Bronislas Kostkowski naquit le 11 mars 1915, à Stolp, en
Prusse, ville qui s'appelle Slupsk depuis 1945. La
région étant, à l'époque, protestante et germanophone à
90%, pour la minorité catholique d'expression polonaise
ou allemande, des paroisses catholiques avaient été
réalisées depuis le milieu du 19ème siècle,
pour regrouper les catholiques venus de diverses parties
de la Prusse, ou pour les Polonais immigrés travaillant
dans les usines prussiennes ou dans les grandes
exploitations agricoles. Une plaque rappelle le souvenir
du bienheureux Bronislas Kostkowski dans l'église
paroissiale de Saint-Othon. En 1918, lorsque l'Empire de
Guillaume II s'écroula, Stolp connut quelques mois de
troubles violents. Le drapeau rouge flotta sur l'hôtel
de ville; la Poméranie prussienne se laissera ensuite
séduire par Hitler dans les années 1930, croyant ainsi
se protéger de son voisin soviétique. Ce fut son arrêt
de mort, et la disparition totale de la Prusse en 1945.
Bronislas
Kostkowski, était le seul enfant de la famille de
Marcin Wladyslaw Kostkowski et
de Maria né Wisniewska.
Bronislas fit ses études au lycée de Bromberg, ou
Bydgoszcz, où sa famille s'était installée. Cette
ville deviendra polonaise en 1920, après le référendum
organisé par les Occidentaux, et sera à nouveau intégrée
à l'Allemagne en 1939. À l'automne 1936, Bronislas
Kostkowski devint séminariste à Wloclawek. Déjà, il
avait une grande vénération
envers la Vierge Marie: en effet, depuis le lycée, il
était membre de l'Association mariale et même président
de Sodalen dans son lycée.
Malheureusement, en septembre
1939, la seconde Guerre
mondiale éclatait et d'abord, comme beaucoup de
personnes de la région il a fui pour ne pas tomber
entre les mains de l'ennemi.
Mais, en octobre 1939, il
retourna au séminaire afin de poursuivre ses études de
théologie.
Dans
la soirée du 7 novembre 1939, Bronislaw Kostkowski fut
arrêté par la Gestapo avec les professeurs du séminaire.
Parmi les personnes arrêtées se trouvait également
l'évêque auxiliaire du diocèse, Mgr Michal Kozal.
Les
personnes arrêtées furent déportées d'abord à
Sachsenhausen, puis, en août 1940, au camp de
concentration de Dachau.
Notons ici que Bronislas écrivit
secrètement à ses parents:
"Je suis prêt pour le pire.
Quand je suis entré au
séminaire, j'étais conscient qu'il
pourrait être nécessaire de sacrifier ma
vie pour Dieu.
Je n'hésite pas à la sacrifier pour Dieu et la
Patrie. La
volonté de Dieu doit se faire...
Soyons heureux et
unissons-nous dans nos prières…"
Dès
lors, Bronislas, encore séminariste, accepta la volonté
de Dieu et se consacra à faire du bien à ses compagnons
de captivité.
Il réussit même à créer un véritable climat de prière.
Notons encore que, en
raison de son lieu de naissance sur le territoire de
l'ancien Reich allemand, la Gestapo lui offrit sa
libération, à condition qu'il renonçât à la prêtrise.
Il répondit: "Je
préférerais choisir la mort que d'être
infidèle à la vocation à laquelle
Dieu m'appelle." Il faut savoir aussi que les
conditions de vie dans les camps de concentration nazis
étaient particulièrement inhumaines. En particulier les
prêtres et les professeurs du séminaire, traités de
vieux idiots sans valeur, subirent des tortures
effroyablement terribles.
Compte tenu de ces conditions de vie terribles
auxquelles étaient soumis les prisonniers catholiques
des camps de concentration, Bronislas contracta la
tuberculose et il en mourut le 27 novembre 1942. Son
cadavre fut ensuite brûlé dans le four crématoire du
camp de concentration de Dachau. Son corps fut donc
irrécupérable. Bronislas a été béatifié à Varsovie, le
13 juin 1999 par le pape Jean-Paul II. Sa fête est le 27
novembre.
Bronislas Kostkowski fait partie des cent huit martyrs
polonais béatifiés le 13 juin 1999 par Jean-Paul II;
tous avaient été victimes des nazis pendant l'occupation
de la Pologne au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Parmi eux, il y avait trois évêques, soixante-dix-neuf
prêtres, sept religieux, huit religieuses et onze
laïcs.
Paulette
Leblanc |