tout à coup dans sa chute vertigineuse, le soleil remonta à sa place en zigzaguant comme il en était descendu. Les gens se relevèrent visiblement soulagés et chantèrent ensemble le Credo! Et alors que tout le monde était avant trempé jusqu’aux os, chacun eut la douce surprise de trouver ses habits absolument secs. Il y eut même une guérison, celle d’une femme tuberculeuse, qui était restée de longues heures toute trempée."

.Voici maintenant encore plus étrange. Le matin du 13 octobre 1917, Avelino de Almeida, rédacteur en chef du journal "O Século", le grand journal libre penseur de Lisbonne, pour se moquer de la foule immense qui, depuis la veille, commençait à arriver à Fatima, pour y passer la nuit, n'hésita pas à publier un article dans lequel il se moquait d'eux. Les apparitions de Fatima n'étaient que des supercheries… Heureusement, ajoutait l'auteur de cet article, que "le clergé gardait une attitude correcte, au moins en apparence…" Mais cet article et ses moqueries n'empêchèrent pas les gens de continuer à venir de partout jusqu'à Fatima, en voiture, en bicyclette, à pied, en récitant le chapelet malgré le temps pluvieux et froid, et le sol transformé en bourbier. Même les journalistes et les photographes étaient là… La foule fut estimée à au moins 70 000 personnes. Et c'est ce même journal, O Século, qui, toujours sous la direction d'Avelino de Almeida, publia le 15 octobre suivant le témoignage de l’Évêque de Leiria. Voici ce témoignage:

 

"Ce phénomène, qu’aucun observatoire astronomique n’enregistra, et qui par conséquent n’était pas naturel, des personnes de toutes les conditions et de toutes les classes sociales le virent de leurs yeux… même des gens qui se trouvaient à des kilomètres de distance, ce qui détruit toute explication par illusion collective… Le soleil trembla! Le soleil eut des mouvements brusques, jamais vus et en dehors de toutes les lois cosmiques! Le soleil se mit à danser selon l’expression typique des paysans!… Il ne reste maintenant qu’une chose: c’est que les savants nous expliquent, du haut de leur compétence, la macabre danse solaire, qui, aujourd’hui à Fatima, a fait jaillir des "hosannas" de la poitrine des fidèles; et qui, comme me l’affirment les gens dignes de foi, a laissé très impressionnés les libres penseurs eux-mêmes, ainsi que d’autres personnes sans aucune préoccupation religieuse, qui étaient accourues sur cette lande désormais célèbre."

 

Remarque: Ce témoignage publié dans le O Século du lundi 15 octobre 1917, fit sensation dans tout le pays, et attira à son auteur de vifs reproches de la part des athées qui ne voulaient pas que l'on fasse de la publicité pour les faits de Fatima. Notons ici que Mgr José Alves Correia da Silva, évêque de Leiria, après avoir mené une enquête canonique, reconnut officiellement, en 1930, les apparitions mariales de Fatima et approuva la dévotion à Notre-Dame de Fatima.

Reprenons maintenant le texte de Lucie concernant les apparitions du 13 octobre 1917 et la danse du soleil. Lucie venait de crier: "Il faut fermer les parapluies!" et le peuple avait obéi, malgré la pluie battante. On récita le chapelet, puis Lucie s'écria encore: "Voilà l’éclair!" Et levant la main, elle ajouta: "La voilà qui vient! La voyez-vous?" Mais la foule ne voyait pas Marie. À la fin de l’apparition sur un chêne-vert, la Sainte-Vierge ouvrit les mains, dont l’éclat se projeta vers le soleil. Instinctivement, Lucie s’écria: "Oh! Regardez le soleil!" Suite à cette exclamation de la fillette, tout le monde leva la tête pour voir ce qui se passait.

Et voici que tout à coup, les nuages se déchirèrent largement, laissant voir une grande surface du ciel bleu. Et dans cet espace sans nuage, le soleil apparut mais avec un aspect étrange! Aucun nuage ne le voilait, et cependant il n’éblouissait pas, et on pouvait le regarder fixement autant que l'on voulait. Tout le monde le contemplait avec étonnement, quand,  soudain le soleil trembla, s’agita, tournoya vertigineusement sur lui-même fit des mouvements brusques pour finalement se mettre à tourner vertigineusement sur lui-même comme une roue de feu. Il lançait, dans toutes les directions, d’énormes faisceaux de lumière, tout à tour verts, rouges, bleus, violets, colorant étrangement le ciel et les nuages, les arbres, les rochers, le sol, les habits et les visages des innombrables spectateurs.

Et pendant que la foule terrorisée contemplait ce spectacle saisissant, "le miracle du soleil", les trois enfants virent apparaître, à côté du soleil, la Sainte Famille et d'autres visions. Reprenons le texte de Lucie: "Quand Notre-Dame eut disparu dans l'immensité du firmament, nous vîmes saint Joseph près du soleil avec l'Enfant-Jésus et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l'Enfant-Jésus paraissaient bénir le monde, avec les gestes en forme de croix qu'ils faisaient de la main. Peu après, une fois dissipée l'image de cette apparition, je vis Notre-Seigneur, et Notre-Dame qui pour moi ressemblait à Notre-Dame des Douleurs. Notre-Seigneur semblait bénir le monde de la même manière que saint Joseph. Cette apparition s'évanouit à son tour et il m'a semblé voir de nouveau Notre-Dame sous une forme proche de Notre-Dame du Carmel."

Les témoignages donnés par les spectateurs du "miracle du soleil" permettent de donner d'autres précisions. Ainsi, pendant que les enfants avaient leurs visions, après ses premiers tourbillons, le soleil s’arrêta. Peu de temps après, il reprit ses mouvements stupéfiants et sa danse féerique de lumière et de couleurs. Puis, de nouveau, au bout de quelques minutes, le soleil arrêta sa danse prodigieuse: peut-être pour donner à la foule un moment de repos. Et, après une courte pause, et pour la troisième fois, comme pour donner aux assistants le loisir de bien contrôler la réalité de ces faits incroyables, le soleil reprit, encore plus coloré, son fantastique feu d’artifice, probablement, dirent certains, "le plus grandiose et le plus pathétique que les hommes aient jamais pu contempler sur la terre."

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