L'histoire de Clodoald ou Clodoaldus, plus connu sous le
nom de saint Cloud
est assez compliquée. Il
naquit en 522. C'était un prince
mérovingien
du
VIe siècle,
petit-fils de
Clovis
Ier
et de Clotilde. Il était
l'un
des trois fils de
Clodomir,
roi d'Orléans,
et de
Gondioque.
Attention:
en gros, les événements rappelés sont exacts. Par contre
les détails et les dates de ces événements sont à
prendre avec précaution, les documents consultés ne
donnant pas toujours les mêmes informations.
Après la mort de Clovis en 511, son épouse, Clotilde,
n'avait que 40 ans. Clodomir et ses deux frères se
partagèrent, avec Thierry, leur demi frère, le royaume
de leur père Clovis.
En
523-524,
à l'instigation de sainte Clotilde, Clodomir et ses deux
frères, Childebert et Clothaire se lancèrent dans une
expédition
contre Sigismond, roi des
Burgondes.
Après l'arrestation de Sigismond et de sa famille,
Clodomir rentra à
Orléans.
Mais le frère de Sigismond,
Godomar
III
revint triomphant en
Burgondie
à la tête des troupes envoyées par son allié et parent,
le roi
ostrogoth
Théodoric le Grand.
Là, il fit massacrer la garnison que les
Francs
avaient laissée. En représailles, Clodomir fait alors
assassiner Sigismond et les fils de ce dernier, le
1er mai
524,
puis, il se lance dans une seconde expédition contre les
Burgondes. Il est tué lors de la
bataille de Vézeronce
le
25 juin
de la même année.
Petite remarque:
Ne nous scandalisons pas trop. Certes, le roi Clovis
était devenu chrétien, surtout pour gagner une bataille,
mais les mœurs de l'époque étaient restées toujours
barbares.
Les
trois fils de Clodomir furent recueillis par leur
grand'mère, Clotilde, qui les éleva chrétiennement. La
veuve de Clodomir épousa son beau-frère, Clotaire; mais
cela ne suffisait pas pour que ce dernier obtienne le
territoire de son défunt frère: la loi salique imposait
le partage du royaume entre les tous les fils de
Clodomir. C'est alors que le troisième fils de Clovis,
Childebert, craignant que la reine mère ne plaçât les
enfants de Clodomir sur le trône, invita Clotaire à
Paris pour élaborer un accord. Ils décidèrent de tondre
ou de tuer leurs neveux. S’étant emparés, par ruse des
enfants (2, 7 et 10 ans), ils égorgèrent sans pitié
Théodebald et Gunthar. Le petit Clodoald, fut sauvé
grâce à un serviteur fidèle. On croit savoir que
l'enfant fut mis à l’abri des poursuites de ses oncles
et caché dans un monastère, à Tours, près du tombeau de
saint Martin. C’est là que le jeune homme aurait eu la
révélation d’une vocation à la vie religieuse.
Quelques années plus tard,
au cours d’une cérémonie par laquelle il déclarait qu’il
renonçait à la royauté, Clodoald se coupa lui-même les
cheveux qui étaient, à cette époque, le symbole de la
royauté chez les francs. Et même s’il eut, à plusieurs
reprises, l'occasion de recouvrer les États de son père,
il ne voulut point en profiter.
La grâce lui avait ouvert
les yeux sur la vanité des grandeurs terrestres. Il
choisit
de s’engager
sur la voie du pardon.
Après avoir distribué aux églises et aux pauvres les
biens que ses oncles n'avaient pu lui ravir, Clodoald se
retira auprès d'un saint religieux, nommé
Séverin,
qui menait une vie solitaire et contemplative dans un
ermitage
aux portes de
Paris
(à l'emplacement de l'actuelle
Église Saint-Séverin
dans le
Ve arrondissement).
Le jeune prince devint son disciple et reçut de ses
mains l'habit religieux. Il demeura quelque temps en sa
compagnie, pour s'y former à toutes les vertus
monastiques. Il se retira ensuite en Provence; quelques
mois plus tard, il revint de nouveau à Paris auprès de
Séverin.
Incroyable! Clodoald cherche la solitude; mais, à peine
était-il revenu à Paris, que l'évêque du lieu, Eusèbe,
l'ordonna prêtre, répondant aux désirs du peuple,
émerveillé par la sainteté de Clodoald. C'est ainsi que
Clodoald fut le premier des princes de France à
consacrer sa vie à Dieu. Il remplit d'abord les
fonctions de son ministère dans l'église de Paris. Mais
on louait trop ses vertus, son humilité, sa charité
incomparable. Comme il ne pouvait plus supporter ces
honneurs, et il se retira sur une colline, le long de
la
Seine,
à deux lieues au sud de Paris, à Novigentum qui
est devenu l'actuelle commune de
Saint-Cloud.
Dans ces lieux retirés, Clodoald mena une vie de
solitude et de prière. Mais, au bout d'un certain temps
cela se sut, et de nombreux disciples accoururent vers
lui pour se mettre sous sa direction.
Quelques cellules furent d’abord bâties, mais bientôt un
monastère devint nécessaire. D'après la tradition,
Clodoald aurait fait construire un
monastère
dépendant de l'église
cathédrale de Paris,
dont il était toujours prêtre. Clodoald y vécut sept ans
au milieu de ses frères, leur donnant l’exemple de
toutes les vertus. Il y mourut saintement le
7 septembre 560.
Sa mort, qu'il aurait prédite avant qu'elle arrivât,
fut, selon la légende, suivie de plusieurs miracles, qui
se seraient produits près de son tombeau. Clodoald fut
alors
canonisé
et le modeste hameau se transforma rapidement en un lieu
de
pèlerinage
qui vit accourir des foules immenses. Novigentum
changea alors de nom pour devenir "Sanctus Clodoaldus",
Saint-Cloud.
Paulette
Leblanc |