Bronislas Kostkowski
Séminariste, Martyr, Bienheureux
1915-1942

27

NOVEMBRE

Bronislas Kostkowski naquit le 11 mars 1915, à Stolp, en Prusse, ville qui s'appelle Slupsk depuis 1945. La région étant, à l'époque, protestante et germanophone à 90%, pour la minorité catholique d'expression polonaise ou allemande, des paroisses catholiques avaient été réalisées depuis le milieu du 19ème siècle, pour regrouper les catholiques venus de diverses parties de la Prusse, ou pour les Polonais immigrés travaillant dans les usines prussiennes ou dans les grandes exploitations agricoles. Une plaque rappelle le souvenir du bienheureux Bronislas Kostkowski dans  l'église paroissiale de Saint-Othon. En 1918, lorsque l'Empire de Guillaume II s'écroula, Stolp connut quelques mois de troubles violents. Le drapeau rouge flotta sur l'hôtel de ville; la Poméranie prussienne se laissera ensuite séduire par Hitler dans les années 1930, croyant ainsi se protéger de son voisin soviétique. Ce fut son arrêt de mort, et la disparition totale de la Prusse en 1945.

Bronislas Kostkowski, était le seul enfant de la famille de Marcin Wladyslaw Kostkowski et de Maria né Wisniewska. Bronislas fit ses études au lycée de Bromberg, ou Bydgoszcz, où sa famille s'était installée. Cette ville  deviendra polonaise en 1920, après le référendum organisé par les Occidentaux, et sera à nouveau intégrée à l'Allemagne en 1939. À l'automne 1936, Bronislas Kostkowski devint séminariste à Wloclawek. Déjà, il avait une grande vénération envers la Vierge Marie: en effet, depuis le lycée, il était membre de l'Association mariale et même président de Sodalen dans son lycée. Malheureusement, en septembre 1939, la seconde Guerre mondiale éclatait et d'abord, comme beaucoup de personnes de la région il a  fui pour ne pas tomber entre les mains de l'ennemi. Mais, en octobre 1939, il retourna au séminaire afin de poursuivre ses études de théologie.

Dans la soirée du 7 novembre 1939, Bronislaw Kostkowski fut arrêté par la Gestapo avec les professeurs du séminaire. Parmi les personnes arrêtées se trouvait également l'évêque auxiliaire du diocèse, Mgr Michal Kozal. Les personnes arrêtées furent déportées d'abord à Sachsenhausen, puis, en août 1940, au camp de concentration de Dachau. Notons ici que Bronislas écrivit secrètement à ses parents: "Je suis prêt pour le pire. Quand je suis entré au séminaire, j'étais conscient qu'il pourrait être nécessaire de sacrifier ma vie pour Dieu. Je n'hésite pas à la sacrifier pour Dieu et la Patrie. La volonté de Dieu doit se faire... Soyons heureux et unissons-nous dans nos prières…"  

Dès lors, Bronislas, encore séminariste, accepta la volonté de Dieu et se consacra à faire du bien à ses compagnons de captivité. Il réussit même à créer un véritable climat de prière. Notons encore que, en raison de son lieu de naissance sur le territoire de l'ancien Reich allemand, la Gestapo lui offrit sa libération, à condition qu'il renonçât à la prêtrise. Il répondit: "Je préférerais choisir la mort que d'être infidèle à la vocation à laquelle Dieu m'appelle." Il faut savoir aussi que les conditions de vie dans les camps de concentration nazis étaient particulièrement inhumaines. En particulier les prêtres et les professeurs du séminaire, traités de vieux idiots sans valeur, subirent des tortures effroyablement terribles.

Compte tenu de ces conditions de vie terribles auxquelles étaient soumis les prisonniers catholiques des camps de concentration, Bronislas contracta la tuberculose et il en mourut le 27 novembre 1942. Son cadavre fut ensuite brûlé dans le four crématoire du camp de concentration de Dachau. Son corps fut donc irrécupérable. Bronislas a été béatifié à Varsovie, le 13 juin 1999 par le pape Jean-Paul II. Sa fête est le 27 novembre.  

Bronislas Kostkowski fait partie des cent huit martyrs polonais béatifiés le 13 juin 1999 par Jean-Paul II; tous avaient été victimes des nazis pendant l'occupation de la Pologne au cours de la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux, il y avait trois évêques, soixante-dix-neuf prêtres, sept religieux, huit religieuses et onze laïcs. 

Paulette Leblanc

 

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