Mes chers amis, nous allons aujourd'hui, 7 octobre, vous
parler de la Bienheureuse Chiara Luce Badano.
Découvrir
de tels saints, et de vrais saints si jeunes, ne peut
être pour nous qu'une immense grâce d'espérance. Oui,
une grâce d'espérance, car nous comprenons que nos
jeunes tellement malmenés aujourd'hui dans notre monde
athée, pourront, si telle est la volonté de Dieu et avec
sa grâce, devenir eux aussi de grands saints. Découvrons
maintenant notre chère Chiara.
Chiara Badano naquit le 29 octobre 1971, à Sassello en
Italie, dans la province de Savone, en Ligurie. Sa
famille est aimante mais modeste: son père, Ruggiero
Badano, est chauffeur de camions.
En 1980, Chiara qui n'a que neuf ans, découvre le
Mouvement des Focolari dont l'objectif est de mettre en
œuvre la prière de Jésus à son Père:
"Que tous soient un."
Les membres du mouvement des Focolari, estiment que la
réalisation de cette prière de Jésus ne peut se faire
que par l'accom-plissement de l’Évangile dans l'amour et
le respect de chacun. Ces personnes prêchent un "idéal"
qui séduit Chiara; désormais, elle voudra vivre cet
idéal et mettre Dieu au centre de sa vie. Elle se lia
alors au groupe des Gen 3 (Ces Gens 3 sont les jeunes de
9 à 16 ans).
Dès
1981, Chiara commençait à correspondre avec la
fondatrice du mouvement, Chiara Lubich. En 1982 elle
entra au Collège et se montra une élève brillante. Puis
elle alla au Lycée en septembre 1985 dans la filière
littéraire. Elle déménagea avec ses parents à Savone.
Partout elle cherchait à pratiquer l'enseignement de
Chiara Lubich. Elle continua à écrire à Chiara Lubich
qu'elle considérait comme sa "maman spirituelle" bien
que ces deux femmes ne se soient jamais rencontrées. En
1984 Chiara est confirmée; elle décide de donner tous
ses cadeaux aux œuvres du mouvement Focolari.
La jeune Chiara aimait beaucoup la vie et pratiquait
différents sports: tennis, natation, danse… Mais sa joie
intérieure jaillissait constamment. Sans le savoir, elle
donnait Dieu à tous ses amis. Vers la fin
de l’été 1988, Clara avait presque dix sept ans.
Elle jouait au tennis lorsque la douleur qui se
manifestait parfois au niveau d’une épaule se fit
insupportablement aiguë. Les médecins découvriront
bientôt sa maladie: un ostéosarcome avec métastases; en
termes plus clairs, un cancer des os déjà bien avancé.
Désormais Chiara connaîtra les hospitalisations, les
améliorations mais aussi les rechutes et une longue
chimiothérapie. Mais elle se soumettait et continuait
son chemin de vie authentiquement chrétienne.
Chiara vivait sa douloureuse maladie en union avec la
Passion du Christ.
Mais bientôt la médecine avoua son impuissance. Chiara
souffrait atrocement. Elle savait que seul un miracle
pouvait la sauver. Pourtant, elle écrivit: "Je
n’arrive pas à le demander. Peut-être que cela vient de
mon impression que cela ne rentre pas dans sa volonté?
J’ai hâte d’aller au paradis… mais est-ce que ce n’est
pas encore un attachement, quelque chose à perdre?"
Cependant Chiara se mit à préparer, dans les moindres
détails, la fête de ses noces, vivant ces moments comme
des fiançailles. Chez les Focolari, on lui donna le nom
de Chiara-Luce. En avril 1989 la maladie empira encore
et Chiara-Luce devint paralysée des jambes. Néanmoins
elle insistait pour poursuivre sa scolarité par
correspondance. Dans un des devoirs qu'elle rédigea à
cette époque, elle donna sa vision, presque prophétique,
sur les évènements qui agitaient l'année 1989 avec la
chute du mur de Berlin: "Nous vivons dans des états
démocratiques, peut-être croyons-nous avoir trouvé la
liberté. Est ce vrai? Malgré la tension continuelle vers
ce bien commun, l'homme, en essayant de faire l'impasse
sur certains interdits, se fait esclave de lui-même à
travers la société de consommation, le bien-être et la
recherche désespérée du pouvoir."
Un
peu plus tard elle fit part de sa vision du temps; elle
écrivit: "Souvent l'homme ne vit pas sa vie car il
reste plongé dans des temps qui n'existent pas: soit
dans le souvenir, soit dans le regret du passé ou bien
tout projeté dans l'avenir. En réalité le seul temps que
l'homme possède est l'instant présent qu'il faut vivre
entièrement en profitant pleinement. En pensant aux
années qui viennent de s'écouler, rendons-nous compte de
tout le temps gaspillé et de ce que nous aurions pu
faire. L'homme pourrait donner un sens à chaque chose en
sortant de son égoïsme et en mettant en valeur chacune
de ses actions en faveur d'autrui. Si nous y pensons
attentivement, chaque personne travaille déjà pour
autrui: même l'ouvrier qui visse un écrou ou le paysan
qui sème son champ. Souvent ils perdent la signification
la plus vraie et la plus importante du travail."
Nous ne pouvons qu'admirer une telle maturité
spirituelle.
Le
19 juillet 1989 Chiara-Luce fut victime d'une hémorragie
interne. Pourtant, malgré sa maladie, elle continuait à
recevoir ses amis et à suivre les activités des Focolari.
Deux jours avant Noël 1989 Chiara eut une nouvelle crise
et dut repartir à l'hôpital où elle reçut le sacrement
des malades. De retour chez elle, à sa maman elle
recommandait: "Quand tu me prépareras sur mon lit de
mort, maman, tu devras toujours te répéter: 'Maintenant,
Chiara-Luce voit Jésus'." Mais son état continuait à
s’aggraver. Chiara-Luce offrait toujours ses
souffrances. La veille de sa mort, elle dit au revoir à
ses amis: "Il faut avoir le courage de mettre de côté
ambitions et projets qui détruisent le vrai sens de la
vie, qui est seulement de croire à l’amour de Dieu."
Ses dernières paroles furent pour sa maman: "Sois
heureuse, parce que je le suis."
Le
dimanche 7 octobre 1990, à 4h10, après une nuit
d'agonie, Chiara-Luce rejoignit son Bien-Aimé. Elle
avait dix huit ans.
Les
gens arrivèrent en foule chez les Badano. Plus de deux
mille personnes se rassemblèrent pour les funérailles.
Tous les témoignages qui suivirent parlent d’une
atmosphère de joie, de paradis. Un ami avoua même:
"Pour la première fois, j’ai réussi à être sûr de
l’amour de Dieu."
Chiara-Luce fut déclarée vénérable le 3 juillet 2008.
Elle a été proclamée bienheureuse le 25 septembre 2010
au Sanctuaire de Notre-Dame du Divin Amour, à Rome, en
présence de ses parents et des responsables du Mouvement
des Focolari.
Que
se passa-t-il ensuite, après la mort de Chiara-Luce?
Nous savons que Chiara-Luce Badano avait parrainé une
mission au Bénin qui s'occupait d'un orphelinat. Cette
mission prit après la mort de Chiara Badano, le nom de
Chiara-Luce Badano. Cette mission existe toujours.
Chiara Lubich, la
fondatrice des Focolari, cita très vite Chiara-Luce
Badano comme modèle pour le mouvement Focolari affirmant
que "Chiara-Luce avait saisi le point central qui
résume notre spiritualité: Jésus crucifié et abandonné".
Elle présenta Chiara-Luce comme le "modèle idéal
des groupes de jeunes focolari". Son attitude face à
la souffrance conduisit un théologien à définir Chiara-Luce
comme une
"mystique de la souffrance ".
Paulette Leblanc |